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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.djvu/475

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BOHÈMES (LES FRÈRES) — BOISGELIN

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Kutechismen der Waldenser und biimisclier /îrî'ider.Erlangen, 1863 ; Seifferth, Church constitution ofthe bi hetniai s and mo~ ravin, us Brethren, Londres, 1806 ; Huiler, Gcschichtschreiber der husitischen Bewegung in Éôhmen, Vienne, W'ô-1866 ; Goll, Quelle* und Untersuch. tur Geschichte der bômisch. Bruder, Prague, 1878-1882 ; Denis, Annales de la Faculté des lettres de B irdeauæ, I885, p. 161-231 : MuUer, Bischoftum der l : ùderunitat, Hernnhut, 1889 ; Keller, Die bômisch. Bruder, dans V. natshefte der Corn. Gessetsch., 1894, p. 171 sq. ; Gindi’lv, Geschichte der Gegenreformation in Bôhmen, Leipzig, 1894 ;  ! '. Chevalier, Répertoire des sources historiques, Topobibliographie, p. 431. q Bareille.

    1. BOILEAU Jacques##


BOILEAU Jacques, né à Paris, le 16 mars 1635, docteur en Sorbonne, grand vicaire île Sens, chanoine de la Sainte-Chapelle et finalement doyen de la laculté de théologie, est frère du grand poète satirique. On a de lui un grand nombre de dissertations sur divers points de théologie, de droit canon et d’histoire ecclésiastique. Malheureusement leur orthodoxie n’est pas toujours assez rigoureuse. L’auteur, qui le pressentait, s’est souvent déguisé sous des noms d’emprunt. Ses polémiques sont aussi un peu trop vives et trop acerbes : leur ton ironique rappelle souvent les mordantes plaisanteries du Lutrin. Voici la nomenclature de ces travaux : 1o Éclaircissement sur un passage de saint Augustin, cité dans le livre de la Perpétuité de la foi, in-12, Mons, 1667, sous le pseudonyme de Barnabe ; 2o Recueil de diverses pièces concernant les censures de la faculté de tliéologie de Paris sur la hiérarchie de l'Église et sur la morale chrétienne avec des remarques sur le XVIIIe tome des Annales ecclés. d’Odericus Raynaldus, in-12, Munster, 1666 ; 3o De antiquis et majoribus episcoporum cousis liber, in-4o, Liège, 1678, condamné par décret du Saint-Oflice, le Ie ' février 1679 ; 4o De antiquo jure presbyterorum, in regimine ecclesiaslico, Lyon, 1676, publié sous le pseudonyme de Claude Fontéjus et mis à l’index, le 17 janvier 1690 ; l’auteur y soutenait le presbytérianisme de Richer ; 5o De adoratione eucharisties libri duo, quibus accedit disquisitio theologica de præcepto divino communionis sub utraque specie, in-12, Paris, 1685 ; il réfute Baillé ; 6o De residentia canonicorum, quibus accessit terlia disquisitio de tactibus impudieis, an sint peccata mortalia vel renialia, in-8o, Paris, 1695 : l’auteur commet des inexactitudes et dissimule ses critiques sous le nom de Marcellus Ancyranus ; 7o Historia flagellanlium, de recto et perverso flagrorum usu ex antiquis Scripturse, l’ittritnt, ponlificum, conciliorum, et scriptorum profanorum monumentis, in-12, Paris, 1700, sans nom d’auteur ; trad. franc., in-12, Amsterdam, 1701, 2e édit. corrigée, 1732. L’abbé Boileau publia à ce sujet des Remarques sur la traduction de l’Histoire des Flagellans, in-12, 1702. L’historien confond trop facilement l’abus avec l’usage, il s’attira à ce propos plus d’une réplique, notamment celle de Thiers : Critique de l’Histoire des Flagellans et justification de l’usage des disciplines volontaires, in-12, Paris, 1703. Cette histoire a été mise à l’index par décret du 9 juillet 1703. Boileau-Despréaux prit parti pour son frère et lit contre les journalistes de Trévoux une épigramme, Œuvres. Amsterdam, 1729, t. ii, p. 236. 8o De sanguine corporis Christi post resurrectionem, in-8o, Paris, 1681, dissertation savante, la meilleure de l’auteur ; il soutient, contre le ministre Allix, pasteur à Charenton, que saint Augustin n’a point douté que le corps de Jésus-Christ n’eût du sang après sa résurrection ; 9o Traité des empêchements de mariage, in-8o, Cologne, 1691 ; il y défend l’opinion de Launoy contre Galésius et Gerbais ; 10o Historia confessionis omicularis, in-8o, Paris, 1683 ; 11" Aox(|iaTTr|< ;, sive de librorutn circa res theologicas approbatione, in-16, Anvers, 1708 ; il soutient que c’est à la faculté seule qu’appartient le droit d’approuver les ouvrages de théologie ; 12" De pluritale beneficiorum, Paris, 1709, 1710-1711 ; 13o Considérations sur le Traité historique de rétablis sement et des prérogatives de l'Église de Rome, Cologne, 1688 ; il critique l’ouvrage du P. Maimbourg ; 14o Disquisitio theologica qusestionis lamosir, noix et singularis : an Cephas quem reprehendit S. Paulus cutn venisset Antiochiam, fueril sanctus Petrus, etc., in-12, Paris, 1713 : l’auteur établit, contre le P. Ilardouin, l’identité du Céphas de l'épître aux Galates avec l’apôtre saint Pierre. En général, le désir de faire partout montre d’esprit a faussé le talent de Jacques Boileau. Voltaire en a fait lui-même la remarque ; il le représente comme un esprit bizarre qui a fait des livres bizarres : le mot singulier serait peut-être plus juste ou au moins plus indulgent. Les tendances richéristes se font aussi très souvent jour dans ses recherches d’histoire ecclésiastique. Après avoir exercé à Sens la charge d’official, pendant près de 25 ans, Jacques Boileau fut pourvu d’un canonicat à la Sainte-Chapelle de Paris et mourut le I et ' août 1716, dans sa 82 « année,

