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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LES PÈRES ;

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pour cette vie, Slrom., VI, c. vin, t. ix, col. 292, ou par opposition à la connaissance purement philoso- phique, ibid., c. v, col. 260 ; enfin, au ciel, la connais- sance intuitive et, dans le même sens, compréhensive. Slrom., V, c. i, t. VIII, col. 18. De ce que la dernière seule alteint Dieu tel qu’il est en lui-même, il ne s’en- suit pas que les autres n’atteignent rien de ce qu’est Dieu ou de ce qui est en Dieu, sauf le fait de son exis- tence.

La doctrine de Clément sur les noms que nous donnons à Dieu n’infirme en rien ces conclusions ; elle n’est, en substance, qu’une application de sa doctrine sur l’incompréhensibilité. Si nous n’atteignons pas Dieu dans son être intime, comment pourrions-nous l’exprimer par un nom propre, c’est-à-dire par un nom qui l’exprime, et pleinement ? Ne confondons pas dire quelque chose de Dieu, et dire Dieu lui-même :S :açi-

-. ’,t rbv 0sbv eîitsïv, "c, Tanepi 0£&O, Slrom., VI, c. xvii,

t. ix, col. 381 ; cf. c. xvm, col. 397, xav [M] Qsbv, i’ù.% -i’ f : 8eoû Àéyr,. Dans l’impuissance où ils étaient de nommer strictement l’Etre suprême, les philosophes se sont servis de périphrases ou circonlocutions, d’ail- leurs vraies, -/.xxx -iç, ; .ypoLavi a/.rfir,, pour exprimer ce qu’ils ne pouvaient concevoir. Strom., V, c. xiv, t. îx, col. 197, voir la note 31 ; I, c. xix, t. vin, col. 808. Le terme même de Dieu ne fait évidemment pas exception : 0eb ; î ; T.xo’-x tf,v hi :i i :’pr~y. : v.x : -y.lvi. Stroni., I, c. xxix, t. vin, col. 929. Parmi ces appellations, il y en a de métaphoriques, àXXy]Yopec96aî iï -riva i*. to iTtov tù>v 6vo|*xtci>7 éateôrEpov, Slrom., Y, c.xi, t. ix, col. 104 ; mais toutes ne le sont pas pour cela. Rien dans les écrits de Clément n’autorise à dire que les dénominations d’être, d’intelligence, de bonté, de sagesse, etc., ne conviennent pas à Dieu proprement ; nous y lisons, au contraire, pour ne prendre qu’un exemple, que Dieu seul est niiellement sage, eo ?bv yùrsu. Slrom., II, c. ix, t. vin, col. 980. Reste seulement que nous ne pouvons pas nous faire ici-bas une idée propre de L’intelli- gence, de la bonté, de la sagesse et autres perfections, telles qu’elles sont en Dieu ; ce qui est tout différent. Sur la théologie ou interprétation symbolique, Strom., Y. c. vin, l. ix, col. 73 ; VI, c. il, col. 212. Voir t. ni. col. 151, 165.

Que Clément ait accentué fortement la transcendance divine, rien n’est plus vrai ; outre les textes déjà cités, beaucoup d’autres vont dans ce sens, en particulier Peed., I. I, c. vin, t. vin, col. 33G, où Dieu, considéré connue un, est mis au-dessus de l’unité elle-même : ttiva io*j ’vb ;, xal •J7tîp avTT|V M.v/iôa. Mais dans quel esprit el dans quelle direction ? D’abord, par réaction contre l’anthropomorphisme considéré formes diverses : relui des païens, qui conce- vaient leurs dieux à la manière des hommes, avec des besoins, des passions, des défauts semblables ; celui des gnostiques, qui arrivaient presque au même résultat ; celui des juifs et des chrétiens dont il a été parlé à propos de Méliton "i qui prenaient a la lettre tout, ou •i peu près tout ce que la sainte Écriture «lit de Dieu, L une des plus grandes préoccupations de l’apologiste alexandrin est d’éliminer de sa conception de Dieu tout anthropomorphisme. Slrom., 11. c. xi, t. un. col. 1012, tout le chapitre ; VII, c. v. t. ix, col. 137. Il ut pas davantage d’un Dieu compose, de quelque ’pie ce -"iï . aussi lient-il beaucoup à le mettre • n dehors des prédicamenta aristoti liciens, genre, diffé- iccidi m ele C’est dans I" même esprit qu il Péli ua de l’unité ; mais il n’éprouve

ne difficulté à l’appeler l’Un, comme il l’appelle Il Don, l’Etre.

