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CONSTANTINOPLE (EGLISE DE]


rivalités intestines qui les divisaient encore au sujet du monothélisme les livraient pieds et poings liés à leurs ennemis. Il ne leur restait plus qu’à recourir en cachette à la protection impériale de Byzance, à mendier ses faveurs, à communiquer par l’intermédiaire de son patriarche avec le reste de la chrétienté. C’en était donc fait, et pour toujours, des vieilles Églises d’Alexandrie et d’Antioche, et la chute lamentable de ces deux monuments grandioses ne devait que mieux faire ressortir la façade de plus en plus envahissante de l’Église byzantine. Si elle avait affaibli l’empire, l’invasion arabe n’avait donc que fortifié l’influence morale du patriarche de Constantinople en réléguant dans l’ombre ses antiques rivaux. L’all’aire du monothélisme le mit de plus en plus en vedette en habituant les chrétiens orientaux a se er du concours et de la communion de Rome. Il n’es ! pas douteux aujourd’hui que le monothélisme soit le fruit d’une entente entre le patriarche de Constantinople, Sergius (G10-638), et l’empereur Héraclius (610641). Pour "repousser les armées persanes qui campaient à Chalcédoine, en face de Constantinople, l’union avec les populations orientales de son empire parut à Héraclius d’une nécessité absolue. En eflet, depuis le concile de Chalcédoine (451), l’empire grec se trouvait scindé en deux groupes distincts, ennemis mortels l’un de l’autre, et c’était précisément dans les provinces occupées par les Perses : la Mésopotamie, la Syrie et l’Egypte que les monophysites formaient la majorité. Une fusion religieuse des diverses fractions chrétiennes lui semblait donc indispensable, afin de créer à nouveau l’unité morale et politique de ses sujets. Mais comment réaliser cette union ? D’autres souverains, d’une puissance égale à la sienne et d’une habileté tout aussi reconnue, avaient consumé leurs forces au service de cette idée ; ils avaient échoué misérablement. A diverses reprises, Zenon, Anastase, Juslinien lui-même, avaient essayé des formules captieuses, susceptibles de grouper sous le même drapeau partisans et adversaires de la foi de Chalcédoine, mais, seuls, les politiques des deux partis avaient bien voulu se laisser tromper ; chaque édit d’union n’avait laissé après lui qu’une nouvelle secte, une nouvelle déchirure au sein des deux Églises rivales. Héraclius se crut de taille à renouveler l’entreprise el pria son patriarche de trouver une formule plus ambiguë encore que les précédentes, laquelle pourrait satisfaire les monophysites sans trop éveiller les justes susceptibilité des’catholiques. Puisque toute entente était reconnue impossible sur le terrain des deux natures. on aborda celui des énergies et des volontés dans le Christ. On admit dans le Verbe fait homme deux natures pour plaire aux catholiques, une seule énei une seule volonté pour ne pas déplaire aux mon. sites, retirant d’une main ce que l’on avait donné de l’autre et pi nsanl que l’union serait désormais indissoluble, puisque tout le monde se flatterait d’avoir eu

raison jusque-là.

!. ;, réalisation de ce plan bien conçu et bien intentionné ne Bouffril aucun relard. Théodore de Pharan, dans [u’ile sinailique, Sergius d’Arsino

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638) et, renonçant a y voir une simple

dispute d’école, se prononça ouvertement contre les nouveautés d’une pareille doctrine. Sur les origines du monothélisme voir mon article : Sophrone le sophiste et Sophrone le patriarche, dans la Revue de l’Orient chrétien, 1902, p. 31-50 du tirage à part.

Je n’ai pas à retracer ici l’histoire de cette hérésie, bien qu’il convienne d’en marquer les traits principaux qui influèrent longtemps sur les rapports entre la papauté et la cour impériale. Au mois d’octobre 638 avait paru VEcthèse, édit religieux rédigé par le patriarche et lancé par Héraclius. Ce formulaire interdisait les expressions d’une ou deux natures en Jésus-Christ et n’admettait qu’une seule volonté. Un synode, tenu à Constantinople et présidé par Sergius lui-même, ordonna que ce document serait reçu par tous, sous peine d’être déposé, si on était évêque ou clerc, et privé de la communion, si on était laïque. Cyrus d’Alexandrie le fit lire publiquement dans son Église, de même que Macédonius d’Antioche et Sergius de Joppé en Palestine ; l’Orient tout entier se prononçait en faveur de l’hérésie. Restait l’Église de Rome ; celle-ci refusa son assentiment et, peu à peu, grâce à l’appui de quelques clercs orientaux, comme Maxime de Chrysopolis et Etienne, évêque de Dora, elle arriva à provoquer un mouvement d’opposition assez vif au monothélisme dans les provinces mêmes de l’Orient. L’opposition se répandit si rapidement qu’Héraclius fut contraint, avant de mourir, 641, de désavouer l’Eclhèse et qu’en 648 son petit-fils Constant II l’annulait positivement par un autre édit religieux, le Type. Ce dernier défendait de disputer non seulement sur une ou deux énergies, mais encore sur une ou deux volontés et, sous prétexte d’impartialité, mettait l’erreur et la vérité sur le même rang. Aussi, Rome qui avait déjà, en 640, condamné le monothélisme, refusa-t-elle de garder le silence. Le pape saint Martin anathématisa, dans le célèbre concile du Latran, 5 juillet 649, et l’édit impérial et le monothélisme, mais en taisant le nom de l’empereur. La vengeance ne se fit pas trop attendre. Tout malade qu’il fût, le pape fut un jour saisi dans son palais, juin 653, traîné ignominieusement en Orient, soumis à toutes les tortures et banni dans la Crimée, où il mourut ; ses défenseurs, le saint abbé Maxime avec ses deux secrétaires, ne furent pas mieux traités.

La rupture de l’Orient avec Rome qui avait commencé en 640 se prolongea jusqu’en 681, avec des phases diverses et des retours d’acuité. On vit assis sur le siège de Byzance des prélats franchement hérétiques, comme Pyrrhus (638-6*1), Paul II (641-654), de nouveau Pyrrhus (655), Pierre (655-666), Théodore (677-679), el es (679-686). an moins jusqu’au concile œcuménique de 681, et d’autres qui, comme Thomas II 669), Jean V (669-675), Constantin I" (675-677), eherchè, , ni.i renouer les relations avec Rome, rétablirent le nom des papes dans les diptyques de leur Êglisi

i même, a l’exception de Jean Y, rangés plus tard au nombre des saints. Il est probable que, des la mort de Constant II (668), la conco de aurait été ramenée deux Églises, si l’empereur Constantin Pogoivail dû compter avec le fanatisne troupes, recrutées en majorité parmi les provinces ! tiques, el avec les sentiments encore hostiles à Rome du plus grand nombre de ses sujets. Du moins, a partir de son avènement au trône, les rapports entre les deux cours furent empreints d’une plus franche rordiaii attendant que les disposition plus favorabli

aie et du clergé permissent au VI* ci nique de I  ! P ai *’' I’milieu entre les deux i jlises. Sous le patriarche p au | m 6 reur Justinien II lit tenir, i n

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