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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/560

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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LES PÈRES)


deux acceptions distinguées. Dans la première, Dieu peut et doit s’appeler être, c’est-à-dire l’être même, ipsum esse, ipsum vivere, n. 19, col. 1127 ; l’être principal, principale —zh ov, i, 33, col. 1066 ; l’être suprême, supremum ov, De generatione, n. 4, col. 1022 ; celui qui est vraiment, dans toute la force du terme, vere ôv. Ibid., n. 2, col. 1021. Dans la seconde acception, la dénomination d’être ne convient posa Dieu, puisque son être n’est pas déterminé, génériquement ou spécifiquement, comme l’être de toute créature (l’être préciicamental) : non aut aliquid esse, aut aliquid vivere, nec ôv. Adv. Arium, iv, 19, col. 1127. Dieu, en ce sens, est supérieur à l’être, comme puissance capable de le produire, supra id quodest, potentia ipsius toO ôvto ; J il est, au même titre, antérieur à l’être, irpoov. De generalione, n. 2, 3, col. 1021. Mais quand on lui refuse ainsi la dénomination d’être, ce n’est pas, on le voit, pour le priver de tout ce qu’il est, mais pour signifier qu’il diffère, comme être suprême, de tous les aulres : et ju.rla qaod supremum est, u.ï) ô’v Deus dicitur, non pcr priralionem miiversi ejus quod sil, sed ut aliud ô’v ipsum, quod est (xt, ov. Ibid., n. 4, col. 1022 ; cf. n. 13, col. 1027.

Dieu, par rapport aux créatures, est-il toutou n’est-il rien ? La réponse diffère encore suivant le point de vue où l’on se place. Dieu, comme premier principe, est tout virtuellement et d’une certaine façon : virtute scilicet et modo quodam, unde diclum a Paulo,

I Cor., xv, 28 : Ut sil Dcus omnia in omnibus, Adv. Arium, ii, 3, col. 1091, omnium existent iarum causa est, et idco omnia. Ibid., iv, 18, col. 1126. En ce sens, et en ce sens seulement, tout est dans l’Un et l’Un est tout : in uno omnia, vel unum omnia ; omnium enim principium, unde non omnia sed li.i.O MODO omnia. Ibid., n. 22, col. 1129. Mais si nous comparons d’une façon absolue son être et celui des créatures, Dieu n’est ni un ni tout : nec unum nec omnia. Ibid.

II est au-dessus de tout, et par conséquent rien de tout ce qui existe en dehors de lui : super omnia, et ideirco nullum de omnibus, n. 24, col. 1130 ; De generatione, n. 13, col. 1027. (Expressions qui se retrouvent presque littéralement dans Plolin, Ennead., III, vin. s ; VI, vu.’.)>, édit. Creuzer et Moser, Paris, 18, ">5, p. IS7. 189.) On ne peut même pas dire propn meut qu’il est seul de son espèce, puisqu’il est en dehors du genre et de II est VI ». Adv. Arium, I,’19, col. 1078. Si Victorin suit là encore Plotin, en donnant la prééminence à la notion de l’Un sur celle de Yl’.tre, c’est sans doute parce qu’elle lui semble mieux Béparer Dieu de tout le reste et ramener tout en lui à la simplicité. M. lis il faut avouer que la description faite de I I n en cet endroit tend à la limite de l’abstraction et justifie le jugement porté par saint Jérôme sur l’obscurité du vieux rhéteur.

Dieu est-il substance ? Oui, répond Viciorin à plusieurs reprises et avec insistance. Adv. Arium, 1, 29 sq. ; H, 1 sq., etc. Il n’envisage pas la sub tance dans le même sens que son adversaire, Candide l’arien, c’est-àdire comme suppôt des accidents, mais seulement

iine « le sujet qui est quelque chose, ou qui n’est pas dans un autre : subjectum, quod est aliquid, quod ut m alio non es.s-c, » i, 30, col. 1062. Évidemment

Dieu, —ou— le ra| porl de la substance, a est pas i n

transcendant qu’en toul le reste, liittpoûouo ;  ; el c’esl là, remarque Victorin, ce qui a donné lieu à quelques-uns de l’appeler à/ovTio ; , non pas qui : soi ! réellement

substance, puisqu’il existe : » "n quod., , / subataniiii. non il », ii I. col 1089. La négation n’a don’ib "lu. mail un — n— purement

lifel qui tend > mettre en relui la transcendance ou l’éminence de la substance divine, comparée aui auires. Clic explication, l’apologiste africain l’étend aux termes négatifs de m> i

avo-j ; , aÇrov, en les commentant ainsi : sine existentia, sine subslanlia, sine intelligentia, sine vila dicitur, non quidem per rtziçr^i’i, idest, non per priralionem, sed per supraiationem ; omnia enim quæ voces nominant, post ipsum sunt, iv, 23, col. 1129 ; cf. 26, col. 1132.

