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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/381

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D1DASCALIE DES APOTRES


deviner, puisqu’il n’est lui aussi qu’une transcription de la collection d’Abou Maqarali. En voici une courte analyse :

La Didascalie suit, dans la compilation, les canons coptes— arabes, une introduction de dix lignes a donc été ajoutée, au nom des apôtres, pour relier les canons à la Didascalie. Le texte de ces dix lignes se trouve dans T. P. Platt, The Ethiopie Didascalia, Londres, 1834, p. iixi et la traduction allemande dans Funk. p. 217. Vient ensuite le commencement de la Didascalie sous le titre : Commencement de la sainte Didascalie des apôtres, des prêtres et des docteurs à tous ceux des gentils qui ont cru en Noire-Seigneur JésusChrist. Puis : Que la grâce et la paix se multiplient sur vous de la part de Dieu, le Père tout-puissant, et de Noire-Seigneur Jésus-Christ pour l’instruction de toute l’Église. Celle-ci est une belle plantation de Dieu et celui qui croit en son culte divin infaillible, celui-là est pour lui une vigne élue. Ce sont ceux qui par le moyen de leur foi acquièrent le royaume éternel et sa force, et qui reçoivent la participation du Saint-Esprit, etc. P. G., t. i, col. 557. C’est en somme la traduction du texte des Constitutions apostoliques. En particulier, les petites additions des Constitutions apostoliques à la Didascalie syriaque (P. G., t. i, col. 500, lig. 30-38, <pr)cù yâp-TraTÉpcç aou) se retrouvent dans la Didascalie arabe. — i. Que les riches doivent étudier et lire la sainte Écriture (Const. apost., I, 4, P. G., t. i, col. 569, lig. 9,’AXX’etxai). n. Que les femmes doivent obéir à leurs maris et marcher dans la pureté (Const. apost., i, 8). ni. Sur les évêques, les prêtres et les diacres (Const. apost., ii 1). iv. Que les évêques doivent accueillir avec bonne grâce les pénitents (Const. apost., ii 15). v. Que l’on ne doit rejeter personne avant que la preuve de ses fautes n’ait été soigneusement faite {Ccnst. apost., ii 21, P. G., 1. 1, col. 640, lig. 42, 6 psv èxêa*Lo’)v). vi. Sur les laïques, qu’ils sont tenus de donner selon leurs moyens, des offrandes à l’église (Const. apost., il, 25, P. G., t. I, col. 664, lig. 38,’ALo^ets tccO™). vu. Sur les diacres, qu’ils doivent, pour tous leurs projets, demander la permission de l’évêque et ne rien faire sans sa permission (Const. apost., ii 30, P. G., t. I, col. 677, lig. 9, xoù oidirep). vin. Que l’évêque doit tout examiner avec justice et conformément à la vérité (Const. apost., ii 37, P. G., t. i, col. 689, lig. 4, rfvËoSe o’jv). IX. Que les chrétiens doivent toujours se pardonner les fautes, ne pas garder rancune du mal et ne pas le conserver dans leur cœur (Const. apost., ii 53, P. G., t. i, col. 717, lig. 22, olsv si), x. Que les évêques doivent être pacifiques et miséricordieux, qu’ils doivent accueillir avec bonté les pénitents (Const. apost., il, 54, P. G., t. i, col. 720, lig. 9, El Sa aXHiç). xi. Que les chrétiens n’aillent pas dans les réunions des païens (Const. apost., ii 62-63). La compilation de Maqarah présente, à partir d’ici, la plus grande confusion : Cousl. apost., ni, 1-11 =c. xix-xxi de Maqarah ; Const. apost., n, 12 b — d et 15-20= c. xxxiv ; Const. apost., iii, 14-15 = c. xxii ; Const. apost., iv, 1-4 = c. xii-xiii ; Const. apost., iv, 5 = c. xxiv ; Const. apost., IV, 6-10 = c. xiv-xv ; Const. apost., iv, 11 = c. xxv ; Const. apost., iv, 12-13 = c. xvi ; Const. apost., iv, 14 = c. xxvi ; Cont. apost., v, 1-6 » = c. xxvii ; Const.. apost., v, 7 ll —’1 = c. xvii ; Const. apost., v, 8-9 = c. xxvin ; Const. apost., v, 10 = c. xxix ; Const. ajwst., v, 11-12 = c. xxx ; Const. apost., v, 13-16 = c. xvin ; Const. apost., v, 17-20 = c.’xxxi ; Const. apost., vi, 1-6 = c. xxxii ; Const. apost., vi, 30*-’1 = c. xxxiii. Les c. xxxv-xxxix de la Didascalie arabe ne se trouvent ni dans le syriaque ni dans les Constitutions apostoliques. Funk y reconnaissait des traits du 1. VIII des Constitutions ; en réalité, ces chapitres ne constituent qu’une interpolation et sont empruntés au Testamentum Domini nostri Jesu-Christi. Ils ont été traduits d’abord en allemand par Funk,

o)i. cil-, p. 226-236, puis en latin par le même auteur, Didascalia et Constitutions aposlolorum, p. 120-136. H est donc facile de les comparer à l’édition de M" Rahmani : c. xxxv = Test., i. 19, p. 23 ; c. xxxvi = Test., i, 20, p. 27 ; c. xxxvii = Test., i, 22s P— 33 ; c. xxxvin = Test., i, 22 b et 23 a fortement interpolé, p. 33 ; c. xxxix = Test., i, 28, p. 59.

