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CORAN (SA THEOLOGIE)

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phètes par le Soigneur, » II, 130, 285 ; iii, 78 ; iv, 135. Dieu a révélé aux prophètes ses vérités et ses préceptes selon les temps et les circonstances. « Chaque époque, dit Mahomet, a eu son livre sacré, » xiii, 38. Ces révélations successives répondaient aux exigences des temps où elles eurent lieu, et devaient durer jusqu’à la révélation parfaite accordée à Mahomet. Les livres de la révélation divine, descendus du ciel à plusieurs reprises, ne sont que des fragments du grand livre ou grande tahle conservée au ciel (al-laouh al-mahfouz). Celle-ci, qui contient tout ce qui a été dit par le prophète, est le Coran lui-même. Il est appelé par Mahomet une tahle gardée avec soin, lxxxv, 22 ; l’écriture, le livre (kitâb), i, 38 ; le livre éternel, xvii, 60 ; le livre qui renferme la connaissance de Dieu, xx, 54, et où est inscrit tout ce que Dieu connaît dans les cieux et sur la terre, XXII, 69 ; le livre évident, kitab moubîn, xi, 8 ; le livre de l’évidence, où sont inscrits tous les arrêts qui régissent le monde, xxvii, 77 ; un livre conservé par Dieu (kitâb hafiz), l, 4 ; le volume caché (kitâb maknouz), lvi, 77 ; le livre qui fixe le terme (kitâb muadjdjal), m, 139 ; le prototype évident (imâm moubin), xxxvi, 11 ; le livre simplement, ou les livres (zabour ; zoubour), liv, 52. Rien n’est omis dans ce volume ; tout y est consigné, xxxv, 12 ; vi, 38. Il n’y a pas un seul grain dans les ténèbres de la terre, un brin vert ou desséché, VI, 59 ; il n’y a pas de poids petit ou grand qui n’y soit inscrit, x, 62 ; xi, 8 ; xxxiv, 3. Dieu y a compté tout, xxxvi, 11 ; viii, 29. Il y a consigné toutes les calamités qui frappent soit la terre, soit les personnes, lvii, 22, et même le Coran glorieux, lvi, 76-77 ; lxxxv, 21-22. De ce livre sont tirées les révélations antérieures à Mahomet, les saintes Écritures des Juifs et des chrétiens. Mahomet oblige ses croyants à prêter foi aux révélations antérieures au Coran : ceux qui les traiteront d’impostures seront entraînés dans l’enfer et consumés par le feu, XL, 72-73.

Les Juifs et les chrétiens sont les hommes des Écritures, xvi, 45, les hommes qui possèdent les Écritures, xxi, 7, ou l’héritage du livre, vii, 167. Il leur reproche d’altérer, de corrompre leurs livres sacrés, revêtant la vérité de la robe du mensonge, il, 39 ; ni, 64 ; il les accuse de torturer les paroles de l’Écriture avec leur langue pour faire croire que ce qu’elle dit s’y trouve réellement, iii, 72 ; les chrétiens, d’après lui, auraient effacé tout ce qui a trait à sa mission divine, v, 18. Mahomet invoque les saintes Écritures pour confirmer sa prédication, ni, 87 ; dans le doute, il interroge ceux qui les lisent, x, 94 ; xliii, 44, et après lui la théologie musulmane affirme l’origine divine de ces livres.

Mahomet ne s’est pas prononcé sur le nombre de ces Écritures inspirées. Quelques théologiens musulmans le portent à 133 livres ; d’autres à 104. Léonardov^ p. 74. Il cite le Livre, la Sagesse, les Prophètes, xlv, 15, les Psaumes, l’Évangile ; il mentionne aussi des feuillets, touhouf, écrits par Abraham, lui, 37-38. Il relève surtout l’importance de la révélation faite à Moïse, à David et à Jésus. Le Pentateuque ou livre de la loi (Taourât), qui d’après les théologiens musulmans aurait été donné à Moïse 6000 ans apris Adam, Léonardov, p. 73, est appelé un livre complet pour celui qui fait le bien, une distinction détaillée en toute matière, un livre destiné à servir de direction et de preuve de la miséricorde divine, afin que les Juifs croient lorsqu’ils comparaîtront devant le Seigneur, VI, 155. Il est appelé, aussi bien que le Coran, le livre (kitâb), H, 50 ; xxviii, 43, 48 ; la distinction, l’enseignement (dikâr), xxi, 49, 105 ; la lumière (nour), xxi, 49 ; la direction (d’njû), le guide (liuudâ), la vérité même, xi, 20 ; le guide des hommes et la preuve de la volonté de Dieu, XLVI, 11. Le mot fourqàn (distinction) est attribué à la fois au Coran et au Pentateuque. Selon Mahomet, Dieu a donné le Penluteuque, afin qu’il dirigeât les enfants d’Israël, XXXII,

23. Il diffère de l’Évangile, v, 70, 72 ; vii, 156, mais il a été confirmé par Jésus, iii, 44 ; lxi, 6. Il renferme les préceptes du Seigneur, v, 47. Ceux qui l’ont reçu et qui ne l’observent pas ressemblent à l’âne qui porte des livres, lxii, 5. Mahomet rappelle qu’il a été un objet de discussions, XI, 112, et il blâme les Juifs de n’avoir pas obéi aux ordres du Seigneur qui leur avait enjoint de l’expliquer aux hommes et de le leur montrer, iii, 184.

