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1807
1808
CORAN (SA THÉOLOGIE)


David (Dâououd) aurait invente 1 l’art de faire des cuirasses, xxi, 80. Il tua Djàloùt (Goliath), II, 252. Les montagnes et les oiseaux chantèrent avec lui les louanges du Seigneur, xxi, 79 ; xxxiv, 10 ; xxxviii, 1718. Le Coran raconte l’histoire des deux frères plaideurs, dont l’un qui possédait quatre-vingt-dix-neuf brehis avait ravi à l’autre l’unique brebis qu’il possédait. David comprit ce que les deux prétendus plaideurs voulaient lui faire entendre par leur récit. Il demanda pardon à Dieu de son crime, se prosterna et se convertit, XXXVIII, 20-23. Ce récit est un remaniement de l’entrevue de David avec Nathan, après son péché. David prononce la malédiction de Dieu contre les enfants d’Israël qui sont tombés dans l’infidélité, v, 82. Il est placé au nombre des prophètes, vi, 84 ; Dieu lui donna les psaumes et la sagesse, II, 252 ; iv, 161 ; XVII, 57, il le combla de ses bienfaits. L’allusion de Mahomet à l’habileté de David dans l’art de faire des cuirasses repose sur une expression très employée par les anciens poètes arabes, qui donnaient beaucoup de prix aux cuirasses forgées par un célèbre armurier appelé David. Grimme, p. 90.

Salomon (Soulaymân), fils de David, xxxviii, 29, et son héritier sur le trône d’Israël, XXVII, 16, comprenait la langue des oiseaux, et avait l’empire sur toutes choses, xxvii, 16. Des vents impétueux et les djinns lui étaient soumis et Salomon les obligeait à pêcher des perles pour lui et à exécuter ses ordres, xxi, 81-82 ; xxxiv, 11-12 ; xxxviii, 35-37. Il préféra les biens du monde au souvenir du Seigneur, et Dieu l’éprouva en mettant sur son trône un corps informe, xxxviii, 31-33. Mahomet fait allusion à une tradition talmudique d’après laquelle un génie se serait emparé de l’anneau de Salomon, et par suite de son trône, de sorte que Salomon fut réduit à errer sur la terre, jusqu’à ce qu’un pêcheur lui remit l’anneau que le génie avait jeté dans la mer. Kasimirsky, p. 372. Une huppe (houdhoud ) servait de messager à Salomon. Elle lui apporla des nouvelles de la reine de Saba, et c’est par elle que Salomon envoya à la reine une lettre honorable, xxvii, 29. La reine dut se rendre à la cour de Salomon, où elle admira les merveilles du palais pavé de cristal, répudia le culte des idoles, et se soumit à la volonté de Dieu, xxvii, 30-45. Lorsque Salomon mourut, un reptile terrestre l’apprit le premier aux génies, et rongea le bâton qui étayait son cadavre, xxxiv, 13. Salomon monta au ciel, et y occupa une très belle demeure, xxxviii, 39. Sur la terre, il avait été favorisé du don de la révélation divine, iv, 161 ; Dieu lui avait donné la science et la sagesse, xxi, 79 ; xxvii, 15. Weil, p. 225-279.

Jonas (Yoîmoiis) est appelé dans le Coran l’habitant du poisson (dou’n-noun), xxi, 87 ; le prophète associé au poisson, englouti par la baleine (sûhiboul-houti), lxviii, 47. Il fut un des apôtres du Seigneur. Étant monté sur un vaisseau chargé, il fut condamné à être jeté dans la mer. Un poisson l’avala, et puis le rejeta sur la côte aride. Jonas étail malade. Dieu fit pousser à ses côtés un arbre, et l’envoya ensuite vers un peuple de cent mille âmes ou davantage, qui crurent en Dieu, xxxvii, 133-142. Dans le ventre du poisson, Jonas chanta un hymne de louange au Seigneur et cela lui valut sa délivrance, xxi, 87-88 ; xxxvii, 127-138 ; x, 98. Cette dernière sourate est intitulée Jonas. Le Coran range Jonas au nombre des prophètes que Dieu a élevés au-dessus de tous les êtres créés, VI, 86.

Job (Ayoub) est un homme patient et un excellent serviteur de Dieu, xxxviii, 43-44. Satan l’accabla de maladies et d’infirmités, mais il se tourna vers le Seigneur, et le pria d’avoir pitié de lui. Dieu l’exauça, lui donna le pouvoir de faire jaillir une source en frappant la terre de son pied, lui rendit sa famille qu’il accrut encore, et l’excita à battre sa femme à cause de

la dureté de son cœur à son égard, xxi, 83-84 : xxxviii, ’10-41. Il est mentionné dans les listes des prophètes, iv, 161 ; vi, 184.