Dieu pris absolument et abstraction faite de toute relation au dehors, ne peut être qu’incompréhensible et inconnaissable. Tout ce qu’il est se trouve alors comme renfermé en lui et sans distinction : quia isla inlus sunt et in se conversa sunt, omnia ayvjooTa, àSiây.pira, incognila et indisercta sunt, iv, 20, col. 1 128. Dansson immensité, son infinité même, Dieu est indéterminé, non pas en lui ni pour lui, mais pour les aulres : omnimodis perfectus, interminalus, immensus, sed cseteris, sibi terminants et mensus, iv, 24, col. 1130 ; infinitum, interminatum, sedaliis omnibus, non sibi. Ibid., 19, col. 1127. Il faut qu’il y ait de sa part manifestation au dehors, pour qu’il se reflète et devienne connaissable en quelque image : cum autem foris esse cœpcrit, tune forma apparens imago Dei est, Deum per semet oslendens. Ibid., 20, col. 1128. Victorin indique les deux grandes formes de cette manifestation extérieure de Dieu ; d’abord, la création du monde, ideo mundum et opéra sua div171a constiluit, ut eum per isla omnia cerneremus ; puis, l’incarnation du Verbe, post Salvatoris adventum, cum in Salualore ipsum Deum vidimus, ni, 6, col. 1102 sq. Aussi le monde et la révélation sont-ils les principes de la connaissance que nous pouvons avoir ici-bas de la divinité. Les termes propres nous manquent, il est vrai, quand il s’agil de parler des choses divines ; nous pouvons cependant nous servir, par adaptation, de ce qui est ici-bas, ii, 3, col. 1091. (Le texte, tel qu’il se trouve dans l’édition Migne : .av CONGRUE demum… a/ilamus, ne me semble guère répondre à la suite des idées.)

Toute cette doctrine, envisagée sous son aspect philosophique, présente des rapports de parenté si manifestes avec celle des néoplatoniciens, en particulier de Plotin, que ibms une étude sur Marins Viciorin, dom Geiger a pu dire, p. 6 : « Ces écrits ne renferment au fond que le système néoplatonicien sous forme de théologie chrétienne, in christlich-theologisehem Gewande. » Mais en même tempe il n’est pas difficile, quand on fait attention à la fréquence des ci ta lions scripturaires, de se convaincre que la foi de l’apologiste exerce une grande inlluence sur l’interprétation et l’application de ses conceptions philosophiques. C’est ce qui a fait dire.t Thomassin, à propos de la notion d’élre premier et d’intelligence suprême, op. cit., 1. 111, c. ii n. 11 : Ex Latinis unum proférant Marium Victorinum Afrum, … iia in specie platonico patrocinantem syslemati, ut a christianm théologies cas tris secessisse videri possit, et mo.r tamen se et qveeeumque dixerat christianee cathotieseque n reddentem et aptantem. Du reste, Victorin n’a rien d’un docteur de l’Eglise, el sa philosophie, en ce qu’elle a de systématique, n’intéresse pas la subites dogmes chrétiens qu’il prétendait défendre.

s.ms.noir d’ouvrage spécial sur la question, saint Augustin présente, au cours de s<^ écrits, des éléments . dont la synthèse forme une théodicée plus complète que celle de tous les Pères qui l’ont pn

Pour juger de la richesse du fond-, il Suffi) de jeter un

coup d’œil sur VIndL xs de l’édition bénédic tine, mi le m" 1 Deus occupe une place considérable,

PL., t. xi. vi, col. 217-233. En ce qui concern. les

principal) —, I > pen i de IV vêque

il llippone —i d’i-i été exposée à l’article i’< stim SnmiK

t. i. col. 2325, —j :  ; ii II Importe grandement de tenir

pte du fait signalé au premier endroit, a savoir l’inii n’me du néoplaton n

i d. ei d’une façon particulièt Ibid., col. 2328. si c ite.t, , . ii ne, , n. mble,