Michaud, Biograpliie universelle, Paris, 1812, t. v, p. 4 ; Richard et Giraud, Bibtiotliëque sacrée, Paris, 1822, t. v, p. 98 ; Hurter, Nomenclator literurius, Inspruck, 1893, t. II, col. 715 719.

C. Toussaint.

    1. BOIRE AU Jacques##


BOIRE AU Jacques, jésuite français, né à Confolens (Charente) en 1608, admis au noviciat en 1625, mort en 1677. Il a laissé trois ouvrages de controverse avec les protestants : La vie de S. Clair… dans laquelle sont traitez les principaux points de controverse entre ceux de l’Eglise romaine et ceux de la religion prétendue réformée, Paris, 1656 ; Le vieillard noyé ou Response à un presche imprimé par le sieur Majendie ministre de S. Gladie et intitulé l’enfant flottant, Pau, 1662 ; La conformité de l’Eglise romaine d’aujourd’hui avec l'Église ancienne, prouvée par le 8e chapitre du 22 » livre de la Cité de Dieu, Bordeaux, 1667.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. i, col. 1600.

H. Dl.TOlUjl’ET.

    1. BOISGELIN (Jean de Dieu-Raymond de Cucé de)##


BOISGELIN (Jean de Dieu-Raymond de Cucé de), cardinal, l’un des prélats de France les plus connus de la fin du XYIIIe siècle et l’un des principaux défenseurs de l'Église dans la crise révolutionnaire. Né à Rennes le 27 février 1732, il mourut le 22 août 1804 à Angervilliers (Seine-et-Oise). Cadet d’une famille bretonne de très ancienne noblesse, il fut, selon l’usage, destiné à l'Église et dut à sa naissance une carrière brillante que justifièrent d’ailleurs ses talents. D’abord vicaire général de Pontoise, il fut nommé évêque de Lavaur en 1765, et en 1770 archevêque d’Aix. Il occupa jusqu’en 1791 ce poste qui faisait de lui le président des Étals de Provence et le premier personnage de sa province. Il passait alors pour l’un des prélats les plus éclairés et l’un des meilleurs orateurs du clergé de France. On le voit figurer aux assemblées du clergé et à l’Assemblée des notables de 1787. C’est lui qui prononce en 1765 l’oraison funèbre du Dauphin, fils de Louis XV (non imprimée), en 1766 celle de Stanislas Leczinski, roi de Pologne, in-8o, en 1769 celle la Dauphine, Marie-Josèphe de Saxe, in-4" ; enfin c’est lui qui fait le discours officiel au sacre de Louis XVI, à Reims, le 11 juin 1775 : il est applaudi, contrairement à tous les usages. En 1776 il est élu membre de l’Académie.

Survient la Révolution. Le roi a convoqué les États généraux (août 1788). Parmi les évêques, les uns, sinon plus perspicaces, du moins plus timides, craignent pour l'Église et pour l'État l'ébranlement que cette convocation va produire ; les autres, au contraire, sont heureux. M. de Boisgelin est de ces derniers. Il est, on effet, lies libéral : il a écrit sur l’Esprit des lois un commentaire où il dépasse Montesquieu par l’audace de ses

théories. Il attend des États une rénovation politique et sociale : la religion même gagnera, à la condition que « le clergé ne se sépare point de la nation… La religion sera le premier intérêt du peuple, quand l’intérêt du