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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


retour aux affaires, le 24 septembre 1038, un synode tenu sous sa présidence condamna solennellement les articles hérétiques de Lucaris. Y assistaient trois patriarches, vingt et un métropolites et évoques et vingt-trois autres ecclésiastiques, ainsi qu’on le voit par les signatures des décrets, insérés dans les actes du concile de Jérusalem, en 1672. Après avoir repoussé divers assauts de métropolites ambitieux, comme Athanase Patellaros, Cyrille II fut enfin destitué, dans les derniers jours de juin 1639, et remplacé par le métropolite d’Andrinople, Parlhénios I er, élu le 1 er juillet suivant. Finalement on le condamna à l’exil en Barbarie et, en chemin, l’infortuné captif fut étranglé par ses gardiens dans les plus horribles circonstances ; trois cordes se rompirent successivement, avant de lui donner la mort.

Au moment où Parlhénios I er devenait patriarche œcuménique, le 1 er juillet 1639, il invitait Korydalleus à prêcher le sermon de circonstance. Fervent ami de Lucaris, ce dernier profita de l’occasion pour entamer l’éloge de l’ex-patriarche, nier le dogme de la présence réelle et présenter la Confession de foi comme la vraie doctrine de l’Église orthodoxe. Le scandale fut énorme ; pour en diminuer la portée, Parthénios I er dut permettre à un adversaire acharné de ces idées, Mélèce Syrigos, de les combattre dans un sermon public, le 27 octobre. Le prédicateur s’acquitta si bien de son rôle qu’au sortir de l’église la foule se précipita sur Korydalleus pour le mettre en pièces ; ce qui ne l’empêcha pas, d’ailleurs, de devenir, l’année suivante, métropolite de Naupacte et Arta. Cependant, Pierre Mohila, métropolite de Kiev et chef de l’Église russo-polonaise, avait proposé à Parthénios I er un échange de vues au sujet du calvinisme ; lui-même s’était déjà concerté à Kiev avec quelques évêques de sa province et il avait rédigé en latin une profession de foi orthodoxe, qui fut approuvée dans un synode, le 8 septembre 1640. A son exemple et sur sa demande, Parthénios I er convoqua les membres du synode permanent, ainsi que les officiers de la Grande Eglise, et il tint, en mai 1642, une réunion solennelle, qui jugea bon de réfuter point par point et ensuite de promulguer dans une lettre officielle cette réfutation des doctrines calvinistes de Lucaris. Signée du patriarche, de nombreux métropolites et dignitaires ecclésiastiques, cette lettre en 17 articles devait servir de base aux pourparlers théologiques réclamés par Mohila. A défaut d’un concile, que la Turquie et la Pologne n’auraient pas autorisé, Parthénios I er et Mohila convinrent d’assembler une conférence à Iassi, capitale de la Moldavie. Deux représentants de Conslantinople et trois de Kiev tinrent une série de réunions que l’on a représentée et que l’on représente souvent encore comme le grand synode de Iassi. Ces conférences commencèrent a l’automne de 1642, ainsi que nous le dit le rapport officiel de Scogardi, diplomatique autrichien, alors présent dans cette ville. La Confession orthodoxe de Mohila, traduite en grec vulgaire par Mélere Svrigos, le principal négociateur du côté des Crées, fut tout d’abord envoyée et soumise à Parthénios ", qui donna son approbation, d’aï

les trois patriarc hei >i’nient et plusieurs métropole -. le II mars [643. Pendant que cette affaire glait à Conslantinople, les n ra de Iassi dis cutaient sur la lettre de Parthénios I" r île mai 1642, sur ses avaient des observation ! a présenter.

A rencontre d ils admettaient par exemple,

sinon le purgatoire, du moins un lieu intermédiaire entre le ciel et l’enfer ; ils rattachaient auæi l’acte de la transsubstantiation aux paroles de l’institution, non à l’épiche 11’dèrent pourtant sur ris deux points, afin de ne pa l’approbation du Ihn

Mo loi. i qu ils n avaii nt ]

et Ici ri, ., ’rficielles prirent fin le 27 octobre,

Lien que les délégués restassent toujours en présence.

