Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

545

DESCARTES

546

perfections, qu’il existe, qu’il est infini, éternel et donc il est infini, éternel, etc. Nous l’avons déjà fait remarquer : ce raisonnement nous prouve simplement qu’il est impossible de penser un être parfait, sans le penser infini, éternel, tout-puissant, simple, existant, etc. Observons enfin que pour Descartes l’attribut du parfait est en Dieu la source de tous les autres et contient l’essence de Dieu, tandis que pour la scolastique cette essence est Vaséité. Voir ce mot, t. i, col. 2079.

2" Parmi tous les attributs de Dieu, celui dont Descaries s’est le plus occupé, après celui de parfait ou d’infini— et c’était justice — est l’attribut de créateur. Descartes considère Dieu comme créateur de toutes choses, en quoi il est parfaitement orthodoxe. Mais il s’écarte de la théologie traditionnelle sur plusieurs aspects de cet attribut. En premier lieu, il impose l’optimisais comme règle de l’acte créateur, ce qui ne laisse pas de l’embarrasser quelque peu en face des imperfections qu’il constate en lui, ou chez les autres. Il se tire de la difficulté en faisant observer:1. que ses facultés sont parfaites en leur genre ; 2. qu’il faut considérer Yensemble des êtres plutôt que les détails ou les individualités séparées ; 3. qu’au demeurant, il ne faut pas vouloir découvrir les fins impénétrables de Dieu. « t. n considérant la nature de Dieu, il ne semble pas possible qu’il ait mis en moi quelque faculté qui ne soit pas parfaite en son genre, c’est-à-dire qui manque de quelque perfection qui lui soit due ; car s’il est vrai que plus l’artisan est expert, plus les ouvrages qui nt de ses mains sont parfaits et accomplis, quelle chose peut avoir été produite par ce souverain créateur de l’univers qui ne soit parfaite et entièrement achevée en toutes ses parties ? Et certes, il n’y a point de doute que Dieu n’ait pu me créer tel que je ne me trompasse jamais ; il est certain aussi qu’il veut toujours ce qui est le meilleur; est-ce donc une chose meilleure que je puisse me tromper que de ne le pouvoir pas’.’Considérant cela avec attention, il me vient d’abord eu la pensée que je ne me dois pas (’•tonner si je ne suis pas capable de comprendre pourquoi Dieu la il ce qu’il fait… car, sachantdéjà quema nature est extrêmement faible et limitée, et (pie celle de Dieu, au contraire, est

ii use, incompréhensible et infinie, je n’ai plus de

peine a reconnaître qu’il a une infinité de choses en ■a puissance desquelles li surpassent la portée

de m sprit… I plus, il nie vient encore a l’espril

qu’on ne doil pas considérer mie Beule créature séparément, lorsqu’on recherche si les ouvrages de Dieu Boni si-, mais généralement toutes les créatures en.1— l.i même chose qui pourrait peut-éti quelque sorte de raison sembler forl incomplète, si elle (’■tait seule dans le inonde, ne lai d’être très

ime faisanl partie de tout’atrième méditation, Œuvret, t. i, (i. 139, 140. L’optimisme esl une erreur dont on il qui lui sera con ulement ici que I optimisme de Des limite d’une fa ive : I. la possibilité des cl

-la seules —ont possibles qui sont les

Heures : 2. la p. puisqu’au lieu de

tlonl le— éléments ne se con il le peut plus qui | ml la

■ (Ue. ou au moins dans le cadre oii il les

il la plu—.. /o liberté humaine qui

i —i plus loisible de faire ce que

qui’chaque instant

ai a l idi —il divin. Choisir autre chose,

di faut la bonté el la < me.

n de remarquer plusieurs

|ue Dieu n

mai—, |, , , , , , |, , , ,., 11, , , (||, |

i mi qu’il était leur qtn I’monde lut cri dan le temps qu

[(ICI. H ICI (. !

l’éternité, qu’il a voulu créer le monde dans le temps mais au contraire parce qu’il a voulu créer le monde dans le temps, pour cela il est ainsi meilleur que s’il eût été créé dès l’éternité. » Réponse aux sixièmes objection*, Œuvres, t. i, p. 323. Si l’on admettait cela, il s’ensuivrait que n’importe quel autre monde aurait pu également être choisi par Dieu et serait ainsi devenu meilleur : ce qui est la négation même du principe de l’optimisme.

