l’ordonnance exacte de ses discours, la plénitude de ses divisions et de ses plans. Chacun de ses sermons se recommande par l’enchaînement des idées et la vigueur du raisonnement ; plusieurs sont des modèles classiques par l’unité de la composition, le choix heureux et l’habile disposition des preuves ; ajoutons encore, par la parfaite justesse du style et la propriété constante des termes, mérite qui n’est pas indifférent dans un orateur.
En revanche l’imagination et la sensibilité restent au second plan. L’Écriture sainte et les Pères ne semblent pas non plus, à part saint Paul et peut-être saint Augustin, l’avoir assez directement et profondément inspiré.
I. Éditions.
Le texte de ses sermons est authentique, mais posthume. Les changements apportés par leur premier éditeur, le P. Bretonneau, paraissent de pure forme. Les recherches récentes entreprises dans les notes recueillies par ses auditeurs prouvent seulement que le prédicateur maniait en chaire une langue plus vivante et plus populaire que celle deses discours écrits. Il semble également démontré par les témoignages des contemporains qu’il ne récitait point par cœur, parlai avec feu et regardait son auditoire. Son succès continu durant plus de trente ans à la cour et à la ville serait d’ailleurs autrement inexplicable.
Il y a une double édition princepa des Sermons due à Bretonneau, la première en 14 in-8° Paris, - Rigaud (1707-1721), suivie des Pensées, 2 in-8° Paris, Cailleau, 1734 ; la seconde en 15 in-12, Paris, Rigaud (1708-1721), suivie des Pensées, 3 in-12, Paris, Cailleau, 1735. Des innombrables éditions parues depuis, aucune n’est recommandable. Les moins défectueuses sont celles de Versailles, Ifi in-8° 1812, et de Bar-le-Duc, 4 in-4° 1804. Une édition historique et critique est actuellement en préparation.
II. Travaux.
Anatole Feugère, Bourdaloue, sa prédication et son temps, in-8°, Paris, 1874 ; Adrien Lézat (abbé), Bourdaloue théologien et orateur, in-8° Paris, 1874 ; Blampignon (abbé), Etude sur Bourdaloue, in-8 Paris, 1886 ; Henri Chérot, Bourdaloue inconnu, in-8°, Paris, 1898 ; Id., Bourdaloue, sa correspondance et ses correspondants, in-8°, Paris, 1899 ; L. Pauthe (abbé), Bourdaloue (les Maîtres de la chaire au xvir siècle), in-8% Paris, 1900 ; Eugène Griselle, Bourdaloue, histoire critique de sa prédication, 2 in-8° Paris, 1901 ; Sermons inédits ; Bibliographie, etc. ; Ferdinand Castets, Bourdaloue, la vie et la prédication d’un religieux au xvir siècle ; la Bévue Bourdaloue, Paris, 1902-1904 ; la Bévue internationale de théologie, Berne, 1894-1895 (Correspondance de Thierry de Viaixiies relative à Bourdaloue) ; Kirchenlexikon, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1883, t. il, art. Bourdaloue ; Der Katholik, Mayence, 1902 (Bourdaloue-Literatur).
H. Chérot.
- BOURÉE Edme-Charles##
BOURÉE Edme-Charles, oratorien, de Dijon, né en
1652, mort en 1722, prédicateur et théologien. Il publia
les Conférences ecclésiastiques du diocèse de Langres
pour les années 1084-lG00, 2 in-12, Lyon, 1690 ; les
Offices dressés en l’honneur des Sacrés Cœurs de Jésus
et de Marie avec leurs octaves…, in-8°, Lyon, 1700, et
un grand nombre de recueils de sermons, solidement
écrits, reproduits dans les Orateurs sacrés de Migne.
Papillon, Bibliographie de Bourgogne, t. i, p. 96 ; Ingold, Essai de bibliographie oratorienne, p. 25.
A. Ingold.
- BOURGOING François##
BOURGOING François, troisième général de l’Oratoire,
de Paris, né en 1585 d’une illustre famille de
robe. Curé de Clichy lors de la fondation de l’Oratoire,
il résigna ces fonctions en faveur de saint Vincent de
Paul pour se joindre aux premiers compagnons du
P. de Bérulle. D’une activité et d’une puissance de travail
surprenantes, il fonda successivement plus de dix
maisons de l’Oratoire, tant en France qu’en Flandre.
