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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE]


duraient encore, quand l’entrée des Français en Dalmatie, 1808, mil fin à cette situation embrouillée. Depuis lors, les communautés orthodoxes, retombées sous le joug politique des Turcs, relèvent de Constantinople ; celles dont le territoire a été annexé à la Grèce, du saint-synode d’Athènes ; celles dont le territoire appartient à l’Autriche-Hongrie, du patriarcat de Carlovitz ou du métropolite de Tchernovilz ; celles enfin, qui sont toujours en terre italienne, du patriarche œcuménique. Çà et là, quelques petits groupes sont restés Grecs-unis ou ont passé au latinisme.

J. Véloudos, 'E>.).r, v M v ooOoSd ; c>v àuoixi’u èv BsvtT ?*, Venise, 1893 ; P. Pisani, Les chrétiens de rite oriental à Venise et dans les possessions vénitiennes, HdO-îlOi, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1806. t. i, p. 201-221 : D. Kyriakos, Geschichte der orientalischen Kirchen von Î453-1898, Leipzig, 1902, p. 125-130.

Nous n’avons envisagé que la situation des anciennes provinces grecques, passées au pouvoir des Vénitiens. Dans les provinces turques proprement dites, les rapports entre les Grecs et les Latins s’exerçaient par l’intermédiaire du pape et du patriarche, des missionnaires latins et du clergé grec. On ne peut indiquer, même d’une manière très sommaire, quelles furent les relations entre les papes et les patriarches, depuis 1453 jusqu’à nos jours, mais il importe de constater que, dans l’ensemble et jusqu’à la révolution française, elles furent tout autres que celles que l’on constate aujourd’hui. Au lieu de se regarder comme frères ennemis et n’avoir que des rapports rares et officiels, on s’écrivait souvent, et en fort bons termes, on se recommandait mutuellement les uns aux autres les prêtres des deux rites ; enfin, les papes intervenaient plus fréquemment et plus directement dans les affaires intérieures de l’Église orientale. Nombre de patriarches grecs envoyèrent même leur adhésion à la primauté romaine. Jusqu’à quel point leur conversion fut-elle sincère ? C’est ce que l’on ne saurait dire. Il est fort possible que le désir d’obtenir des places gratuites pour leurs neveux ou leurs parents dans les collèges romains, de recevoir des subventions pécuniaires ou de lutter conire les protestants, les ait poussés à faire pareille démarche, mais leur conduite et leur attitude en Orient se ressentaient d’une certaine bienveillance. Ainsi, pour ne citer que des exemples topiques, les jésuites et les capucins avaient, aux XVH « et xviir siècles, toute liberté de prêcher 1 1 de confesser dans les Églises des diocèses grecs, et cela de par la volonté expresse du patriarche. Et ils ne rent pas faute d’user de la permission, comme on peut le constater dans leur correspondance. Le P. Carayon a publié les Relations inédites des missions de agnie de Jésus à Constantinople ri dans le Mit au xvile siècle, Pari-, 1861, ou se trouvent consignés les faits suivants, p. 102 : « Le mesme patriarche de ce lieu (Constantinople) en signe de l’affection qu’il nous porte, expédia dernièrement une lettre patente pour les nostres de Scio, commandant à l’archevesque du lieu de les laisser librement pratiquer nos fonctions. » Ceci se passait en 1612 ; en lG61, on lit, p. loi ; Les femmes des Grecs ne manquent pas venir confesser a nous, pour évister l’avarice < ! < leurs : qui il faut donner une somme d’ar gent toutl t. un peu plus tard, p. 244 et

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prédicateurs, en sortant de chaire, sont quelquefois obligez d’aller remonter dans celles d des

