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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/570

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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LES PÈRES]

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et à ce qui n’est pas, xaV eîç tx ovx ovret. Cf. S. Thomas, Suni. theal., I a, q. v, a. 2, ad l u ">. Les autres noms ne les expriment qu’en partie, sous le rapport particulier, qui correspond à chacun, d’existence, de vie, d’intelligence, v, 1, col. 816. La bonté, mue par l’amour, sort en quelque sorte d’elle-même, mais pour revenir au même point, en ramenant tout à elle ; c’est comme une perpétuelle circulation d’amour, « Soitep tiç itfitoç y.jy.'/o : , IV, 14, col. 712 sq. Métaphore qui rattache à la souveraine bonté la raison de premier principe et de fin dernière des choses.

Denys ne se maintient pas toujours sur le terrain exclusif du rapport causal ; il le dépasse souvent, entraîné par la logique et la connexion des idées. Ainsi Dieu n’est pas seulement cause de toute unité ; il est l’Un, mais d’une unité sur-essentielle, absolument transcendante :  ; p.ovâoa uiv y.a ; . évdefia, ICx ty, v àiùoty-x xal évÔTr, Ta rr, ç ûitïpçuoû ; à|xspiaç, I, 4, col. 589 ; cf. ii, 11 ; xii, 2, 3, col. 649, 980. Dieu n’est pas seulement cause de toute perfection participée ; il est encore et de lui-même, parfait, a-JtOTeXéç, parfait sous tous rapports et dans loute l’extension du terme, y.a’i o'/ov 8t' ÔXou teXeiôtotov, parfait d’une perfection transcendante, ûwepTeXé ; , xiii, 1, col. 977. Dieu n’est pas seulement cause de toule vie et de toute sagesse ; il est encore la vraie et éternelle vie, la sagesse même, ct-j-roto ;  : z, iiv 1, col. 865. Dieu n’est pas seulement cause de tout être ; mais l'être constitue la dénomination théologique de celui qui est substantiellement, tv-, v roC ovtco ; ovto ; 8eoXoyixT)v oûffiwvyjtfav, de celui qui est purement et sans limites, àitAûç xal àuspioptc7Tu> ; , v, 1, 4, col. 816 sq. Enfin, Dieu n’est pas seulement cause de toute bonté ; il est encore, et il est surtout bon, la bonté même, r, avroaya8ÔT7]c, à tel point que cette propriété nous apparait dans la sainte Écriture, Matth., xix, 17, comme la caractéristique même de la divinité, ii, 1, col. 636. Et c’est parce qu’il est la bonté par essence, '.i ; O’joxcâ&te àyaôbv, qu’il lui appartient de répandre la bonté sur tous les êtres, IV, 1, col. 693. Suit-il de là que Dieu crée nécessairement 9 C’est ce que nous allons examiner à propos du rapport de Dieu au monde.

Notons seulement, avant de passer à ce sujet, l’usage que Denys fait constamment de la méthode d'éminence, en se servant, pour qualifier Dieu ou ses propriétés, de trois catégories de dénominations ou d'épithétes, parfois combinées, et commençant les unes par ûwép, comme -juipo-jctioi, sur-essentiel, j-£p->.ï 1 ?r, ; , sur-plein ; les autres par a-jro, connue oc-JToaya6rf ; , essentiellement '/"", i, avTovn ; paya6tffr, ; , Y essentielle sur-bunlé ; les antres par &pyr, comme àpy_T)ytxtoTEpo ; , sur-principal. Sur ces termes, si compliqués parfois qu’ils en deviennent littéralement intraduisibles, voir les ive, v et vu observations générales de Corder, P. G., t. iii, col. 80 sq.

il. Rapport de Dieu an monde. — Ce point ne rentre dans I'- présent article que dans la mesure où la doctrine des émanations de la bonté divine et celle de la participation des créatures < cette même bonté ont fait

incriminer la tle odicée dionysienne, con ne sau rdanl pas l’essentielle distinction de Dieu et des créatures, ou du moins l’indépendance et la liberté divine dans la production du monde.

