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CREDIBILITE


riorité effective de la morale chrétienne sur la morale païenne, 1. VII, n. 49, col. 1491. Tout en reconnaissant l’obscurité des prophéties, antérieurement surtout à leur accomplissement, 1. I, n. 48, col. 749 ; 1. VIII, n. 11, col. 1436, il les déclare claires et convaincantes. Ibid., n. 49-51. Pour lui, d’ailleurs, c’est la caractéristique de la divinité de prédire les choses futures, dont la prévision dépasse les forces humaines, et que leur événement fait juger l’œuvre du Saint-Esprit, 1. VI, n. 10, col. 1305. On rencontre aussi, chez Origène, l’idée de la relativité des motifs de crédibilité : « Il faut leur répondre que les raisons qui invitent à la foi sont nombreuses, que parfois ceux que n’émeut point la démonstration par le miracle sont frappés par une autre, que Dieu a de nombreux moyens de faire admettre aux hommes, que le Dieu qui est au dessus de toute la création, a pris la nature humaine, » etc. In Joa., tom. il, P. G., t. xiv, col. 170. Tout le passage est à lire. En réunissant cette doctrine de la relativité et des suppléances divines à celles concernant la préparation morale exigée, la force probante des motifs de crédibilité, la notion même de crédibilité extrinsèque relatée ci-dessus, on formerait un traité origéniste remarquablement complet et équilibré sur ce sujet.

Eusèbe († 310) — L’occasion de la partie apologétique de son œuvre est « le reproche fait aux chrétiens de ne pas se servir de la raison, d’adhérer à ce qui leur agrée avec une foi inconsidérée, un assentiment fait de négli e et de témérité, de n’avoir aucune preuve certaine el évidente qui démontre la vérité de ce qu’ils promettent ; c’est, disent-ils, en raison de cette foi, que ne critique et ne corrobore aucun examen rationnel, qu’on

ppelle fidèles » . Præpar. et)., I. I, c. i, P. G., t. xxi. col. 26 ; cf. c. ni, col. 29 ; Demonsl. ev., 1. I, c. i, P. G., t. xxii, col. 21. Le but d’Eusèbe est de montrer que c’est là une calomnie, que la doctrine évangélique est en harmonie avec ce qu’il y a de meilleur dans les doctrines des gentils et les dépasse, en sorte qu’elle trouve en elles sa préparation. Præpar. ev., ibid. Il fera appel pour cela aux preuves très sages et très évidentes qu’ont données ses prédécesseurs, l aux commentaires « les saintes Ecritures par lesquels, a I instar des géomètres » — le mot est textuel — « ceux qui ont prêché depuis le commencement, ont démontré la parole de piété, i Præpar. ev., 1. I, c. iii, col. 32. Il démontre que ce n’est pas par une foi sans raison, ’, /’.. itiorei, mais miïs par des motifs d’une grande

ise et importance pratique, que les chrétiens mil embrassé la vraie piété i. Ibid., c. v, col. 44. Les preuves qu’Eusèbe utilise sonl les prophéties, les miracles du Christ, sa doctrine divine et pleine de piété, l’héroïsme

i vie, ! < miracle de la réalisation de la prophétie

rnanl la propagation de sa doctrine. Demonst.

>>.. I. I. r. i. / c.., |. x

. col. 10 sq. ; cf. pour la

mise en œuvre de ces arguments, ibid., I. II— X, spé cialement 1- IV D’ailleurs Eusébe concède que, pour

contente d’exciter en eux la foi. el

.le les instruire sommairement. c’est la un procédé

légitime, car t - 1 1 en ce monde débute par la foi. »

Prmpar. ev., I. I. c.. col. 11. 16 ; cf I, XII. r. v,

vil. Voir saint Augustin, col. 2253, l - | rei grecs, Justin,

Clément d’Alezandri et d’autres ont affectionné

! moi de démonstration Mais nul ne |’a mis davantage

Mie qn Eusébe qui en fait le titre de l’un de

i de nous Infor i’des’.le psychologie morale qui

-ni tout a l entour de i., preuve. Attitude bien grecque le ai’entiéremi m dans l’objet.

