Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1755
1756
CONTUMACE — CONYULSIONNAIRES

3° Droit Civil. — Après avoir indiqué, d’après le droit canonique, la nature de la contumace et la procédure à suivre dans ces circonstances, il est utile de signaler sommairement les dispositions adoptées à ce sujet par le droit civil, dans le Code d’instruction criminelle, a. Î65-478. Il est aisé d’y entrevoir les analogies comme les différcnces des deux législations.

1. Lorsque, après un arrêt de mise en accusation, l’accusé n’aura pu être saisi ou ne se présentera pas dans les dix jours de la nolilication qui en aura été faite à son domicile — ou lorsque après s’être présenté ou avoir été saisi, il se sera évadé, une ordonnance spéciale le sommera de se représenter dans un nouveau délai de dix jours ; cette ordonnance sera publiée à son de trompe ou de caisse le dimanche suivant et affiché à la porte du domicile de l’accusé. Après un délai de dix jours, il sera procédé au jugement de la contumace.

2. Aucun conseil, aucun avoué ne pourra se présenter pour défendre l’accusé contumace. Déclaré rebelle à la loi, il sera suspendu de l’exercice des droits du citoyen, ses biens mis sous séquestre pendant l’instruction de la contumace et toute action de justice lui sera interdite pendant le même temps. La cour se prononcera sur la contumace ; si elle trouve l’instruction irrégulière, la cour l’annulera ; si elle la trouve régulière, elle se prononcera sur l’accusation, sur les intérêts civils, sur le séquestre des biens qui deviendra irrévocable par l’expiration du délai donné pour purger la contumace. Le contumace qui, après s’être représenté, obtiendrait son renvoi de l’accusation, sera toujours condamné aux frais occasionnés par sa contumace.

3. Toutefois si l’accusé est absent du territoire européen de la France, ou s’il est dans l’impossibilité absolue de se rendre, ses parents ou ses amis pourront présenter son excuse et en plaider la légitimité. Voir Faustin Hélie, Leçons de droit criminel, Paris, 1872, XLIIP leçon, c. II.

Suarez, De censuris, disp. III, sect. x ; S. Alphonse deLiguori, De censuris in génère, 1. VII, c. I, dub. IV ; Bonacina, De censuris in communi, disp. I, q. l, p. VIII, ix ; Bouix, De judiciis, c. VI : Schmalzgrueljer, Jus eccl. universum, Rome, lb’44, De judiciis, 1. II, part. II, tit. xiv, § De contumacia ; Santi-Leitner, De judiciis, tit. xix, Ratisbonne, 1808 ; De Angelis, Prxlectiones juris canonici, 1. II, tit. xiv, Rome, 1885.