Le 20 décembre 1643 parut à Iassi la lettre patriarcale et synodale de mai 1642, enrichie de nouvelles souscriptions, entre autres celle de Pierre Mohila et celle de Barlaam, métropolite de Moldavie. Quant à la Confession orthodoxe de Pierre Mohila, elle ne fut imprimée qu’en 1607 et, chose curieuse, en Hollande, chez les calvinistes qu’elle se proposait de réfuter.

Sur cette question, voir l’article de M. Morel, La Confession orthodoxe, Un original manuscrit grec et latin, dans la Revue catholique des lùjlises, Paris, 1905, t. ii, p. 144-161. J’ai surtout utilisé un travail manuscrit du P. Pargoire sur Mélèce Syrigos, le principal négociateur des conférences de Iassi. Ce mémoire, fort long, a été rédigé presque exclusivement avec les nombreuses œuvres, encore inédites, de ce théologien byzantin, et il contient sur une bonne partie du xvir siècle des données neuves et instructives.

Le calvinisme eut encore un regain de faveur sous Parthénios II, qui fut intronisé le 8 septembre 1644. Ancien métropolite d’Andrinople comme son prédécesseur qu’il avait chassé, il réserva sa bienveillance aux anciens amis de Lucaris et aux fauteurs plus ou moins conscients du calvinisme. Syrigos, qui n’était pas du nombre, dut nécessairement ressentir le contre-coup de ce revirement politique et fut exilé en Moldavie. Alors, commence une effroyable consommation de patriarches. Le Il novembre 1646, Parthénios II est chassé et Joannice II d’Héraclée prend sa place, le 16 du même mois. Celui-ci, à son tour, est expulsé et remplacé par Parthénios II, le 28 septembre 1648, lequel est étranglé par les Turcs le 16 mai 1650, non le 10 mai 1651, comme le veut Gédéon. Joannice II revient au pouvoir du 16 mai 1650 au 29 mai 1651 ; puis, nous avons Cyrille III, 30 mai-16juin 1651, supplanté, avant d’avoir pris possession de son trône, par Athanase 111 Patellaros. Le second patriarcat de celui-ci dure treize jours, 17-30 juin 1651, et Païsios I er lui succède le l « r juillet 1651, pour être renversé’au mois de mars suivant, etc., etc. On n’a qu’à se reporter à la liste des patriarches, placée en tête de ce travail, pour voir la succession exacte et constater avec quel entrain le défilé se précipite. Notons pourtant comme digne d’intérêt que Parthénios III fut pendu par les Turcs à une porte de la capitale, le 24 mars 1657, et que son successeur, Gabriel 111, après un pontificat de douze jours, fut exilé’à Brousse et également pendu.

Malgré les anathèmes du concile de 1638 contre Cyrille Lucaris et les conférences de Iassi, la mémoire de l’ancien patriarche était restée en vénération et les doctrines professées par lui trouvaient de jour en jour un accès plus facile. Aussi voyons-nous, en 1668, un concile se tenir dans l’île de Chypre, sou^ la présidence de l’archevêque, pour condamner l’hérésie calviniste. Mais le plus important manifeste contre l’écrit de Lucaris, fut élaboré au concile de Jérusalem, en 1(172. auquel le patriarcat œcuménique prit une assez grande part. On était alors fort divisé en Occident, particulièrement en France, entre catholiques et protestants, au sujet de ce que croyait II orthodoxe ; fis

uns, comme Claude, pasteur île Charenton, s’appuyant sur la Confession de foi de Lucaris, les antres, connue Arnauld et Nicole, sur I I n orthodoxe de Mo hila. Pour trancher ce différend qui mettait aux prises les meilleurs théologiens des demi partis, le marquis de Nointel. ambassadeur île Louis XIV A Constantino] le

et ami dévoué <r< Messieurs de Port-Royal, (b termina

le patriarche de Jérusalem, Nectaire, puii son neveu et successeur, Dosithée, > réunir dam la Ville sainte un grand concile, qui répudierait définitivement In erreurs protestantes. Dana ce but, Dosithée s’entendit avec son collègue de Constantinople, l’en s s IV Mouslim.

Celu’i le projet, c | lune 1< ttre

lique, janvier 1678, qui fui i lui, pu

trois anciens patriarches, par I d’Alexandrie et