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1959

COUR ROMAINE

1900

Dans les cérémonies solennelles des canonisations, le secrétaire des brefs aux princes répond au nom du pape aux instances faites, à trois reprises différentes, par les avocats consistoriaux, au nom des postulateurs de la cause, pour obtenir que le bienheureux soit inscrit au catalogue des saints. Voir Canonisation, col. 1655.

Pour l’histoire des prélats ayant occupé cette charge, et touchant les prérogatives dont ils jouissent, lire Buonainici, De claris ponti/icarum epistolarum scriptoribus, in-i", Rome, 1753. Plusieurs de ces prélats sont devenus cardinaux ; quelques-uns même devinrent papes. Parmi ceux-ci, on cite Pie II, Marcel II et Clément IX.

c) Le substitut de la secrétairerie d’Etat et secrétaire du chiffre. — En latin, ciferator ; autrefois silentiarius, ou simplement notarius ; en italien segretario délia cifra. Cette double fonction n’a pas toujours été remplie par la même personne ; elle coexiste surtout depuis la réorganisation de la secrétairerie d’Etat au début du xixe siècle. Comme secrétaire du chiffre, le substitut, depuis lors, s’occupe spécialement de la correspondance secrète entre la secrétairerie d’État et les nonces apostoliques. Il a aussi la garde de tout le dossier concernant les affaires diplomatiques. Par suite, quand le cardinal secrétaire d’État ne peut avoir du pape son audience quotidienne, parce qu’il reçoit lui-même le corps diplomatique, c’est le substitut qui se rend, à sa place, chez le souverain pontife. Il en est ainsi, une fois par semaine, tous les vendredis matin, à 9 heures. Cf. Horaire des audiences approuvées par Sa Sainteté Pie X, le 31 octobre 1003, dans Mb » Battandier, Annuaire pontifical catliolique, 1907, p. 75.

L’usage d’un chiffre propre à assurer le secret pour la correspondance confidentielle, est très ancien dans la cour romaine. Cf. Marini, Archiatri pontifiai, t. il, p. 165.

Le substitut de la secrétairerie d’État et secrétaire du chiffre est généralement, comme les autres camériers secrets participants, chanoine d’une des basiliques patriarcales de Rome. Il peut parvenir aussi aux honneurs du cardinalat.

d) Le sous-dataire. — Ses fonctions sont de souscrire les brefs de la Daterie et les copies officielles, ou transstnnpla. Il transmet aux employés de la Daterie les ordres du cardinal dataire, et veille à leur exécution. A l’audience du pape il accompagne le cardinal dataire, ou même le remplace, si celui-ci ne peut s’y rendre.

e) Le secrétaire des lettres latines, scribaab epistolis latinis. —Ce prélat est chargé d’écrire au nom du pape aux évêques et à d’autres personnages Ses attributions sont analogues à celles du secrétaire des brefs aux princes, mais à un degré inférieur. Ces deux postes sont donc réellement distincts ; mais il n est pas rare que le secrétaire des lettres latines soit, après quelque temps, promu à celui des brefs ad principes. Ses fonctions ont une réelle importance ; aussi autrefois avait-il également audience du pape, deux fois la semaine : le mercredi et le samedi soir. D’après le nouvel horaire approuvé par Pie X, il ne l’a plus maintenant que deux fois par mois : les second et quatrième vendredis dans la soirée. Il a, lui aussi, un substitut et plusieurs aides.

