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CAJETAN


liililiolheca maxima pontificia, in-fol., Rome, 1698, t. vu.

Armcllini, Bibiioth. benedictin-ocasinensis, in fol., Assise, 1731, t. i, p. 123 ; Ziegelbauer, Historia rei literarise ord.S. Benedicti, i in-fol., Augsbourg, 1754, t. i, p. 254, 255, 260, 017 ; t. il, p. 148, 494 ; t. iii, p. 379 ; t. IV, p. 193, 245, 247, etc. ; [D. François, ] Bibiioth. générale des écrivains de l’ordre de S. Benoit, in-4°, Bouillon, 1777, t. I, p. 165 ; Ant. Mongitore, Bibiioth. Sicula, in-fol., Palerræ 1708, t. i, p. 143.

B. Heurtebi/.e.


2. CAJÉTAN (Thomas de Vio, dit). —
I. Vie. II. Œuvres. III. Doctrines.

I. Vie.

Jeunesse et professorats.

Thomas de

Vio naquit à Gaète, le 20 février 1468, de François de Vio et d’Isabelle de Sieri, une noble famille de cette ville. Il reçut au baptême le nom de Jacques. Le sérieux, la piété et la précocité de l’esprit distinguèrent son enfance. A Fàge de seize ans, au grand regret de ses parents, il prit l’habit des frères prêcheurs dans le couvent de sa ville natale, dépendant de la congrégation de Lombardie. Son noviciat achevé, ses supérieurs l’appliquèrent aux études, successivement à Naples, à Bologne et à Padoue, où il arriva au printemps de 1491. J.-B. Flavius, ratio de vita R. D. Thomas de Vio, dans Bzovius, Annales ecclesiastici, t. xix, col. 900 ; Quétif-Echard, Scriptores ord. præd., t. il, p. 14 ; A. Cossio, Il cardinale Gætanoe la riforma, Cividale, 1902, p. 16.

Après avoir débuté comme étudiant à Padoue, il fut chargé d’interpréter le Livre des Sentences. Il remplissait cet office quand il fut fait bachelier le 19 mars 1493, avec dispense de temps pour sa lecture, et fut ainsi incorporé à l’université. G. Contarini, Notizie storiche circa li pubblici prof’essori nello studio di Padova scclli iall’ordine di San Donunico, Venise, 1769, p. 147. Les commentaires de Cajétan sur le Livre des Sentences, fruit de ce premier enseignement, sont restés inédits. Paris, Bibl. nat., lat. 3076. Pendant l’année scolaire 1493-1494, il remplit les fonctions de maître desétudiants conformément aux décisions du chapitre général de 1491. Monumenta ord. prædic. hislorica, t. viii, p. 404. Ce fut cette même année 1494 qu’il obtint la chaire de métaphysique à l’université. Contarini, op. cit., p. 139, 142 ; G. Mazzatinti, L’obituario del convento di S. Agostino di Padova, Venise, 1894 (extrait de Miscellanea délia R. Deputazione venela di sloria patria, 2e série, t. n), p. 34. La tenue du chapitre général de l’ordre à Ferrare, pendant les fêtes de la Pentecôte de 1494, fournit au jeune professeur de Padoue l’occasion d’un brillant succès. La dispute publique, à laquelle prit part Pic de la Mirandole, lui valut un véritable triomphe ; et le duc de Ferrare, Hercule, présent à ce tournoi, demanda et obtint, séance tenante, du maître général de l’ordre, Joachim Torriani, le titre de maître en théologie. Præfalio Ven. Palris Fratris Barlholommus de Spina, Pisani, en tête de l’édition du commer.aire de Cajétan sur la II" II*, Venise, 1518 ; Flaviu, op. cit., p. 901 ; Quétif-Echard, op. cit., p. 15.

L’université de Padoue, au temps o, s’y trouva Thomas de Vio, devenait de plus en plus un centre célèbre d’humanisme et de philosophisme..1. Paquier, Jérôme Aléandre, Paris, 1900, p. 22 ; Renan, Averroès et l’averroïsme, Paris, 1867, p. 352 ; L. Mabilleau, Etude historique sur la p/tilosopliie de la Renaissance en Italie, Paris, 1881, p. 106. Ce séjour marqua profondément son action sur l’esprit de Cajétan. Ses polémiques avec Antoine Trombetta, <>..M. (Hurler, Nonienclator litcrarius, t. jv, col. 925), titulaire de la chaire de métaphysique de Scot depuis 1468 (Quétif-Echard, op. cit., p. li), et la présence d’averroïsles célèbres, tels que Vernias, Pomponazzi et Niphus, orientèrent son attention et ses efforts vers les objections (lu scotisme et les problèmes philosophiques soulevés par raverroïMne padouan. Le traité De ente et essentiel, compose à ce moment,

vise à la fois le scotisme de Trombetta et quelques thèses des averroïstes contemporains.

