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DIEU (SON EXISTENCE


pothèse des Arabes sur le mouvement de translation cause de tous les changements, l’argument ne conclut pas à Dieu, vu qu’il ne conclut qu'à un moteur qui n’est pas mû par un autre et non pas à un moteur absolument immobile. Saint Thomas avait cru pouvoir passer d’un tel moteur à Dieu en s’appuyant sur « l’assomplion » d’Aristote, Physic, I. VI, c. x, édit. Bekker, t. i, p. 210, que les êtres simples ne peuvent être mus que par accident ; théorie qui suppose que tous les mouvements locaux sont des mouvements absolus, qu’il n’y a pas et nepeut pas y avoir de mouvements relatifs. Scot continue à penser, comme tout le monde jusqu'à Copernic, que de fait les mouvements de l’univers sont des mouvements absolus, bien qu’il entende ce mot dans un sens moins strict que ses contemporains ; mais son génie lui a fait remarquer qu’il n’est pas du concept de mouvement de translation qu’il y ait application d’un quantum sur un quantum ; il suflit, dil-il à propos desanges, de considérer l’espace parcouru ; c’est, en effet, ce que nous faisons tous aujourd’hui en mécanique dans les problèmes de composition des mouvements. In IV Sent., l. II, dist. II, q. ix. Donc, conclut-il, le premier moteur non mû par un autre, auquel aboutit l’argument emprunté par saint Thomas aux Arabes et à Maimonide, serait en réalité un moteur non immobile ; il ne serait pas plus immobile que notre âme : Ibid., q.u. —3. Dans ses Theoreniata, Scot attaqua d’une autre façon encore la preuve de l’existence de Dieu par un moyen terme physique ; mais dans ce passage l’argumentation du docteur subtil vise plus Albert le Grand que saint Thomas et déborde l’argument du premier moteur. Cf. Suarez, Dispul. metaphys., disp. XXIX, sect. i, n. 18.

Iles trois observations de Scot, les scotistes développai eut surtout la première ; les nominalistes. à fini leur occasionalisme ne permettait pas de suivre en ce point Scot, développèrent les deux autres. Voir les arguments d’Aurioli dansCapreolus, Defensiones théologies tancli Thomee, I. I. dist. III, q. i. Tours, 1900, t. i, p. 164. Cf. Occam, ibid. Les thomistes firent preuve pour défendre le texte et la pensée de saint Thomas d’une ingéniosité rare. Cf. Ferrariensis, Contra génies, 1. 1, c. xiii. Mais la subtilité des scotistes triompha, aidée Bans aucun doute par tout le mouvement scientifique qui devait aboutir à Galilée et : i l’application de l.i mathématique.i l'étude des mouvements réels. Aussi, après ; ioir vivement lutté spécialement contre le scoliste Trombetta, qui avait dédié Léon X son opuscule : De effleienlia primi principii… quid senserinl Aritlolelet <H Commentator Averroès) de effleienlia primi principii inftnitate inten , Venise, 1313, Cajetan >- signait ; i avouer dans la compilation qu’il écrivait sur la Somme de saint Thomas que l’argument du premier moteur ne conclut pas à un moteur pluimmobile que n’est l’Ame humaine. - /" l* iii, q. ii, a. : 1.. Suarez ne dit guère antre - 1598, lorsqu il i iul ! débat el

lut que lene. s, ntei mes physiques ne sufl

-n infinité. Disp. metaphys., disp. XXI) t ; disp. X. sect. n. On pouvait

croire la question vida Il n’en fui rien. Bannei prit la

position suivante.Sinomine motus solum intelligatui

nwlut physicut, b< mut quod per

solum de enilui a I i molorem i » i quidenx per se, per accident lamen potetl mobilis. En d’autres termes, li « m prend I

ment dans le - ni où bistoi iqui m » nt - uni Thon

runlé aux Irabi - il m conclut pas, el la critique me/ ajoute de ion cru :

8a d non débet iti, ., ehendal


ipplu oh, , potentiel i elUÛn motut metaphi

qualis est modo finis. El tune ratio ista sic débet disponi. Omne quod movetur quoeumque motu, sive spiritual), sire melaphysico, sive morali propter appelilum alicujus (i)iis superioris, ab alio movetur, el in islis motibus non datur processus in infinitum. Ergo deveniendum est ad unum motorem qui islis motibus est omnino immobilis, qualis est Deus. Scolaslica commentaria in 7 a "<, q. ii, a. 3, Venise, 1387, p. 230.