3° Descartes n’y a pas pris garde, parce qu’il tenait surtout à affirmer une théorie très personnelle et très fausse concernant la liberté divine et son inlluence sur la possibilité des choses. La théologie traditionnelle enseigne que les êtres sont possibles antérieurement à la liberté divine et indépendamment d’elle ; que l’homme, par exemple, n’est pas possible, parce qu’il a plu à Dieu de le rendre tel, mais parce qu’en lui réside une image, une participation finie, non contradictoire, de la perfection divine. Et ainsi dans l’ordre des moments que l’esprit humain distingue en l’infinie simplicité divine, la théologie range en premier lieu l’essence parfaite de Dieu, de laquelle découle la possibilité générale et indéterminée d’êtres extérieurs ; en ^second lieu, la connaissance nécessaire et exhaustive que Dieu a de son essence. Au premier plan de cette connaissance se trouve l’essence divine ; en elle, mais comme au second plan, l’intelligence divine conçoit un nombre infini de modes sous lesquels cette essence infinie peut être participée et imitée au dehors par les créatures finies ; cette connaissance divine qui se termine à toutes et à chacune de ces participations extérieures, distinctes et finies, constitue le monde des idées ; et les créatures, termes de ces idées, sont les possibles. En troisième lieu, vient la volonté divine qui aime l’essence et la perfection de Dieu et en elle tous les modes finis sous lesquels la participation à cette perfection est possible. Ici vieni la liberté, laquelle est donc non réellement et chronologiquement, mais par ordre logique de nature, après la connaissance el la constatation et constitution par celle-ci des possibles, Les (’1res finis sont donc nécessairement possibles el antérieurement (dans l’ordre logique bien entendu) à l’apparition et à l’exercice de la liberté divine, Celle-ci n’intervient qu( pour choisir, parmi lespo u qu’elle appellera

a l’existence. Voyons combien la théorie de Descartes ipposée à ces notions catholiques : n Quant à la liberté du franc arbitre, il est certain que la raison ou nce de celle qui est en Dieu est bien différente de celle qui est en nous, d’autanl qu’il répugne (pie la volonté de Dieu n’ail pas été de toute éternité indifférente a toutes les choses qui oui été faites el qui se feront jamais ; n’ayant aucune idée qui représente le bien ou le rai. ce i|ii’il faut croire, ce qu’il laul l’aire ou ce

qu’il faut omettre, qu’on puisse feindre avoir de l’objet de l’entendement divin avant que sa nature ail ét< tituée telle par la détermination de —., volonté, o II ne

tre plus en opposition avec la théol el la psychologie traditionnelle qui affirment qu’en I heu comme dans l’homme, la liberté est une fonction, non le, mais éclairée el lumineuse de l.i volonl

que précédée de l’intellij asei gnée par elle. Ici. c’esl la volonté qui précède el qui détermini [ui esl bien el ce qui est mal ; I entendement re< oil d’— la volonté le décret qui lui ordonne ce qu’il doit considérer co • bien et vrai ou

comme mal el cm faUl i I i je ne parle pas ici d’une

simple priorité de temps, mais bien davantage, je dis

qu’il a été impossible qu’une telle ni

termination de la volonté de Dieu par une priorité d’ordre

ou de natureou d — la n me

(Lui— i i cole, en toi te que » Ile idi i du bien ail porté ■ (lire 1 un plutôt que l’autre. Vinsi ;

i pu-’•■ que bonnes, mai >

iv. — is