Sa i meut dans des notions d’ordre transcen-

dental, comme celles d’intelligence, de bonté, de sa- de luinii n spirituelle.

plus loin s, || méthode d’anal

ou la théologie négative aboutit, comme on le prétend, à l’abstraction pure ; l’objection n’est pas spéciale, elle vaut pour tous ceux des Pères de l’Église qui ont fait usage de ce procédé.

i) Ori gène , disciple de Clément et son successeur dans Fa direction de l’école catéebétique d’Alexandrie, nous présente une théodicée semblable, dans ses grandes lignes, à celle de son maître, éclaircie toutefois ou dé- veloppée sur plusieurs points, complétée aussi par des aperçus nouveaux, les uns féconds, les autres moins heureux et gros de conséquences. Les orages qui s’éle- vèrent contre son enseignement, n’atteignirent pas di- rectement, il est vrai, sa doctrine sur Dieu ; ce serait toutefois porter un jugement trop llatteur que de dire avec Lumper, t. ix, p. 356 : Nihil occurrit in Origene circa Deum, divinasque perfecliones absolutas, quod jierfecte orlhodoxum non sit. Cette doctrine se trouve surtout dans ses deux principaux ouvrages : le Ilep’i àpx<iv, ou De principiis (avant 231), premier essai que nous possédions d’une systématisation doctrinale ayant pour base le symbole ecclésiastique, et les Tôu.oi /.axà Kilio’j ou Libri (octo) contra Celsum, traité apologé- tique, composé sous le règne de Philippe l’Arabe (246- 249), en réponse à la longue diatribe contre le chris- tianisme que le philosophe païen Celse avait publiée, vers l’an 178, sous le titre de Ad-,-0 ; à).r,6r, ;. Les autres ouvrages fournissent un appareil conlirmatif ou com- plémentaire ; mais il n’est pas toujours possible de fixer d’une manière certaine la doctrine du grand alexandrin, à cause des antinomies irréductibles que crée la divergence des textes ou même d’assertions pleinement authentiques.

Comme Clément, Origène regarde l’existence de Dieu comme une vérité intimement liée avec un ensemble de notions communes au genre humain. En dehors des saintes Lettres, deux sources de connaissance sont à notre portée : la contemplation du monde visible et le sen- timent naturel de l’âme, ex occasione visibilium crea- turartim el ex liis qux humana mens naturalitcr sen- tit. Periarc/t., I. I, c. m, n. 1, P. (i., t. xi, col. 117. Pour la première source, reliée habituellement à la doctrine de saint Paul, Rom., i, 20, cf. Contra Cels., 1. I, n. 23 ; 1. III, n. 47 ; 1. VI, n. 3 ; 1. VII, n. 37, 46, t. xi. col. 701, 981, 1291, 1473, 1489. Pour la seconde, rattachée à l’idée de loi naturelle gravée dans les cœurs, ou de responsabilité morale en face du souverain juge, cf. Contra Cels., I. I, n. 4 ; I. VIII. n. 52, t. xi, col. 661, 1593 ; In A’/un.,hoiiiil.x,n. 3, t. xn, col. 649. Cette notion naturelle est faussée par ceux qui la rapportent à n’im- porte quoi plutôt qu’à Dieu, mais son contenu primitif proteste contre l’identification de Dieu avec une matière corruptible. Contra Cels., I. IL n. 40 ; I. III, n. 40, t. xi. col. 861, 972. Aussi, l’apologiste s’appuie-t-il sur ce ca- ractère de notion naturelle, pour reprocher aux philo- sophes païens, en particulier aux stoïciens, leurs erreurs sur Dieu ; Neque enim potuerunt illi sibi naluralem ji,i luiiioiirm animo informare, i^lreiincorruptibilis, simph npotiles, individu* 1 .. Contra Cels., 1. 1 ,

n. 14, t. xi. col. 1046.

L'unii> de Dieu esi inséparable de sa notion. Cesl la. pour Origène, une vérité rationnelle, Contra Cels., 1.1,

n 28, I. XI, col. 701, niais tout d’aluni mi" vérité d(

foi. Dans h’ résumé des points manifestemenl transmis par |a prédicatii lique, que contienl la pi i

du Perforc/ion, n. 4, t. xi. col. 117, l’unité divine pareil en première ligni Pri *’.. quod unut Deu$etl...t Un seul Dieu, créateur et ordonnateur de toutes choi ( pn a tiré i univers du néant, Dieu de tous les ju depui l’origine du monde,... Dieu juste et bon, Pèn de Noln Seigneui l< us-Christ, auteur de la Loi et des prophètes, de l’Évangile el de I lieu de i ancien

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loppé • nsuil . contn Ici ji osllqui i, d ipi tintes