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CERTITUDE

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adhésion totale < t définit dout ition

actuels, -.mcrainte d’erreui i l’avenii li ici

apparat ! un caractère sp cial de la certitude di état : elle n’est » luseulement une adhésion ferme et in-ii..t :..h. comme dans le premier état, mais elle il hésitation l’exclusion de toute crainte ultérieure, <>u est sûr, non plus pour l’heure, pour maintenant et pour toujours. Contre le ticismi. le dogmatisme lait observer : I. Que-i les nous trompent parfois, il est illogique de coni qu’ils nous trompent toujours ; que leurs erreurs viennent < ! * défaut de méthode dans leur interprétation, ’-t que d’un défaut de méthode antérieur, on ne peut conclure à la nécessité de l’erreur d’interprétation, i Un

long égare nt ne prouve rien contre la possibilité de

trouver le chemin. » Brochard, ibid. —’2. Que les de la raison, considérés en eux-mêmes, portent la marque de la vérité, et par conséquent valent pour provoquer la certitude. Le raisonnement serait inefficace-il se réduisait & la seule application du principe d’identité, ou si le principe de causalité était inadmissible, mais ni le raisonnement ne se réduit à une simple succession de propositions identiques, ni le principe o]e causalité n’est contestable. — : >. Que la vérité, quand elle se manifeste sous le jour de l’évidence, s’impose réellement à l’esprit. — 4. Que la fameuse suspension de jugement pratiquée par les sceptiques est impossible. En effet, il faut vivre ; or « vivre, c’est agir, c’est choisir, préférer, entre plusieurs actions possibles, celle qu’on juge la meilleure. Point d’action sans jugement ». Brochard, ibid., p. 111.

3’Le dogmatisme peut donc à bon droit rejeter l’attitude sceptique. Nous disons {’attitude, e non la tl parce que le vrai sceptique Be garde d’affirmer qu’il faut douter de tout, ce qui serait une contradiction 11agrante, mais il se lient pratiquement danl’état persévérant d’abstention de jugement et d’affirmation quelconque. Rejetant l’attitude sceptique, le dogmatisme affirme par là-même la possibilité d’arriver à des certitudes valables et justifiées. Mais aussitôt se pose le problème de la justification de ces certitudes. Comment prouver qu’elles sont légitimes ? A quel signe les distinguera-t-on des certitudes précipitées parmi les affirmations primordiales ? I.n un mot, où est le critérium’.' Comment le chercher ? Quel est-il ?

III. Lk CRITÉRIUM DE LA Cl RTITUDE. FAIT-IL LH CI1ER ciikp. par le doi te ? — Comment chercher le critérium de la certitude ? Faut-il inaugurer celle recherche par le doute et par quel doute ? le réel ou le méthodique ? l’universel ou le limité ?

1° Le doute, nous l’avons indiqué’tout à l’heure, est la suspension du jugement, l’abstention de l’affirmation,

èrro/i-, . Il est réel, quand sincèrement l’esprit prend celle

attitude, parce qu’il n’en trouve p.is d’autre légitime. Il est méthodique, quand l’esprit réellement ne doute pas, mais provisoirement fait comme s’il doutait. Ainsi doutait Descartes : Je voulus supposer qu’il n’j avait aucune chose qui fût telle que nos sens nonla font imaginer… ; je résolus de feindre que toutes choses qui m’étaient jamais entrées en l’esprit n’étaient non plus vraies que les illusions de mes songes, t Discours de la méthode, IV* partie. On voit la part prépondérante de la volonté dans l’usage du doute méthodique. On veut s’abstenir provisoirement de tout jugement, bien qu’au fond l’esprit ait la persuasion qu’il va au rai, et qu’il en possède même déjà une portion. Dans le doute réel, la volonté est paralysée, parce que l’esprit reste-anpersuasion, Bans jugement,-andirection.

