Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/597

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Bruhl, La’I' 1 -.

Paris, 1901 p. 131 il l’on entend par M l’ensemble des d rs qu at à la conseil nce, ne dépend

nullement, puniexister, de principe spéculais « jni la nt, ni de la science que noua pouvons avoir de ibie. Elle existe vi p litre de réalité

! elle s’impose au -uj.t individuel avec la jectivité que le resti du réel. - « Nosobliganl déterminées à l’avance et imposées s chacun , ir la pression sociale, p 140. « Une des principales conditions d’existence d une société paraît être une si mi i ilude morale suffisante entre ses membres. Il est m saire que tous i prouvent la même répulsion pour ceri. ims actes, la même n vérence pour certains autres et pour certaines idées, el qu’ils sentent la même obi tion d’agir d’une certaine manière dans des condil déterminées. C’est là une des significations essentielles de la maxime : idem velle, idem nolle. La conscience morale commune est le foyer où les consciences individuelles s’allument. Elle les entretient, et elle est en même temps entretenue par elles, - p. 14t. Son code oblige. Voici pourquoi : « La morale dune société donnée, à un moment donné, s’impose avec un caractère absolu <|ui ne tolère ni la désobéissance, ni l’indifférence, ni même la réflexion critique. Son autorité est donc toujours assurée, tant qu’elle est réelle, » p. 144-1 i."). L’obligation vient donc de la vis propria qui fait que les attraits et les répulsions de la conscience morale commune s’imposent comme autant d’impératifs et d’absolus. El M. Durkheim, en un langage qui ne laisse aucun doute sur ses idées, ol Il ne faut

pas dire qu’un aete froisse la conscience commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience commune. Nous ne le réprouvons pas parce qu’il est un crime, mais il est un crime parce que nous le réprouvons. » Cité par M. Albert Bayet, La morale scientifique, c. vi, Paris, 1905, p. 143. Quant à la sanction, elle ne manque pas non plus, comme il convient à un système complet. Parlant de la pression sociale. M. Lévy-Bruhl dit « qu’on ne peut, dans un cas donné, y résister et agir autrement qu’elle ne l’exige ; on ne peut pas l’ignorer et l’on ne peut en aucune façon s’y soustraire. Sans parler des sanctions positives qui punissent les crimes et les délits délinis dans la loi pénale, elle se traduit par ce que M. Durkheim appelle très justement les sanctions <i il) uses, et par le blâme de notre propre conscience… Toutes (les consciences individuelles) réagissent enemble contre ce qui menace d’affaiblir cette conscience commune et compromet ainsi l’existence de la société… J)es que la conscience inorale se sent blessée dans ses prescriptions essentielles, la réaction sociale éclate encore très violente » , p. 141-142. C’est aussi la pensée de M. A. Bayet, p. 143 : < On comprend sans peine que la peine soit, dès l’origine, liée au crime par un lien solide ; on comprend aussi quille ait le caractère d’une réaction passionnelle, d’un mouvement brutal de vengeance : il s’agil avant tout de frapper, de faire souffrir, pour la seule satisfaction d’être témoin de sa souffrance, l’individu qui a heurté un sentiment collectif à la fois fort et défini : la question de savoir s’il est responsable n’est pas même soulevée. 9 La conscience commune, dans ce système, serait donc une loi, elle serait une force, elle aurait une sanction.

1° Une loi, elle ne peut l’être. — 1. Cette conscience commune, appelons-la de son vrai nom, c’est l’opinion

ublique. Or, n’y a-t-il pas quelque contradiction i en

faire la règle des consciences individuelles ? Elle n’est, après tout, que la somme ou plutôt que la majorité

f-n procède : que

I iolli m. lit.1. - loi - n faire quelqui iii-ur aux

li in 2. 1 ii-uit.. l opinion publi pat

dt-elle quand, danle pai

Adam vivait m. u i ou uniquement avi con opinion p.

d’Adam et d’Eve - ceux-ci péchaient-ili

mangeant dn fruit de l’arbre de la du mal

peu obéir a l’opinion qu i rit faite qu

leur donnerait touti, même dans lea

1 opinion publi I ;, u » t"it I ! a des point » ou les cil,

lira donc pas de devoirs,

mais liberté absolue. D’autn es tvrans,

I opinion publi ;

ment alors connaître celle-]., Ou bien, on égare l’opinion publique, et, grâce à cela, on exile un bonii’t. homme comme Aristide ; IV tracisme du juste devient la justice et le droit, . timi ru. ni que

Jésus, condamné par la voix du peuple, monte au Golgotba. — 4. Chez les païens, l’opinion publiqui la religion des faits dieux, de Jupiter et de Junon : tout est Dii u excepté Dieu lui-même. Par la force de la conscience commune, le culte des faux dieux devient nécessaire et légitime. Mais comme, d’autre part, on conviendra bien que ce culte ne peut être légitime que si ceux à qui il s’adresse existent réellement, ira-t-on jusqu’à dire que l’opinion publique crée réellement Jupiter et Junon ? Et cependant, si elle ne le fait comment peut-elle imposer légitimement le culte de ces dieux inexistants ? — 5. Ne oit-on pas aussi que si l’opinion publique devient la règle de toute morale, il n’y a plu* de règle ni de critérium ? Le caractère, ’en effet, d une règle et d’une commune mesure est d’être fixe et immuable : le mètre est. par définition, une mesure invariable qui sert, à ce titre, à déterminer toutes les autres quantités. Les mouvements de la terre sur elle-même et autour du soleil ont été pris, à cause de leur régularité constante, pour mesure du temps. Il faut, pour les actions morales, un critérium invariable : nous ne pouvons le trouver dans l’opinion publique, laquelle, du reste, a besoin d’être elle-même jugée et appréciée moralement comme les opinions individuelles qui la constituent, lie même qu’il J a une vérité vraie dont la découverte sert à mesurer la valeur des hypothèses construites pour arriver jusqu’à elle, ainsi il y a une bonté absolument bonne dont la nature sert à mesurer la valeur des aspirations qui tendent vers elle. Les opinions publiques comme les opinions individuelles ne sont pas bonnes par essence, et. dès lors, elles ne peuvent servir de mesure absolue du bien. — 6. Il n’y a pas que la nature et la variabilité de la conscience commune qui empêche de la confondre avec la loi morale. Le même obstacle surgit de sa multiplicité. M. Lévy-Bruhl le reconnaît lui-même. Autant il y a de civilisations et de groupes socialement différents, autant il y aura de morales, c’est-à-dire de consciences communes et d’opinions publiques. En sorte que, tandis qu’il n’y a qu’une vérité et qu’une science possible du vrai, tandis que tous les savants du monde sont d’accord pour professer les mêmes affirmations scientifiquement di montrées, et qu’il n’y a pas plusieurs physiques, l’une pour l’Espagne et l’autre pour la France : dans le domaine du bon. il y aurait diversité et contradiction légitime, et ce qui est bon en deçà des Pyrénées pourrait devenir mauvais au delà. Il suffirait donc de trav la frontière pour pouvoir légitimement accomplir sur le territoire voisin ce que, non pas le simple code, mais la morale réprouverait dans la patrie. — 7. Cela ne peut être, lie même qu’il n’y a qu’une vérité’, bien que les esprits humains la conçoivent de façons fort in