Nombreux et puissants en Egypte, les manichéens ont toujours été le point de mire de Didyme, notamment dans ses travaux d’exégèse. <m rencontre au début de
notre opuscule une lacune, que les Parallèles sacrés ili saini Jean Damascène, P. (’., t. xcv, col. 1532, ont comblée en partie.
5° 11 y a grande apparence que les deux livres pseudobasiliens (1. IV et V) Contre Eunomius, P. G., t. XXIX, col. 671-771, sont l’œuvre de Didyme, et nous dirent en définitive un résumé de ses deux livres, mentionnés par saint Jérôme, De viris, 109, loc. cit., le De dogmaliOus et le Contra arianos. Funk, Compte rendu du IVe congrès scientifique international à Fribourg (Suisse), 1897, t. H, p. 217-248 ; Kirchengeschichtl. Abhandlungen und Untersuchungen, Paderborn, 1899, t. ii, p. 291-329 ; Theologisehe Quartahchrift, 1901. p. 113-116. M. J. Leipoldl, op. cit., p. 26-31, n’aperçoit pourtant rien, ni dans le style ni dans les idées du pseudo-Basile, qui mette hors de conteste la paternité de Didyme.
6 u M. Stolz, loc. cit., p. 395-396, attribue à Didyme les sept dialogues De la Trinité, qui nous sont parvenus sous les noms de saint Atbanase et de saint Maxime le Confesseur. P. G., t. xxvili, col. 1113-1338. M. Leitpoldt, op. cit., p. 24-20, n’y reconnaît pas le style ordinaire du célèbre aveugle.
7° On n’a pas encore retrouvé l’opuscule écrit par Didyme en 386 sur la mort des petits enfants, S. Jérôme, Adversus Rufinum, iii, 28, P. L., t. xxiii, col. 478 ; le IIpô ; cfO.ôuotpov, dont il ne nous reste qu’une seule phrase, P. G., t. xxxix, col. 1109 ; le Ilepi àc<o|j.âTO’j, dont saint Jean Damascène nous a conservé un court fragment, P. G., t. xcv, col. 1532 ; t. xevi, col. 524 ; le IIep Au/f, ; , sauf un fragment de découverte récente, J. Leipoldt, op. cit., p. 16 ; les opuscules Ilsp’t —îipovoi’ac xal koictemcJ la célèbre apologie du IIsp àpyûv d’Origine. S. Jérôme, op. cit., i, 6 ; il, 11, 16, P. L.’, t. xxiii, col. 401-402, 434, 438-439, etc.
/L travaux d’exégèse. — Didyme avait tout embrassé dans ses travaux d’exégèse, l’Ancien et le Nouveau Testament. De ces vastes travaux, où l’auteur demeurait fidèle, non sans quelques réserves, à la méthode allégorique d’Origène, et partant se gardait en général de suivre le sillage de saint Athanase et des Cappadociens, nous ne possédons plus que des débris, dispersés pour la plupart dans les Chaînes.
1° Ancien Testament.
On doit à la Chaîne du moine Nicéphore, Leipzig, 1772-1773, quelques fragments sur la Genèse, sur l’Exode, sur le IIe livre des Rois, P. G., t. xxxix, col. 1111-1120. Mentionnons ici, en outre, une scolie latine, Gen., ii 27, publiée par dom Pitra, Spicilegium iSolesmense, t. i, p. 284. Un fragment sur le IIIe livre des Rois a été signalé dans un manuscrit de l’Escurial par Faulhaber, Die Katenenhandschriften der spanischen Bibliolheken, dans Biblische Zeitschrifl, 1903, t. i, p. 251. A la Cliaine de Nicélas, éditée par P. Junius (Young), Londres, 1637, on est redevable d’importants fragments sur Job, P. G., ibid., col. 1119-1154. Peut-être que le passage de Didyme, inséré dans les Parallèles sacrés, P. G., t. xcv, col. 1256, est extrait de l’explication de Job. Voir aussi le Aôyo ; et ; rbv’Itoë, P. G., t. xevi, col. 141. La relique la plus considérable de l’exégèse de Didyme, un long fragment de l’explication du Psautier, a été retrouvée par le cardinal Mai, Rome, 1854, P. G., t. XXXIX, col. 1155-1616, et a, singulièrement grossi les trouvailles antérieures de B. Cordier, Exposilio Patrum Greecorum in psalmos, Anvers, 1643, et de Mingarelli. Bologne, 1784, P. G., ibid., col. 1617-1622. Cf. Faulhaber, loc. cit., p. 355. Le cardinal Mai a publié aussi des scolies sur les Proverbes, 7’. G., ibid., col. 1621-1646 ; entre les textes de Mai et ceux de Th. Peltanus, Catena Grœcorum Patrum in Proverbia Salomonis, Anvers,
