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DIACONESSES


qu’au Xe siècle la législation civile relative au mariage des diaconesses était abandonnée et oubliée.

Relativement aux diaconesses pour lesquelles des raisons de nécessité ou d’utilité avaient fait devancer l’âge canonique primitif, les Novelles établissent qu’elles seront tenues de résider dans des monastères de religieuses, au moins jusqu’à leur cinquantième année, afin qu’elles n’exercent leur ministère qu’à l’abri des regards des hommes et qu’elles ne soient point exposées aux dangers d’une vie trop libre. Novelle, vi, 6, Corpus juris civilis, édit. Weidmann, Berlin, 1895, t. ii, p. 43 sq. ; Nomocanon, tit. ix, c. XXVIII,

IV. Rang et situation canoniques.

Les diaconesses étaient constituées dans leur grade propre par une imposition des mains ou ordination ; elles recevaient de l’évéque la ys-.poTovîa ou ysipoOîd ! ». Baronius, Annales eccles., an. 31, et quelques autres l’ont nié ; mais leur négation repose sur une méprise : ils ont entendu comme énonçant une coutume générale ou un principe le canon 19e du concile de Nicée, où, d’après le contexte, il s’agit uniquement de quelques femmes ambitieuses, de la secte des paulianistes, qui prétendaient aux droits d’un ministère dont elles n’avaient pas reyu le rite initiateur. Voir Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. i, p. 616-618. Tous les textes anciens sont formels. Le concile de Chalcédoine, par exemple, en son canon 15 e, applique ici les deux termes consacrés de yzipozovia et —/stpoŒo-ia. —Mais il nous suffira de citer les Constitutions apostoliques, xiii, 19, 20, Funk, t. i, p. 524, qui non seulement attestent le fait de l’ordination, mais en prescrivent la manière et la formule : « Quant à la diaconesse, voici ce que moi, Barthélémy, je dispose. Évêque, tu lui imposeras les mains avec l’assistance du presbyteriurn, des diacres et des diaco ! S, el tu diras : Dieu éternel, l’ère de Notre-Seigneur Jésus-Christ, créateur de l’homme et de la femme, vous qui avez rempli de votre esprit Marie, Débora, Anne et llolda, vous qui n’avez pas dédaigné de faire naître d’une femme votre Fils unique, vous qui dans le tabernacle de l’alliance et dans le temple ave/ établi des femmes gardiennes de vos saintes portes ; jetez maintenant un regard sur votre servante que voici, destinée au diaconat : donnez-lui l’Esprit-Saint, purifiez-la de toute souillure corporelle et spirituelle, afin qu’elle remplisse dignement l’office qui lui sera confié, pour votre gloire et à la louangr de rotre Christ, avec lequel honneur et adoration soient à vous et au Saint-Esprit dans tous les siècles. Amen, i Ce passage des Conttitum est décisif. Il l’est d’autant plus que le même ri cueil avait décrit en détail, iiv i-18, l’  « ordination », /ï’.’-oto v : a, des évéques, des pi des diacres, qu’il

décrit de même, 21, —11, V « ordination » des sousdiacres et des lecteurs, et qu’il ajoute expressément,’que ni les confesseurs, ni les vierges, ni les veuves, ni les exorcistes ne sont « ordonnés ».

I s diaconesses entraient ainsi dans la hiérarchie ecclésiastique, el leur ordre, suivant saint l-.piphane, Ihr, , i.wix.’, . Expositio fidei, n. 21, l’.c.. t. xi.n. col. Tt.’p. 77-2, en terminai ! la chaîne. Elles étaient inscrites a la suite du clergé, au canon ou catalogue des clercs ou i ntretenues pai mais à

un titre plus élevé que les personnes a con de Tolède, can, 1. ">. dam Labbe, Concilia, t. vi.

