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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/297

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1903
1904
CATÉCHISME


chisme intitulé : L’ABC des simples gens, de très grande utilité et proufit, ms. 1067 de la bibliothèque Mazarine, fol. 129-132. Gerson composa aussi, à l’usage des curés, son Upus tripartitum de præceplis decalogi, de confessione et de arle moriendi. Opéra, t. I, col. 425450. Il y expliquait brièvement le Credo, les commandements de Dieu, les péchés à accuser en confession et l’art de bien mourir. Sur les éditions de cet ouvrage, voir J.-G. Brunet, Manuel du libraire, t. il, col. 1557 ; Hain, n. 7651-7654 ; Coppinger, part. II, n. 2673-2680. Une traduction française a paru à Chambéry, en 1483, Coppinger, ibid., n. 2681 ; et à Lyon en 1490. Hain, n. 7656. Retiré à Lyon, Gerson employa les dernières années de sa vie à catéchiser les enfants à l’église Saint-Paul. S’il n’eut pas d’imitateurs de son zèle, son activité catéchétique ne demeura pas toutefois stérile, car son Opus tripartitum, nous le verrons, fut adopté comme livre d’enseignement à la fin du xve siècle et au cours du

XVI e.

Mais auparavant d’autres catéchismes avaient été publiés en France. L’ordinaire des chrétiens avait été rédigé en 1464 « pour la consolation et la révocation des simples gens ». On y recommande la pratique des commandements et des œuvres de miséricorde, la manière de confesser les péchés et de s’en repentir par crainte de l’enfer, par espérance du paradis. G. Brunet, La France littéraire au xve siècle, p. 151-152 ; Coppinger, part. II, n. 2522-2525 ; Hézard, Histoire du catéchisme, p. 167-168. L’art de mourir, attribué à Matthieu de Cracovie, évéque de Worms, paraissait en français, in-4°, 1478. Il contient les réponses, tirées de l’Écriture, que le bon ange fait aux tentations suggérées aux hommes par le démon sur les sept péchés. J.-C. Brunet, Manuel du libraire, t. I, col. 501-508 ; Hain, n. 1838-1840 ; Coppinger, part. II, n. 675. Le trésor des humains, 1482, traite « de la manière d’instruire les enfants en la foi catholique. » Il parle des lois chrétiennes, des divers états, de l’avènement de l’Antéchrist, des quinze signes du jugement et de la fin du monde, du bonheur des sauvés et des peines des damnés. Hézard, op. cit., p. 167. L’art de bien vivre et de bien mourir, 1492, comprend plusieurs traités : 1° L’art de bien vivre, qui expose brièvement le dogme, explique Y Ave Maria, le Pater, le Credo, les commandements, les sept vertus, les sept dons du Saint-Lsprit, les sept œuvres de miséricorde, les sacrements, les huit béatitudes et les quatre conseils évangéliques ; 2° un Ars moriendi, analogue à celui dont il a déjà été question ; 3° « léguillon de crainte divine pour bien mourir ; » 4° VAdvènement de l’Antecrist. Cf. Nisard, Histoire des livres populaires ou de la littérature de colportage, 2*édit., Paris, 1864, t. ii, p. 322-329 ; G. Brunet, La France littéraire au XV siècle, p. 15 ;.).-C. Brunet, Manuel du libraire, t. I, col. 509-512 ; Hézard, op. cit., p. 168-169 ; Hain, n. 1847 ; Coppinger, part. II, n. 680-682. Il n’était qu’une traduction de l’Ars bei>e vivendi ri moriendi. Hain, n. 1843-1846 ; Coppinger, part. I, p. 52-53 ; part. II, n. 678, 679. Sur un Livre de bien vivre, voir Hain, n. 10131. Lemirouerde bienvivre reproduit le Doctrinal de sapience de Guy de Roye. Il est dit « ung traicté qui est moult profitable pour apprendre à bien mourir ». Ms. IIXJ7 de la bibliothèque Mazarine, fol. 91-118. Sur le Spéculum artis bene moriendi, voir Hain, n. 14911-14914. Les chanoines de SaintVictor de Paris

ut formé un recueil de documents catéchétiques. Bibliothèque nationale de Paris, fonds français, n. 25648. Il débute par un Spéculum christianorum divise en quatre parties : ce qu il faut faire el éviter, ce qu’il faut croire, le Septénaire, ce qu’il faut méditer. Viennent ensuite VOpus tripartitum de flerson et le

iaire d’Honorius d’Autun, On tirait île ces trois sources la doctrine chrétienne. La formation de la vie chrétienne se faisait au moyen du Jardin amoureux,

