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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/344

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DEUTÉRONOME (PROPHÉTIE MESSIANIQUE DU)

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leuquc. Paris, 1892, t. ii, p. 42-113 ; H. Holzinger, Einleitung in den Hexateuch, Fribourg-en-Brisgau et Leipzig, 1893, p. 255331 ; Driver, Einleitung in die Literatur des aUen Testaments, trad. Rothstein, Berlin, 1896, p. 69-108 ; Cornill, Einleitung in das Alte Testament, 3° et 4° édit., Fribourg-en-Brisgau et Leipzig, 1896, p. 20-36 ; G. Wildeboer, Die Literatur des Alte Testament. 2’édit., Gœttingue, 1905, p. 173-189 ; H. Stracl ; , Einleitung in das Alte Testament. 6° édit., Munich, 1906, p. 62-64 ; L. Gautier, Introduction à l’Ancien Testament, Lausanne, 1906, t. I, p. 78-84, 154, 159-160, 165-166, 180-183 : Id.. La loi dans l’ancienne alliance, Lausanne, 1908, p. 54-57. 92,’.10. 117, 118, 120.

E. Mangenot.

II. DEUTÉRONOME (PROPHÉTIE MESSIANIQUE OU).

— Elle se trouve, Deut., xviii, 15-19. Comme la Vulgate rend exactement le texte hébreu et comme le Pentateuque samaritain et la version des Septante ne présentent que des variantes insignifiantes, il suffira de reproduire la traduction française de l’hébreu tout en replaçant l’oracle dans son contexte immédiat.

Après avoir interdit aux Israélites d’avoir parmi eux des devins et des augures de toute sorte, pareils à ceux des tribus chananéennes, Moïse pour écarter plus sûrement de son peuple ce qui est une abomination aux yeux du Seigneur, annonce ce que Dieu lui-même donnera à Israël en remplacement des devins de Chanaan :

Jéhovah, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète tel que moi : vous t’écouterez. C’est ce que tu as demandé à Jéhovah, ton Dieu, en Horeb, le jour de l’assemblée, en disanl : Que je n’entende plus la voix de Jéhovah, min Dieu, et que je ne voie plus ce grand feu, de peur de mourir. Exod., xx, in. Jéhovah me dit : « Ce qu’ils ont dit est bien, .le leur susciterai d’entre leurs frères un prophète tel que toi ; je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu’un n’écoute pas mes paroles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui en demanderai compte. > Traduction de Crampon, La Sainte Bible, Tournai, 1V’i. t. I, p. 646.

Dieu oppose ensuite à ce prophète, qui parlera en son nom, le faux prophète, qui mourra, parce qu’il parle sans mission divine, 20. Il indique enfin les signes auxquels on distinguera le vrai prophète du faux, 2t. 22. — I. Ce passage est-il messianique ? II. Dans quel sens l’est-il ?

I. Ce passage est-h. messianique ? — L’existence du sens messianique, littéral ou spirituel, d’un texte de l inien Testament doit, pour élre certaine, être attesp.ir les organes de la révélation divine dans le Nouveau Testament et reconnue par la tradition ecclésiastique. Ces deux conditions se vérifient pour le passage qui nous occupe.

1 D’aprèt U ^oreau Testament. — Saint Pierre au temple de Jérusalem, parlant aux Juifs des temps messianiques, prédits par les prophètes, Act., m. 20, 21. cite, 22, 2.1. ranime paroles de Moïse les versets ! "> et 19 du c. xviii du Deutéronome. Il entend bien prouver par là qii" Ji ^ii^ est le Messie annoncé- sous les trait-du prophète juif, semblable a Moïse, à qui il fallait obéir sous peine d être exclu du peuple de Dieu, qu’il voulait convertir ses auditeurs et les amener tire pénitence, 19, il donne un argument qui doit convaincant pour eux et qui prouve, s.m< conteste, la messianité’ ! Jésus "r. l’argument, tiré du texte deutéronotnique, pour être convaincant, suppose que inl Pierre reconnaissaient le Messie le prophète prédit par Moïse. Saint Pierre a donc Intel texte conformément au sens qu’on lui

dont i il a consacré l’interprétation

" parmi i mporaina, qui, en effet, atten tif b pi l’M.. i. 21. au sujet duquel

loi’, ., . I.’("> Cl l"-l.’m. I i,

mi. i [ linl Etienne semble bien confir r

mmum alors, lorsqni. en résumant i a Il signale comme un trait

important que Moïse « a dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera un prophète, etc. » Act., iiv 37. L’interprétation de saint Pierre prouve donc que le Messie était certainement prophète, qu’il fallait lui obéir et que ce caractère et cette obligation avaient été prédits par Moïse.

