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DIEU (CONNAISSANCE NATURELLE DE


blâme de l'Église anglicane, parle de sa « religieuse modération dans la curiosité aux mystères, » et pense résoudre les controverses par une solution agnostique. Cf. Du Perron, Réplique à la réponse du sérénissime roi de la Grande-Bretagne, Paris, 1620, p. 858 sq. Voir ïxrrell, op. cit., p. 95, 99 ; Denzinger, n. 1392, 1644 ; Le Roy, Dogme et critique, Paris, 1907, p. 32. Calvin, malgré son dogmatisme, pour résoudre les difficultés de la prédestination telle qu’il la conçoit, recourt à l'échappatoire de la « docle ignorance » pseudo-mvslique et agnostique de Nicolas de Cusa. Institution chrétienne, l. III, c. xxi, 3 ; c. xxiii, 8. D’ailleurs, d’après Calvin, « l’intelligence de la foi consiste plus en certitude qu’en appréhension. » Lobstein, Élude sur la doctrine chrétienne de Dieu, Lausanne, 1907, p. 115 sq. La position de Luther relativement à l’agnosticisme se manifeste par cette proposition : Istis novissimis trecenlis aunis multa perperam detcrminala sunt, quale est essentiam divinam nec generari nec generare. Pour détendre cet article, condamné par la Sorbonne, Mélanchtlion, après avoir parlé des stidtas et nugatorias quæstiones et de lana caprina logomacltias que, d’après lui, discutent les théologiens, cherche à légitimer l’agnosticisme de Luther par un texte de saint Augustin, souvent cité durant ces dernières années : Augustinus percutit vestram audaciam. Vis scire, inquit, naturam Dei'? Hoc scito, quod nescias. Confutatio, p. 71. Sans doute, ni Luther ni Mélanchtlion n’auraient admis, avec M. Simrnel, « que toutes les religions se valent théoriquement, puisque le contenu d’aucune n’est logiquement déterminable. » Simrnel, De la religion au point, de vue de la théorie de la connaissance, dans Bibliothèque du congres international de philosophie de 1900, Paris, t. il, p. 319. Mais s’ils auraient reculé devant les conclusions. M. Harnack n’a pas complètement tort de penser qu’ils posaient les prémisses.

Critique. — 1° Il ne manque pas de protestants qui voient clairement que « c’est abuser du langage de remplir ses pages des mots foi, vie spirituelle, quand on croitàl’Kcritnre comme on croit à Homère et à Platon. » MacCosh, The methodofthe divine government, 'redit., Edimbourg, 1855, p. 507. Il en est d’autres qui continuent rationaliste Wegscheider, que a la raison guider et juger le sentiment. < Institutiones theo 1844, p. 5 :  : . D’autres pensent avec saint Paul. I Église et ie concile du Vatican, Denzinger, n. 1643, Hi.". : i, 1658, qu’il est deux ordres de vérités moral*

ii uses, celui que la raison peut atteindre naturelle ni et celui don) la connaissance suppose la révélation, et ils regrettent que cette distinction soit méconnue par tanl d< réformés..Vaille. Les philosophie* négatives, Paris, > 13 il ». Il ne leur échappe pas que

n fait, (le la f, , i. indi ml confondue avec la con naissance nalun Ile de Dieu, un « pur sentiment, qui m

pas plus sur le caractère intime di objet que ne i, , nt les sens, imites les relij aient.

Buchanan, Faith ii, God, Edimbourg, 1855, t. il, p. 219. Enfin beaucoup combattent l’agnosticisme en généralel "1er" du pragmatisme. Oui ou non, saque Dieu i ! rémunérateur ' Si l’on admel alité objective du jugement et du juge, il m a plus

i un quid divin, il ya connaissance, affirmation s, , , nalité de Dieu Si l’on n’admel pa

ni le texte de saint Paul, Heb., si Seing and allributei o/ God, I ondre. 1886, P 106 Le i" li

