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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/118

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DÉCRÉTALES (LES FAUSSES ;


de conciles précédés de quelques nouvelles pièces apocryphes, qui sont : 1° une brève dissertation de primitive* Ecclesia et stjnodo Nicxiia, composée par le pseudo-Isidore ; 2° Vexemplar constituti domni Conslantini imperatoris, contenant en particulier la fameuse donation de Constantin, antérieurede plus d’un demi-siècle à l'éditeur de la compilation ; 3° quelques lignes seulement, empruntées àYHispana, sous le titre : Quo iempore action sit Nicænum concilium ; 4° une prmj’atio Nicxiii concilii, qui se lit déjà, à l’exception de quelques passages que le prétendu Isidore prit dans Ru liii, dans une collection antérieure dite collection de Qæsnel, du nom de son premier éditeur ; 5° une autre et courte préface en cinq distiques, tirée, celle-ci, de la collection Dionysio-Hadriana ; viennent enfin tous les conciles de la Collectif) Hispana, auxquels on a ajouté, à la suite du IVe concile de Tolède, les autres du Ve au XIII e. L’ensemble est authentiquée quelques exceptions près. Ces exceptions sont : a ; VEpistola formata Atlici episcopi Conslantinopolitani, empruntée probablement à Y Hispana, insérée après les conciles grecs ; b) YEpistola Aurelii Mizoniique, insérée après les titres des canons du I" concile de Carthage, tirée de la collection de Quesnel ; c) l’interpolation du mot chorepiscopos dans les premières lignes et les derniers mots du canon 7 du IIe concile de Séville, interpolation qui paraît bien être du pseudo-Isidore.

La III' partie reprend les décrétales des papes : Item incipiunt capitula Decrelalium vencrabilimn apostolicorum sanctse Romanse sedis Ecclesix, à l’image de ce qui formait la seconde partie de la collection Hispana, et comprend les décrélales des papes, de saint Silvestreà saint Grégoire le Grand, avec quelques décrets de Grégoire II. De cette longue série de textes, un tiers environ est apocryphe ; mais il n’entiv pas dans le plan de ce dictionnaire d’en exposer le long et minutieux détail : on le trouvera dans l'édition qu’a faite de toute la collection P. Hinschius. Tout ce qu’il convient de dire, c’est que les treize premières décrétales, jusqu’au pape Damase, sont apocryphes ; apocryphes aussi eu entier celles d’Anastase I", sixte III,

I '. Félix IV, Boniface II, Jean II, Agapit, Silvère, Pelage I er, Jean III, Benoit [ «, Pelage II ; apocryphes en parlie celles de Damase, Léon le Grand, Symmaque, V’igili ' Grégoire le Grand. Noua ne pouvons pas

r non plus danle détail des classes et des sousclasses de manuscrits que Hinschius a reconnues et entre lesquelles il répartit les diverses éditions non imprimées qui nous sont parvenues.

III. Date de i. collection. — La question que nous devrions logiquement examiner serait celle-ci : quel esi l’auteur di ompilalion ? Avouons tout de

suite qu’on l’ignore, que les identifications proposées

eut trop sui de pures hypothèses et que leurs

auteurs ne les émettent qu’avec la plus extrême réserve.

Aussi s’est-on attaché surtout à fixer la date de l'œu vrc

et le butque le compilateur a poursuivi.

Le recueil n’est pas daté. On peut néanmoins serrer

/ près I époque précise où il parut. « Il est certain, dit M. P. I oui nier. op. 'il. p. 302, que Loup, abbé de Ferrièn - cite une décision des Fausses Décrélales, attribuée au pseudo-Melchiade, dans une lettre ou dam un projet de lettre adressé en B58aupape Nicolas I '. Il est non moins certain que plusieurs textes dei iiie Décrétales sont cités dans la lettre synodale écrite en 867 au nom du roi Charles le Chauve par li concile de Quierzy. i II j a plus. Une citation