Élie (llyâs) est appelé aussi Ilyâsin, xxxvii, 124. Le Coran rapporte qu’il prêcha le culte du vrai Dieu aux adorateurs de Baal, mais ceux-ci le traitèrent d’imposteur. Ibid., 117-121. Il était un prophète et un hou juste et inspiré de Dieu, vi, 85, 89. Elisée (Ahjasa) est aussi un homme juste et un prophète, vi, 86 ; xxxviii, 48.

Au nombre des prophètes du Nouveau Testament, nous trouvons Jésus, que Mahomet élève bien au-dessus des hommes sans lui reconnaître la nature divine. Zacharie (Zakûriyû), père de Jean, est loué pour ses vertus. Il pratiquait les bonnes œuvres avec sa femme, il invoquait le Seigneur par amour et par crainte, et il s’humiliait devant lui, xxi, 90. Il entoura de ses soins Marie, mère de Jésus, iii, 32 ; et pria Dieu de lui accorder aussi une postérité bénie, iii, 33 ; un héritier de la famille de Jacob ; il fut agréable au Seigneur, xix, 5-6 ; xxi, 89. L’ange lui annonça la naissance de Jean, m, 34. Zacharie ne crut pas d’emblée aux paroles du messager céleste. Il objecta que son épouse était stérile et qu’il était arrivé à l’âge de la décrépitude, et demanda au Seigneur un signe pour garant de sa promesse. Dieu le rendit muet pour trois nuits, xix, 7, 11 ; xxi, 89-90. Jean (Yahyâ), fils de Zacharie, porte un nom que personne n’a porté avant lui, xix, 8. Dès son enfance, il a reçu la sagesse, la tendresse et la candeur ; il était pieux et bon envers ses parents ; il n’était point violent ni rebelle. Ibid., 13-14. Grand et chaste, il a été un des prophètes les plus vertueux, envoyé pour confirmer la vérité du Verbe de Dieu, iii, 34. La paix était avec lui le jour où il naquit, et au jour où il mourut, comme elle sera au jour où il ressuscitera, xix, 15 ; cela signifie qu’ayant été exempt des tentations du diable, il ne rendra pas compte de ses actes au jugement dernier. Sycz, p. 79.

Le Coran cite d’autres prophètes inconnus : Houd qui prêcha aux peuplades d’Ad dans l’Arabie méridionale, et les menaça des châtiments divins, s’ils ne croyaient en lui, vii, 63-70 ; xi, 52-63 ; xxvi, 124-139 ; Talî’, envoyé comme prophète aux Temoudéens, peuplade arabe, vii, 71 ; XI, 64 ; xxvii, 46. Il leur prêcha le culte du vrai Dieu, xi, 64-66, mais ils se divisèrent en deux partis, et neuf de ses adversaires les plus acharnés s’engagèrent par serment à tuer pendant la nuit Saleh et sa famille. Mais Dieu les extermina, xxvii, 46-52. Le prophète donna aux Temoudéens une chamelle, qu’il disait être la chamelle de Dieu, leur recommandant de la laisser paître tranquillement, vu. 71 ; xi, 67. Mais ils ne crurent pas à sa parole, coupèrent les jarrets de la chamelle et la tuèrent. Saleh les abandonna aux châtiments de Dieu ; une commotion violente les surprit, et le lendemain, on les trouva morts dans leurs maisons, vu, 73-76 ; xxvi, 155-158 ; xxvii, 52-54. Chou 'ait> est le prophète envoyé par Dieu vers les Madianites, vu, 82 ; xi, 85 ; xxix, 35, qui habitaient dans des forêts de chênes Çaykat), XV, 78 ; XXVI, 176. C’était un homme riche, xi, 90 ; ayant une famille, xi, 93. Il prêcha le culte du vrai Dieu et de ses vertus aux Madianites qui le menacèrent de le chasser de leur ville, s’il ne cessait sa prédication et ne se prosternait pas devant les idoles. Choub’aib leur annonça le châtiment divin, et un violent tremblement de terre let lit périr, vii, 82-90 ; xi, 97-98 ; XXVI, 177-190.

Au nombre des prophètes, amis de Dieu, le Coran range Alexandre le Grand, nommé Dtil-I-qaniayn (l’homme aux deux cornes). Dieu lui donna les moyens nécessaires pour accomplir sur terre tout ce qu’il voulait. Il marcha jusqu’au couchant du soleil : changeant alors de route, il parvint à l’endroit où le soleil se lève. Il prit de nouveau une autre route, et il rencontra une