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religieuses et toute une épistémologie. Mais c’est prendre pour accordée une hypothèse psychologique et oublier de prendre pourpoint de départ un fait constaté. Ensuite, chez les mystiques orthodoxes qui la soutiennent, cette hypothèse est réservée à certains cas d'états mystiques ; aucun auteur orthodoxe ne confond, avec ces états, la foi surnaturelle proprement dite, et encore moins la simple connaissance naturelle de Dieu par la raison. D’ailleurs, cette hypothèse est contre l’adage : lgnoli nulla cupido, et contre le mot de saint Augustin : Invisa diligere possumus, incognila non valemus. Mot et adage qui expriment un fait d’expérience, parfaitement indépendant de l’opinion qu’on se fait sur la question de la distinction réelle des facultés Peut-on raisonnablement fonder toute la religion sur une hypothèse aussi branlante que celle de Gerson ? Est-ce là procéder scientifiquement ? Enfin, quand l’hypothèse de Gerson serait confirmée par les faits et, par suite, pourrait servir au théologien dans la théorie de l’inspiration ou de la révélation immédiate, c’est un saut de génère ad genus de transporter à notre foi qui est j médiate et non œuvre d’amour mystique, ce que Ger ! son et ses adhérents disent d’un certain état de l’amour | mystique..4 fortiori, ce saut est-il, comme celui de Jacobi, mortel, si on passe de l’amour mystique dont parle Gerson à la simple croyance à l’existence de Dieu.

Il serait illusoire d’essayer ici une bibliographie. Nous nous bornons de parti pris aux indications suivantes, où l’on trouvera les renseignements qu’il nous est impossible de donner. Beimannus, HistoriaUmversalisatheismietatheorum…apudJudwos christianos, muhamedanos.ordinechronologico descripta et à suis initiis usque ad nostra tempora deducta, Hildesheim 1725 ; Jean François Buddeus, Traité de l’athéisme et de la superstition avec des remarques historiques et philosophiques, trad. L. Philon, Amsterdam, 1740 ; J. Brucker, Historia critica philosophise… ad nostram usque tetatem deducta 2- édit., 6 vol., Leipzig, 1767. Ces trois ouvrages de main protestante donneront l’histoire et la bibliographie de toutes les anciennes controverses sur notre sujet. Pour la (in du xviii siècle et le début du xix-, le même service sera rendu, à un point de vue plus rationaliste que protestant, par G. Bretschneider, Systematische Entwickelung aller in der Dogmatik vorkommenden Begriffe, nach den symbolischen Schriften der evangeliscl.. lutherischen und reformirten Kirche, etc., 4- édit., Lei 1841 (ouvrage publié en 1803, mais tenu à jour) ; Wegscheider.' Institutions theologise christianm iogmaticæ, 8- édit., Leipzig, 1844. Depuis cette époque à nos jours, cette littérature pi ciale esi touffue plus que jamais. On trouvera des références suffisantes, pour l’Angleterre, dans le rationaliste (sens 8 actuel), Benn, The Mstory o) english rationalistn in the xix iry, 2 vol.. Londres, 1906 ; peur l’Allemagne, dans Uh ! mann (catholique), Die Peradnlichkeii Goltes und ihre modernen Gegner, 1906. D’une manière générale, la bibliographie abondante de Sabatier, Esquisse d’une philosophie de la reliV après la psychologie et l’histoire. Parle, 1896 ; celle de Morris Jastrov, The study of religion, Londres, 191 I

in, Études sur la doctrine chrétienne île Dieu, I ausanne, 1907, Indiqueront letravaux récentsà i… ii humaine m noug

de donner indirectement l’ind „, , ,

avoir lu qu’Une mince partie, en cherchant a choisir, P trôler les vues que nos études nouBavalent i avant de publie, . n té nos conclus ! '.

ouvrages elles dans le suivants, qui m

atlon du nominal rges Lyon, / « p » cs,

Parla, 1898 ; ] inglelcrre au wnr slàt I

1888 : D( me moral dont SptMi, /), , , Boutroux, Éludes d’histoire de la phii phie, P tines de iii,

aine, Lonvaln, 186 sophy of Immanuel Kant, 2 vol., 161, , /, , , .

pratique de Kant, Pari, I » Léon I a) hil tophie

i B.In philosopha

Parla, 1894 ; Maillet /, , , f /„

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