433 COMMUNION DES SAINTS (ASPECT DOGMATIQUE ET HISTORIQUE) 434
èxcvS-Jve’jtev. / Cor., lv, 6, Funk, Patres apostolici, Tubingue, 1901, p. 168. A ce rejaillissement du mérite des uns sur la masse des fidèles se joint naturellement la solidarité des âmes dans la prière. Les pécheurs euxmêmes participent à ce commun bienfait, ibid., Lvi, 1, Funk, loc. cit., p. 170, et de ces ardentes supplications peut dépendre le salut de tous les justes. 'II(j.ei ; Si… aiTï)<7Ô[j.e9a èxtsvt, ty|v 6éï-|0-iv xai ixEffi’av rcoio’Jfj.Evoi anus TÔv àpcSfjiôv xbv /aTr]p16[Ar l (J.£vov T’ov £xXeXTb>V Èv oXa> Tto /6t[A(i) S'.acpuXaEïj aOpa-jirrov ô 6/jU.coupyb ; Tfiiv aTtâvTwv. Ibid., lix, 2, Funk, p. 174. C’est ainsi que les chrétiens ne constituent qu’un seul corps dont le salut doit s’opérer dans le Christ. Ibid., xxxviii, 1 ; LU, 2, Funk, p. 146, 166. Des liens particuliers continuent d’ailleurs à unir les saints du ciel à ceux de la terre : les élus sont les modèles glorieux auxquels doivent s’attacher ici-bas les fidèles de toute la ferveur de leurs efforts. "EXÛu)[j.ev ètt ! to-je Ëyyifffa yEvojilvou ; àOX^xiç- Xâêa)[j.£v tt|ç yEvEâî Yjjj.jjv Ta ysvvaîa jiroSE ; y ; j.aTa. Ibid., V, 1, Funk, p. 104. Ce culte d’admiration et d’imitation, qui tend à l’union elfective, puisqu’il s’applique non seulement à évoquer dans l’esprit du chrétien la pensée des défunts, apôtres ou martyrs « actuellement dans la gloire » , ibid., v, 4, 5, Funk, p. 104, 106, mais encore à reproduire dans l'àme le plus infime et le meilleur de leur vie, ne limite point son objet aux élus de la nouvelle alliance, parmi lesquels figurent en première ligne les apôtres Pierre et Paul, loc. cil. ; il s’adresse aussi, sans distincf ion aucune, aux patriarches, aux âmes saintes de l’Ancien Testament, tels que Noé, Abraham, Loth, Rahab, etc., ibid., ix, 3, 4 ; x-xii, Funk, p. 110 sq., et ce n’est pas sans raison, pour resserrer ces liens mystiques de charité, pour accréditer ces pratiques éminemment chrétiennes de solidarité entre tous dans les œuvres et la prière, que saint Clément rappelle avec une insistance particulière ces illustres exemples, dont la vertu ni la gloire n’ont cessé de faire partie du patrimoine commun. Cf. Kirsch, op. cit., p. 10.
Ces rapports de charité mutuelle et transcendante, cette mystérieuse participation de chacun à l'œuvre de tous et de tous à l'œuvre de chacun, Hermas en fournit en quelque sorte une image sensible dans la vision où Hhode, du haut du ciel, apparaît au Pasteur, souriante et consolante, et lui laisse entrevoir la part active qu’elle prend à sa conversion, àvsXr, u.fôï]v îva aou Ta ; âi ;.apT : a< ; l).£y£(o -xç'K tôv xôptov, Vis., I, c. I, n. 4, Funk, p. 416, en même temps qu’elle lui enseigne l’eflicacité de la prière pour la sanctilication de son âme, de ses proches, de toute l’Eglise. 'AXXà <rù 7rpo<j£jy_ou upbç tôv 8sbv /al iàffETai Ta â|xapTr, u.aTa <to-j xaï oXou to0 oi’xou sou -/.a’c rcâvTcov tûv àyû, >y. Ibid., n. 9, Funk, p. 418. La même pensée reparait dans l’allégorie de la tour, emblème de la Jérusalem céleste, lentement édifiée par 1rs
- s, Vis., III, c. iv, n. I, 2, Funk, p. 440, avec la
coopération de tous les justes. Vis., III, c. v, n. 1, 2 ; Simil., IX, c. xv, Funk, p. 4M) sq., 60't sq. Aux patriarches
i prophètes de l’ancienne Loi se joignent immédiatement les apôtres, comme fondements de l'édifice. Simil., IX, c. xv. n. 4, Funk, p. 606. Un curieux passage où les apôtres sont représentés prêchant après leur mort aux prophètes et leur donnant le sceau (le Jésus-Christ pour les incorporer ensuite à l'Église, nul tout au moins en relief celle pensée que l'établissement du royaume de Dieu est soumis encore, même après cette vie, à une aclion personnelle des ouvriers évangéliques. Simil., IX, c. XVI, n..""> sq., Funk, p. 608-610. '
D’une façon non moins étendue ni moins précise, l'Église d’Antioche nous transmet le même témoignage que l'Église romaine. Saint Ignace, à plusieurs reprises, confie les besoins (le son âme et la cause de son martyre aux prières de ses fidèles. Ad Rom., iii, 2 ; lv. 2 ; viii, 3 ; Ad Phil., v, 1 ; vin. 2 ; Ad Trait., xii, 3. funk. p. 2.J6, 262, 266, 270, 230. Celle union de prières