Bien que la présence de Cajétan soit signalée par Barthélémy Spina dans les couvents de Vérone, Bergame, Brescia, Mantoue et Milan, entre son séjour à Padoue et sa nomination à Pavie, il ne quitta vraisemblablement sa chaire de l’université de Padoue, que pour monter dans celle de théologie de l’université de Pavie, où il fut appelé par le duc de Milan, Ludovic Sforza, au début de l’année scolaire 1497. Barthélémy Spina, op. cit. ; Cossio, op. cit., p. 51. Selon l’acte de nomination, Cajétan devait interpréler le texte des œuvres de saint Thomas. Memoriee documenti per la sloria dell’unii’ersilà di Pavia, Pavie, 1878, part. I, p. 190. Après deux années scolaires d’enseignement, il abandonna sa chaire, et il s’établit, dès la fin de 1199, au couvent de Sainte-Marie-des-Grâces, à Milan, appelé, sans doute par le duc Louis Sforza. Il passa l’année 1500 dans cette ville.

2° Cajétan aux hautes charges de l’ordre : procureur général (1500-1508) ; vicaire général (1507-1508) ; maître général (1508-1518). — Le procureur général de l’ordre, François Mei, étant mort le 28 novembre 1500, le cardinal Olivier Carrafa, protecteur de l’ordre, s’employa à lui faire donner le P. Thomas de Vio comme successeur. Cet oliice obligeant Cajétan à résider à Rome, il fut nommé professeur de philosophie et de théologie à l’université romaine fia Sapienza), et prononça, à ce titre, cinq discours devant Alexandre VI et Jules II, de l’avent de 1501 à l’avent de 1504. Quétif-Echard, op. cit., p. 14 ; Flavius, op. cit., p. 901 ; Cossio, op. cit., p. 63. A la mort de Jean Clérée (10 août 1507), général de l’ordre, dont le gouvernement n’avait duré que deux mois, Jules II, par ses lettres du 20 août, appela Thomas de Vio à prendre en main l’administration des frères prêcheurs, avec le titre de vicaire général, en attendant le prochain chapitre général. Bullarium ord. præd., t. iv, p. 218.

Le chapitre de l’ordre, tenu à Rome l’année suivante, désigna unanimement Thomas de Vio comme maître général, le 10 juin, veille de la Pentecôte. Quétif-Echard, op. cit., p. 15 ; Monum. ord præd. hist., t. ix, p. 86. Malgré son élévation au cardinalat, le 1 er juillet 1517, Cajétan continua à administrer l’ordre jusqu’à l’élection de son successeur, par le chapitre de Rome, lequel nomma, le 22 mai 1518, Garcia de Loaysa, précédemment procureur de l’ordre. Bull. ord. præd., t. iv, p. 345 ; Monum. ord. præd. hist., t. IX, p. 157.

Élu général de son ordre à quarante ans, en un temps où l’Eglise et les sociétés religieuses avec elle traversaient une crise historique des plus graves, Cajétan fut à la hauteur des circonstances et de ses fonctions. Avec un rare coup d’œil et une égale énergie il s’efforça de promouvoir la discipline religieuse et l’étude des sciences sacrées, moyens indispensables pour le but assigné par L’Église à l’ordre des frères prêcheurs. Les lettres encycliques adressées à l’ordre, à l’occasion des trois chapitres généraux qu’il présida, et les actes de ces chapilres eux-mêmes (Rome, 1508 ; Gênes, 1513 ; Naples, 1515) témoignent assez quel fut son programme et avec quelle fermeté il chercha à L’appliquer. Monum. ord. prsed. hist., t. ix, p. 81-155. Homme de grande doctrine, il rappela à son ordre l’obligation spéciale où il était, plus que tous les autres, de se vouer à l’étude des sciences sacrées. C’est ainsi qu’il écrivait à l’ordre, du chapitre général de Gènes, en 1513 : Gaudeant alii suis prærogativis, nos nisi sacra doctrina, commendet, de ordine nostro actum est. Monum. uni. præd. hist., loc. cit., p.91. On possède le registre de l’administration de Thomas de Vio pour les années 1507-1513. Rome, archives générales des frères prêcheurs. Le second volume, qui devait contenir les années [514-1518, est malheureusement perdu.

Un certain nombre de faits dans l’administration gé-