descente du Christ aux enfers, dans les termes rappelés dès le début, mais pour inculquer toute la portée du dogme, il i nsi> te sur le sens propre et non métaphorique de la formule, sur la réalité du l’ait lui-même. Il serait insuffisant de penser que le Christ soit descendu aux enfers, en ce sens qu’il aurait, en quelque manière, manifesté l’éclat de sa force ou de sa puissance. Il faut tenir que son âme, toujours unie à sa divinité, s’est vraiment transportée, s’est rendue réellement présente aux enfers. Nec vero exislimandum est eum (Chrisium) sic ad inferos descendisse, ut ejus lantummodo vis ac virlus, non eliam anima, eo peroenerit : sed omnino credendum est’ipsam animam HIC ET PRjESENTIA au inferos descendisse ; de quo exslat firmissimum iliud Davidis testimonium : Non derelinques animam meam in inferno, Ps. xv. 10. Catechismus ad paroclios, part. I, c. VI, n. i. lîome, 1902, p. 56. C’est la réplique directe à la théorie erronée d’Abélard et de Durand.
/ ; . LES DOCUMENTS SCRIPTURAIRES. — La descente aux enfers peut-elle se démontrer par les Ecritures’.’Bellarmin trouve qu’on ne peut, par les seules Écritures, établir cette preuve avec une certitude telle qu’elle rende impossible la contradiction. Il veut montrer la fréquente nécessité de traditions autorisées pour fixer le sens des Écritures, et il écrit : Exempta sunt plurima. Nam sequalitas divinarum personarum… descensus Christi ad inferos, et multa similia deducuntur quidem ex sacris litteris, sed non adeo facile, ut si solis pugnandum sit Scriptural testimoniis, nunquam lites cum protervis finiri possint. Disput. de controversiis fidei, De Verbo Dei, 1. IV, c. iv, Ingolstadt, 1599, p. 2C5. Louis de Hlois est d’un avis analogue. Duns Scot déclarait aussi que la descente aux enfers n’est pas enseignée par l’Évangile, mais il faut cependant la tenir pour un article de foi : Dico quod Christum descendisse ad inferna non docetur in Evangelio, et tamen tenendum est sicut arlicidus fidei, quia ponitur in symbolo apostolorum. In IV Sent., 1. I, dist. XI, q. i, Venise, 1617, p. 723. Payva Dandrada étend cet avis négatif à tous les écrits du Nouveau Testament.il y a bien quelque exagération dans ces jugements si absolus.
1° Dans l’Ancien Testament, il n’y a que des prophéties, toujours plus ou moins voilées ; des figures que les Pères et notamment saint Jérôme et saint Augustin, saint Hilaire et saint Basile, ont expliquées de la descente aux enfers. — 1. Le Ps. xxxui, 7-9 : Attollite portas, principes, veslras, et elevamini portée œternales, est une sommation aux portes de la forteresse de Sion d’avoir à s’ouvrir pour laisser passage à l’arche du Seigneur. On l’interprète d’une sommation aux portes du Schéol pour la glorieuse entrée du Christ, vainqueur de la mort et du démon. — Au Ps. xxix. i : Eduxisti ab inferno animam meam, le roi David remercie Dieu d’une guérison qui peut être regardée comme une résurrection, comme un retour du Schéol, tant la maladie était grave. Le verset s’entend de l’âme du Christ qui est sorti du Schéol pour se réunir à son corps, à l’aube du troisième jour. — On interprète, dans le même sens, Ps. xlviii, 16 : Deus redimel animam meam de manu inferi, ru m acceperit me ; Ps. LXXXV, 13 : Eripuisti animam meam ex inferna inferiori ; Ps. evi, 16 : Quia contrivit portas œreas, et vectes ferreos confregit, et même Ps. iicxxxvi 8 : Si ascendero in cselum, lu illic es ; si descendero in infemum, ades, ou pourtant il est assez difficile de trouver une prophétie ou une figure ; car le psalmiste emploie cette formule pour marquer que Dieu est partout, si loin qu’on se transporte.
