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DIACONESSES

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peut croire, par analogie, que cette action directrice s’étendait aux vierges chrétiennes ; c) servir d’intermédiaires entre les femmes et les chefs de la communauté et se trouver généralement présentes aux entretiens particuliers des premières avec l’évêque, les prêtres et les diacres, Const. apost., Il,’26, Funk, t. i, p. 105 ; d) aider les personnes de leur sexe qui se préparaient au baptême, en leur inculquant les éléments de la doctrine et en leur apprenant la manière de répondre aux interrogations du ministre du sacrement, IVe concile de Carthage, Labbe, Concilia, t. ii col. 1201 ; e) visiter soit les catéchumènes soit les chrétiennes, notamment dans les familles encore païennes et partout où les ministres ordinaires ne pouvaient décemment ou prudemment pénétrer, pour rendre tant aux convalescentes qu’aux infirmes tous les bons offices que les circonstances comportaient, Didascal., iii, 12, Funk, t. i. p. 208 ; Const. apost., iii, 16, Funk, t. i, p. 209 ; cf. S. Jérôme, Epist., iil ad Nepotianum, P. L., t. XXII, col. 532 ; /) se charger des visites et constatations corporelles indispensables, suivant la discipline du temps, en cas de procédure judiciaire contre des reli-i’uses accusées d’infidélité à leur vœu de chasteté, S. Kpiphane, Hsev., i.xxix, 3 ; gr) exercer une sorte de fonction liturgique, en gardant la porte par laquelle les femmes entraient à l’église, ou au malroneum, et en veillant à l’ordre, au silence, à la distribution des places dans l’assemblée féminine, Const. apost., ii, 58 ; viii, 28, Funk, t. i. p. 171, 530 ; Epist. ad Anlioclienos, xii, dans les Opéra de saint Ignace, P. G., t. v, col. 908 ; h) enfin, prêter leur concours à l’évêque dans l’administration du baptême des femmes. Ce ministère était de tous le plus important ; c’est même le seul mentionné dans beaucoup de textes anciens, bien qu’il ne soit pas le premier en date. On conçoit quelle en était l’utilité alors que le sacrement se donnait généralement à des adultes et par immersion. Dans ce casdonc, le minisire ne faisait la première onclion, celle du catéchuménat, que sur le front, et les diaconesses achevaient d’oindre le reste du corp^. Elles aidaient ensuite les baptisées à entrer dans la piscine, puis elles les recevaient de la même manière que les diacres faisaient pour les hommes, et elles les présentaient, revêtues de la robe baptismale, pour être confinm i — par l’évêque. Cf. Didascal., iii, 12, Funk. i. i. p. 208, 210 ; Const. apost., ni, 16, Funk. t. i, p. 209, 211 : s. Êpiphane, Expositio fidei, n. 21, P.’.’., t. xi.ii. col. 824, 825. Les diaconesses procédaient encore a la toilette funèbre dis chrétiennes. J. Hona, lient » ! liturgicarum, I. I, c. xxv, note 10, in-fol., I orin, 1749, p 358.

Nonobstant la multiplicité île leurs fonctions et la Similitude de nom qui les rapprochait des diacres, les

diaconessi restaient bien en dessous du rang de ceuxci. Elles leur di raient respect et obéissance et ne pouvaient agir que suivant leurs indications. Au 1. VIII, c. xxvni. I iink, t. i. p. 531, di — Constitutions apost » liqut i ie, ii lison La diaconesse ne bénit pas et ne

fait nen de ce que li mi le prétri et les diacres ; elle

quand les femmes sont baptisées,’e, l ; ms |*j n térêl de la d< cent i mmunie le bous diacre, le lei leur, le chantre. I, , diaconease, si, en l’absence du prêtre, requii rent. Ni le loua-diacre, ni le’" ni le i hanln. m la di ni peuvent excommunier soi ! clei lalquei

viteun du die,

i luisirent a di i là li irestii que men ""’hi la i in., ii, , i. dam le heu saint, la

conti l’administration proprement dHe du

bapti, bien que le l’autel, furent’""e mi diacom »,

i nnk, t. i p 188 193, 198 ; Cotut,

apost., ut, 5, 6, 9, Funk, t. i, p. 189-193, 199. L’attribution, faite par le pseudo-Isidore, d’une décrétale du pape Soter pour interdire aux diaconesses de toucher aux « pâlies » de l’autel et d’imposer l’encens, suppose qu’à son époque ces vierges consacrées avaient usurpé ces fonctions.

