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BONNIOT — BONOSE


partie dans les Études, la Revue au monde catholique, la Controverse, la Revue des questions scientifiques, le Cosmos, etc., forment plusieurs volumes appréciés. Voici les titres des plus importants : La bête. Question actuelle, Tours, 1874 ; 2e édit. sous le titre : La bêle comparée à l’homme, Paris, 1889 ; Les malheurs de la philosophie, Paris, 1879 ; 2e édit., même année ; Le miracle et les sciences médicales, Paris, 1879 ; Miracle et savants. L’objection scientifique contre le miracle, Paris, 1882 ; Le miracle et ses contrefaçons, Paris, 1887 ; 2e édit., 1888 ; 3e édit., 1889 ; Le problème du mal, Paris, 1888 ; L’âme et la physiologie, Paris, 1889. Son dernier travail, Possession et hypnotisme, a été publié après sa mort, dans les Études, t. xlviii, p. 515 ; t. xlix, p. 113.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. i, col. 17481754 ; Notice nécrologique dans la Bibliographie catholique de novembre 1889.

Jos. Brucker.

    1. BONO Jean-Baptiste##


BONO Jean-Baptiste, théologien et jurisconsulte piémontais, né en 1738 à Verzuolo, près de Saluées, entra dans l’état ecclésiastique et se destina de bonne heure à l’enseignement du droit civil et du droit canonique. Reçu docteur en 1756, il fut d’abord répétiteur de droit à l’Académie royale des nobles jusqu’en 1767, époque à laquelle il obtint la chaire d’institutions canoniques et, l’année suivante, celle de droit canon à l’université de Turin. Ce fut alors qu’il lit paraître son traité De potestate Ecclesise tum principis seu de jurisdictione, Turin, 1767. En 1788, il publia De potestate principis circa matrimonia, réfuté en 1782 ; en 1791, un traité De criminibus ecclesiasticis, auquel il ajouta sept thèses De usuris qui furent attaquées par le vicaire du Saint-Oflice. Lorsque les Français s’emparèrent du Piémont, le 8 décembre 1798, Bono fut nommé président du gouvernement provisoire et suivit les idées de la Révolution. Il mourut à temps, mars 1799, pour éviter des poursuites, les Français venant d’être obligés, sur les entrefaites, à évacuer le Piémont devant les armées de la coalition.

Michaud, Biographie universelle, Paris, 1835, t. lviii, p. 575 ; Hurttr, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. iii, col. 459.

C. Toussaint.

    1. BONOSE##


BONOSE, évêque de Sardique et hérésiarque, dans la seconde moitié du IVe siècle. — I. L’hérésiarque. II. Les bonosiens.

I. L’hérésiarque. — Les renseignements très incomplets que nous possédons sur Bonose se tirent surtout d’une lettre écrite à l’archevêque Anycius, de Thessalonique, et aux autres évêques d’illyrie, peu de temps après le synode qui se tint à Capoue dans l’hiver de 391 à 392. Attribuée parfois à saint Ambroise ou à un évêque italien anonyme, cette lettre appartient réellement au pape saint Sirice. Epist., ix, P. L., t. xii, col. 1176. Voir le Monitum, col. 1177 sq. ; dom Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés, 2e édit., Paris, 1865, t. vi, p. 107j Jallé, Regesta pontificum romanorum, an. 392, 2e édit., Leipzig, 1885, p. 41. Cette pièce nous apprend qu’un évêque du nom de Bonose fut déféré au synode de Capoue et qu’on lui reprochait d’avoir attribué à Marie d’autres enfants que Jésus. Le synode renvoya l’examen de l’affaire au métropolitain de Tbessalonique et aux évêques voisins ; ils condamnèrent Bonose et lui défendirent de rentrer dans son église. Sirice, auquel ils ont eu recours, sans doute à cause de difficultés suscitées par l’évêque déposé, refuse de juger une cause dont un tribunal compétent est saisi ; mais il approuve la condamnation portée contre le blasphémateur de la vierge Marie. Il relève l’inconvenance que la supposition de Bonose implique, et les conséquences qu’elle entraîne comme naturellement contre l’enfantement virginal de Jésus : qui enim hoc astruit, nihil aliud nisi perfidiam Judseorum astruit, qui dicunt eum non potuisse nasci ex virgine. Il argumente ensuite de ce fait,