Sur le premier chef d’accusation, la réponse i I facile. Quoi qu’il en soit de la pensie personnelle de l’Iotin et de l’roclus, les expressions d'émanation et de participation n onl pas par elli s-mêmes un sens panthéiste ; on les retrouve longtemps après chez des théologiens radicalemen a cette erreur, par

exemple, chez le docteur angélique, Sum. theol., I q. xi.. i l secundum emanalionem totiut tntit univenalt < | incipio. Il faut donc recher cher le ien que L)enj - attribuai ! -ions.

l ! a ' -oui prompt*

ment, car l’Aréopagite distingue fort bien la communication de la nature simple et indivisible, qui a lieu dans la Trinité, et la participation analogue, qui seule convient aux êtres créés, et qu’il compare à la ressemblance produite par l’empreinte d’un sceau. De div. nomin., ii 5, col. 644. Voir Crkation, t. iii, col. 2075. En beaucoup de cas, les adversaires de Denys oublient la distinction élémentaire, mais capitale dans l’interprétation de cet auteur, entre l'être pris au sens formel et l'être pris au sens causal. Ainsi en est-il, par exemple, De cseh’sti hierarch., iv, 1, col. 177, où la participation est fortement accentuée, et où l'être divjn semble identifié avec celui des créatures : tô yàp se/at TiàvrcDv ètt’iv t) -jTtkp tô sîvat 6eôtT)ç. Il suffit de lire les deux phrases qui précèdent pour se convaincre que Denys parle de la divinité suressentielle comme ayant produit toutes choses et les faisant subsister, f, -j-spo-j(Tto ; ôîap/ca Ta ; tmv ovtwv o-Itix ; j~r l <ï-r l <7XG’x. Enfin l’immanence, en tout être, de Dieu présent ou agissant ne prouve pas plus chez Denys la conception d’un panthéisme dynamique, qu’elle ne prouve semblable conception chez saint Paul, quand il dit : In ipso enim vivimus, et movemur, et sumus, Act., xvii, 28 ; ou : Deus, qui operatur omnia in omnibus, I Cor., xii, 6 ; ou encore : Ut sit Deus omnia in omnibus. I Cor., xv, 28. Sur l’action divine, d’après Denys et saint Maxime, voir Petau, oj>. cit., 1. Y, c. xi, n. 2 sq.

Reste l’autre question, relative à la liberté ou à la nécessité des communications divines ad extra. Le problème se pose surtout à propos de la comparaison établie par l’auteur des Noms divins, iv, 1, col. 693, entre le soleil qui éclaire les corps non par raisonnement ni par choix, mais parce qu’il est, et la bonté divine qui rayonne proportionnellement sur tous les êtres : Kai yàp <r~ïp 6 y.a6' r, ij.àc fjXco ; , oj Xoyi£6|isvoç r, Tipoaipo-jaîvo ; , à).L' a-JT("> t-o s’vae çco-iÇei rrivTa… ovTtii à : n y.ai ràyaÔbv… tcïti toï ; ohjv/ âvaXdycac iotr^i Ta ; t ?, ; ôXtjç àya86TT)TO « àxTÎva ; . Est-ce à dire que le Bon répand la bonté, et par conséquent crée, comme le soleil luit, nécessairement ? L’Aréopagite a-t-il suivi sur ce point Platon et Origène ? Nous avons vu plus haut que la réponse affirmative a été donnée, même par des écrivains catholiques ; et il serait difficile de nier que la présente comparaison, jointe à la doctrine générale de Denys sur la bonté divine, ne donne à cette opinion un fondement sérieux.

Ce n’est pourtant pas l’interprétation des principaux commentateurs de l’Aréopagite : saint Maxime, Pachymère, Corder, t. iii, col. 735, 748 ; saint Thomas. <>i>tisr., VII, InlibrumB. Dionysii de divinis nominibus, c. i, lect. i, Parme, 1864, t. xv, p. 29li ; Cortasse, Traité des noms divins, p. 66, note 2. Denys ne reprenant pas dans le second membre ces mots dits du soleil dans le premier : o-j Xoyc(é|ievoc r t Jtpoaipo’JfWvo ; , la comparaison ne semble point intervenir pour montrer si Dieu se communique librement ou nécessairement, mais seulement pour expliquer l’idée qui précède c’est à Dieu, bonté substantielle, qu’il appartient de n pandre la bonté sur les êtres ; comme il appartient au soleil d’illuminer, et cela par sa nature, non pas d’une façon accidentelle. Un peu plus loin, n. 10, col. 708, Denys nous montre l’amour inclinant la bonté à se communiquer : ixivpa< B) otvtôv s !  : tô npaxTtxtvtffOou. La création ne semble donc pas dépi ndi la bonté prise simplement en elle-même, mais mue en

quelque sorte par i ai r. Or, rien dans la texb d<

permet d’affirmer qu’il un amour propn Mil lit l>

doctrine de Denys nent qu’en porte Bardenhewer, Les Pèrei de $e, trad. Godet, Parla, 1899, i. ii p, 189

eiti.m christianisme, il oppose au néoplatonisme

un système théologique qui