D’après la tradition.

Beaucoup de Pères et d’écrivains ecclésiastiques ont accepté et proposé cette interprétation du passage deutéronomique. Plusieurs, dont les témoignages seront rapportés plus loin, se sont contentés de faire purement et simplement application de ce texte à Jésus-Christ. Quelques-uns ont expressément exclu la série des prophètes d’Israël et ont reconnu dans le prophète, semblable à Moïse, JésusChrist seul. D’autres, qu’il faut citer ici, excluaient une interprétation juive, qui entendait ce passage de Josuë, le successeur de Moïse. Dans sa Disputatio cum Manete, 43, P. G., t. x, col. 1501, après avoir appliqué au Messie cet oracle, Archélaiis affirme qu’il ne peut pas être dit de Josué. Saint Grégoire de Nysse, cité par Euthymius Zigabenus, Panoplia dogmatica, part. I, tit. iivi P. G., t. cxxx, col. 260, disait aussi que le prophète annoncé par Moïse ne pouvait être Josué. Il doit ressembler à Moïse, le législateur ; or Josué n’a pas été législateur. D’ailleurs, Josué avait déjà été depuis plusieurs années déclaré le successeur de Moïse, et cela à dessein pour que les Israélites ne pussent pas le prendre pour le prophète futur. Enfin le Deutéronome, xxxiv, 10, dit qu’il n’y avait pas eu encore un prophète semblable à Moïse, et cependant l’auteur de cette affirmation connaissait Josué. Saint Augustin, réfutant Fauste, rapporte que les Juifs de son temps prétendaient que Josué, le successeur de Moïse, était le prophète prédit dans le Deutéronome. Cette interprétation faisait rire l’évêque d’Hippone ; il y répondit toutefois sérieusement. Il observe d’abord que le nom de Josué a été changé, pour qu’il ne fût pas confondu avec le véritable Jésus, qui conduit à la vie éternelle. De plus, Josué n’a pas été semblable à Moïse ; il lui a été inférieur, et il n’a rien ajouté à la loi. Enfin, si Moïse avait parlé de Josué, il aurait dit : Suscitavit, et non pas : Siisrilabit, puisque son exaltation avait déjà eu lieu. Conl. Faustum, 1. XVI, c. xix, P. L.. t. xi, ii col. 327-328. Saint Isidore de Péluse écrivit une petite lettre pour réfuter un juif, qui reconnaissait Josué dans le prophète prédit par Moïse. Ce pro phète devait être écouté en tout ce qu’il dirait : ce qui ne peut convenir à Josué. Epiât., 1. III, epist. xciv. P. (’, ., t. i.xxvii, col. 797, 800. Procope de Gaza déclare aussi que ce prophète ne peut pas être Josué’. Comment, in Deut., P. G., t. i.xxxvii, col. 916. Ces Pères excluaient donc catégoriquement l’application littérale à Josué. Clément d’Alexandrie cependant l’avait admise, mais en reconnaissant que Josué était la figure de Jésus-Christ. Selon lui, Moïse annonce prophétiquement le Pédagogue, le Verbe, et il recommande de lui obéir ; il le fait en parlant de Josué, qui représente Jésus, le. Fils de Dieu. Psed., I. I, c. vu. / ». <’.., t. iivi col. 321, 324. Le Vénérable Unie a soutenu un sentiment analogue. Quoique, selon l’histoire, ce passage puisse être entendu de Josué, cependant c’est une prophétie manifeste du Christ, qui est un véritable prophète, issu d’Israël. Joa., , W. /" Penlattuch. com~ ment., Deut., c. xvi-xviii, P. L., ici, eol.887.

Au moyen Âge, les rabbins Abencsra et liecchai continuaient à entendre de Josué l annonce, laite par Mofse, d’un prophète, semblable à lui. Denyï le Chartreux ré

fuie encore Ce sentiment. /L I h, , l, .., , , , on i nui, .dans

" ; tnia, Mon treuil, 1897, t. ii p. 600, 501 Parmi

itholiques, wuls Vatabla et Sa y uni (ait écho au xviie siècle, en voyant toutefois en Josué le type du

ne interpn tal i i té just< ment délai

car rien dans la prédiction ne convient aargi