Les Psaumes (zabour) de David auraient paru, d’après la théologie musulmane, 4000 ans après la Taourât. Le Coran affirme tout simplement qu’ils ont été donnés à David, iv, 161 ; xvii, 57, après la loi de Moïse. Ils contiennent une instruction suffisante pour ceux qui adorent Dieu, xxi, 105-106.

Bien longtemps après Abraham, iii, 58 (5000 ans après les Psaumes, selon la théologie musulmane), l’Évangile (Indjil) a été donné à Jésus, III, 43 ; v, 110 ; LVII, 27. Comme le Pentateuque, il est descendu du ciel pour servir de direction aux hommes, iii, 2 ; il contient la lumière, il confirme la loi de Moïse, et il sert d’admonition à ceux qui craignent Dieu, v, 50. Ceux qui l’observent jouiront des biens qui se trouvent sous leurs pas, et au dessus de leurs têtes, v, 70. Mahomet voudrait faire croire que son nom et sa mission sont mentionnés dans le Pentateuque et dans l’Évangile, vu, 155 ; la promesse de Dieu est faite dans ces deux livres aussi bien que dans le Coran, IX, 112. Il compare ses disciples à la semence, qui, d’après le Pentateuque et l’Évangile, pousse, grandit, grossit, s’affermit sur sa tige et réjouit le laboureur, xlviii, 29. Cf. Marc, iv, 26-28. Sabloukov penche à croire que Mahomet l’a appris par ouï-dire des nazaréens.

Tout en admettant l’inspiration divine des saintes Écritures, les musulmans ne reconnaissent en réalité qu’un seul livre inspiré, le Coran. Celui-ci, d’après les uns, contient tout ce qui a été révélé aux prophètes antérieurs et qui est renfermé dans les Livres saints des Juifs et des chrétiens ; d’après les autres, ceux-ci ont été corrompus, et interpolés ; on les a défigurés par des additions arbitraires et indignes de Dieu. Il s’ensuit qu’ils n’ont plus le caractère de révélation divine, et qu’il faut s’en tenir au seul Coran, comme à un livre qui surpasse les précédentes et les rend inutiles. Le Coran est la règle immuable de la foi pour tous les hommes. Il supprime la loi de Moïse, les Psaumes de David et l’Évangile de Jésus-Christ. Ces livres n’ont plus aucune valeur depuis que le Coran a été révélé par Mahomet, xi, 20. Dieu avait promis le Coran à Adam, lorsque celui-ci avait été chassé du paradis, il, 36. Les Écritures des anciens l’avaient prédit, XXVI, 196 ; XLVIII, 29. Semblable au Pentateuque par son contenu, il forme avec lui le meilleur guide des hommes, xxviii, 19 ; xlvi, 11. Il corrobore les Écritures précédentes, il, 38, 83, 85, 91 ; iii, 2, 75 ; iv, 50 ; il les confirme et les meta l’abri de toute altération, v, 52 ; x, 38 ; xxxv, 28, et les explique, x, 38. Les Israélites en ont eu connaissance, xxvi, 197, et y croient, xxviii, 52, comme on croit à la vérité qui vient du Seigneur, 53. En lisant les Écritures, ils n’ignorent point que Dieu a envoyé le Coran du ciel, VI, 114 ; x, 94, qu’il contient les mêmes promesses que le Pentateuque et les Évangiles, ix, 112. A plusieurs reprises, Mahomet mentionne les controverses qui, après la révélation divine faite à Moïse, et avant le Coran, ii, 209, ont eu lieu entre les hommes des Écritures, il, 171, par jalousie, ni, 17, et ont provoqué des schismes, 101 ; xlii, 13-14.

Le Coran est appelé la parole de Dieu (kalàm allai. i il, 70 ; IX, 9 ; XLVIII, 15, la parole bienfaisante, divine (kalàm sarif), la révélation de Dieu (oualiy), xxi, 46 ; î m. 4, une révélation du souverain de l’univers, XXVI, 192 ; xxix. 16, C’est un livre grand I azim), XV, 87 ; un livre rempli de sagesse (l.iakim), xxxi, 1 ; xxxvi, 1 ; glo-