Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/572

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1129
1130
DIEU (SA NATURE D’APRÈS LES PÈRES)


êtres, tûv ovtwv ol<r :’a, la vie des vivants, la raison des créatures raisonnables, etc. Les appellations négatives sont rattachées au principe de la transcendance divine : BriXoûvra to Û7t£po-j<rtov. Klles n’ont donc pas, pour saint Jean Damascène, un sens privatif, mais un sens d’éminence, comme il l’ajoute expressément : o-jy

OTl TIVÔ ; ïjTTO-JV STTl’v, ï} tVIO^ ÈGTî’pïjTat… à).L’OTI TTÏV twv ûitspoxtxtôç twv ô’vtiov èÇ^pï)Tat. Ce qui le prouve encore mieux peut-être, c’est qu’en ce même passage, il énumère comme heureuse combinaison des noms positifs et négatifs, les expressions suivantes, où la négation n’apparaît que sous forme d’éminence : —r &icepo£etoc o-J<r : a, l’essence sur-essentielle ; y| vurpôeo ; Bedrrçç, la divinité sur-divine ; —j-îpâpy.to ; àpy^, le principe sur-principe.

De même, quand notre docteur affirme, c. v, col. 800, qu’en parlant de Dieu, on se sert plus proprement de formules négatives, otxetrfTCpov oï u.3XXov èv. tîjî étnâvicov à ; a^/ï’78(i) : tîo’.sîgOqu rôv Xôvov, il ajoute aussitôt cette explication, qui transforme la voie négative en voie d’éminence : Car Dieu n’est rien de ce qui existe, non point que réellement il ne soit pas, mais parce qu’il est au-dessus de tout, même de l’être (prédicamental : ovy (î>ç ù <3v, à).),’a> ; Jrcïp Ttàvra Ta ovTa, v.x : ûïlèp a-jtô xb Etvotl tïîv.

Enfin, il ne faut pas se figurer qu’aux noms divins répondent autant de différences substantielles, ce qui est incompatible avec la simplicité de Dieu. Ces noms ne signifient pas la nature prise directement en ellemême, mais ils lui conviennent de trois manières différentes, c. IX, col. 836sq. Les uns signifient ce qu’elle n’est pas ; tels les noms d’innascible, d’incréé, d’incorruptible, etc. D’autres désignent un rapport de Dieu aux êtres, ayinvi —zvi’x Trpo ; ti tûv àvtiStacrreXXoiiivov ; tels les titres de Seigneur, de roi et semblables. Ceux de la dernière catégorie expriment soit une notion qui s’attache à la nature divine, soit l’exercice de son activité : r, —. : x& nctpeico|tévo>v —f t çveret, r, êvépyeiav. Ainsi, la notion de bonté, de justice, de sainteté, de sagesse, s’attache à la nature, sans la déclarer elle-même : r.x^i— ; i-.x —r l p-jirei, oûxaûrriv Si ttjv oûefav Bt|Xoî— Idée déjà énoncée auparavant, c. iv. col. 800 :

oj Tr, v ^JT’.’/, x’)ix’-.x 7tep’r,’/ pvfflV 6’/)Xoî.

Deux noms sont mis particulièrement en relief : 6 m-i et Qt6ç. Saint Jean Damascène donne ce dernier pour un nom d’opération, d’après trois étymologies qu’il rapporte, sans les discuter : Bsecv, courir ; « Il brûler ; 0 : -L16at, voir. Mais il proclame le nom d’Être, révélé à Moïse, Kxod., ni, 14, comme le plus propre de tous ceux qu’on applique à Dieu, xupttirepov nâvtcov i— : 8goû Xeyopiivuv àvdixatuv. Et cela dans le même sens et pour le même motif que saint Grégoire de.’azianze, voir col. 1089 : Dieu comprend l’être en sa totalité, comme un océan immense et infini, olôv ti ~i/x— ; r i ;’, C-7 : .x : ïirtipov v.x : ï6piarov. Le texte grec, dans l’édition de dom Lequien, reproduite par Migne, porte ensuite ces mots, col. 836 :’il— ô ; o tx— ;  : o : A : oVV9(6* ; çr ( « Tlv, ô ay/Oo ; . <)., fkç ï’irvi irÀ QtOV gilCStv,

, 1 —.’<> etvai, y.a tôt ; to iyaO^v. Phrase qui tend à redonner au nom de Bon la prééminence sur r. lin A’f’Are. C’est là une annexe qui ne se trouve pas dans tous les manuscrits et qui semble bien surajoutée 9 coup ; car, dans tout ce passage, le docteur de Damas suit manifestement saint Grégoire de Nazianze.

i.. —i pas à dire qu il B’écarfe de Denjs, quand il’agit d’exalter la boni, il en fait l’apanage essentiel de la nature divine xvaObv 9Ûv6pou>a