Assistant du R. P. de Condren, il le remplaça en 1641
et remplit cette haute charge jusqu’à sa mort, arrivée
en 1662. Bossuet prononça son oraison funèbre. Son
ouvrage le plus important est intitulé : Vérités et
excellences de J.-C. N. S… disposées en méditations
pour tous les jours de Vannée, rééditées une vingtaine
de fois, tant en français qu’en latin, et dont la réimpression
est en cours de publication. Bossuet en a dit : « Lisez ces méditations, toutes pleines de lumière et de
grâce. Elles sont entre les mains de tout le monde, des
DICT. DE THÉOL. CATHOL.
religieux, des séculiers, des prédicateurs, des contemplatifs, des simples et des savants, tant le P. Courgoing a été saintement et charitablement industrieux à présenter le pain aux forts, le lait aux entants, et dans ce pain et dans ce lait, le même J.-C. à tous. » Signalons encore son opuscule sur l’Association à la famille de Jésus et de Marie, sous la protection de S. Joseph…, in-12, Lyon, 1633, et ses divers Exercices de retraites, qui mériteraient aussi d’être réimprimés.
Cloyseault, Becueil de vies de quelques prêtres de l’Oratoire, in-12, Paris, 1882, t. il, p. 1 ; Ingold, Essai de bibliogr. oratorienne, p. 21.
A. Ingold.
- BOURIGNON Antoinette##
BOURIGNON Antoinette, née à Lille le 13 janvier
1616, morte à Franeker, le 30 octobre 1680, n’a d’autre
célébrité que la singularité de sa vie et les extravagances
de ses prétendues révélations. Elle se croyait appelée à
rétablir l’esprit de l’Évangile dans sa pureté première.
On a d’elle plusieurs traités de piété en 19 in-8°, édités
par son disciple Pierre Poiret, Amsterdam, 16791686, et tous mis à l’Index par décrets du Saint-Office
du 28 novembre 1669, du 15 mai 1687 et du 10 mai 1757.
La plupart ont été traduits en allemand, quelques-uns
en hollandais. Voici, entre autres, quelques-unes de
ses erreurs. Elle disait oue toute science humaine est
nuisible, qu’il n’y a pas de différences essentielles entre
les personnes divines, qu’Adam était hermaphrodite
et qu’il aurait pu se perpétuer lui-même, qu’avant sa
chute il avait un corps spirituel, transparent ; que le
Christ avait un double corps, l’un provenant d’Adam
dans son état d’innocence, l’autre, extérieur, qu’il
avait reçu de la Vierge Marie. Toutes ces rêveries démontrent
la faiblesse du cerveau qui les a enfantées et
qui les donnait comme autant d’oracles descendus des
cieux.
Sa vie a été racontée deux fois par elle-même : 1° La parole de Dieu ou sa vie intérieure (1034-1663), Malines, 1668 ; 2° La vie extérieure (1616-1661), Amsterdam, 1668 ; Pierre Poiret a publié : Sa vie continuée, reprise depuis sa naissance et suivie jusqu’à sa mort. Ces écrits se trouvent dans les deux premiers volumes des Œuvres avec une Préface apologétique touchant la personne et la doctrine de M"’Bourignon, par Poiret. Cf. Bayle, Dictionnaire historique et critique, Paris, 1820, t. iv, p. 78-92 ; F. Bouillier, Histoire de la philosophie cartésienne, Paris, 1854, t. II, p. 307-309 ; Feller, Biographie universelle, Paris, 1845, t. II, p. 138 ; Kirchenlexikon, 1’édit., t. ii, col. 11071170 ; Hauck, Bealencyklopàdie fur protesta ntische Théologie und Kirche, Leipzig, 1897, t. iii, p. 344-349 ; E. S., Étude sur Ant. Bourigïion, Paris, 1876.
C. Toussaint.
- BOURSE (JEUX DE)##
BOURSE (JEUX DE). - I. Généralités. II. Historique.
III. Opérations débourse. IV. Organisation. V. Spéculation
et jeu de bourse. VI. La bourse et la morale.
VIL Réglementation.
I.Génlkalités. — 1° Définition. — Les marchés, dont l’existence remonte à la plus haute antiquité, sont des lieux où se rencontrent périodiquement les acheteurs et les vendeurs d’une même sorte de denrée. Ordinairement les producteurs sont en relation directe avec les consommateurs et offrent en nature les marchandi :, 33 , qu’ils désirent vendre. Approvisionner un village, une vide ou leurs environs, tel est le rôle des marchés. Dès que le commerce a pris une certaine extension, le marché devient une foire réunissant à intervalles plus éloignés producteurs et commerçants. Les marchandises sont amenées en nature ou représentées par des échantillons. La fonction économique des foires consiste à faciliter l’échange et la distribution des produits dans une province, une région et même entre pays voisins.
Enfin, le développement croissant du commerce a fait évoluer les foires en bourses. La bourse est essentiellement un marché de biens fongibles ; elle marque toutefois, par rapport aux marchés et foires ordinaires, un progrès notable, parce qu’elle concentre avec une in II. - 35