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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/648

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CONSTANTINOPLE (IVe CONCILE DE)

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vile, l’opération découle immédiatement de la nature, qu’elle en est le prolongement et la manifestation. Le texte de saint Cyrille qui résume cette partie du décret montre d’ailleurs qu’en maintenant la distinction et la dualité des opérations, on ne porte pas atteinte à l’unité de la personne ou de l’agent. Les scolastiques donneront plus tard à ces thèses la rigueur et la clarté des formules philosophiques, en distinguant à propos de l’activité deux principes : celui d’où elle émane, et celui à qui elle appartient, ou sujet d’attribution, princifiiuni ex qtto et principium quod. L’activité émane de la nature et elle est attribuée à la personne. Elle peut dune être douille, l’agent restant un : c’est ce que dit saint Cyrille en termes différents, mais non moins précis, évbç yxp v.ai toû ocjtoO *à te 6x-J|j.ata xai itâOr, yivaxrxoiJiEv, v.xz’ôtXXo xai àX)o xtôv

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Il n’y a pas lieu d’insister sur la finale du décret. C’est un bref résumé de toute la théorie christologique élaborée définitivement dans les différents conciles : divinité du Verbe incarné, dualité des natures dans l’unité de personne, réalité des œuvres divines et humaines accomplies par lui, dualité de volonté et d’opération.

I. Sources.

Lettres et documents, dans Acta syn. Lateran. (G49), Mansi, Concil., t. x. col. E63-1188, et Acta VI concil., ibid-, t. xi, col. 180-922 ; Anastase le Bibliothécaire, Collectaiwa ad Juan, diacon., dans P. L., t. cxxix, col. 501-G9Û ; Maxime le Confesseur, Opéra, P. G., t. XC-XCI ; et spécialement Opuscula tlieol. et polem. ad Marinum, t. xci, col. 9-286 ; et Disjiutat. cum Pyrrho, ibid, col. 287-354 ; le prêtre Anastase, Oc ;  ! toû xatVnio/a xai x « 8’ônoîuïtv, l. IV, dans Mai, Script. veter. nova collectio, t. VII, p. 193 ; Liber pontificalis, édit. Duchesne, 1886, t. i, p. 332-338 ; Mommsen, dans Monumenta Germanix historien, Berlin, 1898, t. I, p. 148-154 ; Yita Maximi Confes., P. G., t. XC, col. 67-110.

II. Travaux.

Gombefis, Historia monothelitarum, dans son A uctariu m novum, Paris, 16’18, t. ii, p. 1-G4 ; Dissertatio apologetica pro aclis seœlse synodi, ibid., p. 05-198 ; J.-B. Tamagnini, Historia monotheletarum, Paris. 1678 ; Assémani, Bibliotheca juris orientalis, in V, Rome, l~r, 4 ; J. Chmel, Vindicte conc. cecum. VI, præv. dissert, histor. de origine hssr. monoth-, Prague, 1777 ; Hetele, Conciliengeschiclite, Fribourgen-Brisgau, 1806, t. iii, p. 110-264 ; Bardenhewer, Ungedruckle Excerpte aus einer Schrift des Patriarclicn Eulogius von Alexandrien (580-607) ïiber Trinitut und Incarnation, dans Theologische Quai’talschrift, iS96, p. 353-401 (un fragment dans P. G., t. lxxxvi, col. 2939-294’i) ; Owsepian, Die Entstehungsgeschichte des Monotheletismus nacli ihren Quellen geprïtft und dargestellt, Leipzig, 1897 ; J. Turmel, Histoire de la théologie positive depuis l’origine jusqu’au concile de Trente, Paris, 1904, p. 218-225 ; J. Pargoire, L’Église byzantine de 587 à 841, Paris, 1905, p. 157-166 ; Herzog, Realencyklopâdie, 3e édit., 1903, art. Monotheleten, p. 401-414 ; Kirchenlexikon, 1851, art. Monotheleten, p. 244-251. Pour les sources et les ouvrages anciens, cf. Fabricius-Harles, Bibl. grxca, Hambourg, 1808, t. xi, col. 151-154.

J. Rois.

4. CONSTANTINOPLE (IV° CONCILE DE).

"VIIIe œcuménique, 5 octobre 869-28 février 870. — L Préliminaires. II. Histoire des sessions. 111. Les actes du concile. IV. Principaux canons dogmalieodisciplinaires, texte et commentaire. V. Principaux canons dogmatiques, texte et commentaire. VI. Principaux canons disciplinaires, texte et commentaire. VII. Œcuménicité du concile.

