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BAPTÊME D’APRÈS LES MONUMENTS DE L’ANTIQUITÉ

Travaux. — Baronius, Annales, ad ann. 258, n. 11 sq. ; Pagi, Critica in Baronium, ad ann. 255, n. 9-16, ad ann. 256, n. 3-17 ; Bellarmin, De romano pontifice, iv, 7 ; Maran, Præfatio ad opera sancti Cypriani, P. L., t. IV, col. 9 sq. ; Thomassin, In concilia, diss. II, P. L., t. iii, col. 1219 sq. ; Coustant, Dissertatio qua vera Stephani circa receptionem hsereticorum sententia explicatur, P. L., t. iii, col. 1249 sq. ; Anonyme, Auctoritas pontificia a quibusdam neotericis acriter impugnata seda sapientissimis Galliæ theologis solide vindicata, Dissertatio historico-dogmatica, P. L., t. iii, col. 1273 sq. ; Schelstræte, Antiquit. illustr., part. II, diss. I, c. v, 1678 ; Du Pin, Bibliothèque…, t. i, p. 151, 176 ; Tillemont, Mémoires…, t. IV, saint Cyprien, a. 42-52 et notes 42-44 ; Noël Alexandre, Hist. eccles., sæc. iii, diss. XII, XIII, XIV, avec les notes de Roncaglia et de Mansi ; Suyskenus, De S. Cypriano comment. præv., 38 sq., dans les Acta sanctorum, sept., t. IV, p. 295 sq. ; Chicanot, Dissertation sur la célèbre dispute entre le pape Etienne et Cyprien évêque de Carthage, Paris, 1725 ; Marchetti, Esercitazioni ciprianiche, Rome, 1787 ; Rettberg, Cyprian, Gœttingue, 1831 ; L. Roche, De la controverse entre S. Etienne et S. Cyprien au sujet du baptême des hérétiques, Paris, 1858 ; J.-B. Thibaud, Question du baptême des hérétiques, discutée entre le pape saint Etienne Ier et saint Cyprien, évêque de Carthage, Paris, 1863 ; Schwane, Controversia inter D. Stephanum et D. Cyprianum, Munster, 1860 ; Tizzani, La celebre contesa fra San Stefano e san Cypriano, Rome, 1862 ; Peters, Der h. Cyprian, Ratisbonne, 1877 ; Freppel, Saint Cyprien et l’Église d’Afrique au iiie siècle, Paris, 1865 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1907, t. i ; Duchesne, Les origines chrétiennes (lithog.), p. 412-431 ; P. Monceaux, Histoire littéraire de l’Afrique chrétienne, Paris, 1902, t. ii, p. 36-39, 45-47, 56-64. 78-80, 226-232 ; Diction, apolog., 1909, t. i, col. 390-418.

Bibliographie dans de Smedt, Dissertationes selectæ…, Paris, 1876, p. 219-221, 236-237 ; Blanc, Cours d’histoire ecclésiastique, t. i, p. 303.

IV. BAPTÊME D’APRÈS LES MONUMENTS DE L’ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE.
I. Les monuments.
II. Leur valeur théologique.

I. Les monuments.

L’idée de la résurrection glorieuse domine l’art chrétien primitif. Pour arriver à cette félicité suprême, le baptême était nécessaire. Joa., iii, 5. Il était donc naturel que ce sacrement fût représenté dans les anciens monuments. Les nombreuses représentations qu’ils reproduisent sont de deux sortes : elles sont soit réelles ou mixtes, soit symboliques.

I. REPRÉSENTATIONS RÉELLES OU MIXTES.

1° Il y en a une de la fin du iie siècle dans la chapelle des sacrements a2 : Moïse fait sortir l’eau du rocher ; à côté, un pêcheur, assis sur le bord du bassin dans lequel l’eau tombe, retire un poisson avec l’hameçon, et un homme verse de l’eau en abondance sur un garçon tout nu. De Rossi, Roma sotter., t. ii, pl. xvi, 5 ; et mieux Wilpert, Malereien der Sakramentskapellen, p. 7, fig. 6. Dans la chapelle a3, qui est voisine de la précédente, les mêmes scènes sont représentées, avec cette différence qu’à la place du chrétien ordinaire, c’est le Christ qui est baptisé par saint Jean, symbole de notre propre baptême ; la scène du paralytique emportant son grabat y est encore ajoutée. De Rossi, op. cit., pl. xv, 6 ; et mieux Wilpert, op. cit., p. 18, fig. 11. Une peinture plus ancienne, du commencement du iie siècle, existe à la chapelle grecque, dans la catacombe de Priscille : elle représente Moïse frappant le rocher, le paralytique, et, d’après ce qui reste encore de peinture à la voûte presque complètement détruite, la collation du baptême. Wilpert, Fractio panis, édit. franc., Paris, 1896, p. 60 sq., pl. vi.

