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CONSTANTINOPLE (IIe CONCILE DE 1


tôiv <pj<7stov, et exclut toute transformation au sens eutychien de la nature divine en la nature humaine, ou réciproquement ; l’autre qui, sous la dualité des natures, cherche à introduire la dualité des hypostases ou des personnes. Pour mieux dissiper Tes équivoques sur ce dernier point, le concile rejette toute interprétation qui donnerait à la formule en question le sens d’une séparation réelle des deux natures trop caractérisée : Siaipéuei tîj àvà uipo ;. Il admet une simple distinction, ôcaçopâ. Encore ne veut-il pas qu’elle soit autre chose que théorique, t ?, Œwpîa p.ôvi, . Nul doute qu’il ne faille pas prendre trop à la lettre cette dernière expression. On en arriverait vite à nier toute distinction réelle. Ce qu’il en faut retenir, c’est l’affirmation d’une distinction des deux natures, telle qu’elle ne nuise pas à l’unité d'être et de personne. Le passage suivant de la Confession, auquel paraissent être empruntées les formules caractéristiques de cet anathématisme en éclairent heureusement le sens assez obscur par lui-même, op. cit., col. 51l : ev ixa-Épa 85 çû<jsi,

ToOtêCTTIV Èv 0eÔTÏ)7I Xl’l àvOptoTTÔTrjTt, xbv É'va Kupiov

r t xiïyi… Y’Y<"><JXOVTe ;, SiaipEccv u.èv riva àaEpb ; (peut-être vaut-il mieux lire comme dans l’anathématisme : àvà i.ipo ;) î) to(j.t, v ojy èTCiçÉpojxev t5] u.15c avaoù ùnoaxvæt, ttjv Se ûcaçopàv tûv y'.oioyi, k iov xal <7'jvetÈ8ïj, ffT)[ia : vou, sv oùx àvïipïi[i£VY)V oià tyiv évûxtiv, ItuscS ?) ExaTÉpa ç-Jffi ; ÈT-tv èv aJTrô. Il faut encore prendre en considération les passages suivants, si l’on veut ne rien négliger des sources où ont puisé les rédacteurs de l’anathématisme. ibid., col. 550 : ô àpiôu.o' :, &Tav ii, èv èu’i Sixcpripwv -poTo>ittov ï| 'j7roa, tâ(7£a)v Xéyerat, tiôv TupayuâTor/ ayrâv tï|V àvà p.Épo ; ev_£t 8sâîpEO"iv ô-rav ôk èrci ï, vti>y.î'vu)v 7rpayu.XT<ov, Tyjvixaûra |xôv(o Xôyw xat Ôeajpîx, où u.ï]v aûwliv Tôiv Tipayu-àttov e/ei tt, v S'.at’pe<7-iv… « ù ènl to-j xjcrà Xpiffrbv toi’vjv [iu<rr/]pîovi t7, ; évcâceuig yev<ou.évy)c, et y.ai ôtaçopà 91<op£ÏTat Ta Evajôevta, à/.).' o3v o-j 7rpayu.aT'.xà> ; xa àvà p. I p ç àXXïjXtov Sitoravrai Ta ê| aiv… ayvETÉBr, . Cf. col. 552 sq. Si l’on parle de deux natures dans le Christ, ce n’est pas pour les séparer à ce point que chacune garde son individualité et sa personnalité propre, comme le veulent les nestoriens, mais uniquement pour prévenir toute pensée de confusion ou de mélange entre elles. Voilà ce qui ressort clairement dis textes précités. Leur comparaison avec les passages où Théodore expose sa théorie de l’unité de la personne dans le Christ fait encore mieux ressortir l’opposition des doctrines. Ibid., col. 981, 983, 1013. Il parle sans doute d’une certaine unité personnelle, mais toute morale : comme il est incapable de distinguer entre la personne physique et la nature, affirmer les deux natures, c’est aflirmer, à son sens, les deux personnes dans le Christ ; ce que n’admet pas le concile.

Y)'. E ; vtç èx 8'jo f’jazwi 0so7/-, 70 ; /.ai àv0pa>7 ; 6r/"|To ; ÔU.oXoyà)V TÏ]V Evcoctv Ye Ye " VÎjtfOai, r, p.t’av çô'j'.v TOvl Oxoû Xéyou 0°EO"apXO)(J.évr|V Xlytov, [j./) o’jtwç autà Xaij.6âvr] xaBÔTtep xal oi àyiot iraréps^ â8 ; '3a ! jav, Sri h. ~r^ f Ji : 'a ; puæwe y.a’i -r, ; àvBpcoitîvnç tt, ; Iviidiio ; xaô' ù7 : o^ : a<jiv yevop.évr) ;, si ; XptTiô ; à7CETeXéff8r)' à).).' Èx ttiiv toio’jtcov ptovôiv a : '/v 9'J7'.v, ?, toc oùffîav Beor/yroc xat crapxb ; toO Xpioroû giffâyêiv È7 : tY_etpet, ô toio-jtoç àvà8sp.a sera). KaO' Û7té<7Taaiv yàp X£yovts ; tôv ii, 0V0YSVÏj /oyov ^vûnOai, ' ; II. i.-i J r/y. ;.i - :  ; 'j.