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chantres, aux diaconesses, une seule. » Par assimilation encore aux clercs inférieurs, les diaconesses étaient soumises aux évoques, aux prêtres et aux diacres, sans que les sous-diacres eussent sur elles aucune autorité. C’est parce que l’on comprenait les diaconesses dans la hiérarchie cléricale que le concile de Nicée, en statuant, par son canon 19 e, sur la rebaptisation et la réordination des clercs ordonnés par les paulianistes, s’occupe aussi de leurs diaconesses, qui n’ont point reçu, dit-il, d’imposition des mains et doivent donc être considérées comme de simples laïques. Sous.lustinien, Sainte-Sophie de Constantinople comptait 60 diaconesses dans son personnel ecclésiastique.

L’immatriculation des diaconesses au canon du clergé leur valut d’être souvent appelées xocvovixaf, bien que ce terme ait été appliqué également aux diverses sortes de réguliers et spécialement aux membres des confréries de sépulture, à Byzance.

Les monuments archéologiques témoignent, à leur manière, de la considération dont jouit jadis cet ordre dans l’Eglise, notamment pour sa coopération discrète à la fonction enseignante. Nous lisons sur d’anciennes pierres tumulaires cette formule, surprenante à première vue : Vidua sedit…, elle a siégé, en qualité de veuve, vingt ans, trente ans, etc., absolument comme pour les évéques et les prêtres. Cette expression fait allusion au siège, catltedra, sur lequel les veuves ecclésiastiques s’asseyaient pour catéchiser et exhorter. La même pensée se retrouve dans ce texte de Tertullien, De virginibus velandis, vin : Ad quam sedem, prmtev annos sexaginta, non tantum univirx, id est nuptae aliquando, eliguntur, sed et matres. Nul doute que ce trait ne convienne tout particulièrement aux veuves promues à la dignité de diaconesses. On a mis au jour, en certains carrefours des catacombes, des sièges taillés dans le tuf et tout pareils aux chaires épiscopales, mais qui, à raison de leur position, ne peuvent être confondus avec elles. Au jugement des archéologues, il est probable qu’ils ont servi aux diaconesses, que plusieurs fresques de ces cimetières présentent assises sur des sièges semblables. Cavedoni, Ragguaglio crit, délie art. crist., p. 9.

Si considérées étaient les diaconesses qu’on vit, surtout à Constantinople, des femmes de condition très distinguée embrasser ce ministère et servir glorieusement l’Église. La plus illustre fut Olympiade, au IV siècle, qui, devenue veuve à dix-huit ans, refusa les propositions de l’empereur Théodose, fut l’amie de saint Jean Chrysostome, partagea ses travaux, répandant parmi les pauvres de son diocèse d’inépuisables largesses, essuyant le contre-coup de ses disgrâces et de ses persécutions et le consolant dans son exil ; elle mourut en 410. A la même époque appartiennent Procula et l’enladia, estimées aussi de saint Chrysostome, qui leur adressa plusieurs lettres ; Anastasie. qui fut en commerce épistolaire avec Sévère, patriarche d’Antioche ; Macrine, so’ur de saint Basile et de saint

Grégoire de ssc, dont tous exaltaient la beauté’et qui préféra le service du Seigneur aux brillantes perspectives qui s’ouvraient devant elle ; enfin I.ampadia, amie de Macrine. nions encore Basilina, que Baronius appelle Regina, au t siècle. Il arrivait aussi que les femmes des personnages élevéi ans hautes dignités ecclésiastiques, obligées qu’elles étaient par les canons a entier dans les ordre* ou du moins a ne se point irler, devinssent diai Uns ! en advint-il de

e de sam : .le Nysse.

Hais le rang di diai s lui jamais tel que

leut ministère ne restât essentiellement distinct de

celui des ministres d’institution divine. Nous avons

consulté plus haut comment l< lulioru ipmto leur Interdisaient tout..(lire propre aux pri ..u aui diacres. Saint Epiphane dil également, h