s'étendait aussi aux diverses Églises, Ad Eph., xxi, 2 ; Ad Magn., xiv ; Ad Rom., ix. 1, Funk, p. 230, 240, 262, et celles-ci en percevaient les heureux effets. Ad Smyrn., xi, 1, 3 ; Ad Polyc, vii, 1, Funk, p. 284, 292. On priait aussi pour les hérétiques, afin qu’ils se convertissent, Ad Smym., iv, 1 ; Ad Eph., x, 2, Funk, p. 278, 222, et pour tous les hommes en général. Ad Eph., x, 1, Funk, p. 220. Le saint évêque n’omettait point d’associer à ses souffrances la pensée de ses frères, y.arà 7tavTa cou àvT£'l/uy_ov Èyà) /.ai Ta 0£<71.y. [/.ou & rflâiz^ijaç, Ad Polyc, n, 3, Funk, p. 290, et sa lettre aux Éphésiens indique assez nettement qu’il s’offrait comme victime pour eux. nepi’i^^ixa û|x.(ôv xa’i àyvi'^oaai ûfjLtôv 'Eçetûov êxxXr|(Tfaç Trj ; 81a60r, Toi> toï ; àtiôuiv. Ad Eph., viii, 1, avec les notes concernant ce texte, édit. Lightfoot, Apostolic Falhers, Londres, 1885, t. il a, p. 50. Ces diverses pratiques reposaient naturellement sur la doctrine du corps mystique de Jésus-Christ, dont Ignace relève çà et là quelques traits assez précis. C’est ainsi qu’il loue l'étroite union qui rattachait aux apôtres l'Église d'Éphèse dans la force vivante du Christ, oï xa toï ; aTrotJTÔXoi ; itâvTOTE cruvruETav iv SuvdépLEi 'Iy)<70-j XptTToO, Ad Eph., xi, 2, Funk, p. 222, et la prière des autres n’a pour lui de valeurque par l’union de tous en Dieu, dans la charité. 'EmSfou.a'.yàpTr, ; r j v&> ! J.ÉvY) ; -j[Auiv Èv 0£<îi Trpodsuvr^xai àyaTTï-, :. Ad Magn., xiv, Funk, p. 210. Car il n’y a qu’une prière, comme il n’y a qu’un esprit, une unique espérance dans cette charité et cette joie parfaite qu’est le Christ. M ! a irpoTsu/ïi, (Ai’a Spatç, eT ; voOç, fju’a èXtù ; èv àyâirr) Èv rj) X a pa tvj o.j.mi.m, o ècttiv 'IrjtroOç Xptorô ;. Ad Magn., vii, 1, Funk, p. 236. Lui-même s’attache à l'Évangile comme si le Christ était encore le presbyterium de l'Église. ripo<7ç'jyù>v tû EJayysXc’w (L ; <rapxl 'Iï)ito’j xai toïç aTrofffdXoi ; (ï>ç 71pETr3-viïY)pi' ÈxxXï](7 : aç. Ad Philad., v, 1, Funk, p. 268. Les prophètes doivent être entourés aussi d’un même culte d’amour et d’admiration. Ad Philad., v, 2, Funk, p. 268.
Il ne faut pas demander à la théologie de saint Polycarpe, non plus qu’aux écrits des autres Pères apostoliques, l’ampleur ni la variété de ces renseignements. On y retrouve toutefois les deux éléments constitutifs du dogme de la communion des saints : la mise en commun des prières et des bonnes œuvres entre chrétiens de la terre, et l’existence de relations spirituelles entre l'Église du ciel et l'Église militante. Aux chrétiens de Philippes, Polycarpe demande instamment de prier pour tous les saints, c’est-à-dire pour tous les fidèles. Ad Phil., xii, 3, Funk, p. 312. L’auteur de l'Épitre de Barnabe se recommande lui-même au pieux mémento de ses frères, qu’il nomme les fils de la charité et auxquels il souhaite toujours plus grande l’union spirituelle avec le Christ. Episl. Barnabæ, xxi, 7, Funk, p. 96. Dans la Doctrine des douze apôtres se trouve une prière adressée à Dieu pour le salut et la perfection de la communauté chrétienne, x, 5, Funk, p. 24, et le caractère impétratoire des bonnes œuvres est affirmé par ce fait que le jeûne est recommandé comme un moyen aussi efficace que la prière pour obtenir la conversion des persécuteurs. N7|<jte’Jsts 6è CnràpTtov 5l(OX<5vT(OV û|j.â ;. Ibid., i, 3, Funk, p. 4. Ce passage est d’autant plus important que le mot vïjtte-jete a été intercalé par l’auteur dans le texte même de saint Matthieu, v, 44, qui conseille de prier pour ses ennemis. Il est évident que les fidèles avaient pari avant tous les autres aux grâces
spécialement attachées à ces œuvres de charité. La même
charité, dont les martyrs sont le vrai modèle, d’après saint Polycarpe, Ad Phil., 1, 1, Funk, p. 296, unit entre
eux les saints du ciel et ceux de la terre, l’aul et les
autres apôtres, tout particulièrement les martyrs qui ont eu avec les fidèles des rapports plus intimes d’amitié ou de vie commune, ne doivent point cesser d'être présents à la pensée, comme des exemplaires précieux dont il faut s’efforcer de reproduire dans son âme lu