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1882
CORPS GLORIEUX


sont muets sur ces paroles de Job. Saint Clément de Rome, 1 Cor., xxvi, 3, Funk, Paires apostolici, 2e édit., Tubingue, 1901, t. I, p. 134 ; Origène, In Matth., xvii, 29, P. G., t. xiii, col. 1565 ; saint Cyrille de Jérusalem, Cat., XVIII, 15, P. G., t. XXXIII, col. 1036 ; saint Epiphane, Ancor., 99, P. G., t. xiiii, col. 196, y ont puisé un argument de la foi en la glorification future des corps ressuscites. Le dernier en parle ainsi : juç irà/cv YévwpLac v.ai ~’o ciôii.a. tq-jto tô kvtàovv -aura xaî cevaxaiv. eî ; is.

Il n’est pas jusqu’à saint Jean Chrysostome qui, tout en niant à plusieurs reprises, Epist., il, ad Objmpiad., P. G., t. lii, col. 565, cf. t. i.vn, col. 396, que Job ait connu le dogme de la résurrection des corps, cependant ne nous soit présenté, dans le Catena de Nicétas, Londres, 1637, comme tirant des paroles de Job la conclusion suivante : Ilinc autem dogma Ecclesim doccmur quod corpus scilicet una cum anima resurgat, ut gloria cum Ma simul fruatur. P. G., t. lxiv, col. 620. Parmi les Pères latins nous signalerons seulement saint Ambroise, In Ps. CXVlll, serin, x, n. 18, P. L., t. XV, col. 11336 ; De excessu fratris sui Satyri, 1. II, n. 67, P. L., t. xvi, col. 1334, où il parle de la foi de Job en la résurrection sans cependant citer le texte que nous étudions. Cf. Liber I de interpell. Job, c. VIII, P. L., t. xiv, col. 808 ; Rulin, De exposit. symboli, c. xi.iv, P. L., t. xxi, col. 3813 ; S. Jérôme, Epist. ad Paulinum, lui, n. 8. /’. L., t. xxii, col. 515 ; Liber cont. Joan. Hierosol., n. 30, /’. L., t. xxiii, col. 381 ; S. Augustin, De civitate Dei, 1, XXII, c. xxix, P. L., t. xli, col. 799. Cf. Cassiodore, De institulione divinarum litterarum, c. vi, P. L., t. lxx, col. 1118.

En règle générale, les Latins qui se servaient de la traduction de saint Jérôme, bien plus explicite que le texte grec, virent dans ce passage de Job une annonce de la résurrection et de la transfiguration des corps. Celte doctrine passa jusque dans l’épigraphie et l’iconographie, et les monuments funéraires de l’antiquité chrétienne représentèrent bien souvent le personnage de Job comme la figure de la résurrection glorieuse de la chair, i Les premiers chrétiens étaient convaincus que Job avait annoncé ce réveil suprême plus claire-II. . nt qu’aucun autre prophète, o Martigny, Diction des antiquité » nés, v » Job, 3e édit., Paris,

p. :  ; ’.M>. Cette conviction était basée sur le texte, xix, 25, 26, de la version de Job faite par saint Jél’hébreu en 102, texte qui i fut bientôt adopté par toutes les Églises latines. Il ne tarda même pas à introduil dans la prière liturgique. Il figure à l’office des morts, dans les plus anciens manuscrits de 11, , ’du Responsorial de goire

le Grand… Le premier mol est seul changé : credo pour scio quod redei Martigny, ibid. Cf. Martigny,

l’un tarcophage chrétien du musée lait II. Mâcon, 1864 ; J. Reyer, Die Eschatologie de* Buchei l"b, dans liiblische Sludicn, Eribourgiu, 1901. « lu passage en question, voir Le Ilir, 7

. xix,

m » aerm, Rome, 1844, I M i 37-258 ; t. t, p 27(

128-181 : Knabrabauaa I

1886, p. 247-2 de la

1676 ; Vigov i i

lit., i. iv, p. 596-601 ; A I

I

p. 7-1 oiitive, I. I, r. xvi,

Il’ib. — Le question

i mi l’auti

quelque lumièn de 1 histoire d II nord et d’Élic.

