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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/589

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CIEL


il suffit de citer saint Avit de Vienne, qui célèbre souvent la gloire et la paix du royaume céleste, la communauté de vie avec les anges. Homil., t. VII, sermo in ordinatione episcopi, édit. Peiper, dans les Monumenta Germanise hislorica auctorum antiqnorum, Berlin, 1883, t. vi, p. 117 ; Homil., t. XXV, dicta in basilica sanctorum Acaunensium, iMd., p. 146 ; Epist. ad Gundobadum, ibid., p. 33 ; Homil., t. VII, sermo die 1 Rogationum, ibid., p. 115. Saint Pierre apparaît comme le portier du ciel, ille cselorum janitor Petrus. Homil., t. VII, sermo in ordin. episc, ibid., p. 124. Le Christ, par son union sublime à la substance céleste, quia celsitudini substanliæ cxlestis immixtus cseli dominus faclus est. Contra arianos, c. xvii, ibid., p. 7. Cf. S. Fulgence, De fide ad Petrum, c. xliii, P. L., t. xl, col. 777 ; Primasius d’Adrumète, Comment, in Epist. ad Heb., ix, 8 ; xi, 39, P. L., t. lxviii, col. 740, 744. Grégoire de Tours indique la prééminence de. Marie dans le ciel et son rôle maternel à l’égard des élus qu’elle accueille dans les cieux. Miracula sancti Martini, 1. 1, c. v, P. L., t. lxxi, col. 919.

Pour Cassiodore, les élus sont réunis dans le sein d’Abraham, où ils attendent l’entrée dans le royaume ; mais ils jouiront un jour de toutes les récompenses promises dans les cieux. De anima, c. vu ; In Ps. ci, c. xvii ; In Ps. xxiv, c. xii, P. L., t. lxx, col. 1301, 713, 180. Fortunat chante la joie spéciale qu’éprouvent les vierges d’être réunies dans le ciel à Marie, leur reine. Miscellanea, t. IV, c. xxvi ; t. VIII, c. vi, vii, P. L., t. lxxxviii, col. 175, 267, 282. Saint Grégoire le Grand insiste sur les jouissances intellectuelles de la vue de Dieu, Dial., t. IV, c. XXIH, P. L., t. lxxvii, col. 376, sans négliger le détail ordinaire des biens qui découlent de la vision béatifique. Moral., I. XII, c. ix, xxi, XLIII, P. L., t. lxxv, col. 666, 992, 999, 1038 ; Dial., t. IV, c. xxv, xxvin, xxix, t. lxxvii, col. 357, 365, 666. Cf. Isidore de Séville, Sent., t. III, c. lxii, n. 7-10, P. L., t. lxxxii, col. 737-738 ; Do fide cat/iolica contra Judseos, t. I, c. lviii, P. L., t. lxxxiii, col. 495-496 ; S. Julien de Tolède, Prognosticon, . II, c. ni, xii, xxx, P. L., t. xevi, col. 476, 480, 495.

Du vu au xiie siècle, reparaissent sans changement appréciable les enseignements de saint Ambroise, de saint Augustin et de saint Grégoire le Grand. Saint Dède reprend à son compte les idées de saint Basile sur la constitution du ciel ; mais il en fait l’objet d’une création proprement dite, qui a coïncidé avec la création des anges. Hexæmervn, t. I, c. i, P. L., t. xci, col. 14. Il s’étend longuement ailleurs sur les sublimes jouissances de la vision béatifique et sur les merveilleuses harmonies des cieux. Homilia, xi, in vigilia Pcntecostes, P. L., t. xciv, col. 192-194 ; Exposit. in 7 am Epist. Joa., c. ni, n. 5, P. L., t. xciii, col. 109. Voir aussi Alcuin, Epist., cxiii, ad Paulinum patriarcham, P. L., t. c, col. 312313 ; Ilaymon d’IIalberstadt, Exposilio in Apoc, VI, 10, P. L., t. cxvii, col. 1030 ; Candide de Fulda, Epist., Num Christus corporels oculis Deum videre potuerit, n. 7, P. L., t. evi, col. 106 ; Baban Maur, De clericorum inslitulione, t. II, c. xl, P. L., t. cvii, col. 353-351. D’après lui, Élie aurait été enlevé dans le ciel atmosphérique ; le ciel des anges, où Dieu révèle les abîmes de sa divinité, est au-dessus du firmament, dont il n’est point distinct. Il est vraisemblable que ce sont deux parties d’un même tout. L’assemblée des élus constitue le royaume des cieux. ! >< universo, t. IX, c. ni, P. L., t. exi, col. 263-265. Voir S. Pierre Damien, Opusc, L, histilulio monialis, c. xv, P. L., t. cxi.v, col. 748. L’autorité de saint Augustin a fait hésiter saint Bernard sur la question du délai de la béatitude. In festo omnium sanctorum, serin, iv, n. 2, P. L., t. CLXXXUI, col. 172, Mais la pensée du ciel est dominant dans ses écrits, complaisamment exprimée parfois en descriptions qui ne négligent aucun détail. De diversii, serin, xlii, n. 5,

