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CÉSAIRE D’ARLES


recepturos singulos pro his quie in hac carne cesseront vel pcenas vel gloriam ; [Il [si nuptias non improliet, si secunda matrimonia nondamnet ; [12] si carnium perceptionem non culpet ; [13] si psenitentibus reconciliatis cnmmunicet ; [14] si in baptismo omnia peccata, id est tam illud originale contractum quam illa qua : voluntarie admissa sunt, dimittantur ; [15] si extra Ecclesiam catholicam nullus salvetur. Statuta Ecclesiæ atitiqua, P. L., t. LVI, col. 879-880.

Un deuxième document quia d’assez nombreux points de contact avec les Statuta, est une homélie publiée d’après deux manuscrits de Paris par Caspari, Kirchenhistorische Anecdota (Christiania, 1883), t. i, p. 218. Cette homélie comprend deux parties : dogmatique, morale. La deuxième est identique à la deuxième partie (n. 2 sq.) du sermon ccxuv de l’appendice. La première n’a que quelques phrases communes avec le même sermon. On y est très préoccupé de la Trinité, de la réalité des souffrances du Christ, de la descente aux enfers, de la réalité et de la propriété des corps humains ressuscites, de la composition de la personne de Jésus-Christ en deux natures. Il semble que, comme dans les Statuta, on songe au nestorianisme, à l’eutychianisme, au manichéisme. Mais la doctrine trinitaire est amplement développée, non seulement par des formules précises, quelques-unes identiques aux articles du symbole dit de saint Atbanase, mais aussi par une très longue comparaison des trois personnes divines à un cierge, flamme, lumière et chaleur. C’est la vieille comparaison du soleil, assez gauchement diversifiée. Littérairement, cette comparaison et toute cette amplification ont pour effet de gâter complètement les proportions de l’homélie. Mais elles sont la preuve que l’auteur a surtout en vue les ariens.

Homélie publiée par Caspari. — [1] Rogo vosetammoneo, fr. car., quicumque vult salvus esse, fidem rectam catholicam firmiter teneat inviolatamque conservet. [2] Quam si quis digne non habuerit, regnum Dei non possidebit. [3] Crédite in Deum Patrem omnipotentem, invisibilem, visibilium et invisibilium omnium rerum conditorem, hoc est, qui omnia creavit simul verbq potentiæ suas. [4] Crédite et in Jesum Christum, filium ejus unicum, dominum nostrum, [5] conceptum de Spiritu Sancto, natum ex Maria virgine, hoc est sine matre de Pâtre deus ante siecula et homo de matre sine pâtre carnali in fine saîculorum, [6] crucifixum sub Pontio Pilato prrcside et sepultum, [7] tertia die resurgentem ex mortuis, hoc est in vera sua came quam accepit ex Maria semper virgine. [8] Per veiam resurrectioncm resurrexit, postquam diabolum ligavit et animas sanctorum de interne liberavit. [0] Victor ascendit ad c ; elos, sedit in dexteram Dei Patris. [10] Inde crédite venturum judicare vivos ac mortuos, hoc est sanctos et peccatores, aut mortuos desepulcris et vi vos quos dies judicii inveniet viventes. [HJ Crédite et in Spiritum Sanctum, Deum omnipotentem, unam habentem substantiam cum Pâtre et Filio. [12] Sed tamen intimare debemus quod Pater deus est, et Filius dons est, et Spiritus Sanctus deus est, et non sont très dii, sed unus est Dons, sicut iguis et calor et flanmia una rcs est. [13-15] (Suit le développement de la comparaison.) [16] Ita ergo, Patrem et Filium et Spiritum Sanctum unum Deum esse conlitemur, non très deos, sed unum, ut dixi, unius, Inquam, omnipotentise, unius divinitatis, unius potestatis. [17] Et tamen Pater non est Filius, et Filius non est Pater, nec Spiritus Sanctus aut Pater aut Filius, Bed Patl i - et Filii et Spiritus Sancti una rcternitas, una substantia, una potestas inæparabitis. |18| Fcce duo vocabula dixi, Ignem et lumen, (La comparaison est longuement développée.) |1 ! ’] Pater lien senior de Filin serundmn divinitatem, nec Filius junior est de Pâtre, sed una eetas, una substantia, una virtus, una n aj tas, una divinilas, una potentia Patris et Filii et Spiritus Sancti. [20] Crédite Ecclesiam cajholicam, hoc est universalem in universo mundo, uni unus Dons in trinitate personarum et in unitate divinitatis colitur, unum baphabetur, una fides servatur ; [21] et qui non est in unitate Ecclrsiie, au ! elerieu aut laicu, aut masculus aut femlna, aut ingcie. us, |..ii i « i n in regno Dei non babebit. [22] (’.re dite i’atorum aut prr baptismnui, si observatis

n ejus. hoc < ^t abrenuntiationera diaboli et a » < ; eiis ejus et i seeculi, .’nii per pœnitentlam veraro, id est commisse. deflere et pœnitenda non commiltere, au ! per martyriuni ubl sanguis pro bapti itatur. [23] Crédite communem om nium corporum resurrectioncm post mortem… [24] Non in altéra carne surgent, sed in ea ipsa quam habuerunt. [25] Sed tamen résurgent homines juvenes quasi xxx annorum, licet senes aut infantes transierint, et pulchriora corpora et tenuiora habebunt. [26] Ut peccatores seternas sustineant pœnas, et justi et sancti prœmia calestia in iisdem corporibus possideant.