    1. PRÉLIMINAIRES##


1. PRÉLIMINAIRES. —Le IV’concile de Conslantinople, VIIIe œcuménique, fut réuni pour mettre fin au schisme créé par l’élévation anticanonique de Photius au siège patriarcal de Conslantinople, à la place du patriarche légitime Ignace. Nous n’avons pas à raconter ici en détail les événements qui se déroulèrent dans la capital de l’empire byzantin et aussi à Home, depuis l’Epiphanie de 857, jour où saint Ignace refusa la communion à l’incestueux césar Lardas, oncle de l’empereur Michel III l’Ivrogne, jusqu’à la première chute du patriarche intrus, le 25 septembre 867, aussitôt après l’événement au trône de Basile I er le Macédonien. Il es !

cependant nécessaire de rappeler brièvement les principaux épisodes du premier acte de ce drame lamentable qu’est le schisme photien, pour comprendre l’histoire du concile et la porlée de ses décisions.

L’élévation de Photius était entachée d’un triple vice canonique. Il prenait la place du patriarche légitime violemment dépossédé de son siège par le pouvoir séculier et refusant énergiquement de donner sa démission. Contrairement au 10e canon de Sardique, de simple laïque il devenait subitement évêque et recevait tous les ordres dans l’espace de six jours (20-25 décembre 857). Enfin le prélat qui le consacra, Grégoire Asbestas, archevêque de Syracuse, avait élé excommunié par Ignace son supérieur légitime, et sa cause, portée devant le saint-siège, était encore pendante. Sentant combien sa position était fausse, l’intrus essaya d’obtenir du pape la confirmation de son élection. Une ambassade fut envoyée à Rome en 859. Elle remit au pape, qui était alors Nicolas I er, des letlres et de riches présents, et lui raconta, en les travestissant, les faits qui s’étaient passés à Constanlinople depuis deux ans. Photius, dans un écrit habilement rédigé, faisait profession de foi catholique, cherchait à faire croire qu’il avait été contraint d’accepter une charge trop lourde pour ses épaules et implorait, avec cette humilité hypocrite dont il avait le secret, les saintes prières du pape. Epist., 1. I, epist. i, P. G., t. en, col. 585-59L Ignace, lui aussi, en avait appelé à Rome, mais on avait empêché’jusqu’ici ses envoyés d’accomplir leur mission. Nicolas I er ignorait donc comment les choses s’étaient réellement passées, mais sa clairvoyante perspicacité lui lit soupçonner aussitôt quelque perfidie, et il se garda bien d’ajouter foi à tout ce qu’on lui racontait. Il résolut, dans un concile tenu à Rome, en septembre 860, d’envoyer à Conslantinople les évoques Rodoald de Porto et Zacharie d’Anagni pour faire une empiète minutieuse. Dans une lettre à l’empereur il blâmait la procédure injuste suivie contre Ignace, et l’élévation d’un laïque faite au mépris des canons de Sardique et des décrets du saint-siège. De Photius, il louait l’orthodoxie, mais se refusait à reconnaître sa consécration, avant d’être pleinement informé de toute cette affaire. Mansi, Concil. , t. xv, col. 162-168 ; t. xvi, col. 59.

Les deux légats furent infidèles à leur mission. Pans un concile de 318 évêques réuni par Photius dans l’église des Apôtres en mai 861, ils signèrent la déposition d’Ignace et reconnurent Photius comme patriarche. Ignace fut condamné sur les faux témoignages de 72 individus, la plupart gagnés à prix d’argent, commeayant été institué par la puissance civile, contrairement au 31e canon des apôtres. Cf. Hergenrôther, Photius, t. i, p. 419-438.

Quand Nicolas I er apprit par des amis d’Ignace ce qui s’était passé dans ce conciliabule, non seulement il refusa d’en confirmer les actes, mais dans un synode tenu à Saint-Pierre au début de 863, il déclara Photius le laïque déchu de toute dignité ecclésiastique, destitua ceux qu’il avait ordonnés et se prononça pour la légitimité d’Ignace, Mansi, t. xv, col. 178 ; t. xvi, col. 106. L’intrus brava les foudres pontificales et continua à se glorifier de l’approbation des légats et a. répandre contre Ignace des libelles calomniateurs. C’est lui aussi probablement qui composa l’écrit injurieux envoyé’au pape, en août 865, sous le nom de Michel III. Nicolas I répondit comme il convenait à ces grossièretés. Les insulies faiies au siège de Pierre l’ureni fièrement relevées et l’ingérence du césarisme byzantin dans les affaires religieuses flétrie avec vigueur. Cependant le pape permettait qu’une revision du procès entre Ignace et Photius fût faite à Rome, en dehors de toutes les intrigues des partis. Les deux compétiteurs étaient invités à venir en personne ou à envoyer des délégués. Mansi, t. xv, col. 187-216.