7, ibid., col. 663-665. Il aime à mettre en vive lumière non seulement les splendeurs de la divine gloire, Serm., xxi, de excellentia divines visionis, ibid., col. 940-944 ; mais surtout l’union douce et forte qui des saints ne fait qu’une âme, In vigilia SS. Pétri et Pauli apostolorum, ibid., col. 406, et la vie angélique qui sera l’apanage des élus du ciel. Serm., xxvii, de ornatu sponsse et qualiler anima sancta in cœlum dicatur, P. L., t. clxxxiii, col. 9-12.

b) Eglise grecque. — Les problèmes spéculatifs et les recherches curieuses sur l’au-delà semblent préoccuper moins vivement les Grecs que les Latins, et nous n’avons guère à enregistrer chez eux que l’enseignement correct de la doctrine reçue, à le prendre toutefois dans ses grandes lignes, en dehors de la question du délai de la récompense et de celle aussi de l’universalité du salut, questions secondaires au point de vue qui nous occupe. Eusèbe de Césarée montre l’âme de Constantin réunie à Dieu, a-jTôJ ©e<î> auvoûaav, revêtue des splendeurs de la lumière et fixant son regard vers les voûtes du ciel, itpbç aurai ? oûpaviai ; àiiiaiv. Devita Constanlini, P. G., t. xx, col. 912-913. Ces derniers mots, s’ils ont un sens précis, impliqueraient une distinction, et dès lors une succession de séjours dans le ciel. Telle est aussi, à n’en pas douter, l’opinion de saint Athanase, lorsqu’il enseigne que le Christ, par sa mort, nous a introduits de nouveau dans le paradis et tracé le chemin du ciel, ei’o-oôov èv no TtapaSecCTa), avo8ôv te scç O’jpavoùç crnoxi Tzp65çoj.o< ; sia-YJXOsv Û7ràp qp.ùiv. Expositio fidei, n. 1, P. G., t. xxvi, col. 201. Mais 1p. voie est libre et nous rejoindrons le Sauveur. De incarnatione Dei Verbi contra arianos, c. iii, P. G., t. XXVI, col. 989 ; Epist. Iieortast., c. v, n. 3, ibid., col. 1380. Athanase fait surtout ressortir l’union des âmes saintes dans le Christ avec qui nous ne formons qu’un seul corps mystique. De incam. Dei Verbi, c. v, ibid., col. 992. Un autre passage cité par saint Jean Dainascène, De his qui in fide dormierunt, 31, P. G., t. xcv, col. 277, nous dépeint l’assemblée des justes dans l’attente de la gloire finale qui suivra la résurrection : en étroite communion de pensée et de sentiments, tous se réjouissent de leur bonheur et du bonheur de tous, dcXXY)Xoiç <]/vxtxco ; <tuveïvai xai (TuvEuçpa’tveuôac.

La distinction du ciel et du paradis ne se retrouve pas dans saint Basile, qui emploie indilléremment les deux dénominations. Homil., xix, in quadraginta martyres, P. G., t. xxxi, col. 524. Les élus sont avec les anges et leur âme est portée au ciel par les anges. Homil., xviii, in Gordium marli/rem, 8, ibid., col. 505 ; cf. S. Cyrille de Jérusalem, Cat., ni, de baptismo, 5, P. G., t. xxxiii, col. 433 ; Cat., xiv, deChristi resurrectione, 26, ibid., col. 860 ; mais les anges voient la divinité, tandis que les bienheureux ne contempleront Dieu face à face qu’après la résurrection, ànEiSàv yEvtofj.EOa uloi TTJÇ àvaoTaaEto ;, tote xa0a !  : i(oÔr)<TÔ[AE0a T » jç irpÔTtoirov Ttpôî 7rpô<711>7Tov yvàxjEO) ;. Homil. in Ps. XXXIII, n. 10, ibid., col. 377. Dans cette brillante demeure qu’est le ciel, tt)v (inEpoupciviov y_<ipav, T-rçv TTEpiiavi, xa Xajj.Trpâv, Homil., I, in Ps. xiv, n. 1, ibid., col. 253, les élus s’épanouiront comme des fleurs. Homil. in Ps. xxv iii, col. 288 ; cf. Homil. in Ps. xliv, n. 9, col. 408. Les saints seront entre eux et avec Dieu comme des amis, et cette intime affection constitue l’une des caractéristiques de la sainteté, [xovoi çt’Xot Qeo-jxoI àXXr|Xoi ; âycoi. Homil. in Ps. Xi.iv, n. 2, col. 391. Saint Basile est le premier qui se soit occupé, au point de vue physique, de l’origine et de la constitution du ciel empyrée : > ce titre il a exercé une influence prépondérante sur la théologie spéculative du moyen âge. Pour lui, le ciel est beaucoup plus ancien que le monde visible ; il est même éternel, sans relation avec le temps. Mais il échappe à toute définition : impossible d’en donner une idée même approximative. On peut dire que c’était un lieu ou quelque