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CONSTANTINOPLE (IIe CONCILE DE)


aussi quelque allusion au symbole nestorien attribué à Théodore, lequel, déjà examiné au concile d’Éphèse, session VIe, fut de nouveau remis en question et condamné au cours de la IVe session du Ve concile ? La partie trinitaire de ce symbole est correcte, bien que passant très rapidement sur la question de la distinction des personnes. P. G., t. lxvi, col. 1016-1020. CI". Fritzsche, Commend., ibid., col. 74. Il n’y a donc pas lieu de croire qu’elle puisse être visée ici.

Les anathématismes suivants sont exclusivement consacrés à la question de l’incarnation.

P’. EJ’ti ; ojy ôaoXoyst,

tov Ôso’J Xôyou Eivac Ta ; 6-jO Yêvv<i(T£ir, tt, v7E Trpôaicovtov sx to’j Ttaxpô ;, à/pôvœç xat

àaa)|iâ-(oç, T’/iv te ètc’Èaya-TO )v T(îiv ripispcôv, toû aOtoû xaxe).6ôvTo ; èx tûv o-Jpavû>v

xai <7apxo)6£vro ; Èx "rij ;

âyca ; Èv8ô ; ou ÛiOTÔxou xai

aEiTtrcpQÉvou Mapiaç, xai

Ysvv/jOévTo ; à ? aOtr) ?, 6

toioûtoî àvctŒ[j.a eotiû.

2. Si quelqu’un ne confesse

pas qu’il y a deux naissances

du Dieu Verbe : l’une avant

les siècles, du Père, intemporelle et incorporelle ; l’autre aux derniers jours, ce même

Dieu Verbe étant descendu des

deux, et s’étant incarné de la sainte et glorieuse Mère de

Dieu et toujours vierge Marie, et étant né d’elle, qu’il soit anathème.

Le 2e anaihématisme affirme la double génération du Verbe : l’une éternelle et incorporelle, par laquelle il procède du Père, l’autre temporelle et corporelle, par laquelle il s’incarne dans le sein de la Vierge. Le contenu et les termes en sont identiques à ceux du 3e anaihématisme de la Confession ; seul, l’ordre respectif des deux parties qui les constituent est modifié. Les formules en sont également empruntées à la Confession. Ibid., col. 5’fO, 541. Sans y être explicitement mentionnée, la théorie théodorienne autant que nestorienne de l’union morale de deux personnes en Jésus se trouve ici visée et sapée par la base. En effet, attribuer les deux générations, non pas à deux êtres distincts, mais à un seul et mémo être, le Verbe, c’est rendre inconcevable tout essai de division et de séparation de personnalité dans le Christ. La distance est immense entre la formule ici adoptée : les deux générations appartiennent au Verbe, toù -Voyou elvai Ta ; 8’jo yevvïjo-Ei ;, et les formules nestoriennes que nous citons plus bas et qui reviennent à ceci : la génération temporelle n’est pas attribuable au Verbe, mais uniquement à l’homme auquel le Verbe s’est uni ; elle ne peut être rapportée à celui-ci qu’indirectement, en vertu de l’union qu’il a contractée avec l’homme engendré.

Sur ces deux générations et la distinction de leurs sujets d’attribution, les textes suivants de Théodore sont très explicites : quando erit qusestiode nativitatibus secundum naturam, ne Maria : filins Deus Verbum existimelur… Et duas nativitates Deus Verbum non sustinuii, unam quidem anle sœcula, altérant autem in posterioribus temporibus. Ce passage, dont le texte de notre 2° anathématisme est évidemment la contrepartie, est tiré, ainsi que la plupart de ceux qui seront cités dans la suite, du recueil anonyme examiné au cours du Ve concile et inséré dans les actes de la V° session, recueil composé d’extraits empruntés à des ouvrages de Théodore que nous ne possédons plus. Mansi, t. IX, col. 219. Tous ces passages sont reproduits dans les Fragmenta dogmatica, de Théodore de Mopsueste, P. G., t. lxvi, col. 979-1016. Signalons encore les passages suivants : Nemo ex liis qui /lielatis curam habent patitur morbum habere dementise ut dicat eum qui anle ssecida est, in ullimis factum esse…cum oporlerel forte dicere quod qui anle sœcula erat assumpsit hune qui in ullimis erat… Cont. Apollin., 1. IV, .Mansi, op. cit., col. 200 ; cf. /’. G., t. lx, col. 999 ; et Quomudo igitur homo et Deus unum per unitatem esse potest, qui salvi/icat et salvi/icatur, qui ante sœcula

est et qiri ex Maria appariât. De incarn., ibid., col. 969.

