Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/653

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
2573
2574
CYRILLE DE JERUSALEM (SAINT}


lui-même : « Comme le pain convient parfaitement au corps, ainsi le Verbe à l’àme, » xxii, 5. Aussi, dans la catéchèse suivante, n. 15, le pain eucharistique est appelé pain substantiel, imtoûaioç, c’est-à-dire qui se réfère à la substance de l’âme, è : ù ty)v oùaîav tïjç « I^X^K /.aTaraTuôu.svrj ;  ; pain qui n’est pas soumis aux lois ordinaires de la digestion humaine, oOx eîç xot’/.iav /wpEÎ xaî £Îç àcpïSpwva ÈxëàXXerai. Autant de propriétés qui prouvent que la manducation du corps du Christ dans l’eucharistie est purement métaphorique, et symbolique de l’action directe du Verbe sur l’âme du communiant. — Réponse. — Dans le premier passage, saint Cyrille n’oppose nullement le Verbe au pain eucharistique ; il attribue seulement au Verbe une aptitude naturelle à être la nourriture de l’âme, aptitude analogue à celle qui convient au pain ordinaire à l’égard du corps humain. Or, le pain eucharistique étant le corps même et le sang de Jésus-Christ unis indissolublement à sa divinité’, contient précisément le Verbe ; de ce chef, il possède une vertu sanctificatrice des âmes, et mérite le nom de pain substantiel. Que, par ailleurs, il ne soit pas soumis aux lois communes de la digestion humaine, c’est une conséquence de l’état spécial et comme spirituel qui leur est propre ; mais il n’en résulte rien contre la présence réelle ni la réception physique du corps et du sang divin. L’objection vaudrait seulement dans l’hypothèse de l’impanation.

b. Contre la transsubstantiation. — Saint Cyrille dit seulement de ne pas voir dans les éléments eucharistiques du simple pain et du simple viii, fj.r, ttooie/e o-jv (> : ifiiXoïc -.’» Sp-ru /.xi t<3 ofvw, xxii, 6 ; ce qui n’entraîne pas de changement physique dans ces substances ; il suffit qu’en vertu de la consécration ou sanctification, ils deviennent le corps et le sang eucharistique ou sacramentel du Christ ; ils ne sont plus alors simplepain ni simple vin. Telle est la doctrine suggérée par les comparaisons dont se sert ailleurs l’auteur des Catéchèses, à savoir (1rs mois offerts aux faux dieux qui, de leur nature, sont do simples aliments, mais deviennent profanes ou impurs par l’effet de leur consécration au démon, xix, 7, col. 1072, ou du saint chrême qui, après l’invocation du Saint-Esprit, n’est plus un parfum ordinaire, mais quelque chose de plus, xxi, 3, col. 109’2. Exemples où nul changement substantiel n’intervient. Le principe même qu’énonce le catéchiste palestinien, à propos de l’épiclèse : (< Tout ce que le Saint-Esprit touche est sanctilié et transformé, toOto ifta<n » i y.ai l*eTa6é6Xi)Tai, » serait manifestement faux, si on l’entendait d’une action transformatrice physique et substantielle. Pusey, op. cit., p. 91, 212, 280. — Réponse.

— Saint Cyrille ne se contente pas de dire : « Ne voyez pas là du simple pain, etc. ; S il ajoute : g Voyez-y le corps et le sang du Christ, d "n ne lit pas ce que les adversaires de la transsubstantiation prétendent lire entre les lignes i Voyez-] aussi le corps e( le sang du Christ, i Tout le développement de la penséi du hisle tend à ce terme : Croyez fermement que le corps i i le san Christ sont sur l’autel, le pain

in ayant été chan corps et en ce -.m ::.

