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DIACONESSES — DIACRES

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Hanke, etc., Gutersloh, 1880 sq. ; ensuite, le journal de Kaiserswerth : Der Armen und Krankenfreund, Katserawerth, 18W sq., el celui de Neuendettelsau : Corrcspondenzblatt der Diaconissenvon Neuendettelsau, Nordlingcn, 1808 sq. ; deux ouvrages de LShe, Etwas aus der Gescliiehte des Diaconissenh.auses Neuendettelsau, Niirnberg, 1870 ; Von der Barmherzigkeit, 2’édit.. Nôrdlingen, 1877 ; Adélaide liandau, Zwôlf Jahre als Diaconissin, 2" édit., Berlin, 1881 ; Disselhoff, Der RlteinWestf, Diaconissen Verein und seine Arbcitsstiitten, Kaiserswerth, 1882 ; Hundliausen, dans le Kirchenlexikon, article déjà cité ; Appia, dans le Dictionnaire des sciences religieuses, de Lichtenberger, Paris, 1878, t. III, art. Diaconesses ; Realencyclopildie fur protestantische Théologie und Kirche, 3" édit., 1898, t. îv, p. 604-016 ; G. Schul/.e, Bethanien, Die ersten 50 Jaltre und der gegemvàrtiger Stand des Diakonissenhauses Bethanien zu Berlin, Berlin, 1897 ; ld., Tropfen aus stillen Wassern, Leipzig, 1902 ; L. Algenstaedt, Frei zutn Dienst. DiaItonissengeschichte, 3’édit., 1903 ; E. Wacker, Der Diakonissenberuf, 3* édit., 2 vol., 1902 ; Kirchliches Handlexikon, Munich, 1907, t. i, col. 1099.

J. FORGET.

DIACRES. Le diacre, suivant l’acception usuelle du mot, est, dans l’Église catholique, le ministre sacré qui occupe le degré inférieur de la hiérarchie d’ordre divinement instituée, et qui reçoit, par son ordination, le pouvoir d’assister immédiatement l’évêque et le prêtre pour la célébration de la messe solennelle. — I. Nom. et acceptions diverses. II. Origine. III. Nombre. IV. Attributions. V. Institution divine. VI. Qualités requises. VIL Nature sacramentelle de l’ordination des diacres. VIII. Sa matière et sa forme. IX. Son cérémonial.

1. Nom et acceptions diverses. — Le nom français diacre dérive, par le latin diaconus, du grec Stâxovoç, dont il est resté l’équivalent partiel et qui le représente dans la littérature primitive. Ces trois termes ont une seule et même histoire ; une même évolution a produit, dans la langue du chrislianisme, leurs différentes significations, et ils ne peuvent convenablement s’étudier qu’en celui qui est la souche commune. A son tour, le substantif concret Scâxovo ; correspond au verbe StàxovsTv et au substantif abstrait £ia-/.ovc’a, qui nous serviront à l’expliquer.

1° Atav.ovEÏv. — 1. En général, c’est aider, assister quelqu’un, lui rendre service. En ce sens, le mot implique une idée de subordination, de dépendance, qui toutefois n’est pas accentuée comme dans son synonyme SouXe’Jscv. Cf. Matth., iv, 11 ; vin, 15 ; xx, 28 ; xxv, 44 ; xxvn, 55 ; Marc, t, 13, 31 ; x, 45 ; xv, 41 ; Luc, iv, 39 ; vin, 3 ; x, 40 ; xn, 37 ; xvn, 8 ; xxn, 26 ; Philem., 13 ; Heb., vi, 10 ; IPet., i, 12 ; iv, 10, 11.

2. De là —plusieurs acceptions particulières : a] servir à table. Ainsi, Luc, xxn, 17 : « Car quel est le plus grand, de celui qui est à table, ou de celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous, comme celui qui sert. » De même Matth., vin, 15 ; Marc, i, 31 ; Luc, iv, 39 ; x, 40 ; xn, 37 ; xvn, 8 ; Joa., xn, 2. Act., vi, 2, 4, ôiaxovstv TparcéÇouç est opposé à Siaxovca to-j Xoyou upouxaptEpeiv ; non pas, pourtant, qu’il pût être question pour les Douze qu’on leur proposât de servir personnellement à table : ce qu’on leur demandait, c’était de veiller à une juste répartition des aliments, et c’est pour ce soin qu’ils firent élire les sept diacres. — b) Assister, soulager l’indigence, recueillir et distribuer des aumônes. Rom., xv, 25 ; II Cor., vin, 19 ; Heb., vi, 10. — c) Rendre service dans l’ordre du salut, mais en agissant d’après les volontés, sous la dépendance d’un supérieur. Act., xix, 22, nous lisons : •< Il (Paul) envoya en Macédoine deux de ses auxiliaires (SiaxovojvTwv au™), Timothée et i^raste. » Cf. II Cor., m, 3 ; II Tim., i, 18. — d) Assister comme diacre, dans l’acception postérieure et toute spéciale du terme. C’est le cas pour I Tim., m, 10 : « Or, ceux-ci doivent être d’abord éprouvés, et ensuite, s’ils sont trouvés

