Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/165

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, , celui de l’arche d’alliance où Dii u reposait dans le fond

du -.un in. lin-, dans le s. uni des Saints, mêlé parfois à celui de Moïse faisant jaillir avec Ba verge l’eau du rocher, est venu Be fondre avec le symbolisme que les Pères avaient vu dès les premiers siècles dans l’eau el le sang sortant du côté ouvert de Jésus ; cette eau et ce sang, image des deux principaux sacrements autour desquels se groupaient ions 1rs antres, du baptême el de l eucharistie, ont rappelé les eaux vives de la grâce cachées i dans les sources du Sauveur » , et jaillissant de la plaie du côté ; ils ont représenté l’Église sortant de ce côté ouvert, comme Eve avait été tirée autrefois du côté d’Adam endormi.

Quand et par qui s’est faite la synthèse de ces divers éléments de la dévotion au Sacré-Cœur ? Nonne saurions le dire ; et il est probable que celui qui l’a faite n’a pas eu conscience d’avoir introduit dans l’Eglise de Dieu aucune idée nouvelle. Peut-on même dire que c’est un tel qui l’a faite ? Elle s’est faite comme d’ellemême dans la conscience sociale de l’Eglise, sous l’influence du Saint-Esprit qui vit en elle.

Trois choses sont visibles. — 1. Elle s’est faite dans la chaude atmosphère de l’amour. C’est l’amour méditant sur l’amour de Jésus qui a vu dans son cœur le symbole de cet amour, comme l’amour de Jésus avait voulu dire son dernier mot en ouvrant la poitrine de Jésus pour faire jaillir du cœur l’eau et le sang, pour ouvrir les chemins de ce coeur. — 2. Elle s’est faite en méditant sur la plaie du cœur. La dévotion au Sacré-Cœur est née de la dévotion à la plaie du cœur. — 3. Nous la voyons faite vers le milieu du xii c siècle, aux temps de saint Bernard, dans ces foyers de vie pieuse et contemplative allumés ou ranimés par le souffle aident de saint Bernard lui-même. Il semble que nous la voyions se faire en ces mêmes temps, dans ce même milieu. Mais il ne paraît pas possible, pour le moment, de préciser davantage.

3° XII’el XIII 1 siècles. Le culte du Sacré-Cœur : premières traces et développement ; saint Bonaventure <t la Vigne mystique ; sainte MeclUilde ; saiuie Gertrude. Perspectives d’avenir. — A partir du XIIe siècle, li - textes se multiplient, qui nous montrent dans le (leur ouvert de Jésus, le refuge des âmes, le trésor des richesses divines, où, comme dira plus tard Marguerite-Marie, « plus on prend, plus il reste à prendre, » le symbole expressif de l’amour appelant l’amour. M. Baruteil en a recueilli un bon nombre : de Richard de Saint-Victor, d’Eckbert de Schônau (à qui on attribue maintenant le sermon sur la passion du Christ qu’on trouve souvent attribué soit à saint Anselme. tiédit., ix, P. L., t. CLvin, col. 718, soit à saint Bernard, /’. /.., t. ci.xxxiv, col. 953) ; de Pierre de Blois, qui redit les pensées et jusqu’aux paroles de saint Bernard, etc.

Ces textes nous présentent le Sacré-Cœur, mais nous nous n’y voyons pas encore le culte du Sacré-Cœur. Quelques-uns portent trace de dévotion au Sacré-Cœur, ceux de Guerric notamment et ceux de Guillaume de Saint-Thierry ; mais ces traces sont légères encore : ce ne sont guère que des indications fugitives. C’est dans la Vigne mystique, C’eSl aussi avec sainte Mechtilde et sainte G-ertrude que la dévotion semble prendre corps, que la piété se nourrit de ce qu’elle .- ait.