8. Si quelqu’un, confessant que l’union s’est faite de deux mi ! urcs, celle de la divinité et celle de l’humanité, ou parlant d’une nature du Dieu Verbe incarnée, ne prend pas ces expressions, conformément à la doctrine des saints Pères, dans ce sens que, de la nature divine et de l’humaine, l’union selon l’hypostase une fois réalisée, il est résulté un Christ : mais par le moyen de ces expressions tente d’introduire une nature ou essence do la divinité et de la chair du Christ, qu’il suit anathème. Car, en lant que le Verbe unique s’est uni selon l’hypostase. noua

Tï)V Eiç a/./.y, AO’j ; Tojv <p-jo"Etov TCT ; pâv_8ai çauiv' u.evoû(r/iç 8è u.âXXov ïv.y.~ïpar, ôirsp i<rriv, v/râaO ;  :: capx’t voo’j[j.ev tov Xoyov. A-.b xal eT ; èotIv ôXptcrô :, Ûîô ; xat av(lp(o7ro ;, a-JTÔ ; ou.oo’jfftoç 'ù 71aTp’i y.aià Tr, v OsÔTïjTa, xai 6[j.oo’Ju-'.o ; r, oiv ô a Jtô ; xaTa Tr, v àvÛpa>uÔ7v-, Ta - È/rîffïjç yàp xal touç àvà u.spo ; 81atpo-jvTaî, r, TOC Teu.vovTaç, xal toù ; CT’jyxÉovTaç xb Tr-, ; Osia ; oixovouia ; u.-jo-7ripiov toÛ XptT70-j, àKoarpÉçETai xal àva9e[xSTt'ÇEi t toC Œov Èy.y.À-riCi’a.

duit une confusion quelconque des natures entre elles : nous concevons plutôt que le Verbe s’est uni à la chair, l’une et l’autre des deux natures restant ce qu’elle est. C’est pourquoi un est le Christ, Dieu et homme, tout à la fois consubstanliel au Père selon la divinité, et consubstantiel à nous selon l’humanité : car l’Eglise de Dieu rejette et anathématise pareillement ceux qui séparent ou divisent en parties le mystère de la divine économie du Christ.et ceux qui y introduisent la confusion.

C’est aux monophysites que s’en prend tout spécialement le 8 8 anathématisme. On sait, voir Chalcédoine, t. 11, col. 2201, que ceux-ci avaient l’ail tous leurs efforts pour introduire dans la définition de foi du IVe concile, au lieu de la formule définitivement adoptée èv 8ùo epjiEo-tv, cette autre formule, Èx 8-jo ç-jo-eiov. Non pas que celle-ci fût par elle-même hétérodoxe ; mais il était beaucoup plus aisé de la concilier avec le monophysisme. Rejetée par les Pères de Chalcédoine, elle n’en devint que plus chère aux dissidents. C’est pour en dégager le véritable sens des interprétations abusives de ceux-ci que les Pères du Ve concile lui consacrent un de leurs anathématismes. C'était aussi, sans doute, pour prévenir toute fâcheuse méprise de la part du public, sur la portée de la condamnation formulée contre le nestorianisme et éviter aux monophysites la tentation de s’en prévaloir en faveur de leurs théories. L’union des deux natures se fait dans l’hypostase, xaô' Û7c60Tao"tv, ce n’est pas une confusion, àvàyufftç, qui s’opère entre elles. La finale de l’anathématisme contient une allusion aux nestoriens : -oùç àvà uipoc Staipoûvraç vyroi TÉu.vovTaç. Ce 8e anathématisme est à mettre en parallèle avec le 9e de la Confession, Mansi, t. ix, col. 502, et avec un autre passage du même document. Ibid., col. 541.

6'. Ei' ti ; 71poo-y. - jvEîo"0ai

ÈV Sus’l Ç'JO-EO-t ÀEVEt TÔV XpiOTÔv, È ; OÙ Ô'JO TtpOffXV VïjffEii ; EÎo-iYovTai, iôt’a tû Seû X6yo> xa’t tSt’a Toi àv6pu')7t<i)" f) tï Tt ; È7Ù àvaipl<rsi ty}ç aapxtS ;, r ÈVi o-uy-/jcei r ?i ; 0e6tt, -o ; xal Tr ; ç àv6pw716Tr, Toc, y uiav çuatv T, yo’jv oCiciav T « iv o"j VEX86vTtOV TEpaTEUÔpiEVO ;,

o-jt(i) Trpoir/.'jvst tov X^i(Ttôv, àXX' o’j/ï u.ià Trpocy.'jVïjaEi -bv Ûsbv Xdyov « rapy.ioÙivTa p.ETa vffi ! o ; a ; aùtoû o-apy.bç TîpoaxuvEî, xa8 >.7T£p ï| toO 6eo0 ÈxxXr)aîa 77ïpiua>, £v l àoy^ç, 6 to10O-0 ; àvâÛEU-a ï<j-.m 9. Si quelqu’un prétend que le Christ est adoré en deux natures ; ce que disant, on met en avant deux adorations, l’une s’adressant au Dieu Verbe, l’autre à l’homme ; ou si quelqu’un, pour supprimer en lui la chair, ou pour confondre la divinité et l’humanité, ou imaginant cette chose monstrueuse, une natui a ou essence des éléments qui s’unissent, adore ainsi le Christ et n’adore pas dans une seule adoration le Dieu Verbe incarné, avec sa propre chair, suivant la tradition primitive de l'Église, qu’il soit anathème.

ne disons pas qu’il s’est proDICT. DE THÉOL. CATIIOL.

C’est encore l’unité de personne que souligne indirectement le 9° anathématisme, en proclamant l’unité du Christ sous le rapport de l’adoration et des hommages que nous lui devons. Il n’y a pas deux adorations distinctes, 8ûo JtpoffxuvifaEi ;, l’une s’adressant au Verbe, l’autre à l’homme ; mais une seule et même adoration qui va au Verbe incarné, c’est-à-dire à la personne unique en qui la divinité se rencontre avec l’humanité.

III. - 40