2. Camériers secrets participants de service ordinaire auprès du souverain pontife. — Ils sont au nombre de quatre : le coppiere, ou grand échanson ; le secrétaire d’ambassade ; le guardaroba. ou gardien du vestiaire pontifical ; un autre prélat sans fonctions spéciales. Autrefois, le nombre des camériers secrets participants, de service ordinaire auprès de la personne du pipe, était plus considérable. Il y en eut huit, sous Sixte-Quint. Ce nombre monta jusqu’à vingt, sous Clé ment X. Il n’y en avait plus que onze, sous Pie VI ; e* Pie VII les réduisit à quatre. Depuis lors, ce nombre n’a pas varié.

a) Le coppiere, en latin, pincerna. Cf. Ducange, Glossarium médise et infimae latinitatis, t. v, p. 259. C’est le grand échanson de la cour pontilicale. Son nom lui vient du mot italien, coppa, coupe. Il a dans ses attributions l’ordonnance de la table du souverain pontife. Dans les dîners d’apparat, il l’assiste à table, et lui verse à boire. En l’absence du maître de chambre, il le remplace pour les audiences solennelles.

b) Le secrétaire d’ambassade est chargé d’aller saluer au nom du pape les personnages souverains, à leur arrivée à Rome ; de leur faire connaître quand le pape pourra les recevoir, et de les introduire auprès de Sa Sainteté. En outre, en calèche découverte, et accompagné de laquais en livrée, il leur porte les cierges de la Chandeleur que le pape leur destine ; les palmes du dimanche des Rameaux ; les Agnus Dei, et autres présents.

c) Le guardaroba, ou gardien du vestiaire pontifical, est chargé de porter, en grande cérémonie, aux nouveaux cardinaux, le chapeau rouge cardinalice, après qu’il leur a été imposé par le pape, en consistoire public.

d) Le quatrième camérier secret participant, de service ordinaire auprès du souverain pontife, n’a pas de fonctions spéciales. Quelquefois, il est le trésorier secret, et distribue, au nom du pape, les aumônes d’un caractère plus confidentiel, et qui ne passent point par le grand aumônier ; d’autres fois, il est le secrétaire intime, ou même le bibliothécaire particulier.

4° Le sacriste, prxfectus sacrarii apostolici, ou curé des sacrés palais apostoliques. Suivant une coutume qui remonte au xiiie siècle, ce prélat appartient toujouri l’ordre des ermites de Saint-Augustin, ainsi que le soussacriste. sub-prxfeclus sacrarii apostolici. A lui également est toujours réservé le titre dévéque de Porphyre. in partibus, l’un des rares évèchés non résidentiels, pourvus encore de quelques rentes. Ses fonctions sont d’être le gardien officiel de la sacristie pontilicale, si riche en vases sacrés, ornements précieux, mitres, tiares, etc. Autrefois, le sacriste avait des appartements luxueux au Quirinal, tandis que le sous-sacriste habitait le Vatican. Maintenant, ils résident l’un et l’autre dans ce même palais. Le sacriste était curé des trois palais apostoliques du Quirinal, du Vatican et du Latran. Pendant longtemps, il fut même le confesseur du pape. Dans les chapelles pontificales, il prend rang parmi les évêques assistants an trône.

Le sacriste a une chapelle toujours très abondamment fournie de reliques, et souvent on s’adresse à lui pour en obtenir. On trouvera de nombreux détails sur cette charge, et sur les personnages qui l’ont occupée depuis six siècles et plus, dans l’ouvrage de l’augustinien Rocca.quifut lui-même sacriste du pape. Chronliistoria de apostolico sacrarii. nomenclaturam, irutitutionem et seriem sacristarimi in augustiniana familia conatani, Rome, 1605 : continué, complété et inséré dans les Opéra oninia du même auteur, 2 in-fol., Rome. 1719. t. i, p. 318-510. Voir aussi Can cellier i, De secretariis basilicæ Vaticanæ, veteris ac noix, 4 in-i’, Rome, 1788. t. i. p. 333-550.

Pendant le conclave, c’est le sacriste qui est chi de célébrer la messe devant les membres du sacrécollège.

5° Le secrétaire de la Congrégation de la cérénioniale. A secretis S. C. cœremonialis. — Ce prélat est toujours choisi parmi les maîtres de cérémonies pontificaux, les plus versés dans la connaissance du cérémonial. Ses fonctions, en effet, sont d’introduire les personnes royales et princières aux audiences solennelles du souverain pontife, ainsi que les ambassadeurs qui