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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/464

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CHARITÉ

22.18

B.in^ q| restriction. b. Toute la tradition attribue le même effet à la parfaite pénitence, conversion ou charité, [ui en réalib le ramène a la charité

<i nu seulement procédi l’entière conversion ou pénitence. Noua indiquerons bi ulement lee principaux passages des Pères avec les textes de l’Écriture sur lesquels ils appuient leur enseignement. Tertullien, De ptenitentia, c. iv, P. L., t. i, col. 1233 sq.. cite I zech., wiii,-il. 23 ; xxxiii, 11 ; s. Cyprien, De lapais, c. xxxvi, P. L., t. iv. col. l’.u Bq., cite Ezech., xxxiii, il. loel, ii, 13 ; Is., xxx, 15, suivant la traduction des Septante ; Origène, In Lev., homil. ii, n. i, P. <i., t. xii, col. i l.s. B’appuie sur Luc, vii, 17 ; I Pet., iv. 8 ; S. Pacien, Epist., tu, ad Sympronianum, n. 8, 1li, P. L., t. xui, col. 1068, 1074, cite Is., xx, 15, d’après les Septante ; Is., i.v. 7 ; Joël, n. 12 sq. ; s. Ambroise, Epist., i.xvii, P. L., t. xvi, col. 1250 sq., cite Luc, xxiii, 53 ; s. Jean Chrysostome, In II Tan., homil. vii, n., ’!, P. (’.., t. i.xii, col. CM), d’après Rom., xin. 10 ; S. Augustin, In Epist. Joa. ad Partltos, tr. V. n. 7, P. L., t. xxxiv, col. 2016, invoque I Joa., iii, 9 ; De trinilate, t. XV, c. cxviii, P. L., t. xlii, col. 1082 sq., d’après Rom., v, 5 ; S. Grégoire le Grand, In Evangelta, homil. xxxiii, P. L., t. i.xxvi, col. 1241 sq, , cite Luc, vu, 47. Les auteurs subséquents jusqu’à Hugues de Saint-Victor reproduisent ces mêmes affirmations des Pères des six premiers siècles. Hugues de Saint-Victor (-f-1141), De sacramentis, 1. II. paît. XIV, c. viii, P. L., t. ci.xxvi, col. 5(iisq., cite Ps. XXXI, . r > ; Is., i.viii. 9 ; Kzech., Xviii, 21. Cependant Hugues, tout en admettant que la contrition obtient toujours la rémission de Vobduralio mentis correspondant à la tache du péché, nie que son effet s’étende à toute la rémission du debitum futures damnationis que produit seule l’absolution sacramentelle. Loc. cit. Pierre Lombard, IV Sent., dist. XVII, P. L., t. cxcii, col. 880 sq., admet intégralement l’efficacité de la contrition qu’il hase sur Ps. x.xxi, ô ; L, 19, mais il n’attribue à l’absolution sacramentelle qu’un rôle purement déclaratif. Voir 1. 1, col. 173 sq. Plusieurs auteurs de la fin du xiie siècle et du commencement du xin c suivent partiellement les idées de Hugues ou de Pierre Lomhard sur le rôle de l’ahsolution, sans mettre en question le principe de l’efficacité de la contrition. Voir t. i, col. 174- sq. Saint Thomas maintient dans toute son intégrité l’efficacité de la contrition, Suni. theoi., Suppl., q. v, et celle de la charité parfaite, Sum. theol., Il a II*, q. xxiv, a. 12, ad 5um, pour l’entière rémission des péchés. Ce qu’il concilie avec l’efficacité du sacrement, par cette observation que la contrition (fil comprendre quelque volonté de recevoir le sacrement et qu’en ce sens l’effet n’est produit que d’une manière dépendante du sacrement. Cont. gent., t. IV, c. i.xmi. Voir t. i, col. 177 sq. Cette doctrine de l’efficacité de toute contrition ou de toute charitéparfaite fut communément suivie par les théologiensubséquents jusqu’au XVIe siècle. A partir de celle époque quelques théologiens la restreignirent considérablement. Suivant Adrien, QuXSt. in IV Sent., ertim circa sacramenta, q. u ; Qutest. quodlibeticse, q. v, a. 3, la contrition parfaite et par conséquent la charité elle-même, ne cause la justification que si elle est produite avec le maximum d’intensité aotuellemenl possible. Adrien s’appuie principalement sur ces textes de l’Écriture qui exigent que l’on se convertisse à Dieu de tout cœur, Deut., iv, 29. I-.. lxvi, 2. Joël, n. 12. nu