de la Vie de saint Victor de Marseille et de l’Histoire des trois morts et des trois vifs. Un modèle de confession générale pour le jour de Pâques et un traité de Sénèque sur les vertus cardinales, traduit en français par Courtecuisse, terminaient cette petite encyclopédie catéchétique. Hézard, p. 169-170. Citons encore La fleur des commandements de Dieu avec plusieurs exemples et autorités extraites tant des saintes Écritures que des docteurs et des anciens Pères, Rouen, 1496 ; Paris, 1499, etc. Hain, n. 7131 ; Coppinger, part. II, n. 2522-2525 ; J.-C. Brunet, Manuel du libraire, t. ii, col. 1287-1288 ; G. Brunet, La France littéraire au xv siècle, p. 79-80 ; Le livre des bonnes mœurs, traité sur les vertus et les états, par frère Jacques Legrant, augustin ; G. Brunet, La France littéraire, ^. 109110, et le Livre des vertus. G. Brunet, op. cit., p. 114 ; Coppinger, part. II, n. 3624.

Cette littérature s’enrichit encore de l’appoint considérable des catéchismes de colportage. La deuxième et la troisième partie du Compost ou Kalendrier des bergiers, Paris, 1492, ajoutaient à des renseignements météorologiques et médicaux une somme des connaissances religieuses répandues dans le peuple au xv » siècle. On y trouve « l’arbre des vices et miroirs des pécheurs », les « peines d’enfer pour les pécheurs », décrites par Lazare ressuscité, la « science salutaire » ou l’oraison, comprenant le Pater, l’Ave, le Credo, les dix commandements de Dieu et les cinq de l’Eglise, le « jardin des vertus », qui donne la définition des vertus et des conseils pour les pratiquer, et après deux chansons, les « peines d’enfer pour ceux qui gardent les commandements du diable » et « l’estite et fleurs des vertus », c’est-à-dire les vertus théologales. Des vignettes accompagnent ces leçons de morale. Cf. Hain, n. 55825589 ; Coppinger, part. I, p. 174-175 ; part. II, n. 17231725 ; G. Brunet, La France littéraire au xv siècle, p. 52-53 ; J.-C. Brunet, Manuel du libraire, t. ii, col. 202206 ; Ch. Nisard, Histoire des livres populaires, t. i, p. 90-99 ; Hézard, p. 162-165. On répandait aussi des miroirs de titres différents : Le mirouer de l’âme, imprimé vers 1498 ; J.-C. Brunet, Manuel du libraire, t. iii, col. 1748 ; G. Brunet, La France littéraire au xv siècle, p. 140-141 ; Coppinger, part. II, n. 4068 ; le Spéculum animæ peccatricis, Hain, n. 14899-14910 ; Coppinger, part. I, p. 444 ; part. II, n. 5560-5567 ; trad. franc., Coppinger, part. II, n. 5568-5572 ; G. Brunet, La France littéraire au XV siècle, p. 141 ; J.-C. Brunet, Manuel du libraire, t. iii, col. 1751-1752 ; le Miroir de la rédemption de l’humain lignage, dont le fond semble avoir été tiré du Spéculum humame salvationis, poème latin, dont plusieurs manuscrits sont datés de 1324 et qui est le plus ancien monument de la xylographie jointe à la typographie. J.-C. Brunet, Manuel du libraire, t. V, col. 476-483. Sur les éditions latines, françaises et flamandes, voir G. Brunet, La France littéraire au XV siècle, p. 141-142 ; Hain, n. 14922-14929 ; Coppinger, part, I, p. 415 ; part. ii, n. 5580-5586. Ce Spéculum a été utilisé plus tard pour un livret de colportage : Le miroir du pécheur, composé par des capucins missionnaires et imprimé encore au xixe siècle, in-12, Épinal, 1828. On y expose l’état malheureux d’une âme tombée dans le péché mortel et d’un damné, aussi bien que l’état heureux orné de la grâce sanctifiante et celui des bienheureux dans le ciel. Le tout est représenté par des ligures que Ch. Nisard, op. cit., t, It, p. 24-34, tenait d’un prix inestimable. Ces images, colportées’luis les missions pendant prés de trois siècles, sont attribué Michel Le Nobletz (1577-1652), missionnaire breton ; elles sont généralement connues sous le nom d’images du Père Mauncir, jésuite, continuateur des travaux de Le Noliletz. Hézard, op. cit-, p. 166.

Les écrits catéchétiques’le Gerson commencèrent à se répandre à la fin du. L’ABC des simples