y’. Eî’reç XÉyet, aXXov

EtVOU t’ov Xôyov TO’J 0EOÛ

tov Gau^.xTO’jpyïjo-avTa, xai

àXXov tov Xpiorôv TOV

TraOôvToe, ?] tov 8eov Xôyov

a-uveïvai Xiysi tw Xp’.r7T(j>

y£vou.Év(o ex yuvaixôç, y] èv

a-jT.o sivat à> ; aXXov iv aXXa>, àXX’o’jy_ É’va, xai tov a-JTÔv xûptov ïjfjuûv’Iy)o-o0v Xp’.^tov, tov toù 8eo0 Xôyov,

aapxcoâsvra xa’t Èvavâpumj aavTa, xa’i toO aÙTO-j tô : te

Oa-jp.ara xa tx nâ9r), à’jtsp

SXOUO- ! (i)Ç Û7TÉU.EIVE ffapxt. Ô

t. à- ï.

3. Si quelqu’un dit qu’autre

est le Verbe de Dieu qui a

accompli des miracles, et autre le Christ qui a souffert ; ou

que le Dieu Verbe s’est uni au Christ né d’une femme ; ou

qu’il est en lui comme un être dans un autre être diffèrent ;

et que ce n’est pas un seul et même Notre-Seigneur Jésus Christ, Verbe de Dieu, qui

s’est incarné et fait homme, et à qui reviennent et les mi racles et les souffrances qu’il a volontairement supportées dans sa chair, qu’il soit anathème.

Ce 3e anathématisme est presque identique, lui aussi, à l’anathérnatisme correspondant de la Confession. Mansi, t. ix, col. 560. La théorie qu’il condamne est la théorie nestorienne des deux sujets d’attribution distincts en Jésus-Christ, à)Xov… xat à’XXov, c’est-à-dire des deux hypostases : l’une, celle du Verbe, à qui seule on rapportera les miracles, l’autre, celle de l’homme appelé Christ, à laquelle on attribuera, à l’exclusion de la première, les souffrances et la mort. Voici quelques-uns des passages de Théodore auxquels il est sans doute fait allusion : Quomodo nonmanifestum quod allerum quidem nos Scriptura divina docet evidenter esse Deum Verbum, allerum vero hominem, et militant eorunt esse nobis ostendit differenliam, In l’s. viii, ibid., col. 211 ; et De incarn., 1. V : Quando naturas quisque discernit, alterum et allerum necessario invertit. P. G., x. lxvi, col. 969. Plus loin, dans ce même passage, Théodore semble bien, il est vrai, parler d’une certaine unité de personne : persona idem ipse invenitur, nequaquam confusis naturis ; mais l’explication qu’il en donne aussitôt n’est rien moins que correcte : i>ed propter adunalionem quai facta est assumpti ad assumenlem, et plus loin : manifestum quia, idem ipse invenietur adunatione personæ. Si la personne, comme telle, est un tout complexe et le résultat d une certaine union, il n’y a plus en réalité unité de la personne.

La personne de Jésus-Christ étant, d’après Théodore, composée de deux êtres distincts, puisque le Verbe et le Christ qui la constituent sont autre et autre, xXXov… xai à’XXov Elvat, il reste à définir de quelle manière ces deux êtres sont unis l’un à l’autre. Ce sera l’objel de l’anathérnatisme suivant. Dans celui-ci, cette union est simplement caractérisée par les deux formules suivantes : ffuveîvai, qui indiquerait plutôt une juxtaposition des deux êtres, et iv avTrii eivou, qui exprime l’inhabitation de l’un dans l’autre. Il n’y a pas lieu, semble-t-il, d’insister sur la différence, en somme minime, que l’on peut relever entre l’une et L’autre de ces deux expressions. C’est d’ailleurs la seconde, -v eïvai, qui revient le plus fréquemment sous la plume de Théodore, Cont. Apol., 1. III ; ôꝟ. 0 : o ; xai km BeoO ÔU.OO-JCIOÇ T(i> UaTpi, T(i> ij.kv ex tïjç riapôévou yêvvrjQivTi… èvi, v ti> ; e ! -/.ô ;, P. G., t. lxvi, col. 997, 999, ci les nombreux passages où revient la comparaison habituelle du temple et de celui qui habile dans le temple, vaoû XyiçŒvtoc xai to-j èvoixoûvTo ; èv t<o votât. Ibid.

S’. ET TU Xlysi xaTa yꝟ. 4. Si quelqu’un admet cette

ptv, $ï xa~à èvlpyetav, ï| xatà unique hypostase en Notre l<707 : ii, iay, r| xari a-JOî’m’av, Seigneur Jésus-Christ, mais

r, àvaçopàv, r v/iin, » ) comme susceptible d’être in 5Jvap.iv -ri’i tVWStV TO’J Oi&O terprétée dans le sens de plu-