2° Après Constantin, les scènes réelles du baptême deviennent plus nombreuses. Les suivantes méritent une attention particulière :

1. La pierre funéraire d’Aquilée (fig. 1), publiée, entre autres, par De Rossi, Bullett., 1876, pl. i, 2 ; Garrucci, Storia dell’arte, t. vi, pl. 487, n. 26 ; Martigny, Dictionnaire, 2e édit., p. 322, et plus exactement par Wilpert, Die altchristl. Inschriften Aquileias, dans l’Ephemeris Salonitana, 1894, fasc. iv, p. 39.
1. — Inscription d’Aquilée. D’après une photographie.

2. La cuiller d’argent émaillée, du IVe siècle, trouvée aussi à Aquilée, en 1792. Garrucci, pl. 462, 8 ; Martigny, op. cit., p. 82 ; De Rossi, Bullet., édit. franc., 1868, p. 83, etc. On y voit, debout dans un bassin, un enfant nu ; l’eau descend sur lui du bec d’une colombe ; à droite et à gauche sont divers personnages.

3. Un fragment de verre orné de figures en creux, trouvé en 1876 sur le mont dit della Giustizia, à Rome, près de la gare actuelle. De Rossi, Bullett., 1876, pl. I, 1. Au milieu est une jeune fille, du nom d’Alba.. ; sur sa tête s’appuie la main d’un personnage disparu par suite d’une brisure du verre. « D’un vase suspendu en l’air par une espèce d’encarpe globuleux, une chute d’eau tombe en abondance sur la tête de la baptisée et s’égoutte tout à l’entour de sa personne. » A gauche, on voit la colombe portant le rameau d’olivier. A droite, un homme nimbé, du nom de Mirax, revêtu de la tunique et du pallium, montre de la main gauche la baptisée à quelqu’un qui s’approche en venant de droite. D’après M. De Rossi, loc. cit., p. 17, le baptême étant accompli, la jeune fille sort du bain salutaire, et le prêtre Mirax la remet à ses parents.

4. Un sarcophage de Mas-d’Aire, Le Blant, Sarcophages chrét. de la Gaule, Paris, 1886, p. 98-99, pl. xxvi, 1 ; Pératé, Archéologie chrétienne, p. 323, nous montre, « avec Lazare ressuscité et Daniel orant, d’une part Adam et Eve et le baptême d’un adolescent, de l’autre une jeune fille… »

5. Une autre scène du baptême existait sur une peinture plus récente de Sainte-Pudentienne. Martigny, op. cit., p. 83, et ailleurs, d’après Ciampini, Vetera monimenta. .., Rome, 1690-1699, t. ii, p. 20, pl. vi, 1.

II. REPRÉSENTATIONS SYMBOLIQUES.

Les symboles du baptême dans l’art chrétien se divisent en deux classes, selon qu’ils ont ou qu’ils n’ont pas de prototypes bibliques.

Prototypes bibliques.

1. Le déluge et l’arche de Noé.

D’après Corblet, Histoire du sacrement de baptême, t. ii, p. 514, ce symbole signifie le salut procuré par le baptême, tandis que la colombe et l’olivier indiquent la paix communiquée par le Saint-Esprit dans ce sacrement. En raison de la présence de certains détails, nous doutons que l’artiste ait visé directement le baptême. C’est plutôt l’Eglise qu’il avait en vue.

2. Le passage de la mer Rouge.

Cette scène ne se rencontre que sur les sarcophages (et les mosaïques) postérieurs à l’an 300. Garrucci en a publié une douzaine de représentations. Cf. Le Blant, Étude sur les sarcophages d’Arles, Paris, 1878, n. 36, 42, 43, etc. D’après l’enseignement des Pères (voir plus haut), elle symbolise le baptême. Une autre signification directement funéraire, la sortie de l’âme de ce monde, est plus souvent visée par l’artiste, d’après Le Blant, op. cit., p. xxx, du moins, sur les monuments funéraires.

3. Moïse frappant le rocher.

La signification gêné-