Dans les Églises syriennes.

Telles étaient les bornes fixées au ministère des diaconesses par la législation canonique des Grecs et des Latins. Mais il faut ajouter que, dans les communautés monophvsites ou nestoriennes d’Orient, elles furent considérablement élargies.

1. Dans l’Eglise nestorienne.

Chez les nestoriens, les diaconesses suppléaient le diacre absent, pour présenter aux femmes communiant dans le temple le pain consacré et le calice. Elles faisaient la lecture des livres sacrés dans les assemblées des femmes, sans doute en dehors du service religieux proprement dit. Enfin, elles avaient, au défaut des clercs, le soin des lampes et même de l’autel. Elles conservaient du reste le rôle sacramentel, si important et si nécessaire, que nous leur avons vu remplir chez les chrétiens d’Occident. C’est ce que constate, entre autres, un synode réuni en 676, dans l’île de Dàrin par le patriarche Georges I e1’, lorsqu’il porte un canon 1 1 e, où nous lisons : « Que la diaconesse oigne de l’huile sainte les femmes qui sont baptisées à l’âge adulte, el qu’elle accomplisse à leur égard la cérémonie du baptême dans les choses exigées par la pudeur. » Cf. Synodicon orientale, ou Recueil de synodes nestoriens, publié, traduit et annoté par, 1.-15.’Chabot, Paris, 1902, p. 186.

2. Dans l’Eglise nwnopliysite.

Au VIe siècle, suivant la législation de Sévère, patriarche d’Antioche, et de Jean bar Cursus, évêque de Telia ou Constantine, les abbesses étaient diaconesses et pouvaient, en l’absence des ministres ordinaires, pénétrer dans le sanctuaire et y faire la prière publique, donner l’eucharistie à leurs religieuses, du moins en cas de nécessité, à condition toutefois que ce fût dans leurs propres monastères et qu’elles prissent les saintes espèces là où elles sont gardées sous forme de réserve, mais non pas a l’autel pendant le sacrifice ; car elles ne devaient pas approcher de l’autel ni loucher la table sacrée.

Jean de Telia défend aux diaconesses d’administrer la communion à un garçon de plus de cinq ans. Elles présidaient l’assemblée des femmes et y lisaient les Ecritures, même l’Evangile. Elles avaient aussi le droit, si les prêtres et les diacres manquaient, d’offrir l’encena, mais sans récitera voix haute la prière qui accompagne d’ordinaire l’encensement. Si elles étaient autorisées à pénétrer dans le sanctuaire, c’était pour nettoyer l’autel, préparer les lampes et prendre soin du mobilier liturgique. L’évêque pouvait leur permettre île verser l’eau et le vin dans le calice, ainsi que cela se pratique dans la liturgie monophysite, tout au commencement de la messe ; cependant elles ne participaient pas directe nt aux fonctions de l’autel, comme

font les diacres, parce que, dit Jacques’i Edesæ elles

sont iliai’on a de l’autel, mais des femmes ma lades, i Iles restaient chargées de l’onction de ces deraussi bien que de l’onction complète dans, < baptême di toujours sous la surveillance du

prêtre. Enfin, ordonn es pour le service d’une église d, i, i minée, elli dans

aucune autre. < ; t’. Barhébrs ii i iiv

n, dans Mai, Scriptorum velerum novæollectio,

t., p. 50, 51, J. Si d Assémani, Bibliolhe

talis, t. ii, dissertât, de monophysitis, t. m ». p 847 mi, Codex Mut p 134.

De Syrorum fide et disciplina in re euchari itica, Louvain, 1859, p 87, 203 ; Nau, dans le Canon

contemporain, 1908, i sxvi, p. ï 16 417,

m. Qualités n ses. — On ne conférait pas la