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BONET — BONIFACE I<*


la vision béatifique et l'état des âmes séparées (1333). Voir col. GC6. Quelques années plus tard on le trouve à la tête de la mission que Benoit XII envoyait au grand lihan des Tartares qui lui avait demandé des missionnaires (1338). Voir col. 655. Toutefois il ne semble pas que Bonet ait pris part à cette expédition ; certis de causis ad curiam est reversas, rapportent les Chroniques des xxiv généraux. Le 27 novembre 1342 Clément VI le nommait évêque de Malte. Moins d’un an après il était mort, car le 27 octobre 1343 le pape créait son successeur. Bonet laissait plusieurs ouvrages que l’on imprima plus tard. Nous pouvons indiquer : Aculissimi maleriarum melaphisicalium resolutoris d. Boneti ceteris melapliisicse voluminibus opus prseclarissimiim, Barcelone, 1483 ; Formalitates Boneti secundum viam doctoris subtilis, Venise, 1489, à la suite de Logicm summula de Nicolas de Orbellis. Laurent Venerius publia un volume qui commence par cette indication : Habes Nicolai Bonetti viri perspicacissimi quattuor volumina : metaphysicam videlicet, naturalem philosophiam, prsedicamenta, necnon tlieologiam naturalem in quibus facili calle et perb>evi labore omnia fere scibilia comprehenduntur, Venise, 1505. On y trouve réuni : Metaphysica, . IX ; Physicorum, 1. VIII ; Liber prædicamentorum, 1. X ; Theologia naturalis, 1. VII. On attribue aussi à Bonet : Tractatus de conceplione V. Marisa jussu démentis V ad modum dialogi, et une Poslilla super Genesim, Venise, 1505.

Wadding, Annales minorum, an. 1338 ; Sbaralea, Supplementum ad scriptores ord. minorum ; Denitle, Chartularium universitatis Parisiensis. t. II, p. 429 ; Euhel, Bullarium franciscanum, t. v, p. 548 ; t. vi, n. 96-98, 168 ; Id., Hierarchia catli. medii xvi, V Milevitan. ; Analecta franciscana, Quaracchi, 1897, t. iii, p, 530 ; Hain, Reperturium bibliographie um, Stutttgart, 1826, n. 3850, 12051 ; Féret, La faculté de théologie de Paris, moyen âge, Paris, 1890, t. iii, p. 360-362.

P. EDOUARD D’ALENÇON.

    1. BONHEUR##


BONHEUR. L'étymologie et la synonymie établissent que le sens primitif de ce mot est bonne chance (bon-heur), s-jrjy'.a, &ent> fortunatus. Le sens de félicité, e-jîaijj.ovia, félicitas, est extensif. Le sens de béatitude, u.a-/.apic)TY)î, beatitudo, l’est encore davantage. Ce dernier mot implique l’idée de bonheur parfait, achevé, résultant de la possession du souverain Bien. Le mot bonheur, au contraire, s’entend, objectivement, de tout ce qui rend heureux, que ce soit le bien souverain ou un bien quelconque, et subjectivement, de l'état produit par la possession de ce bien.

Dans la langue théologique, les mots beatitudo et félicitas sont employés comme synonymes pour désigner le bonheur parfait, dont la considération appartient spécialement à la théologie. Voir Béatitude. Le bonheur, dans son acception restreinte, est nommé par saint Thomas beatitudo imperfe< : la ou secundum quid. Sum. theol., Ia-IIæ, q. n. A son occasion, les théologiens moralistes agitent la question de la licéité de la recherche et de la possession des biens terrestres et des conditions de cette licéité.

A. Gardeil.

    1. BONHOMME##


BONHOMME, docteur de Sorbonne et bibliothécaire des cordeliers de Paris, vers la fin du XVIIIe siècle, prit une part active à la défense de l'Église contre les attaques de l’incrédulité. Il a laissé : 1° Consultation sur la société des Francs-Maçons, in-8°, Paris, 1748 ; 2° Révélation de l’apparition visible de Jésus-Christ au Saint-Sacrement, arrivée à Marseille dans l'église des cordeliers, à la Pentecôte, in-12, Paris, 1754 ; 3° Réflexions d’un franciscain contre l’Encyclopédie de l'édition de 1754 ; 4° ÏAnli-Uranie ou Le déisme comparé au christianisme, lettres en vers adressées à Voltaire, in-12, Paris, 1763.

Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 18C8, 4 - h P- 314. „ „,

C. Toussaint.

    1. BONICHON François##


BONICHON François, oratorien, né à Paris, mort à Angers en 1662, est l’auteur de L’autorité épiscopale défendue contre la nouvelle entreprise de quelques réguliers mendiants du diocèse d’Angers sur la hiérarchie ecclésiastique, in-4°, Paris, où « la matière est traitée à fond » . « L’auteur, ajoute Batterel, montre beaucoup de connaissance du droit moderne, des bulles des papes, des décisions des canonistes, » jugement auquel on peut souscrire.

Mémoires du P. Batterel, t. ii, p. 470 ; Ingold, Supplément à l’Essai de bibliographie oratorienne, Paris, 1882.

A. Ingold.

    1. BONIFACE I er##


1. BONIFACE I er, pape, successeur de Zosime, élu le 28 décembre 418, consacré le lendemain, mort le 4 septembre 422.

Zosime laissait l'Église romaine assez troublée. Au retour de ses funérailles, un parti composé surtout des diacres s’empara du Latran le 27 décembre et y élut l’archidiacre Eulalius ; la majorité des prêtres, le lendemain, fit choix d’un prêtre âgé et respecté, Boniface. Les deux compétiteurs furent consacrés le dimanche 29 décembre, leurs conflits troublèrent la paix publique. L’appui de Symmaque, préfet de Borne, valut à Eulalius la confirmation première d’Honorius. L’opposition persistante décida pourtant l’empereur à convoquer un synode d'évêques italiens à Bavenne (8 février 419), puis un autre pour le 1 er mai. En attendant, les deux compétiteurs devaient sortir et demeurer éloignés de Borne. Eulalius enfreignit la défense (18 mars), sous prétexte d’accomplir à Borne les cérémonies pascales. L’empereur le fit déloger de force et reconnut aussitôt Boniface, qui fut accepté universellement. Eulalius fut pourvu d’un évêché en province. La division des esprits survécut au schisme proprement dit, et à la suite d’une maladie qu’il fit en 420, le pape fit rendre par l’empereur une loi décidant que dans les cas de contestation aucun des deux élus ne serait reconnu, mais que le clergé serait appelé à faire une élection nouvelle d’un consentement unanime. Jaffé, 353.

Boniface rendit divers décrets, défendant aux femmes, même religieuses, de toucher ou de laver les linges sacrés, ou de brûler de l’encensa l’autel, et aux esclaves ou aux curiales de devenir clercs.

Il travailla de diverses manières à l’organisation hiérarchique 4e l'Église : en Afrique, où il essaya comme son prédécesseur de faire prévaloir de façon universelle le droit d’appel au siège romain pour les évêques (synode de Carthage de 419) ; par respect pour le pape, la pratique en fut admise provisoirement en attendant qu’on se fût informé en Orient de l’origine vraie des canons que le pape attribuait par erreur au concile de Nicée, mais qui provenaient du concile de Sardique ; de fait, les canons à demi acceptés demeurèrent désormais dans le droit africain. En Gaule, il intervient deux fois dans les affaires d’Arles, et d’une façon hostile à la primatie de l'évêque Patrocle par qui le pape Zosime s’en était laissé imposer ; Boniface, en 419, ordonne de procéder au jugement de Maxime, évêque de Valence, Jaffé, 349, et en 422, il invite Hilaire, métropolitain de Narbonne, à remplir ses devoirs de métropolitain à l'égard de Lodève où Patrocle venait d’ordonner un évêque de sa façon. Jaffé, 362. Enfin, en Orient, le pape dut maintenir ses droits sur le vicariat apostolique d’Illyrie, confié à l'évêque de Thessalonique. Les évêques de Constantinople, profitant de ce que lTllyrie ressortissait à l’empire d’Orient, s’efforçaient de ramener les provinces du vicariat sous leur juridiction patriarcale ; c’est ainsi qu’en 421, à la suite d’une requête provenant d'évêques mécontents de la double décision qu’ils avaient reçue à Thessalonique de l'évêque Bufus et à Rome du pape lui-même, l’empereur Théodose II s’empressa de décréter le rattachement ecclésiastique de lTllyrie au patriarcat de Constantinople. Grâce à l’appui de Tempe-