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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/289

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CATÉCHÈSE


catéchumènes. L’enseignement qu’il va leur distribuer ne retentira pas seulement à leurs oreilles, il éclairera leur esprit par la révélation des vérités qu’ils ignorent et l’explication des mystères qu’ils n’ont pas encore bien saisis. A la fois régulier et progressif, il ressemble à un édifice où chaque pierre a sa place marquée et doit être scellée pour faire corps avec ce qui l’entoure, sous peine de compromettre la solidité de l’ensemble. Procat., P. G., t. xxxiii, col. 332 sq.

Dans la première catéchèse, Cyrille revient sur lemême sujet ; il invite les compétents à se bien préparer au baptême, dont il signale les grands avantages, à confesser leurs péchés et à se livrer à la lecture et à la méditation des Livres saints. Cat., i, col. 369 sq. Dans la seconde, il traite de l’énormité du péché, de ses graves conséquences, en montrant qu’il n’a sa source que dans la volonté. Mais Dieu en a pitié et le remet par le baptême. Cat., il, col. 381 sq. Dignité, grandeur, ligures, nécessité, effets merveilleux de ce sacrement, c’est l’objet de la troisième catéchèse. Cal., iii, col. 425 sq. La quatrième traite d’une manière générale de l’ensemble de la doctrine chrétienne. Saint Cyrille y introduit quelques considérations sur le composé humain, sur l’àme, image de Dieu, raisonnable, libre, immortelle ; sur le corps, vêtement et instrument de l’âme ; sur la continence et l’ascèse ; sur les livres qui composent l’Ancien et le Nouveau Testament ; sur les devoirs particuliers des compétents, le jeûne, la prière, les lectures. Cat., iv, col. 453 sq. Dans la cinquième, à propos du premier mot du symbole, il est question de la foi, base des autres vertus, caractéristique des fidèles, principe de la justification ; suit la recommandation d’apprendre par cœur le symboie, dont le texte est donné, de le répéter souvent, de le méditer et de le tenir secret. Cat., v, col. 505 sq. Enfin, à partir de la sixième, commence l’explication détaillée du symbole.

Dieu : son existence, sa nature, son unité, contre les païens et les manichéens, Cat., vi, col. 537 sq. ; identifié avec le Dieu qu’adorent les juifs, mais père par nature et de toute éternité d’un fils unique, Jésus-Christ, Cal., vu, col. 605 sq. ; tout-puissant, mais supportant avec patience les péchés des idolâtres, des hérétiques et des mauvais chrétiens, Cat., viii, col. 625 sq. ; créateur du ciel et de la terre, se manifestant par l’ordre lumineux qui règne partout. Cat., ix, col. 637 sq. — Jésus-Christ : nécessité de le reconnaître et de l’adorer comme fils de Dieu et Dieu lui-même. Il est notre Seigneur dès avant son incarnation. Son nom de Jésus signifie Sauveur et médecin ; celui de Christ, onction. Cat., x, col. 660. Sa génération éternelle, en tant que Dieu ; sa naissance temporelle, en tant qu’homme ; égal et semblable au l’ère ; par lui, tout a été fait. Cat., xi, col. 692 sq.

— Incarnation : ses motifs, sa possibilité, sa réalité ; conception miraculeuse, vie réalisant toutes les prophéties relatives au Messie. Il est aussi essentiel au salut de confesser son humanité que sa divinité. Cat., xii, col. 725 sq. — Rédemption : mort réelle de Jésus-Christ, contre les docètes ; rappel des circonstances prédites de cette mort, contre les juifs ; vertu miraculeuse du signe de la croix. Cat., xiii, col. 772 sq. — Résurrection, ’ment prédite et réalisée ; ascension et séjour au ciel à la droite du l’ère : ces deux derniers points à peine mentionnés, Cyrille en ayant parlé la veille dans une homélie. Cat., xiv, col. 825 sq. — Second avènement de Jésus-Clirist : jugement dernier ; règne éternel du Sauveur. Cat., xv, col. 869. — Saint-Esprit : Dieu comme le Père et le f’ils, inspirateur des anciens prophètes, auteur de tous les biens de l’àme, sanctificateur, consolateur, animant tous les saints du Nouveau Testament, apôtn. martyrs et vierges, et marquant tous les Ddèles du sceau baptismal. Cat., ivi-xvii, col. 917 sq.. 968 sq. — Le reste du symbole, résurrection de la chair, dont on montre la possibilité et la couvenance, rémi

sion des péchés, Église catholique, image de la céleste Jérusalem, et enfin vie éternelle qui est le fruit de la foi en Jésus-Christ, de la pratique des bonnes œuvres et de la fidélité au décalogue, fait l’objet de la dix-huitième catéchèse, à la fin de laquelle saint Cyrille promet d’expliquer après Pâques les cérémonies du baptême, de la chrismation et de l’eucharistie. Cat., xviii, col. 1017 sq.

