Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

179

CLÉMENT D’ALEX INDRIE

180

critique ! mod< rne « qui, i Inspirant di a doctrinal léparaliBtea de Semler, di Kant, 1 1 d< li ui - di " "’a une absolue discontinuité i ntre le n ligion et la morale naturelle, d une part, la r< ligion 1 1 la morali iurnatu relie, d’autre part. I l< mi ni n i poinl i ni rchi » bire compn ndre qui Ile i i la " lation enln les di 01 ordres, comment l infi rii ur est conti nu dans le supérieur, Mais d rapporl étroit est bien implicitement contenu dans sa pi nsée ; on le reconnaît à la manb re dont H coni "il perpi tuelli ment l unité — plus i i ment I analogie du Xéyoc, tantôt raison humaine, , , , , , 1, divine, le plus souvénl confondues dans

1 unité confuse d’un i oncept analogue.

Celte conception analogique est-elle vraiment équivoque, cause de regrettables malentendus ? Winter, op. cit., p. 95 sq. Il j a là en effet une importante question de dialectique. Si l’on admet que la raison divine et la raison humaine puissent être comprises dans une pareille unité, dans un concept non pas univoque, il est vrai, mais simplement analogue, alors l’équivoque, si amèrement reprochée à Clément, peut se justifier ;

elle disparaîtra même, dans la plupart des passages incriminés. Voici quelques-uns de ceux que signale Winter : Prot., C. i. P. G., t. VIII, col. 08, après avoir rappelé la parole du Christ : t..le suis la porte, » Joa., x. 9, Clément ajoute : Les portes du Aoyoc appartiennent au monde de la raison, elles s’ouvrent par la clef de la loi. Personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui ù qui le Fils veut le révéler. Aoyixaî yà ? ai roO Xoyo-j « ûXai, -’.-jTsto : àvoiyvû (levai nXeiSf. Prot., c. VI, col. 173. Ce n’est pas le soleil qui vous fera voir le vrai Dieu, mais le Logos véritable, celui qui est le soleil de l’âme, celui dont le rayonnement, au fond de notre âme, suffit à en éclairer l’intérieure vision : 6 SE Aéyoi ;

, ûyiî)Ç, 6 ; Èfftiv r, Xio ; tyv/r(, IV ou u.ûvov syôov àvaTei-XavTO ;

èv tu fiaÔE’. toO voû, xal xov vobç « vroO xotToejyâÇerai ~o otj.u.a.

En outre, Prot., c. x, col. 201, reproche aux païens de fuir les raisons, Kito^eûfete toi ? Xdyouî, de tenir pour abominable le saint Logos de Dieu, èvayïj tôv Syiov ûnoXa|x6âveTS roû Beoû Xéyov. Prot., c. i, col. 61 : Nous sommes les créatures raisonnables du Dieu Logos ; par lui nous nous rattachons au principe, parce que dans le principe était le Logos ; to-j 6eoû Aôyou TàXoyixànrXàffu. aTa rtf.-.l ; Sî’Ôv ipx « ïÇo[i.Ev, Ste h i.y/r, ù Xdyo ? » )v. rn ~ lin les derniers chapitres du Pédagogue. 1. I, nous représentent le Logos, régulateur de la morale, et maintiennent toujours la même équivoque, c’est-à-dire le même concept commun à la raison divine et à la raison humaine. Voir P. G., t. viii, col. 309, 373, 370.

I (’ailleurs, à ce propos, Winter ne peut s’empêcher de constater que cette équivoque, ou celle indétermination, est loin d’apparaître au même degré, chez Clément et chez. Philon. Clément a nettement affirmé le caractère essentiel du Logos supramondain. « Son concept du Logos n’est pas celui de Philon, mais celui de Jean, Logos personnel, incarné, celui même qui était DieuTen Dieu./ » Op. cit., p. 95. Et l’on voit facilement le rapport immédiat, l’influence profonde sur notre vie morale d’un Logos ainsi entendu.