2. D’autres textes île l’Ancien Testament ont encore été invoqués : par exemple, Eccli., XXIV, 15, où il est directement question de la Sagesse : Penetrabo omnes
inferiores parles terra ; , et mtpiciam omnes dormienlet, et Uluniinabo omnes sperantes in ! )>, , Zach., ix, 11, où Dieu rappelle < Jérusalem qu’il a rendu la liberté’aux Juifs exilés en Chaldée, à i de l’alliance consacrée dans le sang des victimes quoque, in sanguine te t tamen ti tui, emitûti vinclos tuos de lacu. Mais le texte, qui paraît avoir été le plus souvent allégué, est la prophétie d’Osée, xiii. 14 : De mnnn morlis liberabo eos, de morte redimam eos. Ero mors tua, o mors ; morsus tuus ero, in/erne. Littéralement, il est ici question de la victoire par laquelle Dieu délivrera les Israélites de tous leurs ennemis. Saint Grégoire le Grand y voit une prophétie : elle a trouvé sa réalisation dans la victoire que le Christ a remportée sur la mort, et aussi sur l’enfer lorsqu’il y descendit : lllos ex inferni claustris rapuit, qitos suus in fide et aclibus recognorit. I recle eliam per Osée dicil : Ero mors tua, o mors : ero morsus tuus, inferne, Osée, xiii, 11. 1, / namque quod occidimus, agimus ut penilus non s’il. Ex eu etenim quod mordemus, parlent abstrahimus partemque relinquimus. Quia ergo in eleclis suis fundilus occidit mortem, mors morlis exslilit. Quia vero ex inferno partem abstulit et parlem reliquit, non occidit penilus sed monwrdil infemum. Ait ergo : Ero mors tua, o mors. Ac si aperte dirai : Quia in eleclis meis le funditus perimo, ero mors tua ; ero morsus tuus, inferne, quia sublatis eis, le ex parte transfigo. Homil. in Evang., xxii, n. 6, P. L., t. lxxvi, col. 1177. Cf. S. Cyrille de Jérusalem, Cal., XIV, 17. P. G., t. xxxiii, col. 848 ; S. Jérôme, lu Ose., xiii. li. P. L., t. xxv, col. 937 ; S. Pirmin, Desingulis libris canonicis scarapsus, P. L.. t. lxxxix, col. 1033-1034.
2° Le Nouveau Testament contient des assertions très diverses touchant la descente aux enfers. Quelquesunes sont tellement catégoriques qu’elles ne laissent plus place à l’hésitation.
1. En saint Matthieu, xii. 39-40. Notre-Seigneur. parlant de ses contemporains, annonce le grand miracle qui s’accomplira sous leurs yeux : « Cette génération méchante et adultère demande un signe, et il ne lui sera donné d’autre signe que le signe du prophète Jonas. Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, ainsi le Eils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le cœur de la terre. » Plusieurs interprètes ont vu dans l’expression : in corde terra : . ï-i —r, xapêia rîKYÎjç, uni. manière poétique de désigner le sépulcre de JésusChrist. Au contraire, un bon nombre d’autres, comme saint Irénée, Cont. hær., 1. Y, c. xxxi, n. 2, P. G., t. vil, col. 1209 ; saint Grégoire de Nsse. Oral., i, de resurreclione : Tôv TcovSv).éy<o, tôv irraOw ; —La ? à toC XT, TOVç y.3(Ta2-jôjj.svov, xa Z-.yv. —160’j ; iv. roj xt.to-. ; àvaS-j&jiEvov, tôv y.y. Tpi^v r.uipa : ; xai roca’jTai ; wS’ : v i/ —o’ : ; Lr.-’i’O’. : (j-xliyy’/o : : ri)V Èv 550u 6tXTpt6T)V roO
Kvpc’ou itpo&iavpâtliavToc, P. G., t. xlvi, col. 601 : saint Ambroise, In Epis t. ad Eph., c. iv. 9. P. L., t. xvii. col. 587 ; et saint Jérôme. In Jon., c. il. P. L.. t. xxv, col. 1131, ont jugé difficile d’admettre que le sépulcre de Notre-Seigneur soit présenté comme situé au cœur même de la terre. Aussi ont-ils trouvé plus naturel d’entendre ces mots de la signification du lieu infernal : en sorte qu’il aurait ici. du Christ lui-même, une prophétie de sa descente et île son séjour aux enfers. Cf. lînabenbaucr, Comment, in Erang. S. Matai, 39-40, Paris, 1892, i. i. p. 199-500. 2. En plusieurs endroits, saint Paul paraît supp. pour certain le fait de la descente aux enfers. —
I, x, li. il explique aux Juifs combien il leur
était facile d’adhérer au Christ et d’être justifiés par lui. Pas besoin n’était pour cela, soit de monter au ciel pour en faire descendre le Christ, soit de descendre dans l’abîme pour en rappeler le Christ d’entre