2 u Le doute universel et le doute limite ou parti comprennent d’eux-mêmes et n’ont pas besoin d’être expliqués. Le doute universel méthodique est impossible et implique contradiction ; car, en qualité d universel, il douterait de tout ; en qualité île méthodiqu —, il

loppe nécessaire ! ™ nt quelque persuasion ou rance. C est le dont..i. i lui de

fi indie que tout* i i qui m’étaient d.

n l’esprit n’étaient non plue ie les illusions

de mes sens, dit-il à l’endroit cité plus haut l.t aillent uis contraint d’avouer qu il i

de tout ce que véritable,

je ne puisse en quelque façon douter ; el cela, non point par inconsidération ou légèreté, mais par < ! très forte-.t mûrement considér. /

tation. Nonavons montré l’illogisme du doute

ersel ou scepticisme. C’est le doute d’Hermès qui ut que le doute dont il prend la défense, -..it étendu à toutes les connais ; eption. Nous di

être et resti r ind<. is ou en suspens, non seulemi nt sur la vérité de la religion chrétienne, l’immortalité’de l’âme, l’existence et les attributs de Irieu, mais encore sur la réalité du monde extérieur, et même sur l’existence et les divers états de notre propre ame, tant que nous ne pouvons pas montrer qu’il a nécessité absolue pour la raison de Be déterminer… Que, par ce doute, absolu selon son étendu.-. Hermès entende le doute réel, c’est ce qui ressort de ce qu’il raconte de luiméme et exige de ses auditeurou lecteurs ». Kleut) L/ philosophie scolasli’itii trad. par le R. F. Constant Sierp, diss. III. ci.il. n. ±21. Paris, 1868. t. i, p ilii. Par un bref du-in septembre 1835, XVI

condamna Hernies., t l’un des principaux griefs précis, ruent le doute positif universel : utpot<> qui tenebrosam ad errorem omnigenum viam uioliatm m dubùi positiva tanquam » <isi omnis theologiets inquititionis. Denzinger, Enchiridion, n. Ï8~. Cf. concile du Vatican, De fide calh., c. in. can. 6. — Il ne reste que le doute partiel réel ou méthodique. Le doute réel portant sur les affirmations non pi plus que légitime, U

est obligatoire. Le doute méthodique portant su., assi riions déjà admises comme certaines, mais provisoirement remises en question et considérées comme incertaines, pour en chercher une démonstration, est légitime, pourvu qu’il ne soit pas universel et qu’il suppose comme certains des principes de démonstration. Ce doute a été pratiqué de tout temps dans l’Eglise. On le trouve enseigné par saint Augustin. De libero arbii 1. II. c. i, P. L.. t. xxxii. col. 1241 : cf. Kleutgen, op t. i. p. iTôsq., et constamment employé par saint Tho Lorsque l’angélique docteur se demande, dans la Somme théologique : Vlrum De us sit, Dieu e.riste-t-il ? il ne doute pas un seul instant de l’existence de Dieu, il veut pourtant agir pendant un certain temps comme s’il doutait, et sa volonté’commande a son esprit, non pas de i ser son assentiment à l’existence de Dieu, et d’en douter positivement, mais de faire un moment abstraction îles considérations qui le déterminent à admettre 1 tence île Dieu, pour chercher des raisons nouvelles convaincantes ou la confirmation logique des rais anciennes. L’Ange de l’école a fait plus que pratiquer le doute méthodique, il en a affirmé explicitement la n -Cessité. " Ceux qui veulent rechercher la vérité avoir d’abord considéré’les doutes que soulève sa recherche, sont pareils a des voyageurs qui ne savent où ils vont. L’homme qui marche, marche vers un but ; l’homme qui cherche la vérité n’a d’autre but que l’exclusion du doute. L’homme qui ne sait pas sa route n’arrivera jamais, sinon par hasard ; l’homme qui cherche la vérité’n’y arrivera pas. s’il n’a d’abord examiné ses doutes..> /// /// Metaph., lect. I.

IV. Qualités que noir réunir i.e critkrii m de n Certiti m :. — 1° Quand, après avoir émis des affirmations primitives et spontanées, l’esprit commence

fléchir sur elles pour les vérifier, il (but doue mettre le point de dépari île-a n flexion et de son contrôle dans un doute partiel et méthodique, c’est-à-dire, puisque ce doute n’est que partiel et qu’il est voulu délibérément,