La raison (Imite des stoïciens, opOoç Xôyoç, est donc admise comme principe régulateur de la morale. Est faute tout ce qui est en désaccord avec la raison droite. II ïv tô 7tapà xbv Xoyov tôv ôpOov voûro invpnipa soriv. /’, , (/., 1. I, c. xiii, P. G., t. VIII, col. 373. Cf. tout ce chapitre elSlrom., I, c. îx, x. surtout col. 741. Si nous n’agissons pas par le Logos, nous agissons déraisonnablement. .. " Et sans lui rien n’a été l’ait, "dit l’heriture. sans le Logos de Pieu. Ei yàp | « ] A6y< : > irpâTrotttsv, à’/.ôyu) ; icoioîu.ev av… « v.ai oûôlv X W P^ « ù" » y âyévero » çr, -7’.., to-j Aôyou toû Œoû. Cf. Winter, op. cit., p. 97, 98. Autre concept équivalent, également emprunté à la

terminologie itolci m

/„ „„, .. lof de natun et loi moi

i. ix, col. 140, 141 ;

Stroni., II. <. xi. t. in. col. 1045 Cf. Wiub 1 p. 96, 99. l’.e n di ce quie t natun >

11, doit être supprimé, il faut soi l< ment y mettre mesure et opportunité. Pmd., . II, c.. 1’. <.

t. vin. COl.

Morale rationnelle ei morale Uu tent

dont indiscutablement chezCli mi nt. Mais pour justifier pleinement leurgrii 1 bouj leur forme la plus habituelle, les critiquedevraient prouver l’absolue in< patibilité entre ces deux pointde vue, incompatibilité qu’ils laissent fréquemment entendre, sans s’expliquer clairement. Parmi les protestants, Horl a bien comj le défaut de cette exagération systématique qui tend a bannir de la théologie toute spéculation, de la relif tout élément rationnel. Après avoir exposé et discuté les vues di Harnack, Hatch et Deissmann, il conclut : t Mais après tout, que valent louù

contre l’hellénisme ? In accordant qu’il a eu son mauvais côté, comme toute chose humaine, peut-on vraiment supposer qu’il fût préférable pour l’Église 1 1 pour le monde, que toute pensée et toute science fubannies de la communauté chrétienne ; qu’il n’y eût ni Paul, ni Clément, ni Origène, ni Tertullien, ni Auf tin ; que nos formules théologiques et religieus l’œuvre d’hommes tels qu’Hermas et les compilateurs de la Didachè ? Prise- à la lettre, les phrases de D< mann et de Hatch sembleraient même aller plus loin, et impliquer que les formules elles-mêmes sont une méprise… » Clément of Alexandria. MiscelUtnieê book VII, Londres, 1902, introduciion. p. xxx-xxxi. Voir dans cette introduction, tout le c. Il : Inlluence de la philosophie grecque sur la théologie et la morale de Clément. — Voir encore comment la tradition catholique a toujours compris l’inclusion de l’ordre naturel dans l’ordre surnaturel. A. de la Barre, La morale de l’ordre, dans les Annales de philosophie chrétienne, 1890, p. 146-450.

Tout ceci doit s’appliquer du reste aux éléments de religion naturelle, éléments pratiques ou spéculatifs. qui se retrouvent perfectionnés ou agrandis dans l’ordre surnaturel. Comme l’a fort bien dit W1I1. De religione revelata, p. M), la religion surnaturelle contient la religion naturelle, elle la complète, elle la surélevé. Telle est sans doute la réponse à faire à ceux qui s’étonnent des analogies constatées entre le christianisme et l’hellénisme, notamment en ce qui concerne certaines formes liturgiques, llort critique à ce sujet les idées de Hatch et de Gardner. Ce dernier exprime le regret que le christianisme primitif ne se soit pas assez hellénisé, et qu’il ait moins subi l’influence des doctrines religieuses que celle des mystères, llort fait bien valoir la noblesse de l’idéal proposé par leNoi Testament, et conclut par cette remarque judicieuse : Si j’ai abordé ici ce sujet, c’est surtout pour faire voir la contradiction entre Hatch et Gardner, au sujet de l’introduction dans le christianisme de la morale grecque. L’un déplore que la morale chrétienne 1 soit pas hellénisée ; l’autre… observe la pénétration de l’hellénisme par l’adaptation que saint Ambre faite du Deofficiis ; et il y voit pour le christianisme un signe de dégénén Op. cit., introduction,

c. ni. Clément et les mystères, p. LX.

Le N.’urrv. Dissertationes, P. G., t. i. ool. HM-HM tus chrétiennes ; Winter, Die Ethik ie » < drien Lei) tig, 1882, p. 127462, vertus MoraJ <l.s 1 Paderborn, 1903, p. 191-1

actes, probli me des actes Ind Gférents ; p. 528 rertus.

III. MORALE, ASI ÉTKMB, BSCBATOLOCIB : COUP h’iTIL > BNS OSTIQVB. — Morale,

ascétisme, eschatologie se compénétrent chez Clément