"i Ba Ile. 379 "ne i., fol précède tout dis Dieu la foi, non la démonstration…, la fol que n’engendrent pa dei raisonnements mathématiques, maie l’œuvn du Saint-Esprit, ffi nomine I

Christi Xazareni, sitrge et ambula : cette parole était suivie d’un effet du Saint-Esprit. Par ce miracle la divinité du Fils unique était admise par les témoins. Qu’est-ce qui force davantage l’assentiment, dis-moi, d’un raisonnement bien lié, ou d’un miracle évident et qui dépasse toute puissance humaine ? » Hom. inPs. CXV, P. G., t. xxx, col. 104. Nous n’avons rencontré sur notre sujet dans les œuvres du saint docteur que ce passage d’un sermon regardé comme authentique. Bardenhewer, Patrologie, 1901, p. 242. Le miracle y apparaît comme une signature divine, mise au bas de l’affirmation de l’apôtre, et qui contresigne son contenu. Puisque, d’autre part, ce contenu est déclaré inaccessible à la démonstration rationnelle, c’est bien sa crédibilité extrinsèque que prouve le miracle.

Saint Jean Chrysostoine (y 407). — a) Il affirme énergiquement l’indépendance de la foi vis-à-vis de la raison. In 1 Cor., homil. iv, P. G., t. lxi, col. 31-36. Il reconnaît l’impuissance de la raison pour comprendre les mystères. De incomprehensibili Dei natura, n. 2, P. G., t. xlviii, col. 710 ; Exposil. in Ps. CXV, P. G., t. lv, col. 321-323. Il ne néglige pas l’importance des dispositions morales : Generalio ista signum quseril. « Il a pitié d’eux comme de malades incurables, d’eux qui, après une telle démonstration de sa puissance, viennent le tenter. Carils ne s’approchaient pas pour croire mais pour le prendre en défaut. S’ils étaient venus pour croire, il leur eût donné des miracli In Matlh., homil. lui, n. 2, P. G., t. i.viii, col. 528. Cf. In Acl. apost., homil. xix, n. 4, P. G., t. i.x, col. 151.

b) Cependant Jean Chrysostome regarde comme indispensable une vue claire de la crédibilité rationnelle. L’homélie ixe sur les Actes des apôtres contient un résumé de la prédication apologétique de saint Pierre, n. 2, où se trouve mise en œuvre d’une manière remarquable l’idée de la crédibilité. /’.’;.. t. î.x, col. 77. Cf. homil. XXiii, col. 179. On trouvera d’autres textes In Joa., homil. lviii, P. G., t. lix, col. 318 ; III. 1.7. apost., homil. xiii, n. 2, P. G., t. i.x, col. 107 ; In.ha., homil. xl, n. 1 sq., P. G., t. lix, col. 23(1 sq.

c) Les miracles sont, pour saint Jean Chrysostome, des motifs eflicaces de crédibilité. Texti s : i Le Christ a fait des miracles, afin que paraissant ainsi digne de foi, àÇ ; Ô7ri^-o ;, et attirant à soi. il introduisit la vertu dans le monde. « In Matlh., homil. xlvii, n. i. /’.’.'.. t. LVIII, col.’(80. « La démonstration des miracles le conduit à la connaissance de la foi. o /// princip Act., homil. iv, P. G., t. LI, col. 106. Cf. In Matth., homil. XXXVI, /’. G., t. I.vil, col. 145 ; /// Joa., homil. I xiv, /’. G., t. lix, col. 3ô8. « Le livre des Ictes est principalement une démonstration de la résurrection ; celle-ci une lois crue, le reste va de soi. g In Act. apost., homil. i. /’. G., t. i.x. col. 16.

Saint.le, m Chrysostome va jusqu a due que les miracles ont été nécessaires pour les incrédules Comment l’aurait-on reconnu pour ce qu’il.lait sans les mi-La dignité de --a doctrine, la prophétie, le mu étaient autant d’insinuations adressée-, pour leur faire examiner ses actes, aui ànæt.i.s auditeurs, àroi s tinsi

acquises d’avance. | hi Joà., homil. XXIII. /’.’.'.. I. i IX.

col. 139. « Nous n’avons paa besoin de vision, la foi tenant lieu de tout ; car les miracles sonl donnés non poulinais pour les incrédules. //* Matlh., homil. xii. t. LVII, col. 20

i.> miracles ont été pleinement vendables Re marque comme Pierre lient a des témoins oculaires, maigri’la venue du Saint-Esprit… : Témoin << reetion Car celui-là était plus digne de foi qui pouvait din celui qui mangeait, buvait et a été erm lui qui est ressuscité,

Ict. apost., homil. iii, n 9,

/’. G., t. i.x. ol Ri i t /" Matlh., homil. xxix. / i. lvii, col. 800 ; Sur roinf Babylas, etc., " 8, ’« . /’<.,