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(l u délégués à Rome et i Londres. Informée, la cour pontificale refusa aa sanction. Londres atl udit. En 1832, M 1’Paint écril à lord Aylmer pour pr< oclu sion : en 1835, lord Gosford, dans une adresse aux Chambres, B’engage à prendre en m lîri la question. Sa décision semblait déjà mûre, puisque, en dépit des trouliles il, - 1837-1838 et du mécontentement qui suivit, en 1839, en vertu d’une ordonnance du conseil privé, le séminaire fui maintenu dans la possession de Bes biens et pleinement confirmé dans sis titres. Le séminaire ageail à ne l’aire passer aucun de ses bien- à l’étranger el à en user, comme il lavait toujours fait, à l’avantage du pays. Cet acte de justice le laissait à même de poursuivre le cours de ses bienfaits. Montréal lui devait son établissement, sa prospérité des premiers jours, son collège auquel M. Roques (1806-1828) avait donné une réputation qu’il a conservée depuis, sa magnifique église Notre-Dame, œuvre de M. Houx (1825-JSiO), ses écoles, et, tout récemment, M. Quiblier, qui avait succédé à M. Roux en qualité de supérieur, venait d’appeler, du consentement de Mu r Lartigue, les frères des Écoles chrétiennes (1837) ; et bientôt le grand séminaire, aujourd’hui si ilorissant, allait s’ouvrir (184<J).
Par lui-même l’acte d’union des deux Canadas n’avait rien de défavorable à l’Église catholique, bien que dans la pensée de ses auteurs il fût destiné à lui porter atteinte. Il proscrivait l’usage de la langue française, comme officielle ; et visait par diverses mesures despotiques à assujettir Québec à Ontario, l’élément français à l’élément anglais, les catholiques aux protestants : ces derniers, qui n’étaient que 400000, devaient avoir une représentation égale aux premiers, qui étaient 600000. Turcotte, Le Canada sous l’Union, p. 56 sq..Mais Dieu déjoua ces calculs humains. Contre toute prévision, cet acte favorisa la liberté de l’Église catholique, comme celle des sectes protestantes. L’anglicanisme cessa d’être la religion d’État, et, en se séparant du pouvoir civil, d’user de son influence sur lui pour persécuter cette Église romaine dont la forte hiérarchie avait résisté à ses coups. D’ailleurs, le régime constitutionnel et responsable, qui résulta de l’acte d’union, en mettant la législation entre les mains de la majorité, assura aux catholiques une influence avec laquelle tous les partis durent compter. Au surplus, comment la couronne aurait-elle pu songer, sans paraître ridicule, à ressusciter les vieilles querelles, en présence du droit public qui s’affirmait de plus en plus dans la province’.' Ajoutons qu’un gouverneur aux vues larges se rencontra, lord Elgin ( 18471854), qui comprit qu’il était temps d’en finir avec un système de gouvernement basé sur l’exclusivisme et les dénis de justice. Aussi, dix années ne s’étaient pas écoulées que la langue française avait reconquis ses droits et que les Franco-catholiques avaient acquis une influence (’gale à celle des Anglo-protestants dans la direction des affaires du pays.