quon l’aime de tout son cour et de toutes Ses forces, lient., VI. "> ; Mat th.. XXII, 37 ; Marc. XII, 3U ; Luc, . 27. Les théologiens contemporains combattirent communément celle opinion. Melchior Cane Relectionesde tentia, part. III, Opéra, Venise, 1759, p 110 sq. ; Dominique Soto. In IV Sent., dist, XVII. q. n. a. i. Douai, 1613, p. 114 sq. ; Vega, De justification*, t. XIII, c xxiv, Cologne, 1572, p. 556 Bq. Maigre la désapproba tion Indirecte du concile de Trente n’exigeant dan* la contrition aucune intensité pour la pleine justification de l’âme, ses*. XIV, c iv. l’opinion d Adrien fut ei partiellement soutenue parBerti

diseiplinis, I. XXXIV, pan I, c. ei

17 ! <’.( Prsslectionet théologies », t i, disp.

n l.iV, 141. Nonobstant l’enseignement du cond

Trente, liaius. sappuv.nit sui

justice, proposit. 52. 69, Denzii

n. ÎU2, 949, et gur un concept exagéré de la i desacrements de baptême et de pénitence, avait tenu que la chant.’- parfaite soit danbs catéchumi soit dans les Ddèles repentants peut exj mission’i, Proposit. 31-33, 70, 71, Denzh

n. 9Il sq., 9Ô0 sq. Estius († 1613 avait affirmé une erreur presque identique à celle de Raius en disant que la contrition ou la charité parfaite, même avec la volonté de recevoir le sacrement de baptême ou de pénitence, ne justifie effectivement que dans le cas d’extrême nécessité ou à l’article de la mort quand le recours au prêtre est impossible, ou quand le sacrement ne peut être demandé- ou reçu sans grave scandale ou sans danger dépêcher. In IV Sent., dist. XVII, part. II. Ces affirmations de Raius et même ceHes d’Estius contredisenl l’enseignement catholique, d’après le concile de Trente, s.--. XIV. c. iv. et d’après les propositions condamnées da ns Bains. Iiellarmin. De pxiiitentia, 1.1 V, c. xiii sq. ; Vasquez, Jn IIP t. n. disp. CL1I, c. i. n. 3 ; Sylvius, In tupplem. Sum. theol., q. v, a. 1, concl. 2 ; Suarez, De ptenitentia, disp. IV. sect vii, n. i ; Lugo, De pxiiitentia, disp. V. sect. viii, a. 98 sq. ; Salmanticenses, Cursus théologiens, De psenitentia, disp. VII, n. 65 ; Billot, De Ecclesise sacramenUs, Rome, : t. il, p. 120 sq.

b) Application particulière à l’efficacité de la contrition ou de la charité parfaite en face de la nécessité du sacrement de baptême. — Le principe général que-nous venons de prouver nous conduit à cette conclusion. Dès lors que la contrition ou la charité parfaite, accompagnée de la volonté de recevoir le baptême, existe réellement dans un catéchumène adulte, son l’une est aussitôt justifiée même avant la réception du sacrement. Conséquemment si cet adulte, sans aucune faute de sa part, est de fait privé du sacrement ou dans l’impossibilité de le recevoir, il obtiendra néanmoins la récompense éternelle à cause de la grâce sanctifiante qu’il possède. Car Dieu, voulant le salut de tous les hommes et leur donnant la possibilité de remplir les conditions nécessaires au salut, ne peut exiger un accomplissement.. lument impossible dans l’occurrence. Il accepte la bonne volonté comme suffisante, dès lors quille est accompagnée de la foi et de la contrition ou de la charité parfaite, deux dispositions toujours absolument n dans

les adultes, a tel point qu’elles ne peuvent jamais suppléées. Cette conséquence, admise d’une man générale par les Pères des premiers siècles pour ce qui concerne le salut des hérétiques ou des infidèles aussi formellement appliquée au cas du baptême par saini Ambroise et saint Augustin. Saint Ambroise, De ol’itu Valentiniani consolalio, n. 51, P. L., t. xvi » col. 1371, s’appuie sur Sap., iv, 7. Saint Augustin, baplismo contra donalistas, I. IV, c. un, xxv. P. L t. xi in. col. 173 sq., 17t>. affirme que l’actuelle réception du baptême peut être suffisamment suppléée de deux manières, par le martyre et par la foi et la convers du cour. L’efficacité de cette suppléance est prouvée par Rom., x. 10. Une seule condition est (^ que

le baptême ne puisse réellement être reçu, si fort celebrandum ntysterhmt baptismi in angustiis tporum sueeurri non potest, ou encore, c « m ministerium baptismi non contemptus religionis sed articulus nsiiutis excluait. Incidemment, le saint docteur s’ei ! de montrer que ces modes de suppléance du baptême