De qui est la Vilis mystica, et de quand ? On l’a sou ut Bernard,

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attire. Il est donm i

au moins pour la partie qui noua in

l.’iin l’appui, dans la b.lle édilioi

docteur seraphique publiée à Quai lurm < ! I. - -. t. viii, p. lui sq. Voir t. il,

col.’.'Tii. On j trouve en même temps un texte bu n meilleur, toc. cit., p. 159 sq. C est ce lexle qu.’. i "ii-, toc. cit., p. 163, 164. H faudra, d’après cela, mi saint Bonaventure en première ligne parmi lesdévi Sacré-Cœur. Il aura fourni aux promoteurs de la > ; tion un de leurs textes les pi plus

pieux ; et l’on comprend que l’Église l’ait adopté. On indique nettement la blessure du cœur, el on la rapproche de la blessure d’amour : Foderunt ergo et fuite, a, il non soin, , 1 manus, se<l et pedes, lai et sanctissimi tordis intima furoris lancea /", venait, quod jamdudum amoris lancea fuerat, foratum. Suit le texte du Cantique, iv.’.' : Vulnt

meum, avec développements qui d’ailleurs ! font perdre un peu de vue le cœur blessé. Mais la. y revient, et c’est là que la dévotion appara puisque nous sommes venus au cœurtrèsdoux deJi et qu il est bon d’j resti r, ne nousi n éloignons lement… Nous nous approcherons donc de vous et nous nous réjouirons en vous, en souvenir de otre cœur. Comme il est bon, comme il est doux d’habiter i I cœur. Le bon trésor, la perle exquise que votre cour, o bon Jésus ! Qui ne voudrait de cette perle ? Bien pli je donnerai tout le reste, je donnerai en échange i mes pensées et toutes les affections de mon âme, j< toute ma pensée dans le cœur du bon Jésus. sont-ce pas là des exercices de dévotion i i Cœur : y demeurer, se l’approprier, ete ? La suite est plus claire encore en ce sens : « J’irai prier dans ce temple, dans ce Saint des Saints, près de cette arche du Testament, disant avec David : J’ai trouvé mon cœur / prier mon Dieu. Moi aussi j’ai trouvé le cœur di gneur, mon roi. mon frère et mon ami, le bon Ji Et ne prierai-je pas ? Oui, je prierai. Car son cœui à moi. je le dis hardiment. » Suit la preuve. Un conclut : « Il est donc bien à moi. Et voici que j’ai un seul cieur avec Jésus… Ayant donc ainsi trouvé votre cœur, ô i et mon cœur, je vous prierai comme mon Dieu. Accueillez mes prières dans le sanctuaire où vous exaucez, ou plutôt tirez-moi moi-même tout entier en votre cœur. » La prière se poursuit belle et touchante pour que l’âme purifiée par Jésus puisse s’approcher de lui, demeurer toujours dans son cœur, voir et faire toujours sa volonté. Il faut encore citer textuellement la suite. car on ne trouvera pas mieux pour exprimer la d tion : « Votre côté a été percé, c’est pour que, à l’abri de tous les orages du dehors, nous puissions demeurer en cette vigne. Pourquoi encore blessé ? Pour que par la blessure visible nous voyions la blessure invisible de l’amour… Comment mieux montrer cet amour ardent, qu’en laissant blesser non seulement le corps, mais aussi le cœur ? La blessure de la chair montre la blessure spirituelle, l Suit le texte Vuhierasti cor meui, i, avec un beau développement sur l’amour de l’Epoux, qui linit ainsi : « Je t’aime à l’extrême, comme une liancée d’amour chaste, comme une sœur ; voilà pourquoi mon cour a été blessé pour toi. » La conclusion est celle qu’il fallait attendre, celle de la dévotion au Sacré-Cœur : Qui n’aimerait ce cœur ainsi bit Qui ne lui rendrai ! amour pour un tel amour ? Qui n’embrasserait un Époux si chaste’! … Nous donc… autant que possible, reniions amour pour amour : embrassons notre cher blessé…, et prions pour qu’il enlace du lien de son amour noire cour dur encore < ! impénitent, pour qu’il le blesse d’une lléche d’amour. »