Les quinze années qui suivirent 1840 sont des plus fécondes pour l’Église du Canada. A la voix des évéques, de Mî r Signay et de son successeur Mï » Turgeon (1850) à Québec, et surtout île MB’Ignace liourget qui a remplacé’M : i r Lartigue à Montréal, nous voyons accourir de France ou surgir du sol canadien cinq communautés d’hommes et seize de femmes. L’évéque de Montréal ouvre largement son diocèse : en 1841, aux Pères oblats le Marie-Immaculée qui donneront aux missions du Canada un éclat qu’elles axaient perdu depuis le Xvir siècle ; en 18’rJ, aux jésuites qui, disparus depuis la conquête, revoient non sans émotion cette terre que leurs pères <>ni fécondée de leurs travaux et de leur sang. Etablis à Montréal, ils y ouvrent un noviciat en 1843, el en 1848, sous la direction du P. Félix Martin, le collège Sainte-Marie pour l’éducation de la jeunesse. {’. Chos-Begros, s..1., Ilisi. <iu noviciat de la <" de Jésus au Canada, Montréal, 11)03. En 1847, le clergé catholique
présente une requête à lord Flgin pour réclamer, en faveur de l Eglise du ida, les biens qui avaient
appartenu a la cê-lebre Compagnie. Le gouverneur répondit qu’ils.raient été affectés à des bus d’éducation el « pie i on ne pouvait revenir sur cette question. Elle fut néanmoins rouverte plutard devant la Chambi Québec et réglée à la satisfaction des intéressés, qui ne recouvrèrent néanmoins qu’une lubie partie des biens qu’ils avaient perdus [1889. |.< Bourget revient aussi l’honneur d’avoir appelé au Canada les clercs de SaintViateur 1847 1 1 la congrégation de Sainte-Croix 1 1847. Le grand évéque contribua lui-même à la fondation de plusieurs communautés de femmes : sœurs de chanté de la Providence (1843. fondées avec M"" veuve Gamelin ; institut qui embrasse a la lois les œuvres de charité et d’éducation declasses pauvres*, cf. Vie de Mire Game-Ini, in-8°. Montréal, l’JOO ; sœurs des Saints-Nomde Jésus et de Marie pour l’instruction des jeunes filles
1843. Vie de Mère Marie-Rose, Montréal, 1895 ; so’urs de la Miséricorde (1848) pour l’assistance des filles tombées. Mère de la Nativité, etc., Montréal, 1898 ; su-urs de Sainte-Anne pour l’éducation des filles. A la même époque, MB’Turgeon, de Québec 1850), ouvre l’asile du Bon-Pasteur et fonde pour le desservir les sœurs servantes du Cour immaculé de Marie. Ne pouvant citer toutes les fondations de ce genre qui attestent l’inépuisable fécondité île l’Église, nous renvoyons au tableau des communautés, à la fin de cet article.
La hiérarchie épiscopale ne reste pas stationnaire ; les évêchés se multiplient : en 1841, le siège de Toronto est avec M » ’de Charbonnel, ancien sulpicien, pour titulaire ; en 1842, celui de Saint-Jean du Nouveau-Rrunswick avec >l9 r Dollard. Deux ans après, le pape Grégoire XVI érige la province ecclésiastique de Québec et nomme Mar Signay archevêque et métropolitain en fei assignant pour suffragants Montréal, Kingston et Toronto. La même année (1844) est créé l’évêché d’Arichat (Nouvelle-Ecosse transféré à Antigonish depuis 1886 ; en 1847, deux nouveaux sièges sont érigés ; Rvtovvn ou Ottawa avec MJ r Guigues, 0. M. L, et ï-aint-Jean de Terre-Neuve avec M’J r Mullock. Ainsi, des 1850. l’i copat canadien comptait un archevêque et neuf évéques. Ils se réunirent en concile à Québec en 1851. C’est dans cette assemblée que fut décidé l’établissement de l’université Laval et que l’on résolut de demander à Pie IX l’érection de deux nouveaux diocèses : les Trois-Rivières et Saint-Hyacinthe. Ms » Cooke fut nommé au premier de ces sièges, et au second, Ml’Prince, coadjuteur de Montréal.
Au cours des dix années que nous venons de parcourir, quatre faits méritent encore d’être signal, s : 1° les missions de Ms’de Forbin-Janson au Canada (1840) qui produisirent une impression dont le souvenir ne s’est pas encore effacé, et l’inauguration par lui des retraites paroissiales, Philpin de Rivière. Vie d, Forbin deJanson, Paris, IS’.l2. p. 382-402 ; 2- l’adoption par la législature d’un système scolaire qui assure aux catholiques et aux protestants des écoles primaires et normales séparées (1841). Les écoles communes ou de la majorité sont sous l’autorité de commissaires nommés par la majorité. La minorité’, catholique ou protestante, a son école à part. Cette loi n’assure pas au clergé une autorité réelle sur les écoles, bien qu’elle lui reconnaisse le droit île visite : aussi ne l’a-t-il acceptée que faute d’une meilleure. Ajoutons qu’en pratique, grâce au bon esprit des habitants ni du gouvernement, influence est généralement respectée. Mais il suffit qu un bureau de commissaires comprenne quelques membres mal pensants pour faire naître des difficultés’In
1843, le mouvement en faveur de la Tempérance, « m abstention des liqueurs, né en Angleterre, se fait sentir au Canada : les prêtres par leurs prédication-. ques par leurs mandements, le favorisent : partout se