Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/481

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
2229
2230
CREDIBILITE


monstration rigoureuse. La thèse de l’efficacité scientifique d’une démonstration de la crédibilité doit donc être conservée, non seulement en raison de sa possibilité intrinsèque, mais encore à cause de la très grande probabilité que lui confèrent les enseignements de l’Église.’2. Les motifs de crédibilité qui ne sont que probables entraînent la constitution d’une topique apologétique, qui doit être regardée comme une fonction de la théologie.

a) La topique apologétique. — Il s’agit de ces arguments, en soi purement probables, mais qui, étant proportionnés aux exigences intellectuelles de certains sujets, établissent, pour eux avec certitude le fait de la révélation et, par là, avec l’évidence requise, l’aptitude pratique des vérités révélées à être crues de foi divine.

Considérée en regard de la force probante abstraite de ses arguments, une apologétique du probable ne saurait avoir la coordination et l’efficacité de la science apologétique. Sans doute, elle est une par le but de ses efforts, la mise en évidence de la crédibilité, unitate finis..Mais ses arguments ne sauraient être reliés nécessairement entre eux ni avec leur objet. On pourra les classer d’après des analogies de structure, d’après les esprits qu’ils sont destinés à convaincre, juifs, païens, rationalistes, etc., ou encore les réunir en séries, comme les rhéteurs, d’après l’expérience que l’on aura acquise de la réussite de ces séries pour la persuasion. Mais tout cela ne constituera pas une véritable continuité. Là où la nécessite fait défaut il ne saurait y avoir que des groupements artificiels d’arguments. Voilà pour la systématisation scientifique. De même, au point de vue de l’efficacité, car la vérité apodictiquement établie est un indivisible. Qui ne l’atteint pas, le manque totalement. La science l’atteint infailliblement, parce qu’elle possède en soi les causes infaillibles du savoir en regard d’un objet donné, des principes nécessaires, une méthode adéquatement vérifiée. La probabilité, au contraire, alors même qu’elle atteint et prouve réellement quelque chose au sujet de son objet, ne voit qu’après coup sa réussite et ne peut la prévoir. Il n’y a pas de lien nécessaire entre elle et ce qu’elle prouve. Le dialecticien constate, à ses effets, la réussite de son argumentation, ou encore, il sait d’ailleurs, de science certaine, qu’en dirigeant ses arguments probables d’un certain c<M « - il tombera juste, mais ses argumenta ne Muraient lui donner cette certitude puisqu’ils sont par eux-mêmes inefficaces. Par définition, il y a toujours, pour la preuve probable, un aléa à courir. Et donc, tant au point (le ne de la coordination intrinsèque ou systématisation des preuves, qu’à celui de leur efficacité en regard de son objet, l’apologétique par les arguments probables ne saurait consiiiuer une doctrine autonome, établissant par s, . s propres moyens l’existence et les propriétés de la crédibilité.

Hais, -i l on suppose l’apologétique au service d’un moyen de connaissance supérieur, par lequel la crédibilité SOil connue d’avance comme objet absolument certain et donné’, elle retrouve ^, valeur doctrinale. Elle n’a ni l’unité ni L’efficacité d’une doctrine scientifique nome, mais, au service dune science supérieure, elle peut jouer le rôli d’une dialectique dont l’oeuvre dei la crédibilité du dogme catholique. De lait, a côté de la p. nie di mon trative de la logique, lie fondateur de cetle discipline a ménagé une partie dialectique dont la fonction est de tendre aux choses mêmes que la logique démonstrative prouve apodiriiquemenl mais en mettant en irguments pro bables, délai es par la première, comme insuffisants pour « on point de rue, el qui cependant ont l’avan

nrer bien, |.. ], , |, , , i i, ,, .., , , 1., , , , l’ombre par la rigidité de la lumière logique, sorte de lumière diffusi que certain eui pré/èrent à la la re

crue du grand jour, la seule que d’autres puissent supporter.

La topique est la discipline qui organise ces arguments d’après les classifications extérieures, qui seules leur conviennent, le lien de la nécessité intrinsèque leur faisant défaut. Des majeures universellement consenties y rattachent ensemble une foule de cas particuliers et leur servent de chefs de preuves. L’argument scientifique est lui-même utilisé comme majeure, et justement, le nécessaire n’étant, vu du dehors, que la limite supérieure du probable, comme l’indice et le soupçon sont sa limite inférieure.

Les motifs probables de crédibilité sont susceptibles de cette organisation, puisqu’ils sont probables et que nous savons par la foi que leur objet existe. De fait, ils réussissent, et nous les voyons aboutir à une persuasion entière et à une conviction sans ombre de la crédibilité de la foi. Il y aura donc une topique apologétique, qui consistera comme la topique aristotélicienne dans un groupement des preuves probables, dans des loci apologelici, et dans une méthodologie qui donnera les règles de la persuasion apologétique et en fournira des modèles appropriés.

b) La topique apologétique comme fonction de la théologie. — Une topique ne saurait prétendre à la certitude, comme à une chose due et normalement obtenue, par la seule force de la probabilité. De fait, la rhétorique oratoire, qui utilise communément les lieuxtopiques, excipe moins d’un droit que d’un pouvoir de réussite. La dialectique, de son côté, si elle y prétend, s’appuie sur une science. Les deux principaux modes d’argumentation topique n’ont donc pas de prétention scientifique. Ce qu’il y a de spécial dans l’apologétique considérée comme topique, c’est qu’elle a « l’ambition légitime de produire cette certitude » ; c’est que, normalement, les choses doivent se passer comme si elle était une science. En effet, on ne saurait trop le redire, il s’agit de justifier moralement un acte de volonté qui commande une adhésion intellectuelle absolue. D’où peut venir à l’apologétique ce surcroit de vigueur probante à laquelle la teneur de ses arguments ne la prédestine pas ?

Ce problème ne se pose pas pour les individus, convaincus de l’existence de la révélation par des motifs proportionnés à leur portée intellectuelle, car ce qu’ils ont à résoudre, c’est une question morale personnelle, à savoir la justification, devant les exigences légitimes de leur raison, de leur adhésion à la foi ; mais il se pose pour le corps de preuves qui prétend à procurer normalement cette conviction, condition d’une adhésion intellectuelle absolue, par des arguments qui ne sont intrinsèquement que probables et donc incapables d’apporter les garanties indispensables.

On pourrait songer a étayer la topique apologétique sur la science apologétique, ei la considérer comme nui argumentation a l’appui, comme une discipline de seconde ligne qui ne se suffit qu’autant qu’elle est sou lein i secondée par une doctrine plue ferme. Mais

cette solution se heurte a la position par nous précédemment acceptée de la non-nécessité d’une apologétique démonstrative. Voir col. 2213 sq. Il pourrait, absolument parlant, se faire que la topique apologétique lût seule a justifier l’aptitude deobjets de notre f<>i A être crus de foi divine, puisque les théologiens admettent que la démonstration de la crédibilité n’est pas m

saire absolument, ni pour la foi individuelle, ni ne

pour la foi de l’Église. < ! e n’est clone pas de ce côté que la topique apologétique doit chercher un point d’appui. Mais nous avons admit plus haut que la grèo de fol

elle-même, soii à son début, soil déjà consomi,

prêtait quelquefois li concours d< et lumières sus

motifs de crédibilité probables. Dai ilappa

ni ci imme di instrument tu ei ici d< la