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CLICHTOVE


li Itérant (éditée par Le Fèvre en 1507) contmentario clucidala, dédiée à Jacques d’Amboise, évêque de Clermont, Paris, 1513. Il compléta ensuite ces deux premières publications des Épitres et de saint Cyrille, par les suivantes : Apostolorum et apostolicorum virorum epislolee, 2e édit., où il ajoutait des lettres des saints Martial, Ignace, Polycarpe, Denis et Antoine, Paris, 1513 ; Cyrilli Alcxandrini opus quod Thésaurus nuncupatur, dédié à Guillaume Briçonnet, évéque de Lodéve, Paris, 1514 ; Cyrilli Alexandrini commentaria in Levilicum, dédié à Guillaume Petit, 1514 ; Quatuor libres intermedios in commentariis Cyrilli supra Johannem restitult Clichtoveus, dédié à Jacques d’Amboise, évêque de Clermonl, 1514 ; il avait composé lui-même ces quatre livres. Parurent ensuite : Theologia vivi/icans Dionysii Areopagitse, interprète Antbrosio camaldulensi, cum scholiis Fabri et commentariis Clichtovei, dédié à Guillaume Briçonnet, évêqae de Lodève, Paris, 1514 ; Hugonis de S. Victore Allegortarum in utrumque Testamentum, Paris, 1517 ; De myslica numerorum significatione, dédié à Germain Ganay, évêque de Cahors, Paris, 1513. Ce dernier ouvrage était tout de sa composition.

Voulant coopérer à la réforme des ordres religieux, il publia pour eux, pour ses élèves et pour Guillaume Briçonnet, les œuvres mystiques de différents Pères et théologiens. Ainsi, pour les clunisiens, à l’occasion de son élève, Jacques d’Amboise, il publia les traités suivants : Hugonis de S. Victore, De inslilutione novitiorum, 1506 ; Guillelmi Parisiensis, De claustro animée ; Hugonis de S. Victore, De claustro animée, Paris, 1507. Pour les religieux de Lérins : Csesarii Arelatensis. .. opus insigne sermonum, dédié à Grimaldi, évêque de Grasse, Paris, 1511. Pour ceux de Citeaux : D. Bernardi opéra, avec une préface, Lyon, 1515. Pour les clarisses : Brevis legenda B. virginis sororis Colelse, reformalricis ord. S. Claree, Paris, 1510.

Dans le même but d’édification mystique, il composa lui-même des traités moraux pour ses élèves : De vera nobililale opusculum, dédie à Jacques d’Amboise, Paris, 1512 ; De laude monastiese religionis opusculum, dédié à Godefroy d’Amboise, Paris, 1513. Pour tous les prêtres : Elucidatorium ecclesiasticum, dédié à J. Gozthon de Zelesth, 1516 ; De vila et moribus sacerdotum, dédié à Louis Guillard, Paris, 1519. Pour les princes : De régis officia, dédié à Louis, roi de Pannonie et de Bohême ; De bello et pace… ad principes cltristianos, Paris, 1523 ; De doctrina bene moriendi, Paris, 1521.

A ces grands traités il en joignit de plus petits et de plus spéciaux, sur la sainte Vierge, saint Louis et sainte Cécile : De puritate conceptionis B. M. Virginis, de dolore ejusdem et assumptione, Paris, 1513 ; De dignitate et excellenlia annunciationis et visitationis B. Mariée, dédié à Louis Guillard, Paris, 1520 ; Liber de laudibus S. Ludovici et S" » Ceeciliee virginis et martyris, dédié à Louis Guillard, évêque de Tournay, Paris, 1517.

Pendant qu’il imprimait ces divers ouvrages, il inscrivait dans un registre, conservé à la Mazarine, sous le n. 912, ses notes, puis ses écrits, et ses réponses à divers directeurs ; le registre qui va de 1512 à 1518 a été analysé par M. Clerval, dans sa thèse, c. XVIII.

A partir de 1517, Clichtove fut entraîné à des œuvres de théologie polémique, dont son Elucidatorium fut l’occasion. Ayant déclaré dans ce livre qu’il supprimait de YExultet les versets : O necessarium Adâ peccaliim. .. O felix culpa… comme entachés d’erreur, de plus qu’il embrassait l’opinion de Le Fèvre d’Étaples sur les trois Madeleines, puis qu’il (’tait disposé à accepter le triple mariage de sainte Anne, il fut vivement attaqué, surtoul pour les deux premières opinions. Pour la première, il répondit, en publiant une dissertation qu’il avait fuie dans son registre, des 1516 : De necessilate peccali Adæ et fclicitale culj)æ ejusdem, dédié à