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Constantinople, p. 172 : « L’archevesque fut le premier qui amena au P. Queyrot son nepveu et son filleul, des plus considérables de la ville, pour estre instruit, et lui envoya son diacre pour recevoir l’absolution de ses fautes, donnant toute liberté à ses sujets de se confesser aux nostres, et il donna à ceux-ci tout pouvoir de confesser dans son église et les Latins et les Grecs. » De Nexos, un jésuite écriten 1641, op. cit., p. 116 : « J’ai eu permission du métropolite grec de prêcher et catéchiser dans les églises grecques, et ce, par écrit, avec menace de suspension à ceux qui en feraient difficulté. » Les capucins avaient adopté la même ligne de conduite que les jésuites. Le P. Hilaire de Barenton, La France catholique en Orient, Paris, 1902, le constate : h En 1642, un bon nombre d’évêques grecs eurent recours au zèle des missionnaires capucins, … et le P. Thomas, alors custode, demanda au patriarche grec des pouvoirs pour tous les diocèses de l’Orient, et à Rome l’autorisation de célébrer la messe selon le rite grec, là où les Latins n’avaient pas d’église, » p. 105. Le même P. Thomas écrit, p. 108 : « Tel était le zèle de nos Pères, qu’un grand nombre de Grecs s’adressèrent à eux pour la confession, et tous ceux qui s’approchaient d’eux rentraient dans le sein de l’Église catholique et faisaient profession publique de leur foi, car on refusait d’entendre ceux qui ne voulaient pas abandonner le schisme. » En 1653, les capucins visitent les métropolites de Sinope et d’Amasée, lesquels, malgré les lettres du patriarche grec dont ils étaient munis, se refusent à leur laisser dire la messe dans leurs églises. Les missionnaires restèrent pourtant dix mois au milieu des moines grecs. Op. cit., p. 114. Dans l’île d’Andros, qui était presque toute orthodoxe, lors de la procession du saint-sacrement, « l’évêque grec et tout son clergé, revêtus en cérémonie avec cierges et flambeaux, s’y incorporaient et l’accompagnaient entièrement » et, en 1745, les capucins « prêchaient à la cathédrale et dans les autres églises des Grecs » . Op. cit., p. 175 sq. On ne sait exactement à quels motifs est due, depuis la fin du xviii » siècle, la nouvelle attitude des missionnaires latins, peut-être à la substitution des lazaristes aux anciens missionnaires. Quoi qu’il en soit, les missionnaires latins d’aujourd’hui, de tous ordres et de toute nationalité, appliquent dans toute leur rigueur les règles de la Propagande relatives à la conuminicatio in sacris, et n’ont même pas toujours avec le clergé grec les rapports de bon voisinage, que semblerait requérir la confraternité chrétienne. Ils s’ignorent les uns les autres, ( - qui n’est peut-être pas le plus sûr moyen de s’estimer ou même de se convertir.

De ces bons rapports, qui existaient jadis entre les papes et les Églises orientales et que les vicaires du Christ ne demandaient qu’à améliorer, il subsiste encore à Rome deux créations importantes : le collège grec de Saint-Athanase et la s. C. de la Propagande. C’est le 13 janvier 1577 que Grégoire XIII publia la bulle d’érection du séminaire grec, indiquant le but de f œuvre et les moyens de l’obtenir. Après avoir passé par des mains diverses, les élèves de ce séminaire relèvent depuis 1897 des bénédictins. Bien que le pape Clément VIII eût décrété en 15’.).") que les séminaristes

ut à l’avenir ordonnés par un évéque du rite ce n’est que depuis 1897 qu’iû reçoivent « lès leurs études une formation intellectuelle et liturgique convenant à leur état, Actuellement, ils son) au noml dont

six seulement destinés aux missions de Turquie et de nombre deux, nés > Syt s, son !

ils d’origine latine. Sur ce séminaire voir l’instructive brochure de dom l ;. Netehammer, <. s. i :.. Dcu

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>/)(</ Gegenwart, Saliboui ntient la biblio graphie complémentaire. Quant a la Propa ande, fondée mi 1622 par Grégoire V, un de si buts con-