» va(a, c. iii. col. 853. Avec l’Aréopagite, il voit dam la création comme u li la bonté divine, tendant

faire participer au dehors ! >™p60Xj} iv « 6d ivS6x —.’, i : x

. iù-.t-u : . I. H. C. M, col. S’il. Ml

ée sur la liberté de l’acte créateur De lai

prise au doute ; d’abord, à cause de sa doctrine générale sur l’indépendance et la liberté divines, t’o oi-Jtoxparà ; y.a avisço Jo-iov, 1. I, c. XIV, col. 860 ; puis, à cause de cette affirmation distincte, que la création relève en Dieu de la volonté, r ( 6k Lzim ; im 0soù ÔsXr, oEtoç k’pvov ojo-3, c. iivi col. 813, et qu’elle est due au bon plaisir divin, vjoôv.t^ = ysv£T6at Tivà ix £-Jsp-yE07, o-ôp.eva, loc. cit. Voir encore d’autres considérations dans l’article Création, t. iii, col. 2142.

Ainsi trouvons-nous, au soir de la patristique grecque, une synthèse de théodicée qui forme le meilleur épilogue à tout ce qui précède. Il est à remarquer que, dans l’exposé qu’il donne de notre connaissance de Dieu, saint Jean Damascène se rattache surtout à la tradition antérieure au pseudo-Denys, et qu’il se maintient sur le terrain de la théologie, non pas symbolique et mystique, mais philosophique et démonstrative ; car le c. xi, où le mot oupigoXixûç apparaît, ne traite en réalité que d’expressions métaphoriques, comme les yeux de Dieu, ses oreilles, sa bouche, ses mains, etc. Il y a là un point de contact de plus entre le dernier des Pères grecs et les docteurs scolastiques du moyen âge.

2. La basse patristique en Occident.

Cette période ne comporte pas de longs développements. On n’y trouve ni un Denys qui l’inaugure, ni un Damascène qui la couronne, à moins qu’on ne veuille rapprocher de ce dernier docteur saint Isidore de Séville qui, dans la Patrologie de Gardenhewer et de plusieurs autres, termine l’Age patristique dans l’Église latine. Les autres Pères ne donnent pas lieu à une étude spéciale ; il suffira de demander aux principaux d’entre eux les grandes lignes de leur doctrine sur Dieu.

a) Saint Léon le Grand († 461) ; Boice (f vers 526) ; saint Fxdgence († 533) ; Cassiodore (f vers 570-578) ; saint Grégoire le Grand († 604). — Tous ces Pères n’ont parlé de Dieu que d’une façon incidente ; et, quand ils le font, ils se contentent, à peu d’exceptions près, de répéter la doctrine de leurs devanciers, surtout celle de saint Augustin.

L’affirmation de la transcendance et de l’incompréhensibilité divines reste un thème commun. Saint Fulgence comprend l’une et l’autre dans cette courte phrase : Consiilerata creatoris creatunvque distinctio incomprehensibilem monstrat algue inexplicabilem intellectui creaturx magnitudinem creatoris. Episl., xiv, n. 26, P. L., t. lxv, col. 416. Saint Léon disant : Nemo de Deo potest explicare quod est, Serm., lxxv, c. iii, P. L., t. liv, col. 402, il ne faut évidemment pas chercher une vraie définition de la divinitédans ces autres paroles : Dons omnipotens et clenxens. cujuB natura bonilas, etc., Serm., xxii, c. i, col. 194, Cassiodore répétant, après tant d’autres, qu’on peut dire ce que Dieu n’est pas. mais qu’on ne peut comprendre ce qu’il est, In //s. CXLI, 10 ; * SLV, 6, P. L., t. lxx. col. 1008, 1031. ce n’est assurément pas, comme il nous en avertit lui-même, une définition substantielle qu’il propose, quand il écrit : Potest tamen, su-ut quibusdam visant ett, definiri taliter Detu : Deu* e$i tubstanlia incorporea, $implex et incommutabilis, In p$. ii, 7. col. 39, ou quand il dit : Cujut rera definitio est, finem in eanclit laudibus , L.), habere. In p$. miv, 3, col. 1 < *

Boéce M’— veul pas affirmer autre chose que la trans. 1 1, i. t n <e de l’être divin, quand il met Dieu en dehors

des prédic m ta et dit. i ce propos, qu’en lui la sul> stance n’est vraiment pas substance, mais dépasse cette notion : tubttantia in illo mm <^i vert tubitemtia, tantiam, l>< i, inttate, c. iv. P. L, , t. lxrv, col. 1262, Pure traduction, en latin philosophique, de l’.r I Ml

Boéce explique, ibid-., c. m. oom