Ce défaut de proportion a-t-il inquiété l’auteur ? En tout cas, il a repris son travail, en a un peu élagué la partie antiarienne et a fait une place plus grande au Saint-Esprit, qui avait été réduit jusque-là à la portion congrue : il est vrai qu’il (’tait simplement omis dans les Statuta. Cette nouvelle rédaction de l’homélie, avec un début légèrement différent et amputée de sa partie parénétique, a été retrouvée par M. Burn dans trois manuscrits (Oxford, Wolfenbùttel et Munich) et publiée dans la Zeitschrifi fur Kirchengeschichte, 1898, t. xix, p. 179.

Enfin le sermon ccxliv paraît nous présenter le dernier essai de Césaire. Il contient la partie morale, qui dès le début s’est trouvée réussie et a échappé aux tâtonnements. La partie dogmatique présente une ordonnance équilibrée et un mouvement oratoire qui n’est pas sans énergie : Crédite… crédite… crédite… Le thème fondamental est la nécessité de la foi ; sur ce thème, se détachent les vérités diverses qu’il faut croire. Les formules trinilaires, la procession (’u Saint-Esprit, la descente aux enfers, la réalité de la chair du Christ, ont passé des deux essais précédents dans celui-ci. Il y ajoute l’affirmation de la pureté de.Marie et l’article de la communion des saints. Ce dernier article fait partie de la finale, empruntée au symbole apostolique, où sont intervertis les deux articles suivants, résurrection de la chair, rémission des péchés.

Incipit de fuie cathulica excarpsum.

[1] Rogo et admoneo vos, fratres carissimi, ut quicumque vult salvus esse, fidem rectam et catholicam lirmiter teneat inviolatamque conservet. [2] Ita ergo oportet unicuique observare ut credat Patrem, credat Filium, credat Spiritum Sanctum. [3J Deus Pater, Deus Filius, Deus et Spiritus Sanctus ; sed tamen non très dii, sed unus Deus. [4] Qualis Pater, talis Filius, talis et Spiritus Sanctus. [5J Attamen credat unusquisque fidelis quod Filius sequalis est Patri secundum divinitatem, et minor est Pâtre secundimi hunianitateni carnis quam de nostro assumpsit ; [(i] Spiritus vero Sanctus ali utroque procéderas. [7] (’.redite ergo, carissimi, in Deum Patrem omnipotentem ; |8] crédite et in Jesum Christum Filium ejus unicum Dominum oostrum. [il] Crédite eum conceptum esse de Spiritu Sancto et natum ex Maria virgine, quæ virgo ante partum et virgo post partum semper fuit, et absque contagione vel macula peccati perduravit. [10] crédite

e pro nostris peccatis passum sub Pontio Pilato, crédite cru cilixum, crédite mortuum et sepultum. [11] Crédite eum ad interna descendisse, diabolum obligasse et animas sanctorum qiuc sub custodia detinebantur libérasse secumque ad cselestem pairiam perduxisse. [12] Crédite eum tertia die a mortuis resurrexisse et nobis exemplum resurrectionis ostendisse. [13] Crédite eum in cælis cum carne quam de nostro assumpsit ascendisse. [14] Crédite quod in dextera sedet Patris, [15] Crédite quod venturus sit judicare vivos et mortuos. [16] Crédite in Spiritum Sanctum, crédite sanctam Ecclesiam catholicam, crédite comnmnioiiem sanctorum, crédite resurrectionem carnis, crédite remissienem peccatorum, crédite et vilain eternam. Serm., CCXLIV, P. L., t. xxxix, col. 2194.

On a considéré ces trois documents, les homélies publiées par Caspari et M. Burn, et le sermon ccxliv, comme les explications d’un symbole. Il n’est pas douteux que Césaire n’ait utilisé pour les rédiger les formules symboliques connues de lui, au moins le smbole apostolique et peut-être le symbole de Nicée (dans les homélies de Caspari et de M. Burn : creatorem neibilium et invisibilium). L’étal du symbole apostolique que supposent ces documents diffère un peu de l’un à l’autre, plutôt par le choix de Césaire que par la teneur de la formule elle-même ; le texte paraît intermédiaire entre la vieille rédaction et le texte reçu. Mais là se