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BUFFIER — BULGARIE

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Dans tous ces écrits on retrouve la sagesse aimable do celui qui avait doucement Unie de ramener la philosophie de son temps à la philosophie du bon sens.

Outreles auteurs déjà cités, Mercure de France, septembre 1724, p. 1949-1955 ; février 1725, p. 278-289 ; juillet 1725, p. 1530-1533 ; Voltaire, Catalogue ite écrivains du siècle de L<, uts XIV, dans les Œuvres complètes, Paris, 1878, t. xiv, p. 48 ; d’Alembert, préface du 3’vol. de l’Encyclopédie ; Destutt de Tracy, Éléments dHdéologie, part. III’, Logique, Discours préliminaire, Paris, 1804 ; Bigaiilt, Histoire de la querelle des anciens et des modernes, Paris, 1856, p. 434 sq. ; Bouillier, Histoire de la philosophie cartésienne, Paris, 1868, t. i, p. 587 sq. ; Compayré, Histoire des doctrines de l’éducation, Paris, 1885, t. ii, p. 147 sq. ; Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. ii, col. 349-358 ; Hurter, Nomenclator lUerarius, 1893, t. iii, col. 1050-1051.

P. Bernard.


BUGLIO Louis, né à Palerme ou Mineo (Sicile), le 26 janvier 1606, entra dans la Compagnie de Jésus le 29 janvier 1622 ; après avoir professé au Collège romain, il demanda la mission de Chine, où il arriva en 1637. Il prêcha d’abord la foi dans la province de Se-tchuen ; quand les Tartares Mandchoux conquirent la Chine, le P. Buglio, avec son collègue le P. de Magalhæns, lut fait prisonnier par un des chefs des envahisseurs et conduit ù Pékin (1648). On ne lui permit plus d’en sortir, mais, après un an ou deux de captivité, il put reprendre son apostolat dans la capitale et même bâtir une nouvelle église, appelée depuis Tong-tang, « église orientale, » pour la distinguer de la première église chrétienne, ouverte par le P. Scball en 1650 et qu’on appela Si-tang, « église occidentale. » Il eut une large part des souffrances de la persécution qui sévit contre les missionnaires et les chrétiens, durant la minorité de l’empereur Kang-hi ; la période la plus brillante de la mission de Chine était commencée, quand il mourut à Pékin, le 7 octobre 1682, après 46 ans d’apostolat. L’épitaphe inscrite sur son tombeau, sans doute par le P. Verbiest, atteste qu’au milieu des difficultés de tout genre contre lesquelles il eut à lutter presque sans trêve, [ « dans la captivité, les privations, la nudité, les cachots, les chaînes, les blessures, les périls de mort, toujours semblable à lui-même, il poursuivit intrépidement sa carrière et la termina encore plein de l’ardeur avec laquelle il l’avait commencée. » Le P. Buglio parlait parfaitement et écrivait facilement le chinois ; il est un des missionnaires qui ont le plus composé en cette langue. On trouvera les titres de ses nombreux ouvrages dans De Backer et Sommervogel ; presque tous ont pour but l’exposition ou la défense de la religion. Sa réfutation du libelle publié par l’astronome mahométan Yangkouang-sien contre le christianisme et les missionnaires a encore élé rééditée en 1847, à Chang-hai. Catalugus librorum venalium in orpltanotvophio Ton-sai-vai prope Chang-hai, 1876, p. 13. Il faut relever aussi, à titre spécial, sa traduction de la Somme de saint Thomas, l, e et IIIe parties, destinée, de même que sa Morale, à l’instruction du clergé indigène chinois. C’est également pour l’usage de ce clergé que le P. Buglio avait traduit en chinois le Missel romain, imprimé auetoritate Pauli V, P. M., à Pékin, en 1670, ainsi que le Bréviaire et le Rituel, imprimés aussi à Pékin en 1674 et 1675. Ces derniers travaux se rattachent au dessein d’introduire la langue chinoise dans la liturgie et l’administration des sacrements, au moins en faveur des prêtres indigènes. Dès le début de l’apostolat des jésuites en Chine, ces missionnaires, qu’on a parfois accusés d’antipathie systématique contre la création des clergés indigènes, non seulement songeaient à s’associer des Chinois dans le sacerdoce et le saint ministère, mais encore, pour faciliter le recrutement des prêtres indigènes, avaient osé concevoir ce hardi dessein d’une liturgie spéciale, lit, ce qui n’est pas moins remarquable, le saint-siège avait approuve leurs vues. Kn effet, sur le mémorial présente par eux à Paul V et examiné par son ordre dans une congrégation spéciale de cardinaux du Saint-Office parmi lesquels se trouvait Bellarmin, le pape accordait, le 26 mars 1615, aux missionnaires la permission de traduire la sainte Iiilile dans la langue des lettrés, c’est-à-dire en langue mandarine, et aux Chinois qui seraient régulièrement ordonnés prêtres, la faculté de faire en la même langue toutes les fonctions de la liturgie et de l’administration des sacrements. On peut lire les raisons qui avaient motivé cette libérale concession dans une intéressante digression des Acla sanctorum, t. xiii, Propylœum ad 7 tomos maii. PavaUpomena, diss. XLVIII : Quibus ralionibus molus Paalus indulserit lingua Sinensi cruditorum communi per indigenas sacerdoles celebrari sacra. On y verra aussi quels obstacles avaient empêché d’utiliser cette permission, jusqu’au moment où le P. Philippe Couplet était envoyé à Borne comme procureur des missionnaires jésuites de Chine, surtout pour en demander le renouvellement ou la confirmation (1681). Le célèbre P. Verbiest, alors vice-provincial (supérieur) de la mission et son principal appui près de la cour de Pékin, avait particulièrement à cœur la création du clergé indigène, aussi bien que l’introduction du chinois dans la liturgie, les deux choses lui paraissant indispensables au progrès et à la stabilité du christianisme dans le Céleste empire. Les démarches du P. Couplet, n’aboutirent point, et la langue chinoise n’a pas encore fait son entrée dans la liturgie catholique.

De Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. il, col. 363-366 ; Acta sanctorum, loc. cit. ; [L. Delplace, S. J..] Synopsis actorum S. Sedis in cotisa Societatis Jesu, n. 162, Louvain, 1895 ; II. Cordier, Bibliotheca Sinica, Paris, 1881, t. i, col. 514-515 ; Grande encyclopédie, Paris, t. viii, p. 384 ; Relations de la mission de Chine, par les PP. Intorcetta, Grcslon, de Magalhæns, etc. ; Notes manuscrites des PP. Pfister et Colombel sur [’Histoire de la mission de Chine. Sur le projet de liturgie en chinois, voir Benoit XIV, De sucrificio missx, 1. II, c. ii, n. 13.

Jos. Crucker.



BULGARES, hérétiques. Voir Albigeois, t. I,

col. 677, et Bogohiles, col. 926-930.



BULGARIE. —
I. Avant les Bulgares ; la question de lTllyricum.
II. Invasion des Bulgares ; leur conversion, 865.
III. Hésitations entre Borne et Constantinople, 866921.
IV. Vicissitudes du premier patriarcat bulgare, 9211019.
V. L’archevêché gréco-bulgare d’Ocbrida, 10^01393.
VI. Le patriarcat bulgare de Tirnovo, 1204-1393.
VII. Le patriarcat gréco-bulgare d’Ocbrida, 1393-1767.
VIII. Liste des patriarches d’Ocbrida.
IX. L’Eglise bulgare sous la domination phanariote, 1767-1860.
X. Le conllit gréco-bulgare. Création de l’exarchat, 1860-187 : 2.
XI. La période contemporaine, 1872-1903.
XII. Organisation intérieure de l’exarchat.
XIII. Statistiques religieuses.
XIV. L’Église bulgare uniate, 1860-1903.
XV. L’Kglise latine en Bulgarie.

I. Avant les Bulgares ; la question de l’Illyricbm.

L’Église bulgare occupe actuellement la partie de la péninsule balkanique, que l’on désignait autrefois sous les noms de Mésie, Thrace et Macédoine. Divisée en trois tronçons principaux, puisqu’elle est comprise à la lois dans la principauté de la Bulgarie, vassale de la Porte, dans la province autonome de la Houmélie orientale et dans les provinces de la Turquie d’Europe, elle a, de tout temps, suivi les variations politiques de son peuple, agrandi ou restreint ses frontières, selon la bonne ou la mauvaise fortune de l’Étal bulgare, prospéré ou même cessé d’être, suivant que les Bulgares développaient leur empire ou perdaient leur indépendance. Sous le nom que nous lui donnons aujourd’hui, l’Église bulgare naquit seulement vers l’année 865, bien qu’elle remonte au moins jusqu’au v siècle par les peuplades slaves qui forment la majorité de sa population et que, par les tribus thraco-illyriennes, produit autochtone du