Mans 1rs autres endroits objectés, l’orateur ne prétend nullement comparer, sous le rapport de leur nature ou de leur espi ce propre, le divei tnents qui

l’invocation <lu Saint-Esprit on du démon, se font, d’un côté, dam le pain et le viii, de l’autre, dam le i I t les aliments offerts aui faux dieux ; il affirme seulement qu’il j a changement dan le deui i

qu’aprt ii nonne ion plu i n pi

ni de simple pain ou de simple viii, ni d’un simple parfum, ni de simples aliments ; tel est le point précis de la comparai on Quelle i il la nature spécifique du changement dans chacun

i" n même qu’il faut le demanda r, mais a et’i 1 "’i dit ailleut - d… - changt n » m dérés en eux-mêmes et dans leurs termes. Ainsi, dans le cas du chrême, il y a changement en ce sens que, par l’action du Saint-Esprit, le chrême acquiert une vertu sanctificatrice qu’il n’avait pas auparavant ; et dans le cas de l’eucharistie, il y a changement en ce sens que par l’action du Saint-Esprit, le pain et le vin deviennent le corps même et le sang de Jésus-Christ. La même réponse s’applique au principe énoncé à propos de l’épiclèse. Toute action du Saint-Esprit est, de soi, sanctificatrice et transformatrice, tel est le sens universel du principe ; mais toute action, même exprimée par le terme piETaëéëXï]Tat, n’est pas, de soi, physique et substantielle. Quand le sera-t-elle, c’est au contexte et à l’étude des termes propres du changement qu’il faudra le demander. Voir passim les auteurs déjà cités.

Plusieurs expressions de saint Cyrille sont inintelligibles sans la persistance du pain et du vin. Quand il dit que, le corps et le sang du Christ se répandant en nos membres, nous devenons des porte-Christ, la chose ne peut s’entendre que du pain et du vin considérés comme le corps et le sang sacramentel du Christ. De même, quand il parle de ce pain qui n’entre pas en nous, pour être rejeté ensuite, comme le pain ordinaire, mais qui entre en tout notre être, pour le bien du corps et de l’âme. Gifford, loc.cit. — Réponse.— Ces passages sont, en réalité, indifférents dans la controverse entre défenseurs et adversaires de la transsubstantiation. Le premier reste vrai, dans la doctrine catholique, on vertu de la relation intime qui existe entre les espèces sacramentelles el le corps eucharistique du Sauveur. Ce que les théologiens anglicans disent du pain, considère comme le corps sacramentel du Christ, vaut, pour les théologiens do Rome, des espèces eucharistiques qui sont, pour ainsi dire, le véhicule en nous du corps i i du sang divin. Le second passage, en ce qu’il ajoute au premier, ne fait qu’énoncer deux choses incontestables, et incontestées dans l’Église romaine : d’abord, le caractère d’aliment spirituel qui convient au corps et au sang eucharistique de Jésus-Christ, qutoî 6 à’p-ro ; où* eïç xoiXfav /(opîî, etc. ; puis, l’efficacité surnatui’elledonl il jouit par rapport au corps et à l’âme, eîç ùféXstotv iTwjxaToi ; xa’t 4, u /iç ; efficacité dont saint Cyrille ne détermine pas la nature, mais dont il savait l’existence par la doctrine de saint Jean, VI, 48 sq. Voir, en général, les réponses de dom Touttée aux objections du calviniste français, E. Aubertin, col. 243 sq.

d) Liturgie cyrillicnnc ; sacrifice de la messe. — Dans sa dernière catéchèse, col. 110 !) sq., le docteur palestinien explique aux néophytes la signification et le symbolisme des principales cérémonies de la messe des fidèles, à laquelle ils venaient d’assister pour la première fois. Les cérémonies expliquées sont : le lavement des mains ; le baiser de paix ; la préface, prédu Sursum corda et suivie du Sanctus ; l’épila grande intercession, et le mémento des vivants

el des rts ; l’oraison dominicale, dont touti

paroles sont commentées ; le Sancta sanctis, ou imitation à la communion ; enfin la communion elle-même. qui se faisait alors sous les deuxe | catéchiste

termine en recommandant à ses auditeurs de fréquenter la sainte table, el pour cela de ne i Malgré les lacunes évidentes qu’il présente, ce résumé de la messe biérosolymitaine du i si. île reste, s

que nous dit saint Justin du même sujet dans sa pre Vpologie, le pluriche document liturgique de l’antiquité ecclésiastique. Vussi cetti catéchie a-t-elle fait l’objet de nombreux travaux, ou ion i surtout étudié les rapporta de la liturgie cyrilli la li dit de nui Jacques >i celle des Constitution » loliquei, I. VIII. <. m sq., /’. t-.. t. t, col. 1090 sq. Voir, entra antres, F. Probst, toc cit., p 148, 253 ; Mader, p. 148 sq. ; Marquardt, p. 100 « q. Dans li