Gozthon, évêque de Zelesth, Paris, 1520. Pour le second, il écrivit sa Disceplationis de Magdalena defensio, Apologise Marci Grandivallis… respondens, dédiée à Etienne Poncher, archevêque de Sens, Paris, 1519 ; Epistola Clichtovei ad Fr. Molinseum, ahbatem, régis consiliarium, en tête de la 2e édit. de la Disceptalio Fabri, 1518. Mais cette controverse, où intervinrent Marc de Grandval, Fisher, évêque de Rochester, et Noël Beda, dans un sens hostile à Le Fèvre et à Clichtove, et où la Sorbonne menaça de les condamner l’un et l’autre, comme novateurs en exégèse et fauteurs des principes luthériens, amena notre docteur à se rapprocher des théologiens et spécialement de Noël Beda, et à se tourner tout entier contre Luther.

Ses autres œuvres de 1520 à 1533 sont toutes des œuvres de polémique contre Luther : Determinatio facultalis theologicse Parisiensis super doctrina Lulherana hactenus per eam visa, Paris, 1521 ; De veneraratione sanctorum, dédié à L. Guillard, Paris, 1523 ; Antilulherus, dédié à Ch. Guillard, Paris, 1524 ; Propugnaculum Ecclesiee, dédié à Louis Guillard, 1526 ; De sacramento euc/taristiæ contra Œcolampadium, Paris, 1527 ; Compendium veritatum ad /idem pertinentium. .. ex dictis et actis in concilio Senonensi, Paris, 1528 ; Improbatto quorumdam articulorum Martini Luthcri a veritate catliolica dissidenlium et in quodam libro gallico (G. Halluini) non satis exacte et recte impugnatorum, dédié à Louis Guillard, 1533.

Dans sa retraite à Chartres, il publia encore : De laudibus trium anliqttorum Palrum, Joscphi patriarcha 1, David régis, et Tobiee, opus trifidum, Paris, 1533 ; Sermones, Paris, 1534.

Outre ces livres publiés, il y a encore à la Mazarine, n. 184, un volume intitulé : Explicationes sacrée Scripturee, 1536, fait pour son cours de théologal, et à la Bibliothèque nationale, fonds latin, 525 : Epitome compendiariaque collectio in libris V. T. et N. T. per ordinem capilum cujuscuntque libri desumpta, 2 vol., dédié à Guillard ; c’est une sorte d’histoire sainte.

On conservait encore au collège de Navarre divers ouvrages de théologie manuscrits qui sont actuellement perdus.

III. Influence.

En résumé, Clichtove, sans occuper le premier rang parmi tant de personnages illustres de son temps, lit bonne figure entre les théologiens et les lettrés qui assistèrent au début de la Benaissance et de la Réforme. La tentative qu’il entreprit de concert avec Le Fèvre d’Étaples, ne réussit pas, à cause du mouvement protestant. Et c’est pourquoi la postérité, qui juge surtout d’après le succès, n’a pas conservé de lui un souvenir égal à ses mérites.

Mais ses contemporains et la génération qui suivit, surtout les docteurs de Sorbonne, l’eurent en grand honneur. Bonvot, Filesac, Launoy, Chevillier en ont fait de grands éloges. Ils étaient l’écho des théologiens et historiens du xvi’siècle, tels que Claude d’Espence, Sixte de Sienne, Philippe de Bergame et le continuateur de Trithème. De son vivant, ou peu après sa mort, Vatel Chcradame, Lasserre, Despautère, Jérôme de Pavie, Pierre des Groux, Champier, Rhenanus, Bade, et spécialement Erasme, en ont fait l’éloge. Érasme l’appelle : uberrimum rcrum fonlem, sœcularibus disciplinis et cluistiaua disciplina instructissimum.

Nous ne signalons que les sources les plus importantes et ayant trait directement à Clichtove : Brunet, Manuel, 1861, t. ii, p. 107 ; Chevillier, Originede l’imprimerie de Paris, Paris, 1694, p. 122, 3KI, 410-424 ; D. Colomb, Journal de Verdun, 1765 ; _Jean Cousin, Histoire de Tournay, Douay, 1619, p. 270, 271, 273, 279 ; D’Arè, Collectio judieiorum de novis fn-^ninn :. Paris, 172s, t. u ; Du noulny, Historia universitatis Parisiensis, t. vi ; Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, xvf siècle, Paris, 1701, p, 27(i ; Fobricius, Bibliotheca n>c<iii sévi (1735), t. iv, p. &U7-5U8 ; Feret, La faculté de thculvgie de Paris. Èyu-