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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA BIBLE

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nous sommes et nous nous mouvons ; méconnu, mais prêl à pardonner ces temps d’ignorance, pourvu qu’on revienne de celle erreur ; juge du monde selon la justice par Jésus, ressuscité des morts, 22-32. Voir 1’. Rose, op. rit., p. 177-182. A Éphèse enfin, sa prédication provoque une émeute, fomentée par l’orfèvre Démétrius. Dans toute l’Asie, Paul convainquait beaucoup de personnes qu’il n’y avait pas de dieux fabriqués de main d’homme. L’industrie des fabricants d’idoles tombait en discrédit. Le temple de la grande Diane d’Éphèse était compté pour rien et la majesté de la déesse réduite au néant. La ville est en révolution, et la foule, massée au théâtre, crie pendant deux heures : « La grande Diane des Éphésiens, » xix, 23-29. Cette scène prouve à la fois et la vogue populaire de l’idolâtrie dans le monde païen auquel saint Paul portail l’Évangile et le caractère anti-idolâtrique de la prédication de l’apôtre du vrai Dieu. Cf. Rackham, The Acts of the Aposltes, Londres, 1901, p. lxx ; F. Prat, La théologie de saint Paul, Paris, 1908, p. 86-92. Voir t. iii, col. 2054-2055.

III. DANS LES ÉPITRES DE SAINT PAUL. —

Plus tard, l’apôtre rappela aux Thessaloniciens quelle avait été leur conversion : comment ils s’étaient détournés des idoles et comment ils avaient servi le Dieu véritable et vivant. I Thés., I, 9. Il leur avait prêché la vérité, non pour les ilatter, mais pour plaire à Dieu, qui sonde les cœurs, il, 4, afin qu’ils marchent d’une manière digne de Dieu, qui les a appelés à son royaume glorieux, 12, et à la sainteté. II Thés., ii, 12. Ils marcheront de façon à plaire à Dieu, en pratiquant les commandements, IThes., iv, 1, 2, en évitant en particulier la fornication, pour ne pas satisfaire leurs passions comme les païens qui ignorent Dieu, 3-5, car Dieu ne les a pas appelés à l’impureté, mais à la sainteté, et leur a donné son Saint-Esprit, 7, 8. Ce Dieu est père, 1, 1, notre père, iii, 11, 13 ; II Thés., 1, 1, 2, qui nous a aimés, il, 15, le Dieu de la paix et le Dieu sanctificateur. I Thés., v, 23. Il est fidèle ; il fortifiera les Thessaloniciens et les détournera du mal. II Thés., III, 3. Ce Dieu fidèle, 1 Cor., i, 9, parce que le monde ne l’a pas connu par la sagesse, a voulu sauver les croyants par la folie de la prédication de la croix, 21, et selon sa tactique ordinaire, il a choisi dans l’Église de Corinllie ce qui est insensé aux yeux du monde, ce qui est faible, ce qui est vil, ce qui ne compte pour rien, ce qui n’exisle pas, pour confondre les sages et les puissants. Ainsi nulle chair ne pourra se glorifier devant lui, 26-31 ; ni, 19-21. Il a prédestiné avant tous les siècles la vraie sagesse, qui est restée cachée dans les profondeurs de sa volonté. Elle a pour objet la béatitude que Dieu a préparée à ceux qui l’aiment, et il l’a révélée par son Esprit, il, 7-11.

A propos des victimes immolées aux idoles, saint Paul déclare aux Corinlbiens que l’idole n’est rien dans le monde ; c’est une chimère, une entité de raison, un néant. Les chrétiens savent qu’il n’y a pas d’autre Dieu que le Dieu unique. On nomme beaucoup de dieux et de maîtres au ciel ou sur la terre ; il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, auteur de toutes choses, viii, 4-6. Les victimes, qu’immolent les païens, sont offertes aux démons et non à Dieu, x, 19, 20. Les chrétiens peuvent manger de toutes les viandes, car la terre et tout ce qu’elle conlient appartiennent au Seigneur, 25, 26. Toutes choses viennent du Seigneur, xi, 11 ; II Cor., v, 18, qui est le père des hommes, I Cor., I, 9 ; XV, 23 ; Il Cor., i, 2, père miséricordieux et consolateur, 3, 4, et le Dieu vivant, iii, 3 ; vi, 16-18. Il a tiré la lumière des ténèbres, iv, 6, et il est le Dieu de paix et de chante, mu, 11.