B. DfJLHAGARAY.

CONTZEN Adam, jésuite allemand, naquit à Montjoye (duché de Juliers) en 1575, entra au noviciat de Trêves en 1595, fut professeur de philosophie à Wurzbourg, puis d’Écriture sainte à Mayence, se signala par son érudition, sa connaissance de l’hébreu, du grec et du syriaque, et par son talent de controversiste. Ses premiers ouvrages eurent pour but de répondre aux attaques du calviniste David Parée et de son école contre Bellarmin ; ce furent : Defensio libri de gratia primi hominis, Mayence, 1613 ; Crudelitas et idolum calvinislamm revelatum : seu defensio trium librorum de peccalo, ibid., 1614. Parée s’efforçait de réunir luthériens et calvinistes dans la lutte contre le catholicisme. Contzen dénonça cette tactique dans un livre : De unione et synodo generali evangelicorum theologis et politicis necessaria consullalio, Mayence, 1615. En regard de cette fausse union, il montra sur quelles bases pouvait se faire la vraie paix : De pace Germanise libri duo, Mayence, 1616. L’année suivante, c’est une apologie de la Compagnie de Jésus que l’infatigable polémiste oppose aux Monita sécréta, sous le titre de Disceptatio de secn’tis Societatis Jesu, Mayence, 1617. Les protestants célébraient alors l’année jubilaire de la Réforme : le P. Contzen décrivit les variations de l’erreur et les ruines qu’elle avait faites depuis un siècle, dans Jubilum jubilorum, jubilseum evangelicum, pi<v lacrymse Romanocatholicorum, in-12, Mayence, 1618 ; trad. allemande de l’auteur, la même année ; et des prolestants ayant ré pondu, il répliqua par : Chronologia jubiUei evangelici opposita lacrymis catholicorum etinstructio palernade jubilo jubilorum ad Xeuhusianns scbolasticos transmissa, m-8", Mayence, 1618 ; Coronis omnium jubilorum anno sœculari evangelico scripturum, in-i°, Mayence, 1619. Les théories politiques occupèrent aussi notre théologien ; c’est, comme on l’a dit. une sorte d’anti-Machiavel qu’il donna sous le titre de Politicorum libri decem, in quibus de perfeclæ Reipublicae forma, virtutibus et vitiis, institutione civium, legibus, magistratu ecclesiaslico, civili, potentia Reipublicse, ilemque sedilione et bello, ad usum vitamque communem accommodale traclatur, in-fol., Mayence (1620) ; 2e édit. augmentée, ibid., 1629. Les questions économiques ont une grande place dans cet ouvrage, et il est reconnu que, sur des points importants, le P. Contzen a formulé des principes nouveaux alors, ratifiés depuis par la science économique moderne. W. Roscher, Geschiclite der Nationalokonomie in Deulschland, Munich, 1879, p. 205-206 ; System der Volkswirtlischafl, 1894, t. i, § 49, 226. Ce livre étant tombé sous les yeux de Maximilien, duc de Bavière, le décida à faire venir l’auteur à Munich et à lui confier la direction de sa conscience. Tout en remplissant cette charge, l’infatigable religieux trouva moyen, en outre, d’enseigner les langues orientales au collège des jésuites et de composer de doctes commentaires sur plusieurs livres de la sainte Écriture : Commentaria in quatuor sancta J. C. Evayigelia, 2 in-fol., Cologne, 1626 ; in Epistolam S. Pauli ad Romanos, in-fol., ibid., 1629 ; in Epistolas ad Corinthios et ad Galalas, in-fol., ibid., 1631. En même temps il présentait Daniel comme modèle aux gens de la cour ducale, dans son Daniel sive de statu, vila, virtute aulicorum atque magnatum, in-8°, Cologne, 1630. Enfin à cette période de la vie du P. Contzen appartient également Methodus doclrinse civilis seu Abiss1. Il régis liisloria, in-8°, Cologne, 1628 : sorte de roman historico-politique, dans le genre de VUtopia de Thomas More, de YArgenis de Barclay et du Télémaque de Fénelon, et où il montrait les théories de bon gouvernement réalisées par l’empereur d’Ethiopie. Seltan Seghed, dont la conversion au catholicisme et les rares qualités avaient éveillé de grandes espérances trompées plus lard. Le P. Adam Contzen mourut au collège de la Compagnie de Jésus à Munich, le 20 mai 1635, à l’âge de 62 ans.

K. Brischar, S. J., P. Adam Cont : en S. J. ein Ireniker und Xatioiial-Œkonom des il Jahrhunderts, in-8°’Wurzbuurg, 1879 ; De Backer-Sommervogel, Bibliothèque de la Cde./< t. il. col. 1399-1403 ; Kirchenlexikon, 2— édit., t. iii, col. 10141045 ; Hurler, Xomenclalor, t. i. p. 302 ; Allgemeine Deutsche Biographie. On trouve trois lettres du P. Contzen au cardinal Bellarmin avec deux réponses de celui-ci dan= Ddlinger-Reuscli, Geschichte der Moralstreitigkeiten in der rumisch-katlwtischen Kirchc, t. II, p. 252-203 ; cf. t. I, p. 554, 547, 567.

H. Dutouquet.

CONVERTATI Jean, oratorien italien, du xviie siècle. On a de lui : Oratio historico-dogmatico-moralis de secunda Filii Dei nativitate et obiter de prima, Rome, 1703.

Villarosa, Memorie degli scrittori fllippini o siano della congregazione dell’Oratorio, Naples, 1837, t. i, p. 114.

A. Palmieri.

CONVULSIONNAIRES. Au cours de l’histoire ecclésiastique, il est question plusieurs fois d’individus ou de sectes qui, sous linlluence d’un ardent sentiment religieux, furent en proie à de bizarres contorsions, à des phénomènes convulsifs rythmés, cadencés et généralement prolongés. Parfois même ces convulsions furent épidémiques et gagnèrent l’entourage de ceux qui en étaient atteints les premiers. La plupart du temps, on les attribua à une intervention du démon. S. Agobard, Epist. ad Ba/tltvlomxum, P. L., t. civ,