sans reproches, qu’ils exercent l’office de diacre (v.ay.ovciTi.iTjv) ; » et m, 13 : « Car ceux qui rempliss’, , / bien l’office de diacre (8iaxovr, o-avTe ;) s’acquièrent un rang honorable et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ. »

2° Les diverses acceptions de Staxovt’a sont sensiblement parallèles à celles de Staxoveïv. — 1. Au substantif aussi il faut reconnaître la signification générique d’assistance ou de service rendu, d’un ministère quelconque, l’idée de dépendance que nous avons notée dans le verbe tendant ici à s’atténuer. — 2. Quant aux significations particulières, elles se succèdent dans le même ordre que plus haut, avec cette différence que le dernier sens, le sens technique, apparaît à peine dans les écrits canoniques. — a) Le service de la table, et parfois aussi les divers soins domestiques. — Marthe, la sœur de Lazare, lors de la visite du Sauveur, Luc. x, 40, « était occupée aux multiples besognes du ménage (tcoXXt)v Bkxxovhxv) ; » et les Actes, vi, 1, nous parlent du « service quotidien » (des tables). — 6) Assislance pécuniaire ou autre semblable, ministère de bienfaisance, consistant à recueillir et à distribuer des aumônes. Je dis : assistance en argent, distribution de secoursou de dons, et non pas simplement secours, dons, argent, comme on a traduit quelquefois. Cf. Erinoni, Les premiers ouvriers de l’Evangile, t. i, p. 8, et, en regard, Wilke-Grimm, Lexicon grœco-lalinum in libros N. T., v° Aiaxovta. Les Actes nous racontent, xi. 29, que les disciples, instruits par Agabus de la famine qui ravageait la terre, « résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, de quoi secourir £ ::Scaxoviav jiéu.^at) les frères qui habitaient la Judée » ; xn, 25, nous voyons que « Barnabe et Saul, après s’être acquittés de leur ministère (de bienfaisance), s’en retournèrent de Jérusalem, emmenant avec eux Jean, surnommé Marc, i Saint Paul exhorte les Romains, Rom., xv. 31, à adresser à Dieu des prières en » a faveur, « afin qu’il échappe aux incrédules qui sont en Judée et que le ministère (decharité) qu’il va remplir à Jérusalem soit agréable aux saints ; » II Cor., vin, 3, 4. il atteste que tous les fidèles de la Macédoine « ont donné volontairement, selon leurs moyens, et même au delà de leurs moyens, demandant avec de grandes instances la grâce d’être associés à ce ministère en faveur des saints t> ; ix, 1, il revient sur « le ministère en faveur des saints », qu’un peu plus bas, ix, 12, 13, il appelle encore « le ministère de cet office solennel » et dont il dit que « non seulement il subvient aux nécessités des saints, mais qu’il vaut à Dieu, par surcroît, de nombreuses actions de grâces, provoquées par l’expérience de ce ministère. » — c) Service oit ministère en vue de procurer le salut. — Celte acception est celle qui se rencontre le plus souvent dans les livres du Nouveau Testament. Saint Paul parle aux anciens d’Éphèse, Act., xx, 24, du « ministère qu’il avait reçu du Seigneur Jésus », comme il en parlera plus lard aux Corinthiens, II Cor., iv, 1 ; xi, 18, et à Timothée, I Tim., i, 12. Rom., xi, 13, il déclare qu’il veut faire honneur à son ministère ; » I Cor., xn, 14, il atteste qu’il y a « diversité de ministères sous un seul Seigneur ; » Eph.. iv. 11, 12, il rappelle que Dieu a constitué dans l’Eglise différentes fonctions « en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps du Christ ». La II e Épitre aux Corinthiens oppose, m, 7-9, « le ministère de la mort et de la condamnation » au o ministère de l’esprit et de la justice. » donl on peut rapprocher « le ministère de réconciliation, mentionné v, 18. Un peu plus loin, II Cor., vi. 3, l’apôtre affirme qu’il « ne donne aucun sujet de scandale, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme. »

Ce ministère en vue du salut, de même que Paul l’a reçu du Seigneur, ainsi il le transmet à d’autres au nom