1614. l’accord n’est pas complet. La Chaîne de J. Meursins, Eusebii Polychronii, Pselliin Canticum canticorum erposiliones greece, Leyde 1617. p. 19, contient une scolie sur le Cantique des cantiques. Une vieille Chaîne, encore inédite, renferme des scolies sur l’Ecclésiaste. J. Leipoldt, op. cit., p. 20. Les Parallèles sacrés, P. G., t. xcv, col. 1093, 1196 ; t. xevi. col. 525, nous ont conservé des fragments d’une explication de la deuxième partie d’Isaïe, mentionnée par saint Jérôme, De viris, 109, P. L., t. xxiii. col. 705 ; Prol. in lsaiani, ibid., t. xxiv, col. 21. Des deux amples commentaires écrits en 386 à la prière de saint Jérôme, De viris, 109, l’un en trois livres sur le prophète Osée, l’autre en cinq livres sur le prophète Zacharie, il ne subsiste plus rien, qu’un fragment du premier, recueilli dans les Parallèles sacrés, P. G., t. xcv, col. 1381 ; t. xevi. col. 520. Ghisleri, In Jeremiam prophetam conimentarii, Lyon, 1623, t. i, p. 39 ; t. ii, p. Tin. 753, a rangé parmi les textes des Pères grecs etv latins trois courts fragments de Didyme sur Jérémie. Faulhaber, p. 107, en indique un quatrième inédit. On retrouve dans Faulhaber, Die Proplœlen-Catenen naclt rômischen Handschriften, dans Biblische Sludien, Fribourg-enBrisgau, 1899, t. iv. fasc. 2 et 3, p. 169, 179, deux scolies sur Daniel.
2° Nouveau Testament.
L’explication de l’Évangile de saint Matthieu, le texte original des scolies sur la I" Fpilre aux Corinthiens dont saint Jérôme nous a conservé des fragments dans une version latine, P. L., t. xxii, col. 511, 968-970, le commentaire sur l’Epitre aux Galates, antérieur à l’an 387, la brève explication, commentarioli, de l’Epitre aux Éphésiens, ont lement péri. On rencontre des scolies sur l’Évangile de saint Jean dans les Parallèles sacrés, P. G., t. xevi, col. 484, dans la Cliaine de B. Cordier, Catena Patrum Grœcorum in sanction Joannem, Anvers, 1630, et dans celle de Cramer, Calense G rsecorum Patrum in Novum Testamentum, Oxford. 1844, t. ii, enfin dans la Bibliolheca nova de Mai. P. G., t. xxxix. col. 1645-1654. J. Chr. Wolf, Auecdota Grxca, Hambourg, 1724, t. iv, a donné, d’après une Chaîne, des fragments sur les Actes des apôtres, P. G., ibid., col. 1653-1678 ; on doit à Cramer, op. cit., t. iii, une trentaine de fragments nouveaux. Il s’en trouve encore dans Théophylacte. On lit en outre dans Cramer, op. cit., t. iv, p. 196 sq., un fragment sur l’Epitre aux Bomains, et, t. iiv p. 131 sq., un autre fragment sur l’Epitre aux Hébreux. Le cardinal Mai a publié des fragments étendus de l’explication de la IIe lettre aux Corinthiens, P. G., ibid., col. 1679-1732. Ce qu’il y a comme traduction de moins mutilé, c’est le commentaire des sept r.pitres catholiques. In Epistolas canonicas enar ratio. Il nous en reste la version latine d’Epiphane, l’ami de Cassiodore ; Lucke, dans son édition critique du texte, y a joint quelques fragments grecs, P. G., ibid.. col. 1719-1818. On est aussi redevable à Cramer de quelques autres fragments grecs, op. cit., t. vin. Un fragment de Didyme sur la I* Pétri est signalé dans deux manuscrits de l’Escurial par Faulhaber, dans Biblische Zeitschrifl, t. i. p. 378. L’authenticité intégrale de la traduction latine a été naguère contestée par Klostermann, dans Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1905, t. xxviii, fasc. 2. Cf. J. Leipoldt. op. cit., p. 22-23.
III. Doctrine.
La théologie de Didyme n’est pas un monument, l’œuvre d’une pensée originale et puissante ; on dirait plutôt une mosaïque, dont les morceaux, tle provenances diverses, attestent, avec l’érudition de l’auteur, le cours des idées et l’état des esprits au ive siècle.
Origéniste avant tout. Didyme n’est pourtant pas l’écho servile d’Origène, et, si marqué que soit l’air de famille entre les deux doctrines, on y constate plus