4o La catéchèse des néophytes.

Une fois initiés à la vie chrétienne par la réception du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie, les néophytes restaient encore pendant huit jours sous la direction de leurs maîtres avant d’être définitivement associés à la vie ordinaire des chrétiens. Ils continuaient à recevoir quelques instructions particulières. A Jérusalem, les cinq catéchèses mystagogiques représentent ce genre d’instruction. Saint Cyrille y traite des cérémonies du baptême, Cat., xix, col. 1065 sq. ; de l’onction faite avec l’huile exorcisée et du baptême, Cat., xx, col. 1077 sq. ; de l’onction faite avec le saint chrême, Cat., xxi, col. 1088 ; de l’eucharistie, Cat., xxii, col. 1097 ; de la liturgie eucharistique et de la participation au corps et au sang de Jésus-Christ. Cat., xxiii, col. 1109 sq. Ces catéchèses, beaucoup plus courtes à cause des fêtes pascales, passent sous silence bien des points que nous savons exister par ailleurs. La première ne dit rien de l’exorcisme, de l’imposition des mains, des prières d’avant et d’après le renoncement ; la seconde, rien de la bénédiction des fonts, de l’usage des vêtements blancs et du cierge des nouveaux baptisés ; la troisième, rien de l’imposition des mains et de la formule de la chrismation ; la cinquième, rien de toute la liturgie qui précédait le baiser de paix et la consécration. Elles n’en ont pas moins une importance de premier ordre au point de vue liturgique et dogmatique ; et au point de vue de l’instruction spéciale donnée à ceux qui viennent d’entrer dans la vie chrétienne, elles représentent, comme nous l’avons dit, la catéchèse adressée aux néophytes au lendemain de leur baptême jusqu’à la veille du dimanche de Quasimodo, in albis deposilis, où ils se confondaient désormais avec le reste des fidèles. La Peregrinatio Silviae note, en parlant de ces instructions, que l’évêque y exposait tout ce qui se fait au baptême. Peregrin., édit. Geyer, Vienne, 1898, p. 99 ; Duchesne, Origines du culte, 2e édit., Paris, 1898, p. 500.

En Occident, on pratiquait de même cet usage d’adresser quelques instructions complémentaires aux néophytes, au lendemain de leur baptême. A Milan, par exemple, saint Ambroise renvoyait après Pâques l’explication des mystères, parce que l’impression directe produite par la vue même de ces mystères semblait une îeeon préférable à celle d’une explication préparatoire, inopinantibus meliits se ipsa lux mysteriorum infuderit quant si eam sermo alii/uis præcucurrisset, De myst., i, 2, P. L., t. xvi, col. 389 ; cela n’empêchait pas de donner ensuite une explication détaillée des divers rites. Le De mysleriis est, en effet, composé en partie d’instructions adressées comme à Jérusalem à de nouveaux baptisés et relatives au baptême, à la confirmation et à l’eucharistie. En Afrique, au contraire, et particulièrement à Hippone, la plupart de ces explications précédaient la collation du baptême, au lieu de la suivre ; mais la semaine après Pâques n’en était pas moins réservée à des instructions ad infantes, ad ncophytOS, soit pour suppléer à l’insuffisance des enseignements donnés sur la messe et la communion, soit surtout pour engager à la persévérance les nouveaux chictiens. Voir S. Augustin, Serm., cclx, P. L., t. XXXVIII, col. 1202 ; Serm., CCCLIU, P. L., t. xxxix. col. 1560 sq. ; voir aussi la fin de l’article CxTÉCHUMÉNAT.

III. De la fin du v « SIÈCLE at ix’. — Après la chute de l’empire romain d’Occident, l’Église grecque, marchant de plus en plus à la remorque du pouvoir civil, épuisa ses forces dans d’interminables querelles jusqu’au