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CONTRITION (ASPECT DOGMATIQUE)


P. L., t. xxxix, col. 1543 sq. ; De Trinit., 1. XV, c. xviii, P. L., t. xlii, col. 2016 ; S. Grégoire le Grand, Humil., xxxiii, in Evangelia, P. L., t. lxxvi, col. 1241 sq.

Tous les docteurs scolastiques, après Pierre Lombard, Sent., dist. XVII, P. L., t. cxcii, col.880sq., ontenseigné qu’un péché grave ne peut être remis sans les autres et que la contrition doit s’étendre dès lors à toutes les fautes pour être efficace. Guillaume de Paris s’est spécialement étendu en de longs commentaires sur ce point de doctrine. Qui ergo de his omnibus exiit et ab his omnibus spiritualité)- corde redit, qui de omnibus pxiiitudine interna convertitur et de omnibus his offensis atque injuriis pacem cum Deo facit, ut vulgarité )- dicatur, merito reversio ad pacem ab inimicis conlritio nominatur. De sacram. psenil., c. v, Opéra, Paris, 1674, t. i, p. 463. Cf. Denvs le Chartreux, Summa fidei orthod., 1. IV, a. 121, Anvers, 1659, p. 2806.

En même temps, ils prennent soin d’observer qu’il n’est point requis de faire un acte de contrition pour chaque péché, ni d’avoir présent le souvenir de toutes ses fautes au moment où l’on se repent. La détestation générale des péchés atteint tous les cas particuliers. Il en est de même si la détestation porte sur un seul péché en vertu d’un motif général, ce qui est le propre d’ailleurs de la vertu de pénitence. Cf. S. Thomas, In IV Sent., 1. IV, dist. XIV, q. I, sol. 3 ; Suarez, disp. III, sect. viii, n. 1, p. 57. Voir l’opinion de Cajetan, Opuscula, tr. IV, De contritione et attritione, q. ii, Anvers, 1612, p. 16 sq.

Ces considérations ne s’appliquent pas à la contrition des péchés véniels, l’un pouvant être remis indépendamment des autres. Il ne répugne point d’ailleurs que le pécheur déleste efficacement un péché véniel, celui par exemple qui lui paraîtra plus odieux, sans haïr pour cela les autres.

La contrition doit être souveraine.

Ce caractère

de la contrition n’est qu’une conséquence des deux précédents. Puisque le pécheur doit détester formellement tout péché et exclure toute volonté de mal faire, il doit par le fait haïr le péché plus que tout autre mal, et la contrition doit être souveraine à cet égard, appretialive summa. Si, pour éviter un mal, le pécheur est disposé à commettre une faute, il garde l’attache au péché, sa contrition n’est ni vraie ni universelle. Cf. Collet, De psenit., dist. II, c. IV, dans Migne, Cursus theol., i. xxii, col. 210.

Mais celle intensité de la contrition se rapporte au motif de la pénitence, et non à L’état du pénitent, qui duil i le mal moral comme supérieur à tous li s

maux physiques et s’en détourner suivant cette appréciation, Bans qu’un sentiment de violente douleur soit pour autant rc--cnti, sans même qu’il s, .ii besoin, ni .c opportun, de considérer les différents maux dont on pourrait être affligé afin d’établir un choix entre l’ur acceptation ou le consentement au péché, de le pénitent contre ce péril : « a plus movent m particulari coneiderata </’"' muni, ita lerribilia plus terrent si

Ici futur… Et iilrit ilrxrr)nlere in

talil niin, est inducere hominem m tmtatio i. (Juodlib., 1,

t d’ailleurs dans le dissentiment de la volonté’, dans sa répul ni de l’offense faite i Dieu, et

non dam la partie affective de l’âme, que consiste cette disposition du pénitent, comme i observe Alexandre de Haïes, après li ques. Dolor qui

, ii voluntati » débet e$u maximui : débet

mtne dieplicere panilenti guod

Deuni et illum i il, Sum pSTt. IV. q. xvii. m. l, a. I, g.">. p. 515. Saint I :,

nture définit nettement la question : Dol

i quoad seusualtlalem non débet esse maximus

neque quoad displicentiam rationis absohtte, sed tantum major in comparatiotie ad alios dolores. In VI Sent., 1. IV, dist. XVI, p. I, a. 10. q. i, p. 387. Cf. S. Thomas, In 1 V Sent., 1. IV, dist. XVII, q. I, a. 3, quwst. 1 ; Sum. theol., III æ Suppl., q. IV, a. 1 ; Scot, In l V Sent., 1. IV, dist. XIV, q. ii, n. 11, p. 340 ; Denys le Chartreux, Summa, 1. IV, a. 119 sq., p. 278.