2. Autres versions arabes.

Aboul-Darakat (+ 1363) nous apprend déjà qu’on a trouvé trois exemplaires de la Didascalie dans lesquels l’ordre des chapitres était différent. W. Riedel, Die Kirchenrechtsquellen des Patriarchals Alexandricn, Leipzig. 19U0. p. 28-32. Vansleb a aussi donné une analyse de la Didascalie arabe où l’ordre des chapitres diffère. Histoire de l’Eglise d’Alexandrie, Paris, 1677, p. 256-259. Cf. Funk, Die aposlolichen Konstitutionen, p. 221-224. D’ailleurs, la Didascalie éthiopienne, qui a été traduite sur un texte arabe, n’a pas les interversions que nous avons constatées dans la version de Maqarah. On s’attendait donc à trouver une ou plusieurs versions nouvelles de la Didascalie arabe. Enfin, M. Baumstark a signalé, Oriens christianus, t. m (1903), p. 201-208, un manuscrit arabe de la Propagande (K, iv, 24). traduit sur le copte en 1295, qui ne présente pas les interversions de la compilation de Maqarah et qui semble être le texte, sur lequel a été faite la version éthiopienne ; le ms. correspond aux Constitutions apostoliques, i-vn (hormis vil, 47-48), il est divisé en 44 chapitres dont les 34 premiers correspondent aux six premiers livres des Constitutions. Cf. Funk. Die arabische Didashalia, dans Theol. Quartalschrift, Tubingue, 1904, p. 233. C’est ce ms. arabe, semble-t-il, qui a été signalé et utilisé par Mi r Rahmani, Testamentum D. N. J.-C, Mayence, 1899. p. xii, xiv.

Version éthiopienne.

C’est une traduction d’un texte arabe. Il en reste de nombreux manuscrits. Les 22 premiers chapitres (sur 39 ont été édités et traduits en anglais par Thomas Pell Plaît, Londres, 1834. Le ms. d’Abbadie, n. 79, est divisé en 46 chapitres.

Après la courte introduction et les 11 premiers chapitres qui sont, en substance, les mêmes que dans la compilation de Maqarah, l’éthiopien suit l’ordre des Constitutions apostoliques : xii. Des veuves Ci’itst. apost., iii, 11). xin. Que les femmes ne doivent pas baptiser (Const. apost., ni. 9). xiv. Que les laïques ne doivent pas présumer de faire ce qui est réservé aux prêtres (Const. apost., ni, 10). xv. Des veuves (Const. apost., iii, 12. P. G., t. i, col. 789, lig. 3, àitsior. xvi. Qu’il n’est pas bien de faire du mal à son pro chain (Const. apost., iii, 15, P. G., t. i, col. 793, lig. 13tov oc-jt’ov tsottov). xvii. Sur les orphelins (Const. apost., iv, 1). XVIII. Qu’il est ordonné à l’évêque d’avoir soin, des veuves et des orphelins (Const. apost.. IV, 2-4), etc. Il est donc certain que tous les exemplaires des Didascalies arabe et éthiopienne découlent d’un texte grec (ou copte ou syriaque) interpolé comme le sont les six premiers livres des Constitutions apostoliques. Ils ont d’ailleurs des omissions et des additions propres. On doit se demander dés lors si ces Didascalies constituent une étape intermédiaire entre la Didascalie syriaque et les Constitutions apostoliques, ou bien si ce ne sont que des extraits des six premiers livres des Constitutions. Funk tient pour la seconde hypothèse, voir t. iii, col. 1525-1526, mais il se trompe lorsqu’il suppose que l’auteur de la Didascalie arabe cite WEgijptische Kirchenordnung et les canons de Clément. Il ne l’ait en réalité que rattacher la Didascalie aux canons coptes-arabes qui précèdent et, en fait de Kirchenordnung, on ne trouve qu’un emprunt au Testamentum, analogue à l’emprunt que fait déjà à l’Œtateuque le ms. syriaque de Rendel Harris. Voir col. 737. — Il semble donc plus probable que les Didascalies arabe et éthiopienne représentent des étapes intermédiaires