Depuis Bannez, on n’est, pour son école, thomiste que si l’on admet l’argument du premier moteur en transférant au concours divin ce qui fut écrit de l’action de la première sphère. Goudin prononce sans hésiter : Qui negant præmotioncin negare soient lioc axioma, quod movetur, abalio movetur, sicque expedilissimam scalam subruunt qua philosophi anliqui ad cognilionem Dei ascendebant. I’hysica, part. I, disp. III, q. vi, t. ii, p. 389. De nos jours, le P. de Munnynck pense de même : « Si Suarez n’admet pas l’argument du premier moteur de saint Thomas, c’est que cet argument favorise trop la prémotion physique. » Prælecliones de Dei existenlia, Louvain, 1904, p. 64. Les thomistes bannéziens font donc de l’argument du premier moteur un argument métaphysique, ex ratione metaphysica, non ex medio plujsico. Il en est de même des différentes espèces de néo-thomistes, qui ne sont pas bannéziens ; ils ont recours pour soutenir cet argument à diverses notions sur la limitation des êtres finis, sur la composition des êtres, sur l’acte et la puissance, etc., dont se servaient, il est vrai, les thomistes anciens à l'époque où ils défendaient encore contre les scotistes la valeur de l’argument de saint Thomas pris au sens de l’antériorité du mouvement de translation, mais qui n’ont aucun rapport telles qu’elles sont entendues par les néo-thomistes avec l’argument ex medio physico. Cette intervention récente du néo-thomisme a fait de cette question le carrefour le plus systématique de tonte la théologie, et on s’j querelle aujourd’hui en pleine obscurité. Du moins les bannéziens anciens sont-ils toujours restés fidèles au principe qu’on ne doit pas prouver les choses certaines par des opinions controversées ; c’est ainsi que Jean de Saint-Thomas refuse de se servir de la distinction i

de l’essena t de l’existence pour prouver l’infinité de

Dieu, parce que, dit-il. ce n’est là qu’une opinion controversée. /// / q. vii, disp. Vil, a. 1, n. 7, édit. Vives.

t. i, p. 696. De lie nie. le P. Lepidi considère avec D. Soto comme une question secondaire dans le thomisme l’existence distincte de cette entité'. Cité par Reinstadler, Elementa philosophie ! scolasticæ, Fribourg-en-Brisgau, 1907, t. i, p. 256. Les néo-thom ont abandonné cette Bage méthode et procèdent ainsi.

S.iinl Thomas a dit que l’argument du premier moteur

est le pins manifeste ; or, pour qu’il soit valable, au métaphysique où nous l’entendons, telles et telles hypothèses métaphysiques, telles entités, telles distinctions réelles oie., nous sont nécessaires ; c’est donc que d après saint Thomas ces hypothèses sont évidentes, D’où il suit que l’argument, que les néothon déclarent à l< le meilleur pour démontrer

l’existi nce de Dieu, est finalement basé' chez eux sur un appel à l’autorité du docteur angélique, interprété à sens. Sans discuter la question de fond, nous constaton qui l< néo-thomistes, par le moyen de considérations métaphysiques qu’Us déclarent très fondes, fondamental ! ibandonnent en réalité comme

tout le reste de l'École l’argument physique du pre t

moteur, tel que saint Thomas le reçnl di - < ib « Cf. Honll op. 'L, n

si. pour les raisons et de la mania reque noua n non »

d’indiquer, l’argument tindu mouvement de transi a

lion.i disparu de l l cole depuis pluaieu. il >

écu dans la ei quelques

philo i chez quelques apologistes de I