I* D’IIéo, Si : A »<hu lavil cum Deo et non apparuit quia tulit eum Doniinus. De tous les autres patriarches, il est écrit : mortuus est, « il est mort, » d’IIénoch l’auteur sacré rapporte seulement : Non apparuit, « il cessa d’être vu, » c’est donc que, lui, ne mourut pas ; mais Dieu l’enleva, comme il enleva Élie, en le faisant passer, sans trépas, de l’état de vie mortelle à l’état de vie incorruptible et immortelle. Cette préservation du trépas résulte des paroles : Tulit eum Dominus, rapprochées des mots : Non apparuit, et des expressions pareilles de IV Reg., ii, 3, 9, 10, au sujet d’Élie. L’Ecclésiastique, XLiv, 16, écrit aussi : Henoch placuit Deo et translalus est, et la Vulgate ajoute in paradisum (mais cette addition ne se trouve pas dans le texte hébreu récemment découvert) et pour bien marquer le côté singulier et strictement personnel de cette grâce, il assure plus loin, xlix, 16, que nemo nalus est in terra qualis Henoch ; nam et ipse receptus est a terra. La même croyance a passé dans le Nouveau Testament et saint Paul s’en fait l’écho en attribuant à la foi d’IIénoch le privilège d’immortalité dont il a été favorisé par Dieu : Fide Henoch translatas est ne viderot mortem et non inveniebatur : quia transtulit illum Deus ; anle translationem enini testimonium habuit placuisse Deo. Heb., xi, 5.

2° Elie fut lui aussi enlevé par Dieu sans passer par la mort. Pendant qu’avec Elisée il allait et conversait, voilà qu’un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent et Élie monta au ciel dans un tourbillon : ecce currus igneus et equi ignei diviserunt utrumque : et ascendit Elias per lurbinem in cœhim. IV Reg., i, 11. Cf. Ecçli., XLVIII, 13 ; I Mach., Il, 58. Quelle que soit l’opinion que l’on soutienne sur la nature du char de feu et des chevaux de feu qui emportèrent Élie, quel que soit le lieu où il ait été transporté, il faut retenir de sa translation qu’il ne mourut pas, qu’il vit encore de sa vie corporelle primitive, mais transfigurée. La perm a nence de sa vie corporelle est confirmée par l’opinion des Juifs qui prirent un instant saint Jean-Baptiste, Joa., i, 21, ou même Jésus, Matth., xvi, 14, pour Élie ; ils pensaient donc que celui-ci vivait toujours dans un lieu caché et qu’il venait d’en sortir pour recommencer à jouer un rôle surnaturel sur terre. Cette permanence est encore contenue dans la croyance à l’avènement d’Élie et d’IIénoch à la fin des temps. Cf. Matth., IV, 5 ; Apoc, xi, 3-6. Du reste au l’habor, Marc, ix, 3 ; Luc, ix, 90.H ; Matth., xvii, 3, Élie « apparut aux apôtres brillant et transfiguré, lui aussi, dans son propre corps et il s’entretint avec Jésus de sa passion et de sa mort » . onnaire de la Bible, de M. Vigouroux, art. Élie, t. ii, col. 1676.

3° l » es f.iils qui précèdent, il est possible de Cirer quelques conclusions relatives à l’étal des corps glo-I n effet, llénoch et Elie, n’étant p ; is morts, possèdent maintenant le même corps qu’ils ont eu sur la terre ; et ce même corps ne joint pas d’une vie identique à la nôtre ; elle s’est transformée ; qu’elle soit glorieuse ou non, elle est autre et elle est meilleure, |miisc|ii elle est immortelle. Dès lors, la possibilité d’une vie glorieuse et transfigurée dans n di meurant

uni lli ment identiques apparal I et la destinée d’Hénoch et d’Elie en semble la surnaturelle et miraculi ntie.

Hummolauer, Comment, in Œneêim, Paris, is’ir..). □ail. Pai ^. 1879, i ii, p 890. DU

nalre de la Bible, u Êtie, t. ii, col 1670 ; art Henoch, m.’i ; kn ; il" iil. ; iiier. Comment, tꝟ. 1

ommentar. In Matth I. i. ii,

li’n I ricon biblicum, i ii, Paris,

1907, l. ii, col 162, 4HÔ-’186.

III. Il paît DE LA TRANSFIGURATION m CHRIST. — ilement di

ne n glorification des corps.