que Jésus mourant confie sa mère à saint Jean ; ce qui ne se comprendrait que difficilement, si Marie avait eu d’autres fils. Comparer S. Ambroise, fie institulione virginis, n. 35 sq., P. L., t. xvi, col. 314 sq. Il n’est guère douteux que le docteur milanais n’ait en vue Bonose, quand il réfute cet évêque de son temps qui avait été mis en jugement pour ses attaques contre la virginité de Marie. Dom Ceillier, op. cit., t. v, p. 709. Il semble, au contraire, difficile d’identifier avec l’hérésiarque blasphémateur de la Vierge un personnage du même nom dont l’arien Elpidius vantait la science à saint Augustin. Epist., ccxlii, n. i, P.L., t. xxxiii, col. 1053. Longtemps on ignora le siège épiscopal de Bonose, mais l’édition donnée par le P. Garnier des œuvres de Marius Mercator trancha la question : Sardicensis Bonosus. Appendix ad contradictionem xii 1 anathematismi nestoriani, n. 15, P. L., t. xlviii, col. 924 ; cf. diss. I, c. iv, § 6, ibid., col. 1142. On tient communément pour gratuite et improbable l’hypothèse, avancée par quelques auteurs, de deux Bonoses, dont l’un aurait été évêque de Sardique, et l’autre de Naisse. Dom Ceillier, op. cit., t. iv, p. 655. Moins nette est la question de savoir si l’hérésiarque, en niant la virginité de Marie, s’en prit aussi à la divinité de son fils. Marius Mercator le suppose, loc. cit., quand il parle de Bonose comme condamné à l’avance par le pape Damase, qui a Damaso arbis Romx episcopo prædamnatus est. Il ne peut s’agir d’une condamnation nominale de l’évêque de Sardique en 380, dans la lettre dogmatique du pontife romain à Paulin d’Antioche, mais bien d’une condamnation implicite dans la personne de Pliotin, qui Hebionis hxresim instaurans, Dominum Jesum Christum tantum ex Maria confitetur. P. L., t. xiii, col. 359. Aussi, dans le Decrelum Gelasii (partie contestée), Pbotin et Bonose sont associés, qui simili errore defecerunl. P. L., t. lix, col. 164. De même, le pape Vigile, en 550 et en 553, range Bonose avec Paul de Samosate et Photin parmi les précurseurs de Nestorius. Epist. olim xv ; Constitutum, P. L., t. lxix, col. 58, 103. Témoignages confirmés par l’erreur même des bonosiens, à moins qu’on ne nie tout rapport de filiation entre l’erreur des partisans et celle du chef, sous prétexte que les sources primitives n’attribuent à Bonose que la négation de la perpétuelle -virginité de Marie. Mais il n’est nullement prouvé que, dans sa lettre, le pape Sirice ait exposé toute l’erreur de Bonose ; de plus, même à s’en tenir à ce qu’il dit, on ne peut nier qu’il ne considère comme atteint l’enfantement virginal de Marie ; enfin, les objections que saint Ambroise apporte et réfute, ne vont pas moins contre l’enfantement virginal que contre le titre de virgo post partum. L’erreur a sa logique : né suivant la loi commune, Jésus n’était’plus pour Bonose le fils naturel de Dieu, mais seulement un filsadoptif. Erreur signalée peu de temps après, par saint Chromatius, évêque d’Aquilée, quand dans son Tractatus Il in Evangel. S. Malthsei, il commente ainsi les mots Hic est filins meus : Suus utique, non per adoplioncm gratise, neque per religionem creaturee, ut liœretici voluut. P.L., t. xx, col. 331.

Après le jugement rendu contre lui, Bonose avait consulté saint Ambroise sur la conduite à tenir. Sirice, Epist., ix, n. 2. Mais, au lieu de s’en tenir aux sages conseils qu’il en reçut, il méprisa la sentence définitive des évêques illyriens ; il ajouta le schisme à l’hérésie et, pour augmenter ses partisans, se mit à ordonner de côté et d’autre des prêtres et des évêques. Ces ordinations irrégulières donnèrent lieu à des discussions et à des doutes qui furent tranchés par deux lettres de saint Innocent I er, adressées l’une à Marcion de Naisse en 409, l’autre aux évêques de Macédoine en 414. On devra distinguer entre les clercs ordonnés par Bonose avant sa condamnation, et ceux qui l’ont été après. Les premiers seront reçus avec tous les privilèges de leur ordre.