Saint Paul rappelle aux Galates qu’ils ignoraient Dieu et qu’ils servaient des dieux, qui de leur nature ne sont pas des dieux. Depuis leur conversion, ils connaissent Dieu ; bien plus, ils sont connus de Dieu. Peuvent-ils donc retourner aux rudiments du monde auxquels ils étaient asservis autrefois, à leur connaissance élémentaire île Dieu, maintenant que, dans la plénitude des temps, Dieu leur a envoyé son Fils pour faire d’eux ses fils d’adoption et l’Esprit de son Fils, qui dans leurs cœurs crie : Abba, Père ? iv, 3-6. Ils sont fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ, iii, 26 ; Dieu les a adoptés, en les faisant participer à la filiation transcendante du Christ, et ils ont reçu l’Esprit du Christ, qui a créé en eux la mentalité véritable de fils et leur fait crier vers Dieu avec un sentiment filial, en lui disant : Père. Telle est, pour l’apôtre, la signification profonde de la paternité divine à l’égard des hommes délivrés de l’esclavage de la loi juive. Il peut donc répéter que Dieu est père, I, 1, 3, 4. Ce père est le Dieu unique, m, 20, qui ne fait pas acception des personnes, ii, 6, et qui ne se laisse pas tourner en dérision, VI, 7.

La colère de Dieu se révèle du haut du ciel, où Dieu habite, par le châtiment infligé dès ce monde aux païens impies, qui dans leur méchanceté ont comprimé et retenu la vérité qu’ils possédaient sur Dieu, sur son existence et sa nature. En effet, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, c’est-à-dire les autres attributs, intellectuellement perçues, étaient vues distinctement dans les œuvres de la création. Les païens qui, ayant ainsi connu Dieu, ne l’avaient pas glorifié comme Dieu, mais par une inintelligence coupable avaient changé la gloire du Dieu incorruptible en des images d’hommes ou d’animaux, avaient travesti sa vérité en mensonge, étaient inexcusables, et Dieu, en punition de leur folie volontaire, les a livrés aux désirs de leurs cœurs, aux passions déshonorantes, et les a remplis de toute sorte de malice et de vices. Rom., i, 18-32. Le jugement de Dieu contre ceux qui agissent ainsi est conforme à la vérité, ii, 2, pour tous, pour le juiꝟ. 3, comme pour le gentil. Dieu a des trésors de bonté, de patience et de longanimité, qu’on ne peut mépriser toujours ; sa bénignité n’est que pour laisser aux coupables le temps de faire pénitence. Ceux qui en abusent, thésaurisent la colère pour le jour du juste jugement auquel Dieu rendra à chacun, juif ou païen, selon ses œuvres, sans acception des personnes, 4-11. L’infidélité des Juifs n’annule pas la fidélité de Dieu, qui est véridique, iii, 3, 4. Bien que notre injustice fasse valoir la justice de Dieu, Dieu, en déchaînant sa colère, n’est pas injuste, car, autrement, comment jugerait-il le monde’.' 5, 6. De ce que la véracité de Dieu ressort avec éclat, pour sa gloire, du mensonge de l’homme, il n’y a pas lieu de faire le mal pour que le bien arrive ; le pécheur sera néanmoins jugé et puni comme il le mérite, 7. 8. Tous les hommes, également coupables, sont justifiés par Dieu par la foi, 22-28, car Dieu n’est pas le Dieu des Juifs seulement, il l’est aussi et surtout des païens ; il n’y a qu’un seul Dieu qui justifie Juifs et païens par la foi, 29. 3(1. Un des effets de la justification est de communiquer l’Esprit de Dieu, qui fait monter sur nos lèvres le nom de Père, pour attester que nous sommes réellement par adoption les fils de Dieu, VIII, 14-16. Le Père lui-même concourt en tout au bien de ceux qui l’aiment et qu’il a prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né entre plusieurs frères, 28, 29. Dieu n’a pas été injuste à l’égard d’Israël, non converti au christianisme, car il accorde ses grâces quand il veut et comme il le veut ; il fait miséricorde à qui il veut et il endurcit qui il veut, ix, 14-18. L’homme n’a pas le droit de demander à Dieu compte de ses actes et de ses desseins ; la créature n’a rien à reprocher au créateur, pas plus que l’œuvre à l’artisan, qui fait a son gré des vases d’honneur et des vases d’ignominie. 1921. Dieu n’a pas rejeté son peuple, xi, 1, qui a été