Quant au degré de la contrition, Richard de Middletown résume la doctrine scolastique en établissant ce principe que, si le motif de la contrition est atteint, aucune intensité n’est requise dans l’acte lui-même. Quum conlritio actum dicat gratia infonnatum, quantameumque parlant contritionem pro quantocumque magno peccato sufpccre liquet. In IV Sent., I. IV, dist. XVII, a. 1, q. vi, p. 244.

La contrition doit être surnaturelle.

Chemnitz

a cherché vainement à établir que le concile de Trente avait voulu introduire un dogme nouveau, celui de la valeur naturelle de l’acte de contrition. Sans aucun secours spécial de Dieu et en vertu des seules ressources humaines, le pécheur pourrait se disposer à la pénitence et obtenir le pardon de ses fautes. Examen concilii Tridentini, part. II, De pxiiitentia, Francfort, 1598, p. 963. De là les accusations de pélagianisme portées par les théologiens protestants contre la doctrine pénitentielle de l’Église. Cf. E. Fischer, Zur Geschicltte der evangelischen Beichte, Leipzig, 1902, t. i, p. 84.

1. Documents scripturaires.

Le caractère surnaturel de la contrition est affirmé par l’Écriture à diverses reprises. C’est Dieu lui-même qui ordonne de se repentir, II Tim., ii, 25 ; Act., v, 31 ; c’est Dieu qui retourne les cœurs et opère les conversions. Ezech., xxxvi, 26 ; Jer., xxxvi, 18.

2. Documents patristiques.

Dieu doit être à la fois le principe et l’objet de la contrition, qui est surnaturelle à ce double point de vue. Saint Clément indique très nettement déjà cette doctrine : Dieu est le grand guérisseur ; c’est vers lui qu’il faut tourner son cœur, i ; ïyr)

v xaipôv toû Îa0r, vat, è7r ; ôu>u.Ev lauTO’J ; Tâ> GepxîiEJOVTi 0£(ô, àvTt|Ai<jOi’av aJT’î) SiSovts ;. Iloîav ; Tb (jL6Tavof|<rai k eïÀtxptvoO ; xapSia ;. IlpoyvuxxTr, !  ; yâp èttiv iiiv ïtâvTCilv y. aie ; ô<’.> ; T)u.(i)v Ta ev napSta. // Cor., ix, 7-9, Funk, p. 154. Cf. Origène, In Lev., homil. ii, n. 4, P. G., t. xii, col. 419.

Les Constitutions apostoliques ne connaissent que la douleur qui se répand devant hieu. [IpoorxXaûirei tû 0Eiir/.3Ù [isravor^i es’olç rj|M(prsv, xa££si eXnfôa. Const. apost., 1. II, c. v, n. V, (’dit. Funk, Paderborn, 1. 1, p. 47. Saint Jérôme exalte la grandeur de ce secours divin. Vide quantum sit auxilium Dei, et quam fragilis humana conditio, ut l<oc ipsum, quod agimus psenitentiam, )iisi nos Dotninua ante converterit, nequai implere valeamus. In Jer., xxxi. is, /’. L., t. xxiv, col. 878. C’est à saint Augustin qu’il convient de demander l’exposé précis de la doctrine catholique en face de l’hérésie pélagienne, qui niait le caractère surnaturel de la pénitence. Quod a Deo nos avertimu » mi est ; quod vero o<i Deum nos convertimus, nisi ipso nos excitante et juvante non possumus. De I. ii, c. xviii, n. 31, /’. /.., t. xi. ix, col. 100 sq. Nisi donum Dei eseet etiam ip$a ad Deum noetraconversio, non ex diceretur : Dca* virtutum, verte not. De gral. et lib. arb., c. v, n. 10, /’. /-.,

I. M IX. COl. 881 Sq. Le premier de Ces tc|.

opposé i la doctrine pélagienne, le second à la théorie

us. Saint Fulgence propose i

gnement comme article de toi. Firmissime ti", - et i dubites netninem hic posée hominum lentiam agere, niai quem Drus lUuminaverit et gratuita sua misen verterit. Dr ftde ad /’< Irunt, c. xxxi, /’. /.., t. xi, , col. 7711. Cf. s. Jean Ch Homil., iv. <le pmnlt., n. I, P. <.. i. xi i. col H, Documents conciliaires. — ku i di aint