Indubitable des Fau D i I ve dan

statuts donnés par Hincmar de Reims A ton dioci promulgés i t novembre 852. Les efforts que lains auteurs ont faitpour délai ni i di - statuts la citation emprunté' m pseudo-Isidon n’ont pas été couronnés il la date du I" novi mbre 862 reste una

nimement acceptée. La collection était donc certainement compilée avant cette date. L'était-elle depuis longtemps ? Il est plus malaisé de fixer la date précise ; mais on peut affirmer qu’elle est postérieure aux capitulaires de Benoit Lévite. De l’avis commun des historiens, les Fausses Décrétales dépendent de ces pseudocapitulaires ; or les capitulaires ont paru certainement après la mort d’Otgar de Mayence, survenue le 21 avril 817 : Benoit Lévite parle d’Otgar comme étant déjà mort :

Autcario demum, quem tune Moguntia summum Pontificem tenv.it, pracipiente pio.

Le 21 avril 847 et le 1er novembre 852 sont donc les deux dates extrêmes entre lesquelles doit se placer la compilation des Fausses Décrétales. Un autre argument, développé par quelques auteurs, est d’une valeur trop discutée pour que nous croyions utile de le reproduire dans un exposé sommaire.

IV. But.

On a discuté beaucoup autrefois sur le but que se proposait le compilateur ou l’artisan de tant de pièces apocryphes ou falsifiées. A l'époque des luttes ardentes du protestantisme, du gallicanisme ou dujoséphisme contre Rome, on affirmait volontiers, parmi les hétérodoxes de toute couleur, que le pseudo-Isidore avait eu pour but de favoriser la suprématie du pape et d’exagérer ses pouvoirs. C'était l’opinion des David Blondel, Gibert, de Marca, Doujat, van Espen, Febronius, Eichhorn, Theiner. Elle a perdu aujourd’hui toute créance chez les savants, à quelque foi religieuse qu’ils appartiennent. D’autres attribuent au faussaire des vues particulières plus restreintes, par exemple le rétablissement d’Ebbon sur le siège de Beims, la création d’un siège primatial à Beims ou à Mayence, le souci d’assurer la sécurité de certains prélats menacés d’une déposition imminente (Aldric du Mans ou même Otgar de Mayence). D’autres enfin pensent que ce n’est pas dans des vues aussi mesquines et de simple intérêt particulier que le faussaire a pu rassembler une telle quantité de matériaux : la petite cause qu’il eût prétendu défendre par là en eût été écrasée.

Le but que poursuit l’auteur doit ressortir des textes mêmes qu’il a amoncelés et fabriqués. On ne le découvrira que difficilement dans les textes authentiques ou autres qu’il a en commun avec les collections antérieures ; on le trouvera plutôt dans les pièces qu’il a lui-même fabriquées ou retouchées. C’est donc par l'étude des apocryphes que nous pourrons discerner le but poursuivi. Et encore, parmi les pièces fabriquées, n’attachons pas une importance excessive à celles qui ont pour dessein de combler les lacunes du Liberpon~ li/icalis, souvent exploité par lui, en forgeantdes décisions qui correspondent au récit de ces annales pontificales.

Il est une idée sur laquelle le pseudo-Isidore insiste à cent reprises. C’est elle qu’il a en vue quand il fait remarquer que c’est chose grave que d’accuser un supérieur ; qu’il faut de nombreuses conditions pour qu’un accusateur mérite d'être entendu ; que les ' ne doivent accuser ni les clercs ni, à plus forte raison, les évêques ; que dans un procès contre les clercs le seul tribunal compétent est le tribunal ecclésiastique ; que le juge des évêques ce ne sont pas les laïc

ils princes, mais le métropolitain ou b' prim.it : >

d’au moins douze - | que ce juge mémi

pourra jamai - déposer >m évéque an pape seul compétent s cette fin, et que tout évéque lé ou condamné peut toujours en appeler au pape.

.elle qu’il pense qu.lllll il I.1 |i|M I le., er i |l|el soit !

minutieux on doit suivre, dam l’acte même du pi

de la justice, ne iu r ai aucun absent, ai p i miii r ei de vexations inutiles, lui restituer

iblement ce qui lui aurait été enlevé ; quand il